20 octobre 2007

Le PS tient un congrès

MAJ 20/10/2007

Onkelinx: "Les Flamands ne sont pas de la mérule"

"Je n'aurais tout de même pas traité mon père de champignon"


La ministre sortante de la Justice, Laurette Onkelinx (PS), dément avoir traité les Flamands de mérule. Dans des interviews accordées à plusieurs journaux flamands, elle clarifie ainsi ses déclarations tenues le week-end dernier lors d'un congrès de son parti. Elle précise que le PS n'apportera pas sa collaboration si une majorité des deux-tiers est requise pour une réforme de l'Etat.




Laurette Onkelinx conçoit mal que les Flamands pensent qu'elle aurait pu les comparer à de la mérule. Elle rappelle que son père, Gaston Onkelinx, avait en son temps déménagé du Limbourg vers Liège. "Je n'aurais tout de même pas traité mon père de champignon", ajoute-t-elle. Mme Onkelinx précise qu'elle a voulu décrire la stratégie flamande dans les négociations gouvernementales. Ne parvenant pas à aboutir à une réforme de l'Etat, les Flamands grignotent petit-à-petit l'Etat belge, selon la ministre.

Elle n'exclut pas que le train orange-bleu connaisse encore quelques ratés, "car Bruxelles-Hal-Vilvorde et la réforme de l'Etat ne sont pas encore arrivés sur la table. Pour le reste, je pense que l'orange-bleue parviendra à un accord, notamment sur le plan socio-économique. Mais ce sera un accouchement difficile et le bébé ressemblera quelque peu à un organisme génétiquement modifié".

Dans les quotidiens Het Nieuwsblad et Het Volk, la ministre ajoute que les socialistes francophones n'apporteront pas leurs voix à la majorité des deux-tiers requise pour une réforme de l'Etat. "A moins qu'on envisage un élargissement de Bruxelles. Alors nous acceptons", nuance-t-elle.

Laurette Onkelinx confie enfin être moins convaincue qu'il y a trois ans de la pérennité de la Belgique à long terme. "Je suis moins optimiste qu'avant, j'ai l'impression que cela ne va pas bien se passer", conclut-elle.


"La mérule flamande", selon Onkelinx

On croyait que la déshumanisation de l'autre était l'apanage exclusif des partis totalitaires. Les nazis traitaient les juifs de "cafards" et le Hutu power les Tutsis de "cancrelats". Voici maintenant la "mérule" un terme que, pour qualifier une communauté, on imagine mieux dans la bouche de Hitler que dans celle de madame Onkelinx ... qui devrait s'excuser de toute urgence. Car on veut croire qu'il ne s'agit que d'un très malheureux dérapage.

Pour la première fois depuis 20 ans, les socialistes se préparent à aller dans l'opposition. Mais une opposition sans concession selon Laurette Onkelinx.

Les huiles du Parti Socialistes ont tenu des discours cinglants. Ce dimanche à Liège, le PS a joué sur deux tableaux, voulant montrer qu'il gère bien partout où il est au pouvoir, dans les Régions et Communautés. Il veut aussi montrer, qu'écarté du pouvoir au Fédéral, il se prépare à mener une opposition forte à l'orange-bleue.

Laurette Onkelinx a été très forte à ce propos : « Il est fini le temps du silence ; notre rôle aujourd'hui en tant que première force d'opposition du pays, est de n'avoir aucune complaisance à l'égard de ces 4 partis qui ont pris la Belgique en otage, pour leur petit jeu mesquin. » Elle a qualifié les premiers accords de l’orange-bleue de "ponctuels" et de "réactionnaires".

La vice-Première ministre sortante a dénoncé les conséquences sociales de ce qui se négociait au sein de l'Orange bleue. Elle a également mis en garde contre les « concessions » faites aux partis flamands sur le plan institutionnel, soulignant que l'élargissement de Bruxelles était pour le PS « la plus importante » des revendications.
« Car si nous, francophones, Wallons et Bruxellois, voulons prendre notre destin en main, en être maîtres, que ce soit dans une Belgique qui persiste, ce que nous espérons évidemment, ou dans une autre configuration nationale, il faut que la Wallonie et Bruxelles forment un ensemble indissociable. Sur le plan économique. Sur le plan culturel. Mais aussi sur le plan territorial », a dit Laurette Onkelinx.
La chef de file du PS à la Chambre a épinglé dimanche l'ensemble des partis de l'orange bleue, le CDH, partenaire des socialistes dans les Régions et Communauté, n'étant pas épargné. C'est le « Tom-pouce écrasé par Goliath », a-t-elle dit.

