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03 mars 2008

Elles brisent le tabou

Selon un sondage anglais, les infirmières ne voient pas de problèmes à avoir une relation avec un patient

Une infirmière sur dix au Royaume-Uni estime ainsi tout à fait "acceptable" d'entamer une relation et d'avoir des relations sexuelles avec un patient, tandis qu'une sur six indique connaître une collègue qui est déjà passée "à l'acte" , nous apprend le Sunday Times , sur base d'une enquête publiée dans le magazine The Nursing Times .
Quelque 3.600 infirmières du Royaume-Uni ont été questionnées à ce sujet. Si la règle veut que les relations sexuelles avec leurs patients et clients soient proscrites, il semble selon ce sondage qu'elle s'adoucit. On peut même lire sur le site Internet britannique que des "milliers d'infirmières croient qu'il est justifié de briser le tabou qui veut qu'on ne puisse entretenir une relation avec un patient".
Pour l'organisation des infirmières britanniques, les résultats de cette enquête sont "très inquiétants" mais elle estime que ce type de situations peut être accepté "dans certaines conditions" .
En Belgique, si une telle enquête n'a pas été (encore ?) réalisée, divers témoignages du personnel infirmier vont dans le même sens que ce sondage.
Pour Philippe - qui n'a jamais eu de relation avec une patiente -, ce genre d'interdiction est d'un autre temps. "Il est normal qu'on ne puisse pas avoir de rapports sexuels pendant ses heures de boulot. Mais c'est vrai dans quasi tous les métiers... Et si l'on reste assez discret, je ne vois pas qui cela pourrait déranger."
Virginie travaille à Bruxelles dans le public. Elle a eu une relation pendant quelques mois avec un patient qui est resté hospitalisé de nombreuses semaines. "Je m'occupais souvent de lui, il n'avait pas beaucoup de visites et puis voilà. Au début, nous l'avons caché mais comme il ne pouvait sortir de l'hôpital, cela n'a pas tenu très longtemps. On m'a demandé de rester discrète. Personne ne m'a interdit de le voir pendant mon temps libre..."
Une autre Bruxelloise ironise en se demandant qu'en est-il des relations entretenues entre les médecins et les infirmières. "Certainement bien plus nombreuses que celles avec les patients..."

22 octobre 2007

Urgent

01 avril 2007

Le pastafarisme

Le pastafarisme (Flying Spaghetti Monsterism ou pastafarianism en anglais) est une parodie de religion créée pour protester contre la décision du Comité d'Éducation de l'État du Kansas de permettre au dessein intelligent d'être enseigné dans les cours de science au même titre que la théorie de l'évolution.
Cependant, les pastafariens (jeu de mot sur le mouvement rastafari) affirment que leur croyance est une vraie religion, et non un simple canular, ou une protestation. Cette affirmation est bien sûr à prendre au second degré.

Cette « religion » est depuis devenue un phénomène d'Internet, rassemblant de nombreux adeptes du Monstre en Spaghettis Volant (Monstre de Spaghetti Volant en québécois, ou encore Pastafaray selon le Culte réformé de la Pasta) qui affirment avoir été touchés par « Son Appendice Nouillesque » (ou « Nouilleux ») et louent le nom de leur « Maître Nouillesque » comme étant la seule vraie religion.
Le pastafarisme est principalement l'invention de Bobby Henderson, un diplômé en physique de l'Université d'État de l'Oregon

08 février 2007

Un gouvernement au Congo


Après plus d'un mois de dures tractations politiques, un gouvernement a été composé en RDC. Il sera dirigé par Antoine Gizenga et comptera soixante membres. Au programme de cette nouvelle équipe: de nombreuses réformes de l'Etat…

29 janvier 2007

Toute une vie vendue sur le net

Nom, numéro de téléphone, vêtements, ordinateur, planche de surf, photos d'enfance et jusqu'à une histoire d'amour ratée : un Australien de 24 ans a vendu sa vie sur le site d'enchères eBay. Pour moins de six mille dollars.
L'acheteur n'a pas pu s'emparer de l'identité légale de Nicael Holt, qui conserve son passeport et ses droits d'héritage, mais il devient propriétaire de l'ensemble de ses possessions, jusqu'à une trottinette déglinguée et "une jolie lampe" que lui avait un jour offerte une petite amie.

Le "nouveau Nicael Holt", dont l'identité n'est pas connue, aura surtout le privilège, pour 7.500 dollars australiens (5.790 USD), de passer Noël avec "ses" parents et d'être présenté à l'ensemble des amis de son alter ego, dont quelques potentielles conquêtes féminines. "Mes amis vous traiteront exactement comme ils m'ont traité. Cela comprend ceux qui m'emmènent surfer, courir, faire de l'escalade...", écrit le vendeur sur eBay.

Deux ennemis font cependant partie du lot, ainsi qu'une "certaine tension avec une ex, en raison d'une séparation douloureuse", avertissait l'annonce. Pour rentrer dans cette nouvelle vie, un programme de formation de quatre semaines est offert, avec des leçons de surf, d'escalade, de skateboard... Un service après-vente est également inclus: pendant deux mois, l'acheteur peut appeler son "prédécesseur" pour tout conseil qu'il souhaiterait avoir. "Je me creuse encore la cervelle pour savoir pourquoi j'ai fait ça", écrit Nicael Holt, premier du nom.

31 décembre 2006

Le 31 décembre ils diront "Non à 2007" à Nantes et à Genève

Le 31 décembre ils diront "Non à 2007" à Nantes et à Genève

Le collectif "Fonacon", qui organise le 31 décembre à Nantes une manifestation pour dire "Non à 2007", a fait des émules en Suisse avec un rassemblement similaire organisé à Genève, capitale de l'horlogerie. Une "pétition au parlement" pour dire "Non au changement de calendrier et au passage à l'an 2007" a été lancée par le comité genevois qui a rallié le Fonacon. Le mouvement insolite du Front d'opposition à la nouvelle année ("Fona" et "con" pour "comité d'organisation national") se veut un pied de nez au temps qui passe, une façon de "fêter autrement le réveillon qu'en dansant la chenille", explique l'un des organisateurs, un chef d'entreprise vendéen qui désire garder l'anonymat. Le Fonacon a comptabilisé en six semaines plus de 50.000 connexions sur son site internet "fonacon.net". Pour son "premier coup" le 31 décembre 2005, le Fonacon avait attiré 300 personnes à Chauché, un village vendéen. A Genève, le comité a donné rendez-vous dimanche à 22h00 sur la Place du Bourg-de-Four. "Montrez que 2006 c'était mieux, ne donnez pas envie aux autres de passer à 2007!", clament les organisateurs suisses. La manifestation nantaise commence à 21h00 place du Bouffay, avec notamment un autodafé des symboles du temps qui passe (montres, réveil, crèmes anti-rides) dans une "benne à remonter le temps". Les organisateurs espèrent réunir quelque 3.000 personnes.

Des SMS par millions

Cette année encore, les voeux envoyés par SMS durant la soirée et la nuit du réveillon ont eu la cote. Proximus a ainsi envoyé 23 millions de SMS entre 20 heures le 31 décembre et 8 heures le premier janvier, contre 8,8 millions pour l'opérateur Base et 14,4 millions pour Mobistar.
Les clients de l'opérateur Proximus ont envoyé 23 millions de SMS, parmi lesquels 6 millions d'accusés de réception de SMS envoyés. Cela représente une augmentation de l'ordre de 35 % par rapport à l'année passée, a indiqué lundi matin Proximus. Lors du réveillon de l'an dernier, les clients Proximus avaient échangé 17,2 millions de SMS, accusés de réception compris.
Afin d'éviter toute surcharge du réseau, Proximus avait installé une cinquième centrale SMS. Comme chaque année, le trafic a été fort chargé aux alentours de minuit, ce qui a nécessité "parfois un peu de patience, mais il n'y a pas eu de problème", a indiqué la porte-parole de l'opérateur, Frédérique Verbiest. Proximus avait par ailleurs lancé une opération de parrainage avec les Responsible Young Drivers (RYD). L'opérateur a versé la recette du premier million de SMS envoyés entre 20H et 21H le 31 décembre aux RYD, ce qui représente 100.000 euros.

Du côté de l'opérateur Base, on indique lundi matin avoir traité, entre 20H le 31 décembre et 08H le premier janvier, 8.893.200 SMS, ce qui représente une augmentation de l'ordre de 47 % par rapport au réveillon de l'an dernier, lors duquel un peu plus de 6 millions de SMS avaient été envoyés. Base avait également procédé à des adaptations techniques sur son réseau en 2006 afin d'augmenter sa capacité et grâce à cela, seul un très léger retard a été constaté dans la livraison des SMS, mais dans l'ensemble tout s'est bien déroulé, indique l'opérateur.
Chez Mobistar, 14,4 millions de SMS ont été envoyés, contre 8,7 l'an dernier, ce qui représente une augmentation de l'ordre de 69 %. "Mais si l'on regarde sur une période de 24H, soit pour toute la journée du 31 décembre, on constate que 19,7 millions de SMS ont été envoyés, alors que l'an dernier, sur les journées du 31 décembre et du 1er janvier, soit 48H, on était arrivé à 20,9 millions de SMS. On a donc presque doublé nos chiffres", a indiqué Aline Julia, porte-parole de Mobistar. Quelques retards ont été constatés durant les heures les plus chargées, mais aucun problème n'a été signalé. Selon Mme Julia, les envois se sont davantage étalés dans le temps sur les journées de dimanche et lundi.
Nouveau record aux Pays-Bas
Les Néerlandais se sont également montrés très friands de voeux envoyés par SMS pour le réveillon de la nouvelle année, en envoyant un nombre record de SMS. Vodafone et KPN ont enregistré de fortes augmentations. Entre 22h00 et 04h00, 17,5 millions de SMS ont été envoyés par Vodafone, soit un peu plus de 7 millions de plus que l'an passé. Chez l'opérateur KPN, durant cette même période près de 10 millions de SMS ont été envoyés, soit près de 30 % de plus que l'an dernier. Les clients de l'opérateur Telfort ont envoyé entre 22h00 et02h00 près d'1,5 millions de voeux par SMS, contre un peu plus d'1, millions l'an passé.
(avec Belga)

Noctambus bat son record en Wallonie

L'opération Noctambus a connu une augmentation de fréquentation de 1,79 % en 2006, ce qui permet aux Tec de franchir le cap historique des 50.000 passagers transportés lors de la nuit du réveillon. Tous les chiffres ne sont pas encore rentrés mais nous en sommes d'ores et déjà à plus de 51.300. C'est le meilleur résultat jamais obtenu en 19 ans d'opération Noctambus , s'est félicité Stéphane Thiery, directeur de la communication de la Société Régionale Wallonne des Transports (SRWT). En Flandre, la société De Lijn a transporté quant à elle quelque 149.500 personnes au cours de la nuit de la St-Sylvestre, soit une légère baisse par rapport au record de 150.500 passagers établi en 2005.

Le monde a basculé en 2007

Des millions de personnes sont descendues dans les rues des grandes villes d'Europe et de la côte est des Etats-Unis qui ont rejoint avec plusieurs heures de décalage l'Asie pour fêter l'arrivée de 2007 dans la bonne humeur, par des températures souvent presque printanières.
A Times Square, au coeur de New York, jusqu'à un million de personnes se sont retrouvées, comme pour chaque Nouvel An, sur la célèbre place où les mesures de sécurité avaient été nettement renforcées dans la crainte d'attentats terroristes, au lendemain de l'exécution par pendaison de l'ex-président irakien Saddam Hussein. Les fêtards ont profité de températures inhabituellement clémentes pour se retrouver entassés sur le "carrefour du monde" et assister au décompte des 60 dernières secondes de l'année, avec le plongeon dans les airs de la célèbre boule de New York.
Quelques heures plus tôt, l'Europe a salué l'entrée en 2007 par des concerts géants, des feux d'artifices éblouissants. Des dizaines de milliers de Roumains ont ainsi célébré dimanche à minuit dans les rues de Bucarest l'entrée de leur pays dans l'Union européenne, animés par l'espoir d'une vie meilleure dans le "club des riches". Par dizaines de milliers, les Bulgares ont également célébré à Sofia leur entrée dans l'UE par un gigantesque spectacle de sons et lumières. De son côté, la Slovénie a accueilli son passage à l'euro, devenant le premier ex-pays communiste à entrer dans le cercle encore restreint de ceux ayant adopté la monnaie unique européenne parmi les 27 de l'UE.

