30 octobre 2007

"Cristina", première Présidente élue

La continuité, mais un autre style en Argentine

L'Argentine a choisi la continuité, mais un autre style, en portant à la tête de l'Etat Cristina Fernandez de Kirchner, dont la carrière politique est inséparable de celle de son mari, le président sortant Nestor Kirchner. Dans l'entourage du couple présidentiel, on le confirme. "Nestor sera le collaborateur indispensable de Cristina", a assuré le député kirchnériste Dante Dovena, ami de longue date des Kirchner.

Rénover le péronisme
Personne ne croit en Argentine à une retraite anticipée du président sortant, qui a d'ailleurs, lui-même, affirmé son souhait de rester en politique pour rénover le péronisme, l'incontournable mouvement de la politique argentine auquel les époux Kirchner se rattachent.

Engagée depuis plus de 20 ans en politique aux côtés de son mari, "Cristina", comme l'appellent les Argentins, n'a jamais goûté les rôles d'épouse effacée ou de première Dame. Les Argentins ont d'ailleurs très tôt appris à connaître cette femme élégante au tempérament fougueux, autoritaire et brillante oratrice, comme plusieurs hommes politiques, dont l'ex-président Carlos Menem, l'ont appris à leurs dépens. Elle avait été exclue du groupe parlementaire péroniste à la suite de ces attaques incessantes contre l'ex-chef de l'Etat, péroniste tout comme les Kirchner, mais situé nettement plus à droite.

Continuité
"Cristina" sera "la" présidente et aura le dernier mot, assure M. Dovena, qui écarte d'un revers de la main toute possibilité de conflit au sein du couple présidentiel. "C'est une fantaisie des médias", assure-t-il, soulignant l'attachement et la complicité qui unissent Nestor et Cristina depuis près de 30 ans. Elle a fait campagne sur le thème de la continuité, promettant de poursuivre la tâche engagée il y a quatre ans par son mari.

Analystes et proches de la présidente élue assurent toutefois que le style changera. Appelant au rassemblement de tous "sans rancoeur et sans haine", son premier discours prononcé, dimanche soir, tranche avec ceux de son mari, qui souvent préfère la confrontation au dialogue. Elle va améliorer la "qualité institutionnelle", le fonctionnement de la démocratie, "parce que c'est une femme qui se prête davantage au dialogue", alors que son mari est quelqu'un "qui avance, avance, sans donner beaucoup d'explication", déclare M. Dovena.

Grande ouverture
"Elle fera preuve également d'une plus grande ouverture sur le monde extérieur", ajoute ce député, qui pourrait entrer dans le prochain gouvernement, selon la presse. Analystes et économistes argentins estiment que la présidente élue pourrait rapidement donner des signes de cette plus grande ouverture, afin d'attirer de nouveaux investissements dont le pays a un besoin urgent.



Un accord avec le Club de Paris, qui regroupe les créanciers publics de l'Argentine, pourrait être l'un d'entre eux, selon les commentateurs argentins. Mais pas au point cependant d'une trahison de la politique jusque là défendue par son mari, qui s'est interdit toute négociation tant que le Fonds monétaire international (FMI) s'arrogera un droit de regard sur un éventuel accord.

Or, Cristina Kirchner n'a pas dit autre chose devant l'ex-candidate socialiste à la présidentielle française Ségolène Royal, qu'elle a reçue, vendredi, et qui a rapporté ses propos samedi devant la presse.

Dans les pas de Perón
MAJ 30/10/2007
Après Evita , Cristina Fernández est la deuxième femme à occuper le siège de présidente en Argentine

Chaises musicales à la présidence de l'Argentine : Cristina Fernández de Kirchner, qui a largement remporté l'élection présidentielle de dimanche dès le premier tour, succédera à son mari Néstor à la tête du pays et deviendra la première présidente élue. Selon les résultats officiels portant sur plus de 96 % des bureaux de vote, Mme Fernández de Kirchner, candidate d'une coalition de gauche, a obtenu environ 45 % des voix, contre 23 % pour Elisa Carrió et 17 % pour l'ancien ministre de l'Économie Lavagna.
La Constitution du pays prévoit qu'un score de 45 % suffit à être élu dès le premier tour, ou 40 % si le candidat arrivé en tête dispose d'au moins dix points d'avance sur son premier rival. "Nous avons gagné amplement" , a déclaré dimanche soir la candidate victorieuse, âgée de 54 ans. "Mais, loin de nous placer dans une position de privilège, cela nous place au contraire dans une position de plus grandes responsabilités et obligations", a-t-elle ajouté.
Avocate et sénatrice, Cristina est remarquée par son élégance à l'européenne et ses sacs de luxe qui lui valent d'être souvent comparée à Evita Perón. Ou à Hillary Clinton, comme elle sénatrice et ex-First Lady. Cristina Fernández de Kirchner sera la deuxième femme présidente en Argentine, après Isabel Perón, la troisième épouse et vice-présidente de Juan Perón, auquel elle succéda à sa mort. Mme Fernández de Kirchner a su tirer parti de la popularité de son mari, qui reste pour beaucoup l'homme qui a sorti l'Argentine de la dramatique crise économique des années 2001-2002.
Pendant la campagne, Mme Kirchner a évité les débats de fond, préférant se faire photographier à l'étranger avec des dirigeants. Elle devra désormais se consacrer aux problèmes du pays si elle veut laisser une aussi bonne impression que son mari, qui lui transmettra le pouvoir le 10 décembre. Néstor Kirchner a de son côté déjà expliqué qu'il se voyait bien en "Premier Argentin". Mais peu l'imaginent se retirer de la scène politique et certains lui prêtent même l'intention de se représenter en 2011.

Argentine: Cristina Fernandez succède à son mari


La femme du président sortant Nestor Kirchner a largement emporté l'élection présidentielle au premier tour.

Peu d'Argentins doutent que Cristina Fernandez de Kirchner, 54 ans, l'épouse du Président péroniste, sera dimanche soir leur chef d'Etat élu : depuis le début de sa campagne, en juillet, elle caracole en tête des sondages, avec de 30 à 20 points d'avance sur ses principaux rivaux.

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