Les socialistes belges francophones attisent la haine ethnique

Incroyable dérapage de Laurette Onkelinx, l’encore actuelle ministre de la Justice du Royaume : dans un discours prononcé dimanche, lors du congrès du PS, elle a stigmatisé la « mérule flamande » (la mérule est un champignon mortel pour les maisons) qui « est en train de travailler l’État fédéral et cela avec la complicité des francophones assis aujourd’hui autour de la table des négociations (les libéraux du MR et le centre du CDH, NDA). Il ne faut pas être naïfs. Les Flamands savent ce qu’ils veulent et plus rien ne les arrêtera. Ce qui se passe aujourd’hui est bien plus grave et bien plus inquiétant qu’une discussion institutionnelle ».Sur le constat, il n’y a rien à dire. Mais il y a les mots, des mots que l’on s’attend plutôt à trouver dans la bouche de l’extrême droite, pas de la gauche. Comment peut-on oser parler de « mérule flamande » ? Imaginez un instant que l’on remplace le mot « flamand » par « juif ». Vous y êtes ? Et confondre certains partis politiques flamands avec les « Flamands » en général est un glissement sémantique tout aussi grave. C’est un appel à la haine pure et simple. Et après cela, certains politiques belges osent accuser la presse internationale d’exagérer la gravité de la crise que traverse ce pays (127 jours sans majorité de gouvernement).
Précision: le discours, dont le verbatim a été rapporté par le journal Le Soir d'aujourd'hui, est le discours qui a été distribué à la presse par le PS. Mais, comme certains d'entre vous me l'ont fait remarquer, le mot "flamande" n'est pas repris sur le site d'Onkelinx. Curieux. J'ai donc appelé le journaliste qui a rédigé cet article, David Coppi, qui confirme bien que le mot n'a pas été prononcé à la tribune : "j'ai appelé Laurette Onkelinx pour savoir ce qui s'était passé. Elle m'a dit qu'au dernier moment elle avait omis ce mot à la tribune, car "peut-être que la première version pouvait être erronément interprétée comme une provocation contre tous les Flamands"". "Peut-être"? Sur le fond, cela ne change pas grand chose: le discours a été préparé à froid, ruminé avant d'être distribué à la presse. Le mal est fait. Onkelinx a fait un acte manqué en cassant elle-même le off...

Le PS sur la route de la radical-opposition

Laurette Onkelinx et la « mérule » flamande
Nous épinglions lundi le discours de Laurette Onkelinx au congrès du PS à Liège, et sa « mérule flamande », en train de « travailler l’Etat fédéral ». Cette formule figure dans son discours imprimé, livré à la presse. Mais à la tribune, la socialiste a réduit son propos : « La mérule est en train de travailler l’Etat fédéral ». La phrase amoindrie est aussi celle reprise sur son site internet. Nuance, donc. Même si l’écrit reste vrai. Contactée hier, Onkelinx explique qu’elle a modifié son discours à l’oral comme elle le fait naturellement sur d’autres points. Elle convient que « peut-être la première version pouvait être interprétée erronément comme une provocation contre tous les Flamands ». Elle maintient son raisonnement : « La stratégie politique flamande est en cause. J’avais parlé pour Leterme de la stratégie de la taupe. Il y a maintenant un travail plus sournois encore. Je pense à l’idée du “comité des sages” sur la réforme de l’Etat, à celle d’une réforme phasée, etc. Les francophones sont amenés à faire de petites concessions qui hypothèquent nos positions pour l’avenir, quand s’ouvrira la grande négociation avec la Flandre. D’où la mérule, champignon qui ronge les maisons. » Et la « cuillerée de sucre » évoquée par Bart De Wever (Le Soir d’hier), s’agissant du compromis BHV que les francophones devraient avaler : « Ça, c’est le mépris absolu ! » En fait de « dérapage », on retiendra celui du sénateur Alain Destexhe qui, sur son blog hier, pointant la socialiste et sa « mérule », a osé le lien avec… les nazis et leurs « cafards de juifs ». On vous passe le puissant raisonnement.