A Paris, plusieurs centaines de milliers de personnes, 400.000 selon la police, ont célébré sans débordements l'avènement de 2007 sur les Champs-Elysées. En Allemagne, des centaines de milliers de personnes, d'après la police, plus d'un million, selon les organisateurs, ont fêté par des températures plutôt clémentes (+ 5 degrés) la nuit de la Saint-Sylvestre à Berlin, rassemblées au coeur historique de la capitale allemande, la Porte de Brandebourg, pour un feu d'artifice géant.
Au Royaume-Uni, feux d'artifice, concerts et festivités prévus en extérieur ont été annulés dans plusieurs villes du nord-ouest du pays par mesure de sécurité à la suite d'avis de violentes tempêtes, décevant des dizaines de milliers de fêtards, mais le traditionnel feu d'artifice a éclaté à minuit dans le centre de Londres, illuminant Big Ben depuis le London Eye, la plus imposante Grande roue du monde.
A Madrid, un spectacle son et lumière a été supprimé à la dernière minute à cause de l'attentat commis la veille à l'aéroport de la capitale, et revendiqué par l'organisation séparastiste basque ETA. Des dizaines de milliers de Madrilènes n'ont toutefois pas manqué le rendez-vous traditionnel Puerta del Sol. A Vienne, 550.000 personnes, selon les organisateurs, ont participé dans la nuit de dimanche à lundi au "Silvesterpfad", un parcours de la Saint-Sylvestre à travers le centre historique de la ville agrémenté de concerts et de stands gastronomiques.
En Tchétchénie, le Premier ministre pro-russe Ramzan Kadyrov a revêtu le costume du Père Noël, prenant la tête des plus importantes célébrations dans la province russe depuis l'ère soviétique, a constaté un journaliste l'AFP.
Les célébrations du Nouvel An coïncidaient avec la fête musulmane du Sacrifice Aïd al-Adha. En Turquie, des centaines de sacrificateurs maladroits se sont rués dimanche dans les hôpitaux pour des coupures au couteau plus ou moins graves qu'ils se sont infligées en égorgeant des moutons afin de commémorer le sacrifice d'Abraham.
L'Australie avait donné le coup d'envoi des réjouissances avec un immense feu d'artifice dans la baie de Sydney, autour du célèbre opéra qui s'est illuminé à minuit (13H00 GMT) en présence d'un million de personnes, mais les festivités en Asie ont été entachées par des attentats qui ont fait trois morts et 37 blessés, dont neuf étrangers, dans l'explosion de huit bombes dimanche à Bangkok.
(avec AFP)

29 décembre 2006

Phénomène Daerden


Daerden pour les fêtes à la RTBF


Il sera l'invité du bêtisier le 29 décembre où les animateurs se livreront à un concours d'imitations du ministre wallon

Depuis sa prestation éthylique lors de la soirée électorale du 8 octobre, Michel Daerden est devenu incontournable sur le petit écran. Au point que la RTBF a décidé d'en faire l'une des vedettes des fêtes de fin d'année ! Le ministre wallon sera ainsi l'invité du numéro spécial bêtisier de Ma télé bien-aimée le vendredi 29 décembre sur La Une, aux côtés de Jean-Louis Lahaye et de Malvira. On reverra sans doute quelques-unes de ses prestations les plus mémorables, mais ce n'est pas tout ! Les animateurs et les journalistes de la RTBF se livreront à un concours d'imitations de Michel Daerden. Et c'est le ministre lui-même qui décernera le prix au gagnant. Bien sûr, on peut se demander jusqu'où un ministre peut se donner ainsi en spectacle. Les réactions dans notre Courrier des lecteurs prouvent que tout le monde n'apprécie pas ses excès. Mais tant que l'audience suivra (et on peut parier que ce sera le cas le 29 décembre), on risque encore d'avoir droit à du Daerden à toutes les sauces...



Encombrant Daerden

Michel Daerden, le très raffiné ministre wallon du Budget (PS), ne laisse pas de surprendre. Au cours de la réception organisée à la résidence de l'ambassadeur belge à Paris, le vendredi 17 novembre, pour clôturer la journée de promotion des talents wallons, il a encore fait des siennes. Il n'a, en effet, rien trouvé de mieux que d'inviter ses sulfureux amis Bernard Tapie et Luciano D'Onofrio (l'agent de joueurs qui vient de se faire condamner en première instance dans le cadre des transferts suspects de l'OM) à se joindre à la fête. Elio Di Rupo se trouvait près de l'entrée. Il a serré la pince des invités de Daerden. Un photographe a immortalisé le moment. Di Rupo s'est fâché tout rouge lorsqu'il a réalisé le côté gênant de la situation. Daerden ne s'est pas départi de son sourire goguenard… I.P.
21 novembre 2006

RTL- Reporters - Vendredi 24 novembre à 19h45



Comment expliquer ce qu'il faut désormais appeler le « phénomène Daerden » ? On ne compte plus les sites internet consacrés au personnage politique et les téléchargements de ses apparitions au lendemain des élections communales ont fait de lui une star incontestée du web.
Le Ministre wallon du budget Michel Daerden a accepté d'être suivi par les caméras du magazine Reporters pendant plusieurs semaines. Ministre atypique, Michel Daerden est-il le même homme en public qu'en privé ?

Un verre d'eau à la main : Le 5 novembre dernier, Michel Daerden assistait au match Standard / Anderlecht dans sa loge au stade Sclessin. Il en profite pour nous éclairer sur ses investissements dans le secteur sportif, tout en enchainant les verres...d'eau.

Michel Daerden grand supporter du Standard : Michel Daerden grand supporter du Standard. Fidèle à lui-même, Michel Daerden va à la rencontre des supporters du Standard. Visiblement, il est populaire ! La proximité, c'est aussi cela sa force. A l'aise partout, Monsieur le Ministre retrouve ensuite le joueur de foot Sergio Conceicao.

Les compliments de Franck Dubosc : Les compliments de Franck DuboscLors de l'enregistrement de l'émission d'humour « ça vous fait rire » sur RTL TVI, Monsieur Daerden fait la connaissance de Franck Dubosc. Les deux hommes sont les invités de l'émission. Même l'humoriste Franck Dubosc a vu les fameuses vidéos du ministre disponible sur internet.

Sa rencontre avec Joe Starr : Deux mondes que tout oppose : le rap et la politique. Et contre toute attente, qui est le plus cool ?

Alors qu’il était invité sur le plateau de la nouvelle émission d’humour de la chaîne RTL-TVi présentée par Sandrine Cooreman,
le ministre wallon du Budget et bourgmestre de la commune d’Ans, la star Michel Daerden, a encore une fois brillé dans son art de déclencher les rires. D’une façon plus passive cependant cette fois, puisque le ministre a en fait été victime d’une raillerie de l’humoriste français Franck Dubosc, également présent sur le tournage.Alors que Daerden venait d’avancer fièrement qu’il avait "un taux de pénétration de 52% et que c'était une très belle réussite", le comique-séducteur a démarré au quart de tour et lui a répliqué sans hésitation "Monsieur Daerden, vous êtes le Rocco Siffredi de la politique belge!" (jouant évidemment sur le terme "taux de pénétration"). Hilarité générale sur le plateau.La nouvelle émission humoristique de RTL, Ca vous fait rire?, sera diffusée le 14 novembre. Des extraits du passage du ministre-chanteur devraient sans doute apparaître ensuite sur le net.
EN SAVOIR PLUS: Michel Daerden, star du web
EN SAVOIR PLUS: Michel Daerden aurait voulu être un artiste
EN SAVOIR PLUS: Michel Daerden désormais chanteur

26 décembre 2006

LE docu-fiction : des chiffres

Plus de 60.000 signatures de soutien à la RTBF en une semaine

La pétition de soutien à la RTBF, mise en ligne sur le web au lendemain du docu-fiction diffusé le 13 décembre, avait récolté jeudi midi, soit en une semaine, 60.206 signatures. L'objectif de la pétition de soutien à la RTBF (www.petitiononline.com/rtbf1312/petition.html
) est de marquer son opposition à une quelconque sanction de la ministre chargée de l'audiovisuel à l'encontre de la chaîne publique. Pour les signataires, qui veulent encourager la RTBF à poursuivre sa démarche pour conscientiser le public, une sanction serait synonyme de censure gouvernementale sur les libertés rédactionnelles.Malgré l'électrochoc provoqué par le docu-fiction de la RTBF, la réalité audiovisuelle penche toujours nettement en faveur de RTL-TVi. Tout juste une semaine après la diffusion du documentaire mettant en scène la scission de la Belgique et la déclaration d'indépendance de la Flandre, la chaîne privée annonce avoir battu mercredi soir des scores d'audience en termes de parts de marché, raflant 51,3 % de parts de marché, soit son meilleur score de l'année, contre 30,9 % pour la RTBF. Mercredi soir, 827.800téléspectateurs ont regardé le journal télévisé de la chaîne privée tandis que celui de la Cité Reyers n'en a attiré que 523.900.

070 et 3320 payants (15/12/2006)


Ce qui a également interpellé les téléspectateurs lors du faux JT, c'est la mise en place d'un centre d'appel d'urgence accessible via le 070.22.20.22. Les 070 sont les moins surtaxés des numéros spéciaux mais ils coûtent un peu plus cher qu'un appel normal soit 0,17 euro la minute. La Une a reçu 31.368 coups de fil.
Le 3320 utilisé pour recueillir les SMS a aussi bien fonctionné. À un demi-euro le message, le décompte est très vite établi quand on sait que 21.338 SMS ont été envoyés. De faibles rentrées dans l'absolu, certes, mais dont la RTBF aurait pu se priver quand on sait que les appelants, ébranlés peu ou prou, étaient en quête de confirmations fiables suite à l'incroyable nouvelle.

Lire aussi Lendemain de panique

25 décembre 2006

FUN

21 décembre 2006

Le docu-fiction, les suites

MAJ 09 /01/07

Vote de la motion sur la fiction de la RTBF


Quelques semaines après l'émoi provoqué par la fameuse émission de fiction de la RTBF sur l'indépendance de la Flandre, le parlement de la Communauté française a adopté, majorité contre opposition, une motion qui recommande de prendre un certain nombre de mesures au sein de la radio-télévision publique. Aucune sanction n'est cependant prévue.
La motion, qui fait suite aux débats tenus en Commission avant le nouvel-an, demande notamment la mise sur pied effective d'un comité de déontologie et d'éthique de l'information au sein de la RTBF et l'évaluation des processus de contrôle interne et de décision dans le domaine de l'information.
La majorité PS-cdH réclame aussi l'établissement, sous l'égide du CSA, le cas échéant, de règles claires en matière de signalétique des programmes et l'élaboration d'une réglementation de l'utilisation du docu-fiction et de la présence de journalistes dans ce cadre. Le texte demande encore au gouvernement de prendre des mesures en faveur de l'éducation aux médias et de créer un Conseil de déontologie journalistique.


En revanche, un autre projet de motion, déposé par l'opposition MR, exigeait que les responsabilités soient établies au sein de la hiérarchie de la RTBF et que des sanctions soient prises en conséquence. Les réformateurs réclamaient aussi de rédiger un avenant au contrat de gestion de la RTBF, précisant que la hiérarchie de la radio-télévision s'engage à respecter désormais les procédures et réglements déjà existants.
Avant le vote, les partisans de l'un et de l'autre projet ont répété bruyamment les arguments déjà échangés à l'occasion de la polémique déclenchée par l'émission-fiction. Pierre-Yves Jeholet (MR) a reproché à la majorité sa timidité actuelle, alors même que ses représentants s'étaient élevés à l'époque vigoureusement contre l'émission. On est civilisés, on ne veut décapiter personne, a rétorqué le chef de groupe PS Léon Walry. Deux amendements de Marcel Cheron (Ecolo), qui voulait insister sur le caractère indépendant du Conseil de déontologie et n'entendait pas se contenter du "blanc-seing donné à la ministre de l'Audiovisuel Fadila Laanan" pour assumer le suivi des recommandations votées, ont été repoussés.


Le CSA doit faire son travail, selon Laanan

MAJ jeudi 21 décembre 2006
La ministre de l'Audiovisuel en Communauté française, Fadila Laanan, a réaffirmé que des "erreurs", et non des "fautes", avaient été commises par la RTBF lors de la diffusion de l'émission "Tout ça ne nous rendra pas la Belgique" le 13 décembre. Elle a cependant souligné que ce n'était pas à elle de prendre des sanctions.
C'est au CSA de faire son travail", a-t-elle indiqué. La ministre répondait ainsi aux questions des parlementaires de la Commission Audiovisuel du parlement de la Communauté française, qui se penchait sur le sujet.
Le MR refuse que l'ensemble du problème soit résumé à un problème de signalétique. "Il y aussi un problème de fond", a ainsi remarqué Françoise Bertieaux. La ministre Laanan a abondé dans le sens des Réformateurs en précisant que la signalétique n'était pas la seule erreur. Elle a ainsi souligné un problème au niveau de la forme et du respect des règles déontologiques. La ministre, qui a précisé que personne ne serait "viré", se refuse cependant à évoquer des sanctions qu'elle déciderait elle-même.

Le groupe MR de la commission a déposé une motion afin que le gouvernement de la Communauté française reconsidère la notion de sanction. "Il n'y a pas que faire tomber des têtes. La sanction va du minimum au maximum", a souligné Mme Bertieaux. La motion, qui sera débattue le 9 janvier lors de la séance publique du parlement de la Communauté française, demande que les responsabilités soient établies au sein de la RTBF et que des sanctions soient prises en conséquence.
La majorité cdH/PS, qui veut "rétablir un climat serein", a également annoncé le dépôt d'une motion pour demander des avancées en matière de mise en place de conseil de déontologie journalistique, de base décrétale dans le cadre de l'éducation aux médias, du travail avec le CSA, etc.
Pour la ministre Laanan, le CSA, qu'elle a fait saisir au lendemain de l'émission, se chargera de répondre aux nombreuses questions toujours sans réponse et, éventuellement, d'appliquer des sanctions. "Le CSA a une capacité de sanction à l'égard de tous les opérateurs en Communauté française. Il faut lui laisser faire son travail. J'ai procédé à la saisine du CSA et je n'ai plus à intervenir. Le CSA a en outre été saisi par une quarantaine de plaintes de téléspectateurs", a remarqué Fadila Laanan.
La ministre, qui a rappelé à plusieurs reprises qu'elle n'avait commis aucune erreur en tant que ministre de tutelle, a précisé que son rôle n'était pas d'intervenir dans les choix éditoriaux de la RTBF. "Si j'étais intervenue pour faire placer une signalétique pendant l'émission, on m'aurait reproché, à raison, une tentative de pression dans le contenu éditorial. De même, il ne revenait pas au ministre de tutelle de procéder à l'arrêt de l'émission en cours car cela aurait été considéré comme une censure", a-t-elle conclu.
(D'après Belga)

Un livre pour prolonger l'émission

Philippe Dutilleul, réalisateur de l'émission-fiction sur la séparation de la Flandre, diffusée mercredi soir sur la RTBF, a présenté ce vendredi à Bruxelles son ouvrage "Bye-Bye Belgium".
Simonis réagit
Martine Simonis, secrétaire nationale de l'AJP, mise en cause par Philippe Dutilleul lors de la présentation de presse de son livre "Bye Bye Belgium", a tenu à réagir vendredi soir aux propos de ce dernier.
M. Dutilleul avait alors estimé que les propos de Martine Simonis, secrétaire nationale de l'Association des Journalistes professionnels (AJP), qui qualifiait la sortie du livre d'opération commerciale, étaient "contraires à la vérité". "Ceux qui donnent des leçons devraient commencer à s'en donner à eux-mêmes", avait-il commenté.
Dans un communiqué, "Martine Simonis précise que cette prise de position émane du Conseil de direction de l'AJP, et non d'elle-même seule. Le Conseil de direction de l'AJP est composé de 14 journalistes, élus au poste de directeurs de l'AJP, qui y représentent les différentes catégories de médias et de métiers du journalisme."
Par ailleurs, Mme Simonis dit qu'elle "s'étonne de cette attaque contre l'AJP, qui, en exerçant son rôle de 'gardienne de la déontologie', a permis de rappeler à ceux qui voudraient l'oublier, que l'intrusion de la fiction dans le journalisme ne l'autorise pas à en ignorer les règles déontologiques. Le lancement du livre au lendemain du reportage, contesté mais désormais célèbre, de la RTBF, montre à souhait que l'opération marketing était préparée de longue date. C'est ce que l'AJP appelle donc une 'opération commerciale de la RTBF'".
(d'après Belga)

L'auteur considère ce livre comme un prolongement de son émission. Souvent, un journaliste qui fait un reportage audiovisuel reste frustré parce qu'il est tenu à de nombreuses restrictions, indique l'auteur. Ce livre présente donc l'ensemble de l'enquête, des réflexions plus personnelles et les commentaires de différents intervenants, ajoute Philippe Dutilleul.
Professeurs d'université et hommes politiques, entre autres, viennent livrer leur avis sur la problématique abordée par l'émission-fiction. J'ai voulu faire appel à des gens qui ont beaucoup plus de compétences que moi dans certains domaines pour présenter les choses de manière claire, explique le journaliste.
Selon l'administrateur-délégué de Labor, Jean-Marc Dubray, le livre fait un peu office de making off de l'émission. Il vise également à inscrire dans la durée l'information télévisuelle éphémère.
Philippe Dutilleul a par ailleurs estimé que les propos de Martine Simonis, secrétaire nationale de l'Association des Journalistes professionnels (AJP), qui qualifiait la sortie du livre d'opération commerciale, étaient "contraires à la vérité".
Ceux qui donnent des leçons devraient commencer à s'en donner à eux-mêmes, a-t-il commenté. S'expliquant sur la sortie de son livre au surlendemain de la diffusion de l'émission-fiction, l'auteur a précisé que l'incertitude de la programmation de l'émission avait plané jusqu'au bout.
Alain Gerlache, directeur général de la RTBF, a pour sa part indiqué que la diffusion de l'émission et la sortie du livre étaient bel et bien coordonnées, la publication devant obligatoirement suivre la diffusion du docu-fiction.
L'idée était, en tout cas, de présenter ce sujet entre les élections communales et les élections législatives car il était important pour nous d'apporter une contribution au débat, a-t-il expliqué. Quant aux interventions de représentants du Vlaams Belang (VB) dans l'émisission, Philippe Dutilleul a indiqué que les propos de ses interlocuteurs étaient très ciblés, qu'ils concernaient la séparation de la Belgique et qu'en aucun cas des propos xénophobes n'auraient été tolérés dans l'émission.
Alain Gerlache a de son côté rappelé que la RTBF interdisait toute participation de représentants de partis d'extrême droite à des débats ou des interventions en direct mais que des interventions enregistrées et soumises à un contrôle journalistique pouvaient être utilisées, qui plus est si elle peuvent informer le téléspectateur.
Sinon, on en arrive à occulter une réalité, a-t-il ajouté.
"Bye-Bye Belgium", 620 p., paraît aux éditions Labor, pour un premier tirage de 3.800 exemplaires. Il est vendu au prix de 15 euros. La maison éditoriale a précisé qu'une version néerlandaise était envisagée mais aucun projet concret n'a encore été avancé.
(D'après Belga)

"La RTBF a brisé le cordon sanitaire"

Le stratagème était à ce point ficelé que même les plaques de voitures flamandes avaient été imaginées.
Les nationalistes flamands, massés devant le VlaamsRaad, se réjouissaient de vivre une répétition générale.
Regroupés devant le Palais Royal, beaucoup se sont indignés du procédé.
Le canular brise un tabou. Quelle sera la Belgique de demain? Tout le monde y pense, mais personne n'y répond.
Le docu-fiction faisait la Une de la presse belge, avec un cri collectif. "La RTBF sème la panique".
Jean-Paul Philippot s'est excusé ce matin sur les ondes de La Première.
Le journal de 13 heures de la RTBF était évidemment consacré à la mise en scène de l’indépendance de la Flandre, diffusée mercredi soir après l'interruption de l'émission Question à la Une. Des réactions des responsables ertébéens, dont les excuses de Jean-Paul Philippot, aux avis de quidams, on eut droit à un condensé de commentaires qui démontre à quel point le canular a (et va) marqué les esprits. L’indignation politique est telle que Laurette Onkelinx ou Didier Reynders ont estimé que la RTBF avait "cassé le cordon sanitaire en impliquant dans sa combine Filip Dewinter", chef de file du Vlaams Belang au Parlement flamand. Pour paraphraser un journaliste du service public, "la RTBF voulait ouvrir un débat, or, désormais, c’est elle qui se trouve au centre de celui-ci".

Excuses
La RTBF est au centre des attentions. Entre le regard soulagé de quidams interviewés et les réactions indignées de la classe politique, le programme imaginé par Philippe Dutilleul a provoqué l’émoi dans notre pays. Une émotion surprenante pour la plupart des responsables du programme, poussant Jean-Paul Philippot, l’Administrateur général de la RTBF, à s’excuser sur les ondes de La Première. "Nous avons provoqué une émotion inattendue ", déclarait-il au micro de Matin Première, dans une atmosphère tendue. "Cela renvoie à nos responsabilités. Nous ne voulions pas provoquer une telle onde de choc. Au vu des réactions, nous présentons nos excuses".Pas de sanctionsJean-Paul Philippot témoigne d'un malaise. Involontaire, certes, mais réel. Et profond. L’équilibre entre la liberté d’expression et la responsabilité déontologique d’informer a été rompu. En faisant participer ses "journalistes maisons", le service public a semé le doute sur un sujet qui reste délicat. Au point que des sanctions pèsent. "Il serait prématuré de prendre des mesures", a répliqué Fadila Laanan, Ministre de l’Audiovisuel en Communauté française, qui en ce moment, reçoit Philippot et Yves Thyran (directeur de l’éthique de la RTBF) dans son bureau. "J’attends le rapport des Commissaires, membres du Conseil d’Administration de la chaîne. Je dois entendre tout le monde avant de tirer des conclusions", a-t-elle ajouté.ComplicitéLa retenue de la ministre de tutelle tranchait avec l’indignation du monde politique. "La chaîne a rompu le cordon sanitaire", conspuait Laurette Onkelinx. "En rendant complice Filip De Winter, la RTBF a franchi une barrière établie par tous. En outre, la déontologie des journalistes est en cause. Ils sont coupables selon moi d’avoir fragilisé les Wallons". Même son de cloche du côté de Didier Reynders, scandalisé que la chaîne publique ait mis en cause la personnalité du Roi, en prétextant son exil. Répétition généraleLa panique de la population, regroupée mercredi soir devant le Palais Royal, confirmait la tendance des visiteurs de notre site. La peur, ensuite l’indignation, s’est lue sur les visages de certains. Néanmoins, après réflexion, il appert que bon nombre ait trouvé la simulation utile pour "secouer et réveiller ce qui saute aux yeux". Aux aurores, certains croyaient encore au stratagème. Cette brutalité a toutefois réconforté les nationalistes flamands, heureux de vivre "une répétition générale d’une indépendance seulement indéterminée dans le temps". Plus sociologiqueCette conviction flamande heurte. Comme le disait François Heinderyckx, spécialiste des médias et chargé de cours à l’ULB, "la RTBF a initié une expérience plus sociologique qu’informative". Beaucoup de Belges se sont réveillés avec une tête lourde, certains en ont été insomniaques. Par l’émoi qu’a suscité le canular, la RTBF n’a pas mesuré à quel point l’avenir de la Belgique tiraille la population. A-t-elle bien fait ou non ? Telle est la question d’un débat au centre duquel se retrouve malgré lui le service public. (LS)

Retrouvez ici le dossier complet.
7SUR7 TV: La RTBF a été trop loin, pour l'AJP
7SUR7 TV: Regardez ici la vidéo de l'émission
EN SAVOIR PLUS: Le Prince Philippe a douté
EN SAVOIR PLUS: "C'est une faute de ne pas avoir prévenu d'emblée"
EN SAVOIR PLUS: La Sûreté de l'Etat n'était pas au courant
EN SAVOIR PLUS: "Une caricature des exigences flamandes" selon Leterme
EN SAVOIR PLUS: La presse étrangère entre amusement et indignation
EN SAVOIR PLUS: Bilan mitigé au sein de la Société des journalistes de la RTBF
EN SAVOIR PLUS: "Les politiques doivent s'interroger"
EN SAVOIR PLUS: Le FN porte plainte
EN SAVOIR PLUS: Philippot assume les choix effectués
EN SAVOIR PLUS: L'Association des Journalistes Professionnels très critique
EN SAVOIR PLUS: Pour Philippot, le fond doit primer sur la forme
EN SAVOIR PLUS: La Belgique en émoi après l'émission-fiction
EN SAVOIR PLUS: Un tel programme impossible sur la VRT
EN SAVOIR PLUS: Quelle est l'objectivité du service public?

Chirac juge le canular de mauvais goût

vendredi 15 décembre 2006, 17:33
Le président français Jacques Chirac a jugé de mauvais goût l'émission de la télévision belge RTBF, qui a fait croire à des milliers de Belges que la Flandre avait unilatéralement déclaré son indépendance, signant l'arrêt de mort de la Belgique.
Je n'ai aucun commentaire à faire sur un canular de mauvais goût, a déclaré le président français, interrogé par un journaliste lors d'une conférence de presse à la fin du sommet de l'Union européenne à Bruxelles.
Partageant lui aussi l'opinion de la classe politique belge, qui a quasi unanimement fustigé l'initiative de la chaîne publique, le Premier ministre luxembourgeois a jugé que l'émission de la RTBF était tout à fait à côté de la plaque. La Belgique a été ridiculisée. On ne joue pas avec des choses qui sont importantes aux yeux de beaucoup, a ajouté M. Juncker.