Analyse
Plusieurs déclarations témoignent d’une radicalisation du discours du PS, qui se fait dur, polémique. Il y eut, dimanche, au Palais des congrès à Liège, la « mérule » (« flamande » ?… lire notre encadré) de Laurette Onkelinx. Comme ses « quatre petits accords ponctuels et réactionnaires » engrangés par l’Orange bleue. Ou encore, « le MR qui a hissé la méchanceté au rang de raison d’Etat ».
Avant cela, jeudi dernier la vice-Première (en affaires courantes) et le président du PS, réagissant à l’accord sur l’asile et l’immigration entre libéraux et chrétiens-démocrates, avaient stigmatisé l’idée d’une « immigration choisie » en des termes ambigus, qui semblaient pouvoir dresser les travailleurs nationaux contre les immigrés : on n’était pas loin du fameux « plombier polonais » qui avait défrayé la chronique en France. Le PS prépopuliste ? Ils ont rectifié depuis. Dimanche, Laurette Onkelinx précisait sa pensée : « On va chercher la main-d’œuvre qualifiée dans le sud alors que pour son développement, le sud en a besoin justement. De plus, parallèlement, on fait pression à la baisse sur les conditions de travail ici, en ouvrant ce type de frontières. »

Comment expliquer cette radicalisation du discours ?1C’était écrit. Le Waterloo du 10 juin, où le MR est passé devant le PS en Wallonie – traumatisant – a été vécu principalement comme l’effet d’une longue « agression » de la part du parti de Didier Reynders, qui aurait instrumentalisé les « affaires » à des fins politiques.

Les interrogations subsistent sur la gestion de cette période au boulevard de l’Empereur, mais cette thèse de l’agression MR domine, de loin. Et entraîne la riposte : feu sur les libéraux, feu sur un gouvernement dont Reynders, dès le 11 juin, a voulu, publiquement d’ailleurs, qu’il soit celui marquant l’éviction des socialistes. Dans ces conditions…

Le PS a un boulevard, a priori : alliant MR, VLD et le cartel CD&V/N-VA, l’Orange bleue penche structurellement à droite. En sus, on est convaincu au PS que le « retour » de l’ex-CVP va s’accompagner d’une campagne silencieuse mais tous azimuts pour reconquérir l’appareil d’Etat et ses places d’influence. La menace serait telle (flamande, de surcroît) que l’opposition sans concessions est un devoir.

2. L’offre et la demande. Réélu en juillet dernier à la tête du PS, Elio Di Rupo est revenu de sa tournée des fédérations convaincu qu’il y avait une « demande » de radicalité « à la base ». Donc, il « offre ».

En plus, il y est poussé par Laurette Onkelinx.
La future cheffe de file PS au Parlement, privée de portefeuille ministériel à l’avenir, doit « exister » politiquement, et se glisse d’autant plus aisément dans son rôle de première opposante qu’elle n’a cessé, même au pouvoir pendant huit ans, de se montrer dure au combat. Voir la fameuse « alliance contre nature » avec les libéraux. Ajoutez que Laurette Onkelinx, c’est l’école Moureaux, qui ne renie pas la rhétorique marxiste, et se veut antagoniste. Le fameux : « Reynders, le ministre des rupins »… On en passe.
Et on ne paie rien pour attendre : le PS dans l’opposition ne lésinera pas.

3. Le grand écart. Un boulevard devant lui, le PS n’a pas pour autant la tâche simple : après vingt ans au gouvernement fédéral, et toujours à la tête des exécutifs régionaux et communautaire, comment faire en sorte qu’un discours d’opposition pur, dur, ancré à gauche toute, soit parfaitement crédible ?
Un exercice d’équilibriste. Sur le fil. Au PS, ils croient pouvoir négocier cette difficulté au pas de charge.

4. La gauche européenne. Le PS est le seul parmi les partis socialistes ou sociaux-démocrates en Europe à se positionner de la sorte. En Allemagne, en Italie, en France, le discours radical est endossé par des partis situés à sa gauche : Die Linke, Rifondazione, Besancenot… Voir l’élection de Walter Veltroni dimanche à la tête de la gauche italienne modérée et du nouveau « Parti démocrate », un leader qui exalte le modèle suédois et le… kennedysme.
Aux flancs du PS, Ecolo tient en partie le rôle de substitut « à gauche ». Mais en partie seulement. Le PS occupe seul l’essentiel du terrain. Alors, à gauche toute ? En inadéquation avec la praxis ?
Dans une interview au Soir le 12 juin 2006, Vincent De Corebyter, directeur du Crisp, estimait que pour le PS, « il s’agit moins d’évoluer que d’assumer et de théoriser le fait qu’on a évolué, et d’en tirer une ligne mobilisatrice »… Autrement dit : le PS s’est social-démocratisé, mais ne le dit pas, ou ne sait pas comment l’exprimer sans avoir l’air de larguer les amarres vers des terres trop inconnues, celles d’une « troisième voie » largement inexplorée, du ségolénisme centriste, du veltronisme kennedyen, tous balbutiant.