Interrompant mercredi soir ses programmes à une heure de grande écoute, la RTBF a annoncé que la Flandre, la région néerlandophone du nord du pays, avait fait sécession, que le roi avait pris la fuite en direction de Kinshasa, capitale de l'ex-Congo belge. L'impact de cet "ovni télévisuel" a été énorme en Belgique, mais aussi à l'étranger, des journaux comme Le Monde et Le Figaro en France ou El Pais en Espagne y consacrant une partie de leur "une" jeudi ou vendredi.
(d'après AFP)

19 décembre 2006

L EMISSION !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

MAJ 19/12/06

Avis intéressant

Pas de sanction à la RTBF, qui estmaintenant soutenue par les internautes
16 décembre 2006 - 08:54
Le "canular" de la RTBF continue à alimenter le débat. Mais le courant change. De plus en plus de Belges réagissent à présent pour féliciter la chaîne publique et dénoncer les critiques de nos politiciens. Vendredi soir, le conseil d'administration de la RTBF a décidé de ne pas prendre de sanction à l'égard des responsables du faux JT. Même si, selon le CA, des erreurs ont été commises. Le conseil d'administration a présenté ses excuses aux téléspectateurs, et a décidé l'instauration d'un Comité de déontologie et d'éthique de l'information.

RTBF: pas de sanctionPhilippot assume le choix de la fiction 514.800 téléspectateurs pour l'émissionChoc médiatique pour la Belgique De Brigode démissionne : info ou fiction ?Interview de François De BrigodeInterview de Jean-Claude Defossé

Vous êtes nombreux depuis mercredi à régir concernant le faux flash spécial de la RTBF. Mais aujourd'hui, le ton semble avoir changé de manière assez rigoureuse. Jeudi, la plupart des hommes politiques dénoncaient cette émission, suivi par plusieurs citoyens, choqués par les méthodes de la RTBF. Aujourd'hui, par contre, la majorité des réactions que nous avons reçues sont des messages de soutien au travail qui a été réalisé par la chaîne publique. Et ce sont nos politiciens à présent qui ramassent au visage le retour de flamme.
Comment expliquer le choc du faux JT ?
Cela n'empêche : l'émission de la RTBF a été un choc. Normal. A longueur d'années, on nous agite cette menace: le pays va exploser ! C'est une source d'anxiété qu'on tait, qu'on minimise, qu'on enfouit en soi. Et puis mercredi, boum, ça y est. On vous a dit d'un coup : vous n'êtes plus Belge. C'est terminé !"
En supprimant la Belgique, on a coupé les bases sur lesquelles on est assis. "C'est quelque chose de terrible à vivre, explique Bernard Rimé, professeur de psychologie à l'UCL et spécialiste des émotions. Tout d'un coup, on a dit aux gens : "votre identité sociale n'existe plus."
L'identité sociale, c'est ce qui donne à chacun des clés pour faire face à la vie. Le sentiment d'appartenance sociale nous tient très fort à cœur, sans que nous le sachions toujours. Une Brabançonne résonne et soudain on frissonne. L'équipe belge gagne un match et on respire la joie. Un étranger critique notre pays et, nous voilà vexés. Ce sont des signes, des émotions, qui affluent parfois à la surface. Et mercredi, l'annonce en télévision de la fin de la Belgique, a joué comme un détonateur de ce sentiment d'appartenance à une nation.
Les Flamands ont une identité de rechange, la fierté d'être flamand. Pas les francophones qui sont paumés. Plus que jamais, on n'est pas fier d'être wallon, avec les "affaires" qui pourrissent le tableau.
"En fait, les gens ont été surpris de la violence de leurs propres sentiments. Ils ont perdu leurs repères. Ils en sont devenus agressifs et accusent la RTBF. C'est la vieille histoire du porteur de la mauvaise nouvelle. Qui est le coupable ? Le porteur ou la mauvaise nouvelle ?", conclut enfin Bernard Rimé.
(Catherine ERNENS)
> Les moments forts du faux flash spécial

"J'attends des sanctions fortes"


Didier Reynders (MR) ne mâche pas ses mots à l'égard du "coup" de la RTBF. Il ne comprendrait pas qu'on passe l'éponge sur cette "faute lourde".
Devoghel
En marge du conseil d'administration de la RTBF, vendredi, nous avons rencontré le président du Mouvement Réformateur (MR), Didier Reynders.
Quarante-huit heures après le "coup" de la RTBF, et les réactions virulentes de leaders politiques (vous-même, Guy Verhofstadt, Elio Di Rupo, etc.) contre le docu-fiction, quel est votre état d'esprit ?
La RTBF nous dit qu'elle a lancé un débat de fond sur l'avenir de la Belgique. Le débat qu'elle a lancé, c'est celui de la déontologie et de la crédibilité de ses journalistes et de l'information. Comment peut-on, dans un pays comme le nôtre, diffuser une fausse information à travers tous les codes de référence du Journal télévisé d'une chaîne publique ? Il est là le débat.
A travers son docu-fiction et le débat, la RTBF a mis sur la place publique des questions importantes sur l'éventualité d'une scission du pays, non ?
C'est ce que les responsables de la RTBF tentent de nous faire croire depuis 48 heures. Mais vous pensez que la population ignorait l'existence des débats institutionnels et communautaires en Belgique ? Etait-il nécessaire de balancer au grand public une fausse information pour attiser ces débats ? C'est un procédé tout à fait injurieux. Je suis, comme beaucoup d'autres, assez abasourdi qu'on utilise des moyens publics conséquents octroyés à la RTBF, pour fabriquer une fausse information. C'est irresponsable. Une faute lourde a été commise.
Par qui, précisément ?
Il faut le déterminer. J'entends l'administrateur général de la RTBF, Monsieur Philippot, dire qu'il assume tout. Les parlementaires MR ont demandé que lui et la ministre de tutelle, Fadila Laanan, soient convoqués pour expliquer leur faute. J'attends que l'audition ait lieu (NdlR : jeudi prochain), mais je ne comprendrais pas qu'on passe l'éponge.
Des têtes doivent tomber ?
Des sanctions fortes doivent être prises à l'égard de la RTBF. Je ne comprendrais pas que rien ne se passe au regard des réactions politiques fortes, tous partis confondus, dont celle de la ministre de l'Audiovisuel Fadila Laanan. Alors, soit des choses bougent, soit le gouvernement de la Communauté française couvre la RTBF. Mais si tel est le cas, cela signifie qu'on peut désormais tout faire et que le discours politique n'a plus le moindre contenu.
La RTBF plaide l'utilité d'un électrochoc au sein de la population pour la sensibiliser à l'avenir de la Belgique. N'est-ce pas salutaire ?
La RTBF, en fait, est parvenue a réveillé deux extrêmes : ceux qui, paniqués, sont sortis dans la rue avec un drapeau belge et l'extrême droit flamande, très satisfaite de l'émission. A ce propos, j'essaie encore de comprendre comment la RTBF est parvenue à faire jouer Filip Dewinter dans sa fiction. Je pensais qu'elle refusait de nouer des contacts directs, et c'est le cas ici, avec tout leader d'extrême droite. C'est inacceptable.
Ce qui vous gêne, c'est d'avoir été écarté du débat de la RTBF, mercredi soir ?
On ne m'a pas invité... Et je vois que depuis mercredi soir, la RTBF confisque l'antenne pour se justifier à longueur de journaux en minimisant les réactions du monde politique, dont celles du Premier ministre et du président du PS. Dans le Journal parlé de 7 heures, jeudi, pas une mention de la réaction du MR. On n'existe pas ! Le soir même, au JT, quelques réactions politiques ont été relayées vers 19h55 après un long plaidoyer de Monsieur Philippot. TF1, elle, ouvrait son "20 heures" sur les réactions politiques. Cela revient, de la part de la RTBF, à prendre les responsables politiques pour des moins que rien incapables d'expliquer aux gens la portée des débats en cours. © La Libre Belgique 2006
http://www.mr.be/News/14-12-06-MR-Didier-Reynders-RTBF-Emission-Flandre-Reactions.php

Défossé : les gens croient n'importe quoi
14 décembre 2006 - 15:14
Jean-Claude Defossé, qui a accepté d'interrompre son émission pour le faux flash spécial de François De Brigode, s'étonne de la crédulité de certains téléspectateurs. Et pourtant, il a l'habitude...
Cela vous surprend que les gens aient cru aussi vite à cette déclaration d'indépendance de la Flandre et à la fuite du Roi à l'étranger?
Que les gens puissent croire dur comme fer à cela et réagir aussi rapidement, c'est hallucinant. Le téléspectateur gobe n'importe quoi ! Notez que j'ai l'habitude. Ce sont les plus gros de mes poissons d'avril qui ont le mieux fonctionné. Par exemple : j'ai annoncé une fois que Bruxelles devenait un paradis. Et une autre fois qu'on privatisait l'armée. Nombreux sont ceux qui y ont cru et qui ont réagi vivement...
Avec le recul, que pensez-vous de cette émission?
Je suis solidaire avec toute l'équipe de la RTBF qui a monté ce projet. Et je les félicite d'ailleurs d'avoir pu garder le secret. Moi, on ne m'a mis au courant qu'il y a 15 jours. La haute direction, par contre, était au parfum depuis plus d'un an.
On a l'habitude de critiquer la RTBF en disant qu'elle est "poussiéreuse". Ici, nous avons fait l'événement ! Et pas avec n'importe quel sujet... Nous avons sensibilisé des milliers de personnes à un débat très sérieux sur le séparatisme en Belgique. Cela n'aurait certainement pas été possible sans certains artifices.
Ne trouvez-vous pourtant pas la manière critiquable?
On peut effectivement discuter de l'ambiguïté avec laquelle l'information a été présentée par un journaliste, avec les moyens et les décors du JT. Mais cela a permis d'ouvrir le débat sur quelque chose qui pourrait effectivement arriver un jour. N'oublions pas que les élections législatives sont proches.
C'est un coup médiatique?
Si c'était le cas, nous aurions fait davantage de publicité. Il n'y a d'ailleurs pas eu de pubs en plus hier soir. C'était tout sauf une pompe à fric !
(Propos recuillis : Rodolphe MAGIS)


De Brigode s'excuse
14 décembre 2006 - 12:39
François De Brigode, l'un des acteurs principaux du faux flash spécial sur l'éclatement du pays, s'excuse auprès des gens qui ont été vexés par l'émission. Il s'agissait d'une "volonté pédagogique".
François De Brigode, vous êtes étonné par l'émoi incroyable qu'a suscité votre émission fiction ?
Oui, mais je veux surtout rappeler qu'il y avait une volonté pédagogique. Le séparatisme est un débat qui existe, surtout chez les Flamands. Nous avons donc voulu sortir de la langue de bois par rapport à un sujet qui existe.
Ce qu'on reproche surtout à la RTBF, c'est la forme du programme...
C'est vrai que c'est une forme inhabituelle et que ça avait un côté provoc. Mais je crois que nous avons rempli une mission de service public et nous avons fait notre travail de journaliste à savoir, dire ce qui est une vérité (les discussions sur le séparatisme), tout en donnant aux spectateurs des explications
Mais beaucoup ont été choqués tout de même...
Sincèrement, ce n'était pas le but. Si certains ont été vexés par l'émission, on s'en excuse. Mais il faut aussi savoir que beaucoup, lors de leurs coups de fil au call center, nous ont remerciés en disant que grâce à l'émission ils avaient pris conscience de la situation.
(Propos recueillis par Martial Dumont)

Le public n'a pas sanctionné la RTBF (15/12/2006)

Lien documentaire
La RTBF présente ses excuses
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Le JT de jeudi n'a pas enregistré de baisse d'audience. Au contraire!
La fausse émission en entier sur le site de la VRT

Le journal télévisé de la RTBF a réalisé un "bon score" jeudi soir, attirant environ 670.000 téléspectateurs au lendemain du documentaire-fiction qui mettait en scène l'indépendance de la Flandre, a indiqué un porte-parole de la télévision publique francophone."Le bon score réalisé par la RTBF prouve que le journal télévisé et son présentateur, François De Brigode, n'ont pas perdu en crédibilité. Il n'y a pas eu de sanction de la part de notre public", a ajouté le porte-parole.Au contraire, l'édition de ce jeudi soir a fait "significativement mieux que les JT des jeudis soirs précédents, lesquels marchent traditionnellement bien ce jour de la semaine", a-t-il poursuivi. Ainsi, le journal télévisé du jeudi 7 décembre a attiré un peu moins de 500.000 téléspectateurs.Par ailleurs, 721.700 personnes (44,8 pc de parts de marché) ont regardé le journal télévisé sur RTL-TVi jeudi soir, "ce qui est dans la moyenne", selon la chaîne privée.

Le débat de fond mis en avant par la RTBF

En compagnie de l'équipe chargée de la réalisation du faux JT, l'administrateur général de la RTBF, Jean-Paul Philippot, a défendu hier les choix de la RTBF de diffuser cette émission-fiction sur l'indépendance de la Flandre.
Il souhaite que le débat sur la forme de l'émission-fiction diffusée mercredi n'escamote pas le vrai débat, à savoir la question de l'avenir de la Belgique. Justifiant le recours à une fiction non avouée, Jean-Paul Philippot a indiqué qu'il y avait "un choix, qui est celui de toute une équipe, et donc un risque d'opter pour une forme particulière que permet la télévision à l'heure actuelle", a-t-il justifié. "L'objectif de ce docu-fiction n'était pas de jouer sur l'émotion et j'espère maintenant que le débat de fond va reprendre le dessus" a-t-il ajouté.
Le présentateur du journal télévisé de la RTBF, François De Brigode, qui présentait également le JT factice de l'émission, a indiqué que si c'était à refaire, il n'hésiterait pas quant au fond de l'émission. Sur la forme toutefois, "on baliserait certainement au début et mieux", a-t-il précisé en s'exprimant à titre personnel. "Mais on a mis un débat important sur la table. La première partie de l'émission a certes été un peu provocatrice mais je reste fier de notre projet", a-t-il poursuivi. Interrogé sur la perte de crédibilité des journalistes que pourrait entraîner une telle mise en scène, le présentateur s'est contenté de répondre que le ton adopté dans l'émission de mercredi était particulier et différait du style propre à un réel direct. La chaîne publique a également précisé que c'était elle qui avait décidé de mettre un bandeau "Ceci est une fiction", une demi-heure après le début de l'émission.
Quant aux vives réactions adressées à la chaîne publique, Benoît Moulin, chef de la rédaction du journal télévisé à la RTBF, analyse les commentaires des spectateurs en trois temps: de l'incrédulité d'abord, de l'indignation sur les moyens ensuite et une réflexion enfin, ajoutant même que dans la matinée d'hier déjà la proportion de réactions positives était beaucoup plus importante que la veille.
En savoir plus : Un faux JT polémique

L'Association des Journalistes critique la démarche de la RTBF

Le "docu-fiction", ou plutôt la technique du "poisson d'avril" utilisée par la RTBF hier, pose de graves questions quant à la crédibilité de l'information et l'indispensable confiance du public à l'égard du travail journalistique, selon l'Association des Journalistes professionnels (AJP).
"L'absence de marquage fictionnel du JT, le dangereux mélange des genres à l'oeuvre dans le reportage, l'exploitation commerciale qui en est prévue (un livre devrait être publié par la RTBF) ne sont pas de nature à favoriser cette confiance du public", a ajouté l'AJP dans un communiqué. "Des règles journalistiques de base ont été ignorées, comme l'indication d'images d'archives ou la mention des reconstitutions. Si la démarche journalistique peut emprunter les voies de la fiction, de la reconstitution ou même de la farce, c'est à condition d'assurer, clairement et sans ambiguïté pour le grand public, la transparence du procédé", a ajouté l'association regroupant les journalistes francophones.
L'AJP a rappelé, par la voix de sa secrétaire nationale, Martine Simonis, son souhait de voir se créer un conseil de déontologie, à l'image de ce qui existe déjà en Flandre.

La Sûreté de l'Etat critique la RTBF

La Sûreté de l'Etat n'a pas été informée a priori de la diffusion du docu-fiction de la RTBF annonçant la déclaration d'indépendance de la Flandre.
"La direction de la Sûreté de l'Etat n'a été mise au courant à aucun moment et de quelque manière que ce soit de cette émission, ni de son contenu", selon un communiqué. La Sûreté de l'Etat regrette la "légèreté dont on fait part certains journalistes, à l'occasion d'un reportage-fiction, en confirmant ou en reprenant des informations fictives", souligne-t-elle encore.

Philippe Geluck a été piégé (15/12/2006)
Lire aussi
Lendemain de panique


Le papa du Chat a appris le canular par son papa de 83 ans
BRUXELLES Phillippe Geluck, qui était en France au moment des faits, a directement eu vent des événements. Il raconte :
"Mon père, qui regardait la télévision, m'a directement appelé. Il a 83 ans et était complètement secoué. Il m'a raconté que la Flandre avait voté à l'unanimité la scission de la Belgique. J'ai compris ce matin que j'avais aussi été piégé car j'ai été interviewé, il y a quelques mois, au mois de mai, sur le sujet. Je pensais à l'époque qu'il s'agissait d'une émission d'humour et cela m'est complètement sorti de l'esprit après. C'était pour cette émission... Je trouve cette blague à la limite de l'inadmissible. On utilise un instrument d'information pour donner une idée fausse au public. On brouille le code de la déontologie de l'information. On ne peut plus être crédible après cela. Ils jouent avec des choses sérieuses. Lorsque Orson Welles avait déclaré sa guerre des mondes dans les années 30, il y a eu des suicides. Je n'aurais pas aimé être dans sa peau... Je suis un ami du gag et j'aime les blagues, mais je trouve qu'il y a des sujets avec lesquels il ne faut pas jouer..."
S. Lag.
© La Dernière Heure 2006

Réaction du Palais sur l'émission-fiction
jeudi 14.12.2006,
14:45"Ce n'est pas le rôle du Palais de commenter ou de condamner des programmes TV ou des initiatives de presse. Nous constatons simplement que ce programme avait les caractéristiques d'un canular de mauvais goût", a indiqué le porte-parole du Palais en réaction à la diffusion hier soir de l'émission-fiction de la RTBF sur l'indépendance de la Flandre. Ce constat du Palais porte sur l'ensemble de l'émission et non pas uniquement sur la manière dont la famille royale a été mise en scène, a précisé le porte-parole, ajoutant également que le Palais n'avait pas "d'état d'âme particulier, ni sur le fond ni sur la forme de l'émission".

Philippot assume
jeudi 14.12.2006
, 15:50"Le choix d'une émission de fiction a été fait par l'ensemble des responsables de l'information, de la télévison, des rédactions, dans le respect de la procédure interne de la RTBF: il n'était donc pas improvisé et je l'assume", a déclaré l'administrateur général de la radio-télévision publique à la sortie de sa rencontre avec la ministre de l'Audiovisuel Fadila Laanan. Interrogé par les journalistes, il a aussi réitéré ses excuses "à titre personnel, par rapport à la surémotivité qu'on a pu déclencher".

L'administrateur général de la RTBF s'excuse et assume
Un faux JT de la RTBF crée l'émoi


"Le choix d'une émission de fiction a été fait par l'ensemble des responsables de l'information, de la télévision, des rédactions, dans le respect de la procédure interne de la RTBF: il n'était donc pas improvisé et je l'assume", a déclaré aujourd'hui l'administrateur général de la radio-télévision publique à la sortie de sa rencontre avec la ministre de l'Audiovisuel Fadila Laanan suite à la diffusion du faux JT sur le séparatisme hier soir. Il a aussi réitéré ses excuses "à titre personnel, par rapport à la surémotivité qu'on a pu déclencher".
Au cours de sa rencontre avec la ministre, Jean-Paul Philippot (accompagné du chef de l'information et de l'éthique Yves Thiran) a commencé à répondre à une série de questions de Mme Laanan sur l'émission-fiction. Il a été averti par la ministre des différentes enquêtes et informations en cours, dans l'optique des débats qui auront lieu la semaine prochaine au sein de la Commission de l'Audiovisuel du Parlement de la Communauté. Il s'attachera donc à répondre à ces questions au cours des prochains jours. "Nous n'avions pas l'intention de créer une telle émotion mais plutôt d'aborder une vraie question, qui préoccupe les citoyens dans leur attachement à la Belgique", a-t-il précisé, admettant avoir été étonné par l'ampleur de certaines réactions.
Quant à la ministre, qui avait elle-même convoqué M. Philippot à son cabinet, elle a souligné à l'issue de la rencontre qu'une série de questions se posent après les réactions, parfois de panique, déclenchées par la RTBF. Des questions qui concernent notamment le moment où la signalétique (indiquant qu'il s'agissait bien d'une fiction) est apparue à l'écran. Si ses questions ont reçu des débuts de réponses, celles-ci ne sont pas suffisantes, a-t-elle dit.

Le soir où la RTBF explosa

La RTBF a mimé l'éclatement de la Belgique en temps réel.
Extraordinaire « coup » médiatique et énorme polémique.

Le secret avait été bien gardé. Deux ans durant, une équipe de journalistes de la RTBF a travaillé sur l'idée la plus folle jamais née dans les couloirs du boulevard Reyers. Nom de code : « Karine et Rebecca », les deux gamines qui chantaient le répertoire de Saint-Nicolas...
Hier soir, à 20 h 21, les téléspectateurs viennent de regarder le JT. Ils s'apprêtent à suivre deux reportages de « Questions à la une » à forte connotation communautaire (« Va-t-on supprimer les indemnités de chômage en Wallonie ? » et « Les Flamands sont-ils plus corrompus que les Wallons ? ») puis l'émission devant présenter les résultats d'un sondage sur l'avenir du pays réalisé par Ipsos dans le prolongement de l'émission « Moi, Belgique ». Mais ils tombent de leur chaise ou sautent hors de leur canapé.
Jean-Claude Defossé introduit son émission. La mire apparaît sur l'écran. Puis c'est l'annonce d'un flash spécial présenté par François De Brigode : le Parlement flamand vient de voter la sécession de la Flandre du Royaume de Belgique. Une heure et demie durant, se succèdent, autour du présentateur du JT et d'Alain Gerlache, directeur de la télévision, des journalistes qui interviennent en direct, qui du Parlement flamand, qui du Palais royal déserté par Albert II, en fuite à l'étranger (la rumeur prétend qu'il a pris la direction de Kinshasa où l'annonce Elisabeth Burdot), qui du Parlement wallon, qui de l'Atomium où se sont réfugiés les ministres du gouvernement bruxellois.
De nombreuses réactions évidemment. Jean-Marie Dedecker, le trublion de la politique flamande, Herman De Croo, le sage président de la Chambre, Etienne Davignon, Axelle Red, Jean-Luc Fonck, José Happart, Annie Cordy, le ministre-président de la Communauté germanophone Karl-Heinz Lambertz...
Les reportages sur le terrain montrent les conséquences de la décision du Vlaams Parlement : le Ring de Bruxelles est paralysé, des trains sont bloqués à la frontière linguistique, des avions sont détournés sur Bierset, le siège de l'Otan est en état d'alerte, des scènes de joie éclatent à Anvers, des policiers inspectent la frontière linguistique à Flobecq, des militants catalans se réjouissent au Parlement européen et, cerise sur le gâteau, un tram bruxellois de la ligne 44 est bloqué au moment de quitter la Région de Bruxelles-Capitale pour Tervuren, en Flandre...
Tout ça, bien sûr, n'était qu'un gigantesque bluff, un périlleux mais tellement vraisemblable exercice de politique-fiction. Périlleux car effectué entièrement dans les conditions du direct et sans trucage. Autrement dit, tous les intervenants savaient dans quelle pièce ils jouaient. Et tous ceux arrivés pour participer à un « Mise au point » spécial étaient au parfum. Au début de la soirée, était apparue une mention précisant que l'émission pouvait très bien être une fiction. A 20 h 50, un second insert précisant qu'il ne s'agit pas de la réalité apparaît. Manifestement, c'est dû au nombre des appels - une centaine en une demi-heure. En fin de soirée, après un écroulement symbolique de la tour Reyers, un autre insert reprécisait que ceci n'était que fiction.
Réagissez sur
notre chat ainsi que sur le blog du Swarado.
Comment réagit-on au nord du pays? Le Standaard a créé
un débat sur son site.

L'idée de cette soirée événement est celle d'un membre de l'équipe de « Tout ça (ne nous rendra pas le Congo) », Philippe Dutilleul. Il en a tiré un livre, Bye-Bye Belgium (Labor), qui paraîtra vendredi.


La fiction de la RTBF inquiète
La Une a interrompu ses émissions ce mercredi soir pour diffuser une émission spéciale annonçant que la Flandre avait déclaré son indépendance. Il s'agissait d'une émission fiction qui a créé l’inquiétude.

13 déc 2006 23:20
Alors que Jean-Claude Defossé introduit son émission, la mire apparaît sur l'écran avant l'annonce d'un flash spécial présenté par François De Brigode: le Parlement flamand vient de voter la sécession de la Flandre du Royaume de Belgique. Dans cette émission, il est question du roi Albert II quittant le pays pour faire part de son désaccord à l'égard de cette pseudo-décision unilatérale flamande. Le sénateur flamand Jean-Marie Dedecker a participé à cette évocation en donnant une interview, de même que le président du Parlement wallon José Happart et d'autres personnalités politiques.