Le PS cinglant sur les négociateurs de l'orange bleue

La chef de file du PS au fédéral, Laurette Onkelinx, a fustigé dimanche l'attitude des partenaires de la future orange bleue et ses accords "ponctuels" et "réactionnaires". Le PS organisait dimanche à Liège son congrès de rentrée. "Concessions aux flamands"La vice-première ministre sortante a dénoncé les conséquences sociales de ce qui se négociait au sein de l'orange bleue. Elle a également mis en garde contre les "concessions" faites aux partis flamands sur le plan institutionnel, soulignant que l'élargissement de Bruxelles était pour le PS "la plus importante" des revendications. "Car si nous, Francophones, Wallons et Bruxellois, voulons prendre notre destin en mains, en être maîtres, que ce soit dans une Belgique qui persiste, ce que nous espérons évidemment, ou dans une autre configuration nationale, il faut que la Wallonie et Bruxelles forment un ensemble indissociable. Sur le plan économique.


Sur le plan culturel.
Mais aussi sur le plan territorial", a dit Laurette Onkelinx. Bruxelles-WallonieBHV a occupé une place centrale dans ce congrès de rentrée. Le président du PS, Elio Di Rupo, a mis en garde les partis flamands qui, en voulant supprimer BHV, veulent remettre en cause un des piliers de l'équilibre entre deux grandes communautés du pays. Le danger, a-t-il dit, est de voir, sur le plan territorial, les 900.000 Francophones de Bruxelles se transformer en une minorité parmi les 6,1 millions de Flamands, soit moins de 15%. "Rattachée territorialement à la Wallonie, la Région de Bruxelles-capitale permettrait aux Francophones bruxellois alliés aux Wallons de constituer une communauté francophone représentant plus de 40% de la population belge", a-t-il ajouté en substance.

cdH épinglé aussi

Dans un discours aux accents musclés, la chef de file du PS à la Chambre, Laurette Onkelinx, a épinglé l'ensemble des partis de l'orange bleue, le cdH, partenaire des socialistes dans les Régions et Communauté, n'étant pas épargné. C'est le "Tom Pouce écrasé par Goliath", a-t-elle dit. "Immigration choisie"Laurette Onkelinx a une nouvelle fois dénoncé la teneur de l'accord orange bleu sur l'immigration "choisie" qui, selon elle, va accroître les inégalités nord-sud. "Par contre, pour les vrais malheureux, on durcit les conditions du regroupement familial et de l'obtention de la nationalité". Cette semaine, le cdH a expliqué le contenu de l'accord à des institutionnels et à des ONG. "Ce ne sont pas les séances laborieuses d'explication du texte devant les ONG qui changeront quoi que ce soit: la gauche, l'humanisme y ont perdu dans cette galère", a asséné Mme Onkelinx. Soins de santéLa vice-première est également revenue sur le "clash" intervenu vendredi au sein du gouvernement sortant relatif à la détermination du budget 2008 pour les soins de santé. "Les libéraux, nous confondant sans doute avec leurs futurs partenaires, ont essayé de nous faire dire qu'augmenter le budget des soins de santé de 4,5% était un luxe, et qu'il fallait donc le diminuer. Pour eux, de nouvelles politiques en matière de soins de santé ne sont pas absolument nécessaires", a-t-elle souligné. "Mais des moyens nouveaux, est-ce un luxe pour celui qui a le malheur de souffrir d'un cancer, et qui voit les médicaments innovants hors de prix", s'est notamment interrogée la future chef de groupe à la Chambre. Le président du PS, Elio Di Rupo a pour sa part mis en évidence "le risque que font courir les libéraux de ne pas permettre la conclusion de la convention médico-mut" et dès lors de déréguler les honoraires des médecins. L'Absym a par ailleurs dénoncé cette semaine les mauvaises perspectives budgétaires qui s'annoncent et qui risquent de mettre en péril leurs revendications en termes d'honoraires. Le syndicat a menacé de faire reporter sur le patient le coût des augmentation tarifaires. "Sarko-show"Pour le président du parti socialiste, l'orange bleue semble suivre la voie tracée par le "Sarko-show" en France. "Revigoré", le PS a évoqué dimanche le prochain rendez-vous électoral de 2009. Le parti socialiste a appelé dimanche tous ceux qui se revendiquent de la gauche à devenir des "artisans du progrès". L'opération courra à partir de janvier et jusqu'en 2009 et même au-delà, a dit Elio Di Rupo. Van Cau absentA l'issue du Congrès, le PS a tenu dimanche un Bureau à Liège. A l'ordre du jour notamment, l'attitude du parti sur l'actualité institutionnelle et les négociations au fédéral ainsi que le pacte associatif en Communauté française. Jean-Claude Van Cauwenberghe n'était pas présent à Liège dimanche. Le député wallon, qui ne figure pas parmi les représentants proposés par la tutelle socialiste à Charleroi, ne siégera plus au Bureau. (belga)

Picqué : de graves tensions autour de BHV

Le ministre-président bruxellois, Charles Picqué, a indiqué dimanche lors d’un congrès du PS à Liège que la scission pure et simple de l’arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde aboutirait à de graves tensions dans le pays.
« Les rapports de force seront alors tellement déséquilibrés que cela amènera des tensions graves et inéluctables », a-t-il dit.

Charles Picqué a mis en garde ceux qui entendraient « se soumettre à des diktats sur la rupture de BHV (…), plier face aux De Wever, Dewinter et Dedecker ». Ceux-là « mettront une pierre de plus sur le mur qui enferme Bruxelles », a-t-il dit.

Le PS fustige les "réactionnaires" de l'orange bleue

Laurette Onkelinx dénonce les conséquences sociales de ce qui se négocie.

Les rôles avaient bien été répartis, dimanche, sur les bords de Meuse à Liège, là où le PS tenait son congrès : à Laurette Onkelinx, la future chef de l'opposition au gouvernement Leterme-Reynders, l'honneur de descendre, au bazooka, les maigres résultats engendrés par l'orange bleue. A Elio Di Rupo le soin de jeter les bases d'une réflexion en profondeur sur le Parti socialiste, une remise en question à laquelle le PS voudrait associer l'ensemble des forces progressistes.
Lutte des classes
Dans un discours très "lutte des classes", la chef de file du PS au fédéral, Laurette Onkelinx, a fustigé l'attitude des partenaires de la future orange bleue et ses accords ponctuels jugés "réactionnaires". La vice-Première ministre sortante a dénoncé les conséquences sociales de ce qui se négociait au sein de l'orange bleue. Elle a épinglé l'ensemble des partis de l'orange bleue, y compris le CDH, partenaire des socialistes dans les régions et Communauté. Pour elle, le parti de Joëlle Milquet n'est que le "Tom-pouce écrasé par Goliath". Ainsi, Laurette Onkelinx a-t-elle vertement dénoncé la teneur de l'accord orange bleue sur l'immigration "choisie" qui, selon elle, va accroître les inégalités Nord-Sud. "Par contre, pour les vrais malheureux, on durcit les conditions du regroupement familial et de l'obtention de la nationalité." Visant directement la présidente du CDH, Joëlle Milquet, qui avait organisé, vendredi dernier, un petit-déjeuner d'information à destination des responsables d'associations, elle a ironisé : "Ce ne sont pas les séances laborieuses d'explication devant les ONG qui changeront quoi que ce soit : la gauche, l'humanisme y ont perdu dans cette galère."
Laurette Onkelinx est également revenue sur le "clash" intervenu vendredi au sein du gouvernement sortant relatif à la détermination du budget 2008 pour les soins de santé. "Les libéraux, nous confondant sans doute avec leurs futurs partenaires, ont essayé de nous faire dire qu'augmenter le budget des soins de santé de 4,5 pc était un luxe, et qu'il fallait donc le diminuer. Pour eux, de nouvelles politiques en matière de soins de santé ne sont pas absolument nécessaires, a-t-elle souligné. Mais des moyens nouveaux, est-ce un luxe pour celui qui a le malheur de souffrir d'un cancer, et qui voit les médicaments innovants hors de prix ?", s'est interrogée la future chef de groupe à la Chambre.
Elle a également mis en garde contre les "concessions" faites aux partis flamands sur le plan institutionnel, soulignant que l'élargissement de Bruxelles était pour le PS "la plus importante des revendications. Car si nous, francophones, Wallons et Bruxellois, voulons prendre notre destin en main, en être maîtres, que ce soit dans une Belgique qui persiste, ce que nous espérons évidemment, ou dans une autre configuration nationale, il faut que la Wallonie et Bruxelles forment un ensemble indissociable. Sur le plan économique. Sur le plan culturel. Mais aussi sur le plan territorial", a dit Laurette Onkelinx.