Différentes personnalités politiques ont joué le jeu. En revanche, d'autres ont très vivement critiqué le concept, dont le Premier ministre Guy Verhofstadt. Le porte-parole du Premier ministre Guy Verhofstadt a, en effet, qualifié l'émission d'irresponsable et de mauvais goût. Et de regretter que l'émission crée la confusion dans l'esprit du téléspectateur. "C'est du très mauvais Orson Welles. C'est de mauvais goût", a-t-il encore ajouté.

Des méthodes indignes selon Leterme
jeudi 14.12.2006, 09:23Selon le ministre-président flamand, Yves Leterme (CD&V), l'émission-fiction dans laquelle la RTBF a mis en scène l'indépendance de la Flandre, constitue "une caricature d'un certain nombre d'exigences flamandes". M. Leterme y voit un jeu politique qui rend impossible un bon débat sur l'avenir de la Belgique. "C'est une manière très douteuse de soi-disant susciter le débat. Il s'agit seulement d'une recherche de sensationnalisme et d'une caricature d'un certain nombre d'exigences flamandes. J'y vois aussi une intention politique cachée", a déclaré le ministre-président flamand sur les ondes de la radio publique flamande VRT. "Ces méthodes sont indignes dans une société démocratique qui fonctionne bien", a-t-il ajouté.

Ni responsable, ni opportun selon Milquet
jeudi 14.12.2006, 00:03La présidente du cdH, Joëlle Milquet, a estimé que l'initiative de l'émission-fiction de la RTBF, diffusée mercredi soir, n'était ni responsable, ni opportune et estime qu'elle mérite des explications sans délai. On ne joue pas avec l'avenir du Pays et l'attachement des Belges à son égard, a ajouté Joëlle Milquet dans un communiqué.

Dewinter salue l'émission
jeudi 14.12.2006, 10:36Filip Dewinter, chef du groupe Vlaams Belang au Parlement flamand, a salué l'émission-fiction dans laquelle la RTBF a mis en scène, la veille, l'indépendance de la Flandre. "Grâce à ce reportage, on peut désormais parler librement de l'indépendance de la Flandre et de la Wallonie", a indiqué M. Dewinter. "Grâce à ce reportage, tous les Wallons -y compris Elio Di Rupo et Laurette Onkelinx- ont désormais conscience que l'indépendance de la Flandre n'est pas une utopie romantique ou une chimère, mais un scénario réaliste qui deviendra inéluctable si la Wallonie n'est pas disposée à consentir à certaines exigences flamandes essentielles, comme une fiscalité propre, la scission de la sécurité sociale et une autonomie plus poussée pour la Flandre et la Wallonie", a-t-il relevé.

Le vice-premier ministre et président du MR, Didier Reynders, a également réagi dans le même sens que le premier ministre à l'émission-fiction. Il qualifie l'émission d'irresponsable et ajoute qu'elle décrédibilise totalement l'institution. Didier Reynders s'est dit scandalisé par le fait qu'on présente dans l'émission la fin de la Belgique au cours d'un faux journal télévisé avec des éléments comme la fuite du Roi. "On annonce aussi la réaction des présidents de parti. Je n'accepterai pas qu'on me cite dans cecontexte".

Le président du PS et ministre-président wallon, Elio Di Rupo, juge inacceptable que l'on joue avec les institutions et avec la stabilité du pays. Il condamne ce type d'émission au goût "plus que douteux". "A un moment où notre pays est secoué par des volontés séparatistes, il est irresponsable et incivique de faire croire aux téléspectateurs du service public que les Flamands ont unilatéralement voté leur indépendance. Et ce qui plus est, en mettant en cause la monarchie", souligne M. Di Rupo.

Le ministre de la Défense, André Flahaut, se dit "scandalisé". "C'est révoltant, intolérable, inacceptable, scandaleux", a-t-il affirmé alors qu'il se trouvait à Namur pour une réunion avec les institutions wallonnes. "On ne joue pas avec les institutions", a ajouté M. Flahaut. Il a exprimé son souhait que le ministre de tutelle rappelle la chaîne publique à l'ordre.

Et c’est ce que fera la ministre de l'Audiovisuel de la Communauté française, Fadila Laanan, qui convoquera l'administrateur général de la RTBF, Jean-Paul Philippot, et demandera qu'une enquête interne soit effectuée au sein de la RTBF. "Je trouve le procédé tout à fait douteux", a expliqué la ministre. "Et je me pose des questions déontologiques concernant les journalistes qui ont participé à cela, car c'est contraire à la réglementation de la Communauté française."

André Antoine, vice-président du Gouvernement wallon et Ministre du Logement s'est dit surpris et choqué par l'émission de la RTBF. Il déplore le manque de précautions pris par la chaîne publique. André Antoine estime qu'il s'agit ici d'une manipulation de l'information hautement regrettable de la part d'un média public habituellement crédible.

Au boulevard Reyers, on précise que l'émission était préparée de longue date avec les hommes politiques apparus à l'écran. Ces réactions démontrent la force de la télévision et de la problématique évoquée, dit-on encore. Le chef de l'information Yves Thiran a justifié cette émission par la nécessité de lancer un débat dans l'opinion publique à propos d'un des thèmes majeurs des prochaines négociations institutionnelles, l'avenir de la Belgique.

En tout cas l’émission a marqué. De 20 heures 30 à 21 heures, la RTBF a été inondée mercredi soir d'appels téléphoniques, saturant rapidement le central. Le site Internet de la RTBF était par ailleurs inaccessible pendant une partie de la soirée en raison vraisemblablement du nombre important d'internautes essayant de se connecter. La Police a également reçu de nombreux appels de personnes inquiètes. La police de Charleroi a été débordée et à Bruxelles, le Numéro 101 a été saturé.

La RTBF fait mourir la Belgique (mourir de rire)

mercredi 13 décembre 2006, 23:20
La RTBF a mimé l'éclatement de la Belgique en temps réel, ce mercredi soir, dans une émission de Jean-Claude Defossé. N'est-ce qu'un énorme coup de bluff ou une prédiction funeste?
Le Soir de ce jeudi vous décryptera cette soirée télé hors du commun.

Le monde politique fustige la RTBF

Les téléspectateurs branchés sur la une (RTBF) pensaient vivre une soirée tranquille, mercredi. Avec un menu somme toute classique : “Questions à la une”, suivi d’un prolongement de l’émission à succès “Moi, Belgique”.
Sur le coup de 20h20, on a bien eu droit au générique de “Questions à la une”... A 20h21, l’image se brouille. On se retrouve brutalement projeté dans le studio du Journal télévisé pour une “émission spéciale”, avec un François De Brigode d’humeur grave. En prélude, une brève mention barre l’écran : “Ceci n’est peut-être pas une fiction”.
Dans un coin du même écran, les plus attentifs auront peut-être déjà flairé la supercherie en repérant le logo du magazine “Tout ça (ne nous rendra pas le Congo)”. Le présentateur du JT balance alors l’info justifiant cette interruption des programmes : "La Flandre a proclamé unilatéralement son indépendance”. En direct du Palais royal, le journaliste Frédéric Gersdoff enchaîne : le roi Albert II aurait annoncé son impossibilité de régner. Voire quitté le pays. “La Belgique a cessé d’exister”, annonce un de ses collègues depuis le Parlement flamand. Le séparatiste flamand Jean-Marie Dedecker fait des petits bonds. Le wallingant Jean-Marie Happart n’est pas en reste.
A l’écran, un numéro d’appel est incrusté. Il sera pris d’assaut durant plus d’une heure. A la rédaction de “La Libre”, des dizaines de coups de téléphones de gens ébahis. Et forcément crédules. Un forum lancé sur notre site Internet est, lui aussi, pris d’assaut. Les réactions sont très majoritairement indignées. Les premiers communiqués de presse de personnalités politiques tombent, avec la même indignation.
Peu avant 21 heures, un bandeau apparaît en bas d’écran : “Ceci est une fiction”. La rumeur parle d’une intervention du Palais; on nous assure plutôt que le Palais a été averti quelques minutes avant la diffusion de la nature du programme…
“Pas un canular”
Tout a été rondement mené. Et pour cause : l’opération, tenue secrète jusqu’à 20h21, était en préparation depuis plusieurs mois au sein de la RTBF. Sa réalisation est l’œuvre de Philippe Dutilleul, habitué de reportages dans les magazines “Strip-Tease” et “Tout ça”. “Ce n’est pas un canular mais un documentaire-fiction ayant pour but de susciter le débat”, assurera-t-il plus tard lors d’un débat. Jean-Paul Philippot, patron de la RTBF, abondera dans le même sens : “Notre travail est de décoder, montrer, donner des clés pour se faire sa propre opinion. La démarche est journalistique”. Au même moment, la ministre de l’Audiovisuel Fadila Laanan (PS) annonce la convocation de M.Philippot. La bombe ertébéenne pourrait encore faire des dégâts.

REACTIONS
Le MR s'est déclaré consterné et indigné par l'émission-fiction dans laquelle la RTBF a présenté mercredi soir l'indépendance de la Flandre, par le biais d'un communiqué de la chef de groupe du MR à la Communauté française Florence Bertiaux, et du président de la Commission "audiovisuel" de la Communauté française Pierre-Yves Jeholet.
"Nous sommes consternés et indignés du fait qu'une chaîne de service public soit assez irresponsable pour traiter de cette façon un sujet fort sensible pour la Belgique à une heure de grande écoute et dans une émission réputée sérieuse", ont-ils expliqué.
Les deux mandataires MR mettent cette émission en rapport avec les récentes discussions concernant le contrat de gestion de l'opérateur public. Cela démontre que les inquiétudes du MR étaient légitimes quant au manque de contrôle du parlement sur le contrat de gestion de la RTBF", précisent-ils.
Dès jeudi matin, le MR annonce qu'il demandera des comptes à la ministre Fadila Laanan en commission "audiovisuel" du Parlement de la Communauté française. "Pour le MR, la ministre portera toutes les conséquences politiques de cette émission", ont-ils conclu.
Interrogé, le porte-parole du Premier ministre Guy Verhofstadt a qualifié l'émission d'irresponsable et de mauvais goût. "Dans le contexte actuel, il est irresponsable pour une chaîne publique de télévision de diffuser une telle émission dans laquelle on annonce la fin de la Belgique comme une réalité présentée par de vrais journalistes", a-t-il commenté. Et de regretter que l'émission crée la confusion dans l'esprit du téléspectateur. "C'est du très mauvais Orson Welles. C'est de mauvais goût", a-t-il encore ajouté.
Le ministre de la Défense, André Flahaut, se dit "scandalisé". "C'est révoltant, intolérable, inacceptable, scandaleux", a-t-il affirmé alors qu'il se trouvait à Namur pour une réunion avec les institutions wallonnes. "On ne joue pas avec les institutions", a ajouté M. Flahaut à l'agence BELGA, annonçant une probable réaction du Premier ministre Guy Verhofstadt. C'est triste "si la RTBF n'a rien trouvé de mieux pour faire de l'audience", a encore dit le ministre de la Défense, qui a été assailli de coups de téléphone. Il a exprimé son souhait que le ministre de tutelle rappelle la chaîne publique à l'ordre pour cette "émission spéciale" qui avait pour fil conducteur une déclaration unilatérale d'indépendance de la Flandre par le parlement flamand. Ce n'est qu'après une bonne demi-heure que la RTBF a présenté son émission comme étant une fiction, sous la forme d'un bandeau affiché dans le bas de l'écran.
Le président du PS et ministre-président wallon, Elio Di Rupo, juge inacceptable que l'on joue avec les institutions et avec la stabilité du pays comme c'est le cas dans l'émission. Il condamne ce type d'émission au goût "plus que douteux". "A un moment où notre pays est secoué par des volontés séparatistes, il est irresponsable et incivique de faire croire aux téléspectateurs du service public que les Flamands ont unilatéralement voté leur indépendance. Et ce qui plus est, en mettant en cause la monarchie", souligne M. Di Rupo.
"En agissant de la sorte, les responsables de cette émission abusent de la confiance que le citoyen accorde à la RTBF", ajoute le ministre-président wallon. "Le PS estime que les citoyens francophones ont le droit d'être informés par le service public en toute objectivité, impartialité et avec la plus grande rigueur. Les canulars de ce genre n'ont pas de place dans notre pays. Tout le monde connaît trop bien l'ampleur réelle des tensions communautaires", conclut le communiqué du président du PS.(Belga)

La ministre de l'Audiovisuel de la Communauté française, Fadila Laanan, va convoquer l'administrateur général de la RTBF, Jean-Paul Philippot, et demander qu'une enquête interne soit effectuée au sein de la RTBF au sujet de l'émission-fiction qui mettait en scène dans des conditions de direct l'indépendance de la Flandre, a-t-elle annoncé mercredi soir à l'agence BELGA.."Je trouve le procédé tout à fait douteux", a expliqué la ministre. "Et je me pose des questions déontologiques concernant les journalistes qui ont participé à cela, car c'est contraire à la réglementation de la Communauté française."La ministre a découvert l'émission à la suite de nombreux appels et SMS "paniqués" reçus en début de soirée. Ce n'est qu'après que la mention "Ceci est une fiction" est apparue à l'écran à la demande du cabinet de la ministre, a-t-elle précisé. "Je trouve douteux l'utilisation d'un tel procédé qui a plongé les citoyens dans une crainte incroyable", a encore déclaré la ministre.