Artisans du progrès
Se disant "revigoré", le PS a appelé tous ceux qui se revendiquent de la gauche à devenir des "artisans du progrès" et à proposer au PS des idées, des réflexions, des démarches politiques qui, une fois synthétisées par le PS, serviront de nouvelle ligne de conduite pour 2009 et les années suivantes. Le président, Elio Di Rupo, a lancé un appel "à toutes celles et tous ceux qui veulent faire bouger les choses".

Tirant profit des critiques qui lui reprochaient d'être trop influencé par "l es technocrates du boulevard de l'Empereur", Elio Di Rupo a souhaité que le parti se ressource et soit davantage sur le terrain, à l'écoute des citoyens, aux côtés des gens. "Je ne veux plus, a-t-il dit, d'une organisation pensée à partir du boulevard de l'Empereur, je veux partir de vos envies, de vos expériences, de vos préoccupations."

1 commentaire:

Anonyme a dit…

14-10-2007 - Congrès de rentrée du PS à Liège - Discours de Laurette Onkelinx


Chers camarades,

Quel plaisir d’être ce matin à Liège. Liège, la valeureuse,
Liège la résistante.

Vous pouvez être fiers du combat que vous avez mené ici le 10 juin dernier.

Moi qui aime et connais si bien cette région, qui sait aussi les moyens mis en ½uvre par le président du MR pour prendre le perron, je veux vous dire, certainement au nom de tous les militants aujourd’hui rassemblés, bravo et merci.

Mes chers amis,

Traditionnellement, lors du congrès de rentrée, on fait le bilan des acquis, on trace les enjeux des prochains mois.

Difficile évidemment de s’étendre longtemps sur le bilan d’un gouvernement en affaires courantes, depuis le premier mai en fait, c'est-à-dire cinq mois et demi.

Les ministres socialistes engrangent pourtant, dès qu’ils voient la moindre possibilité, et face à des libéraux plus arrogants que jamais, certaines décisions positives pour nos concitoyens.

Les élections sociales seront organisées comme prévu,
Grâce à Didier – Didier Donfut - le vaccin contre le cancer de l’utérus sera enfin remboursé. Ce sont des milliers d’adolescentes qui vont pouvoir en bénéficier.

Avec Christian Dupont, nous nous sommes battus avec succès pour arracher une première prolongation de 6 mois des contrats grandes villes - le sort de 1000 travailleurs préoccupait manifestement très peu les libéraux.

André continue à faire de notre armée une force qui contribue à la paix au darfour au ailleurs, plutôt qu’aux rêves des va t’en guerre

J’ai finalisé aussi la réforme qui veut par exemple que celui qui gangne un procès ne soit plus obligé de payer quand même tous ces frais d’avocats.

Ceci dit, et, même en affaires courantes, le conflit idéologique n’a pas disparu...

Le clash intervenu sur le budget des soins de santé en est la preuve. Les libéraux, nous confondant sans doute avec leurs futurs partenaires, ont essayé de nous faire dire qu’augmenter le budget des soins de santé de 4,5% était un luxe, et qu’il fallait donc le diminuer…

Pour eux, de nouvelles politiques en matière de soins de santé ne sont pas absolument nécessaires….

Mais je vous le demande, mes chers amis, des moyens nouveaux,
Est-ce un luxe pour celui qui a le malheur de souffrir d’un cancer, et qui voit les médicaments innovants hors de prix.

Est-ce un luxe pour celui qui est hospitalisé, et se voit réclamer des suppléments importants parce qu’il n’a pas le moyen de prendre une bonne assurance complémentaire ?

Est un luxe pour le jeune dont les parents ne peuvent pas payer l’appareil dentaire correcteur ?

Est-ce un luxe pour les infirmières, soumises à des horaires pénibles et à un métier difficile pour un salaire trop faible ?

Est-ce un luxe pour ces jeunes médecins qui font des gardes non rémunérées dans des hopitaux désargentés ?

C’est tout sauf du luxe, c’est une nécessité, et c’est pour cela - je vous le dit - que nous ne marquerons jamais d’accord pour modifier à la baisse cette norme de 4,5%.

Voilà donc pour l’essentiel sur le bilan.

*
* *

Quant aux perspectives , elles sont forcément inquiétantes.

Octobre est traditionnellement le mois des négociations budgétaires, des grands choix politiques pour l’année à venir .

Aujourd’hui, c’est plutôt le mois du surplace, le 4ème mois de surplace.

Je ne relaterai pas ici les errances d’une mission d’information auto-satisfaite et singulièrement dépourvue de contenu, des errances d’un ancien premier ministre qui fait trois petits tours et qui s’en va, d’un formateur qui fait tout sauf former un gouvernement, d’un explorateur qui choisit le silence parce qu’il n’a rien à dire et qui ne dégage aucune solution…

Ce triste spectacle, vous l’avez tous contemplé.

On ne peut, cependant, s’empêcher de faire le tour de ces partenaires – mais ne faut-il pas dire de ces chiens de faïence – qui après quatre mois ont engrangé quatre petits accords ponctuels et réactionnaires et qui sont incapables non seulement de s’accorder sur l’essentiel, mais même d’en parler avec un minimum de respect mutuel/.

Il y a tout d’abord un parti blessé, l’Open VLD, le grand défait des élections qui fait payer à ses interlocuteurs actuels toutes les défaites que nous lui avons fait subir pendant quatre ans. Sur l’immigration, sur la justice et demain sur les soins de santé, ils obtiennent enfin tout ce qu’ils n‘ont pu obtenir dans un gouvernement présidé par l’un des leurs.

Il y a, ensuite, le MR. Mais faut-il en parler du MR, ce parti, où l’amour règne en maître, où Messieurs MAIGAIN et DEPREZ se déchirent par medias interposés, où un commissaire européen annonce avec fracas son retour avant - sans doute indésirable - de repartir vers d’autres cieux. Le MR d’aujourd’hui est le parti du cynisme qui a hissé la méchanceté au rang de raison d’état .

Et puis, il y a le géant au pieds d’argiles. Un CD&V comme un frère Dalton qui traîne un boulet appelé NVA. Un CD&V qui veut tout à la fois et qui à force d’avoir trop promis ne peut que trahir. Un parti englué dans ses contradictions, qui n’a pas encore compris que gouverner, c’est prendre de l’altitude, c’est rechercher l’intérêt général, c’est renoncer aux incantations.U verdient respect disaient ils. Goed bestuur exigeaient ils. Dans les faits, concrètement, la bonne gouvernance et le respect ont été piétinés dès les premiers jours de formation du prochain gouvernement.

Enfin, il y a le CDH qui pèse un huitième dans la galère de l’orange bleue, un CDH qui s’écartèle entre sa volonté de rester intègre et la nécessité de ne pas provoquer un blocage définitif des négociations. Mais il n’y a que dans les contes de fées que des petits poucets abattent des géants. L’accord sur l’immigration, celui qui se profile sur la justice, démontrent que Tom Pouce a été écrasé par Goliath.

L’orange bleue…

Nul ne sait si cet OGM de la vie politique verra finalement le jour, mais on en sait déjà assez sur ce qui se prépare.

Les partis flamands veulent une réforme de l’Etat. Ce qu’ils n’obtiennent pas dans une grande négociation, ils l’arrachent par petites touches sournoises et discrètes.

Les Francophones ne veulent pas d’une fédéralisation de la Justice, qu’à cela ne tienne, on va déjà confier aux communautés le soin de former les magistrats. Les Francophones refusent l’éclatement de la SNCB. Qu’à cela ne tienne, des représentants des régions vont entrer dans son conseil d’administration, et on acceptera l’argent flamand pour des vois ferrées flamandes. Et il n’y aura pas d’argent wallon pour les voies ferrées wallonnes.

Après ça, je me réjouis de voir les négociations pour augmenter au niveau fédéral, la dotation de la SNCB.

Camarades, le jeu est clair. La mérule est en train de travailler l’Etat fédéral, et cela avec la complicité des Francophones assis aujourd’hui autour de la table des négociations.

Il ne faut pas être naïf. Les Flamands savent ce qu’ils veulent et plus rien ne les arrêtera. Ce qui se passe aujourd’hui est bien plus grave, est bien plus inquiétant qu’une grande discussion institutionnelle.

Parce que les Francophones, et au premier titre le MR que seul le pouvoir pour le pouvoir intéresse, cèdent aujourd’hui unilatéralement sur toute une série de questions et que celles-ci ne feront pas partie de la grande négociation qui, quoi qu’il arrive, aura lieu un jour.

Ils vident ainsi notre escarcelle.