Marc Uyttendaele qui demande des excuses à la RTBF.

Isabelle Durant se dit estomaquée
mercredi 13.12.2006, 23:44La secrétaire fédérale d'Ecolo Isabelle Durant s'est déclarée ce soir estomaquée par l'émission "Questions à la Une" de la RTBF-télé. On ne banalise pas ainsi l'avenir du pays, a-t-elle commenté. J'ai été estomaquée par cette émission et la façon dont elle a traité d'un sujet important, à savoir l'avenir du pays. Sans prévenir, on monte une fiction sur le sujet avec le risque de le banaliser", a déclaré Mme Durant. Enormément de gens y ont cru. Je comprends qu'on recherche des façons originales de présenter un sujet mais celui de l'avenir du pays mérite un autre traitement, a encore dit Mme Durant.

La RTBF inondée d'appels téléphoniques
mercredi 13.12.2006, 22:28De 20h30 à 21h00, la RTBF a été inondée ce soir d'appels téléphoniques, saturant rapidement le central, à la suite de la diffusion d'un faux JT annonçant l'indépendance de la Flandre. Le service de presse de la radio-télévison publique francophone a été débordé d'appels provenant de journaux francophones et flamands mais aussi de France et d'autres pays voisins. Au boulevard Reyers, on précise que l'émission était préparée de longue date avec les hommes politiques apparus à l'écran. Ces réactions démontrent la force de la télévision et de la problématique évoquée, dit-on encore. Le site internet de la RTBF était par ailleurs inaccessible pendant une partie de la soirée en raison vraisemblablement du nombre important d'internautes essayant de se connecter. Vers 22h00, plus de 2.600 appels téléphoniques étaient parvenus au numéro mis en place dans le cadre de cette émission suivie d'un débat.

Elio Di Rupo condamne
mercredi 13.12.2006, 22:10Le président du PS et ministre-président wallon, Elio Di Rupo, juge inacceptable que l'on joue avec les institutions et avec la stabilité du pays comme c'est le cas dans l'émission "Questions à la Une" diffusée mercredi soir par la RTBF, indique-t-il dans un communiqué. Il condamne ce type d'émission au goût "plus que douteux". A un moment où notre pays est secoué par des volontés séparatistes, il est irresponsable et incivique de faire croire aux téléspectateurs du service public que les Flamands ont unilatéralement voté leur indépendance. Et ce qui plus est, en mettant en cause la monarchie, souligne M. Di Rupo.

Le MR consterné et indigné
mercredi 13.12.2006, 21:43Le MR s'est déclaré consterné et indigné par l'émission-fiction dans laquelle la RTBF a présenté ce soir l'indépendance de la Flandre, par le biais d'un communiqué de la chef de groupe du MR à la Communauté française Florence Bertiaux, et du président de la Commission "audiovisuel" de la Communauté française Pierre-Yves Jeholet. Nous sommes consternés et indignés du fait qu'une chaîne de service public soit assez irresponsable pour traiter de cette façon un sujet fort sensible pour la Belgique à une heure de grande écoute et dans une émission réputée sérieuse, ont-ils expliqué.

Des capitales étrangères en émoi
mercredi 13.12.2006, 21:32Des ambassadeurs étrangers envoient des télégrammes à leur capitale alors que la RTBF diffuse mercredi soir une émission spéciale fictive annonçant que la Flandre a déclaré son indépendance, selon la présidente du Sénat Anne-Marie Lizin qui parle d'émission "inadéquate". "Je demande formellement que cette émission soit remise dans un cadre plus approprié", insiste la présidente de la Haute assemblée. "Dans les capitales étrangères, l'émoi est très grand", précise Mme Lizin.

Irresponsable, dit Verhofstadt
mercredi 13.12.2006, 21:21Interrogé à propos de "Questions à la Une" diffusée ce soir par la première chaîne de la RTBF télévision, le porte-parole du Premier ministre Guy Verhofstadt a qualifié l'émission d'irresponsable et de mauvais goût. Dans le contexte actuel, il est irresponsable pour une chaîne publique de télévision de diffuser une telle émission dans laquelle on annonce la fin de la Belgique comme une réalité présentée par de vrais journalistes, a-t-il commenté. Et de regretter que l'émission crée la confusion dans l'esprit du téléspectateur. C'est du très mauvais Orson Welles. C'est de mauvais goût, a-t-il encore ajouté.

Flahaut scandalisé par l'émission de la RTBF
mercredi 13.12.2006, 21:20L'émission "Questions à la Une" de La Une-télé (RTBF) présentant - sous forme de fiction - la fin de la Belgique a provoqué ce soir des réactions jusqu'au sein du gouvernement fédéral, le ministre de la Défense, André Flahaut, se disant scandalisé. C'est révoltant, intolérable, inacceptable, scandaleux, a-t-il affirmé alors qu'il se trouvait à Namur pour une réunion avec les institutions wallonnes. On ne joue pas avec les institutions, a ajouté M. Flahaut à l'agence BELGA, annonçant une probable réaction du Premier ministre Guy Verhofstadt.

Le secret avait été bien gardé. Des mois durant, une équipe de journalistes de la RTBF a travaillé sur l'idée la plus folle jamais née dans les couloirs du boulevard Reyers. Une idée portant le nom de code de « Karine et Rebecca » pour ceux qui se souviennent de ces deux gamines chantant le répertoire de Saint-Nicolas...
Et, mercredi soir, à 20h15, alors que les téléspectateurs qui venaient de regarder le JT et s'apprêtaient à suivre deux reportages de « Questions à la une » à forte connotation linguistique (« Va-t-on supprimer les indemnités de chômage en Wallonie? » et « Les Flamands sont-ils plus corrompus que les Wallons? ») puis l'émission devant présenter les résultats d'un sondage sur l'avenir du pays réalisé par Ipsos dans le prolongement de l'émission « Moi, Belgique », sont tombés de leur chaise ou ont sauté hors de leur canapé.
Alors que Jean-Claude Defossé introduit son émission, la mire apparaît sur l'écran avant l'annonce d'un flash spécial présenté par François De Brigode. C'est que l'événement est à la hauteur de l'émoi qu'allait provoquer dans le pays l'information diffusée par la RTBF: le Parlement flamand vient de voter la sécession de la Flandre du Royaume de Belgique.
Une heure et demie durant, se succèderont, autour du présentateur du JT, les journalistes intervenant en direct, qui du Parlement flamand, qui du Palais royal déserté par un Albert II en fuite à l'étranger (la rumeur prétend qu'il aurait pris la direction de Kinshasa où l'annonce Elisabeth Burdot), qui du Parlement wallon, qui de l'Atomium où se sont réfugiés les ministres du gouvernement bruxellois. De nombreuses réactions aussi, celle de Jean-Marie Dedecker, le trublion de la politique flamande, de Herman De Croo, le sage président de la Chambre, d'Etienne Davignon, d'Axelle Red, de Jean-Luc Fonck, de José Happart, d'Annie Cordy ou du ministre-président de la Communauté germanophone Karl-Heinz Lambertz.
Des reportages sur le terrain aussi, montrant les conséquences de la décision du Vlaams Parlement: le Ring de Bruxelles paralysé, des trains bloqués à la frontière linguistique, des avions détournés sur Bierset, un siège de l'OTAN en état d'alerte, des scènes de joie à Anvers, des policiers inspectant la frontière linguistique à Flobecq, des militants catalans se réjouissant au Parlement européen et, cerise sur le gâteau, un tram bruxellois de la ligne 44 bloqué au moment de quitter la Région de Bruxelles-Capitale pour Tervuren, en Flandre...
Tout ça, on l'aura compris, n'est qu'un gigantesque bluff, un périlleux mais tellement vraisemblable exercice de politique-fiction. Périlleux car effectué entièrement dans les conditions du direct et sans trucage. Autrement dit, tous les intervenants savent dans quelle pièce ils jouent. Et tous ceux qui arrivent dans la soirée à la RTBF pour participer à un « Mise au point » spécial ont été mis au parfum. Au début de la soirée, était apparue une mention précisant que l'émission pouvait très bien être En fin de soirée, après un écroulement symbolique de la tour Reyers, un autre insert dira que ceci était une fiction.
Cette idée tordue est née dans l'esprit d'un membre de l'équipe de « Tout ça (ne nous rendra pas le Congo) », Philippe Dutilleul, qui en a tiré un livre, "Bye-Bye Belgium" (Labor), qui paraîtra vendredi. Reste une question: et si le scénario se répétait vraiment, mais pour de vrai cette fois?
Jean-François Lauwens


La Belgique existe toujours ! (13/12/2006)

© DE TESSIERES


La RTBF sème la panique dans le pays. Le monde politique incrimine la chaîne dont le patron est déjà convoqué chez le Ministre !BRUXELLES Il était environ 20 h 20 hier soir quand La Une a effrayé - c'est le mot - des centaines de milliers de téléspectateurs. D'autres ont ri peut-être, mais, au vu des réactions que nous avons reçues hier au sein de notre rédaction vous étiez très nombreux à vous être laissé prendre au piège. Car nous n'étions pas le 1er avril et le docu-fiction présenté par la chaîne publique était paniquant de réalisme.
Un JT spécial, François De Brigode aux commandes... En-dessous, le bandeau émission spéciale. Le téléspectateur est interpellé. En direct devant le Palais royal, un journaliste annonce la nouvelle: le Roi, choqué par la décision que vient de prendre le Parlement flamand, à savoir la séparation pure et simple de la Belgique, vient de prendre l'avion, direction on ne sait où...La Belgique est en train de vivre un moment historique. Et pourtant...
Pourtant, tout ceci n'est qu'un canular. Un canular magnifiquement monté - il faut bien l'admettre puisqu'on y a tous, ou à peu près, cru - mais qui est loin d'être du goût de tous les téléspectateurs. La RTBF, contactée par nos soins, nous a expliqué que si les réactions ont mis un peu de temps avant de parvenir jusqu'à leur standard téléphonique, en quelques minutes, ce fut le déluge (2.600 appels étaient enregistrés à 22 h )! Si bien qu'au bout de 30 minutes d'émission, la chaîne de télévision s'est sentie obligée de faire défiler un bandeau signalant qu'il s'agissait bien là d'une fiction.
Trop tard? A cette heure, vous étiez nombreux à nous avoir joint pour nous faire part de votre mécontentement. Ainsi, René n'a d'autre mot que "c'est crapuleux, scandaleux! Cela va provoquer une réaction du côté flamand!" Eric, lui, était prêt à se rendre à la RTBF qui, avec son émission-canular a fait pleurer la maman, bouleversée, du jeune homme. Jean-Louis, lui, a juré que c'était la dernière fois qu'il regardait la RTBF. "D'ailleurs, je coupe cette émission tout de suite", a-t-il dit.
La délivrance est arrivée, pour ceux qui en doutaient encore, vers 22 h 05, quand François De Brigode a clairement dit qu'il s'agissait d'une fiction et que la question méritait d'être posée. Oui, elle le méritait. La RTBF avait-elle prévu un tel chambardement chez ses téléspectateurs? Orson Welles avait déjà fait le coup, en 1938, dans une émission radio durant laquelle il avait fait croire aux Américains que les martiens débarquaient chez eux. N'est pas Orson Welles qui veut...
REACTIONS
Le MR s'est déclaré consterné et indigné par l'émission-fiction dans laquelle la RTBF a présenté mercredi soir l'indépendance de la Flandre, par le biais d'un communiqué de la chef de groupe du MR à la Communauté française Florence Bertiaux, et du président de la Commission "audiovisuel" de la Communauté française Pierre-Yves Jeholet.
"Nous sommes consternés et indignés du fait qu'une chaîne de service public soit assez irresponsable pour traiter de cette façon un sujet fort sensible pour la Belgique à une heure de grande écoute et dans une émission réputée sérieuse", ont-ils expliqué.
Les deux mandataires MR mettent cette émission en rapport avec les récentes discussions concernant le contrat de gestion de l'opérateur public. "Cela démontre que les inquiétudes du MR étaient légitimes quant au manque de contrôle du parlement sur le contrat de gestion de la RTBF", précisent-ils.
Dès jeudi matin, le MR annonce qu'il demandera des comptes à la ministre Fadila Laanan en commission "audiovisuel" du Parlement de la Communauté française. "Pour le MR, la ministre portera toutes les conséquences politiques de cette émission", ont-ils conclu.
Interrogé, le porte-parole du Premier ministre Guy Verhofstadt a qualifié l'émission d'irresponsable et de mauvais goût. "Dans le contexte actuel, il est irresponsable pour une chaîne publique de télévision de diffuser une telle émission dans laquelle on annonce la fin de la Belgique comme une réalité présentée par de vrais journalistes", a-t-il commenté. Et de regretter que l'émission crée la confusion dans l'esprit du téléspectateur. "C'est du très mauvais Orson Welles. C'est de mauvais goût", a-t-il encore ajouté.
Le président du PS et ministre-président wallon, Elio Di Rupo, juge inacceptable que l'on joue avec les institutions et avec la stabilité du pays comme c'est le cas dans l'émission. Il condamne ce type d'émission au goût "plus que douteux". "A un moment où notre pays est secoué par des volontés séparatistes, il est irresponsable et incivique de faire croire aux téléspectateurs du service public que les Flamands ont unilatéralement voté leur indépendance. Et ce qui plus est, en mettant en cause la monarchie", souligne M. Di Rupo.
"En agissant de la sorte, les responsables de cette émission abusent de la confiance que le citoyen accorde à la RTBF", ajoute le ministre-président wallon. "Le PS estime que les citoyens francophones ont le droit d'être informés par le service public en toute objectivité, impartialité et avec la plus grande rigueur. Les canulars de ce genre n'ont pas de place dans notre pays. Tout le monde connaît trop bien l'ampleur réelle des tensions communautaires", conclut le communiqué du président du PS.
Le vice-premier ministre et président du MR, Didier Reynders, a réagi mercredi dans le même sens. Il qualifie l'émission d'irresponsable et ajoute qu'elle décrédibilise totalement l'institution. "C'est totalement irresponsable dans le contexte actuel de la part d'une chaîne publique de se lancer dans ce genre d'émission. Celle-ci a d'ailleurs provoqué beaucoup d'émoi parmi les téléspectateurs", a déclaré Didier Reynders qui a demandé à Françoise Bertieaux, chef de groupe MR au Parlement de la Communauté française, et à Pierre-Yves Jeholet, qui président la Commission de l'audiovisuel au sein de ce parlement, d'interroger le gouvernement de la Communauté française et la hiérarchie de la RTBF pour savoir s'ils cautionnent cette émission.M. Reynders s'est dit scandalisé par le fait qu'on présente dans l'émission la fin de la Belgique au cours d'un faux journal télévisé avec des éléments comme la fuite du Roi. "On annonce aussi la réaction des présidents de parti. Je n'accepterai pas qu'on me cite dans ce contexte"."Cette émission décrédibilise totalement une institution à laquelle la Communauté française consacre beaucoup de moyens. Avant de pouvoir mener un débat serein sur la question, nous devons d'abord savoir si le gouvernement de la Communauté et la hiérarchie de la RTBF cautionnent ce genre d'émission", a encore dit M. Reynders. Et d'ajouter qu'il suppose que cela doit être le cas pour la hiérarchie puisque celle-ci est déjà intervenue jadis en imposant des coupures préalables pour des émissions de la même série ce qui laisse supposer qu'elles sont visionnées avant diffusion.
Charlotte Vanbever

Alain Gerlache : « Prendre des risques pour prendre ses responsabilités »
TV 13 décembre 2006

Alain Gerlache a expliqué ce mercredi soir, à l’issue de l’émission spéciale – et fausse – annonçant la fin de la Belgique que la RTBF avait voulu poser un acte pédagogique et profiter de la puissance de la fiction pour expliquer des choses importantes. Selon lui, raconter des histoires, ça sert aussi à faire passer des messages et faire réfléchir : « Il faut parfois prendre des risques pour prendre ses responsabilités » a déclaré le directeur général de la télévision. Sur le plateau de "Mise au point" spécial, un responsable de la RTBF a expliqué sa volonté de mettre les pieds dans le plat et de vouloir susciter le débat. Jean-Paul Philippot a pour sa part expliqué que ce « scénario » avait été imaginé par l’ensemble des journalistes de la chaîne : « Le documentaire de fiction, la mise en scène d’éléments probables et réels nous permet de se projeter dans les jours d’après » a-t-il expliqué. « C’est un problème qui concerne tout le monde et c’est cela que nous voulions mettre en exergue ». Interrogé par Olivier Maroy, il a ajouté : « Il ne s’agit pas d’un canular, mais d’une fiction. Nous ne pouvons parler du futur et des conséquences d’une décision que si nous nous projetons dans le futur. Cette fiction a fait réagir vivement les citoyens. Nous nous excusons pour l’émotion de chacun. Celle-ci n’est pas perdue puisqu’elle suscite maintenant le débat ». Jean-Paul Philippot est aussi revenu sur la mise en cause par un téléspectateur de la crédibilité de la RTBF après la diffusion d’une telle émission : « Avant de lancer cette émission (2 ans de préparation), nous avons mené le débat au sein de nos rédactions pour se demander ce que nous étions en train de faire. Notre travail c’est de donner des clés à nos spectateurs. Chacun d’entre nous a fait un réel travail de journaliste ». L’administrateur délégué de la RTBF a également été interpellé à propos de l’audience… « Il ne s’agissait pas de faire de l’audience avec ce programme. Aucune annonce n’était d’ailleurs mise en place. Une certaine impertinence, une certaine audace et la volonté pour la rédaction d’apporter un débat - non pas de rédaction mais de chacun - sur le thème ‘Que va devenir la Belgique ?, c’était ça notre volonté». Ce mercredi soir, des dépêches d’agence de presse répercutaient les différentes réactions (souvent négatives) des partis politiques. Plus inquiétant, il apparaît que des ambassadeurs étrangers aient envoyé à leur capitale des télégrammes pour les avertir de la fin de la Belgique… On risque encore entendre parler de cette histoire… belge !


L’émission qui a choqué le pays (14/12/2006)

Émoi à l'étranger et en Wallonie Yves Leterme: "une caricature des exigences flamandes" L'Association des Journalistes professionnels critique La RTBF partagée De Croo: "un peu involontairement guidé"


La RTBF a frappé un grand (trop grand?) coup...

BRUXELLES Il était environ 20 h 20 hier soir quand La Une a effrayé – c’est le mot – des centaines de milliers de téléspectateurs. D’autres ont ri peut-être, mais, au vu des réactions que nous avons reçues hier au sein de notre rédaction vous étiez très nombreux à vous être laissé prendre au piège. Car nous n’étions pas le 1er avril et le docu-fiction présenté par la chaîne publique était paniquant de réalisme. Ecouter la réaction de José Happart sur les antennes de Ciel Radio.Ecouter la réaction de Didier Reynders sur les antennes de Ciel RadioUn JT spécial, François De Brigode aux commandes... En-dessous, le bandeau émission spéciale. Le téléspectateur est interpellé. En direct devant le Palais royal, un journaliste annonce la nouvelle: le Roi, choqué par la décision que vient de prendre le Parlement flamand, à savoir la séparation pure et simple de la Belgique, vient de prendre l’avion, direction on ne sait où...La Belgique est en train de vivre un moment historique. Et pourtant...Pourtant, tout ceci n’est qu’un canular. Un canular magnifiquement monté – il faut bien l’admettre puisqu’on y a tous, ou à peu près, cru – mais qui est loin d’être du goût de tous les téléspectateurs. La RTBF, contactée par nos soins, nous a expliqué que si les réactions ont mis un peu de temps avant de parvenir jusqu’à leur standard téléphonique, en quelques minutes, ce fut le déluge (2.600 appels étaient enregistrés à 22 h )! Si bien qu’au bout de 30 minutes d’émission, la chaîne de télévision s’est sentie obligée de faire défiler un bandeau signalant qu’il s’agissait bien là d’une fiction. Trop tard? A cette heure, vous étiez nombreux à nous avoir joint pour nous faire part de votre mécontentement. Ainsi, René n’a d’autre mot que “c’est crapuleux, scandaleux! Cela va provoquer une réaction du côté flamand!” Eric, lui, était prêt à se rendre à la RTBF qui, avec son émission-canular a fait pleurer la maman, bouleversée, du jeune homme. Jean-Louis, lui, a juré que c’était la dernière fois qu’il regardait la RTBF. “D’ailleurs, je coupe cette émission tout de suite”, a-t-il dit.La délivrance est arrivée, pour ceux qui en doutaient encore, vers 22 h 05, quand François De Brigode a clairement dit qu’il s’agissait d’une fiction et que la question méritait d’être posée. Oui, elle le méritait. La RTBF avait-elle prévu un tel chambardement chez ses téléspectateurs? Orson Welles avait déjà fait le coup, en 1938, dans une émission radio durant laquelle il avait fait croire aux Américains que les martiens débarquaient chez eux. N’est pas Orson Welles qui veut...
Charlotte Vanbever

Irresponsable et inacceptable!
BRUXELLES Un scandale total ! Les partis sont unanimes devant cette piètre émission de la RTBF. Le porte-parole du Premier ministre Guy Verhofstadt a qualifié l'émission d'irresponsable et de mauvais goût. "Dans le contexte actuel, il est irresponsable pour une chaîne publique de diffuser une telle émission dans laquelle on annonce la fin de la Belgique comme une réalité présentée par de vrais journalistes" . Et de regretter que l'émission crée la confusion dans l'esprit du téléspectateur. "C'est du très mauvais Orson Welles ".
Le MR s'est déclaré consterné et indigné par l'émission-fiction. La chef de groupe du MR à la Communauté française, Françoise Bertiaux, et du président de la Commission audiovisuel de la Communauté française Pierre-Yves Jeholet. "Nous sommes consternés et indignés du fait qu'une chaîne de service public soit assez irresponsable pour traiter de cette façon un sujet fort sensible pour la Belgique à une heure de grande écoute et dans une émission réputée sérieuse . Cela démontre que les inquiétudes du MR étaient légitimes quant au manque de contrôle du Parlement sur le contrat de gestion de la RTBF." Dès jeudi matin, le MR annonce qu'il demandera des comptes à la ministre Fadila Laanan en commission audiovisuel. "Pour le MR, la ministre portera toutes les conséquences politiques de cette émission".
Elio Di Rupo, juge inacceptable que l'on joue avec les institutions et avec la stabilité du pays. Il condamne ce type d'émission au goût plus que douteux. "À un moment où notre pays est secoué par des volontés séparatistes, il est irresponsable et incivique de faire croire aux téléspectateurs du service public que les Flamands ont unilatéralement voté leur indépendance. Et qui plus est, en mettant en cause la monarchie. En agissant de la sorte, les responsables de cette émission abusent de la confiance que le citoyen accorde à la RTBF. Les canulars de ce genre n'ont pas de place dans notre pays."
Chez Ecolo, Jean-Michel Javaux trouve que le service public ferait mieux de réaliser une émission sur le réchauffement climatique.
© La Dernière Heure 2006


''Nous n'avons eu l'autorisation de diffusion que lundi'' (16/12/2006)
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Des réflexions plus personnelles aussi dans son livre
BRUXELLES "Ce livre, c'est aussi le récit de choses apprises dans l'enquête. J'englobe un peu le making-of de l'émission", dit Philippe Dutilleul, journaliste de son état. Et à voir son CV, on ne peut pas trop s'étonner de la polémique qu'il a créée, malgré lui (?). Striptease, Tout ça (ne nous rendra pas le Congo), autant de magazines télé qui ont, à un moment ou à un autre, interpellé.
Un coup de pub, ce livre ? Philippe Dutilleul s'en défend. "Ce n'est pas une opération commerciale. Que les gens qui donnent des conseils s'en prennent à eux-mêmes d'abord ! Quand je lis le communiqué de l'AJP, je suis scandalisé. J'étais conscient des problèmes que ça poserait. Je suis content d'avoir ouvert le débat."
Mais Dutilleul l'avoue aussi : "Je suis le premier surpris par les réactions. Mais il faut le dire : il n'y a qu'à la RTBF qu'on permet de faire ce genre de choses, dans un service public". Et de préciser : "Nous avons visionné l'émission lundi (le 11, deux jours avant sa diffusion sur La Une, NdlR) et c'est seulement lundi qu'on a eu l'autorisation de passer l'émission à l'antenne".
"On avait de toute façon décidé qu'elle serait diffusée entre les élections communales et fédérales, afin de mettre le débat sur la table. Et, c'était une volonté de ma part, je souhaitais que le livre sorte en même temps que le film."
Mais pourquoi, justement, sortir un livre ? "Parce qu'un journaliste est frustré dans un film. Il ne peut pas tout mettre. L'écrit est donc un prolongement. Dans l'enquête mais aussi dans une réflexion plus personnelle. Je donne certaines considérations. Et je dois dire que, durant tout le temps du reportage, je n'ai jamais ressenti aucune hostilité de la part des Flamands."
"Oui, j'ai eu plein de contacts avec le mouvement nationaliste, mais je ne comprendrais pas que, dans un film sur le séparatisme, il n'y ait pas de séparatistes."
Ch. V.
© La Dernière Heure 2006