Par exemple, toute concession, fut-elle la plus mineure, est une manière de nous éloigner de la plus grande, de la plus importante de nos revendications, l’élargissement, mieux le désenclavement de Bruxelles.

Car si nous Francophones, Wallons et Bruxellois, voulons prendre notre destin en mains, en être maîtres, que ce soit dans une Belgique qui persiste – ce que j’espère - ou dans une autre configuration nationale, il faut que la Wallonie et Bruxelles forment un ensemble indissociable. Sur le plan économique. Sur le plan culturel. Mais aussi sur le plan territorial.

Voilà, mes chers camarades, notre feuille de route . Voilà notre exigence commune.

*
* *

4 mois pour 4 petits accords.

Prenez celui sur la sortie du nucléaire . Mais qu’est ce qu’il leur a pris !!: cette annonce est la meilleure manière de freiner tout investissement dans les énergies renouvelables.

Prenez celui sur l’immigration. En 2000, on a lancé une opération de régularisation, en 2004, on a élargi par 3 fois les critères de régularisation et on a imposé une procédure d’asile nouvelle , plus rapide, plus respectueuse des droits de la défense .

L’accord de l’orange bleue est sidérant. On paie un nouvel élargissement des critères de régularisation par une politique qui va accroître les inégalités nord-sud.

L’immigration économique, l’immigration choisie comme on dit dans la France nouvelle, c’est çà. On va chercher la main d’½uvre qualifiée dans le sud alors que pour son développement, le sud a justement besoin de cette main d’½uvre.

Et parallèlement on fait pression à la baisse sur les conditions de travail et de formation ici en ouvrant ce type de frontières. Pas étonnant que les patrons - agoria en tête - ont applaudi. Par contre, pour les vrais malheureux, on durcit les conditions du regroupement familial, et de l’obtention de la nationalité.

Ce ne sont pas les séances laborieuses d’explication du texte devant les ONG qui changeront quoi que ce soit : la gauche, l’humanisme y ont perdu dans cette galère.

Prenez enfin le travail au parlement.

Nous avons déposé une kyrielle de propositions pour augmenter le pouvoir d’achat de nos concitoyens. Nous avons aussi, avec le SP.a, proposé de fixer des prix maxima pour l’énergie. Alors que nos citoyens vont souffrir de l’augmentation des prix du gaz et de l’électricité, l’orange bleue – très cohérente cette fois- fait des man½uvres de retardement pour empêcher un vote. Chaque jour qui passe est à cet égard désastreux pour nos concitoyens alors que les bénéfices des producteurs d’électricité sont au beau fixe. C’est çà une politique réactionnaire.


On attend avec impatience les propositions socio économiques de l’orange bleue.

Sur l’emploi, les soins de santé, les pensions, sur le développement durable et la mobilité. On va les comparer aux nôtres…

Je me permettrai juste un conseil à certains négociateurs. Si vous avez besoin d’argent frais pour augmenter le bien être des belges, allez voir du côté des finances.
Mettre de l’ordre dans l’administration fiscale, c’est déjà une réforme fiscale en soi !!


Mes chers camarades,

Nous avons perdu les élections.

Les fautes des uns ont effacé le travail des autres.

Mais il ne sert à rien de pleurer sur le lait répandu.

L’opposition qui se profile nous force après des années de participation au pouvoir à un retour aux sources, à un examen de conscience.

Le 10 juin est le jour zéro de la reconquête. Reconquête de nous-même. Reconquête de la confiance des gens. Reconquête de nos valeurs…


Nos valeurs qui manquent cruellement dans la négociation de ce petit fruit stérile et antipathique qu’est l’orange bleue…


Il est fini le temps du silence. Notre rôle aujourd’hui, en tant que première force d’opposition du pays, est de n’avoir aucune complaisance à l’égard de ces quatre partis qui ont pris la Belgique en otage pour leurs petits jeux mesquins.

Notre rôle aujourd’hui est d’être debout, d’être des boucliers pour celles et ceux que nous défendons, d’être des travailleurs acharnés pour imposer nos revendications.

Notre rôle aujourd’hui, c’est de retrouver notre fierté, notre combativité.

Nous avons fait de la Belgique, une terre de démocratie sociale et de bien être.

Nous avons le devoir de poursuivre et de redresser la barre.

Dans quelques mois, nous avons rendez vous avec une nouvelle échéance électorale.

Nous avons le pouvoir et le devoir de gagner.

Avec vous, mes chers camarades, j’y crois .