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26 mars 2008

L'islam, première religionà Bruxelles dans vingt ans

Jeune musulmane arborant un drapeau belge lors d'une manifestation à Bruxelles en 2004. Aujourd'hui, un tiers de la population est musulmane et les jeunes générations sont plus pratiquantes.
La capitale européenne sera musulmane dans vingt ans. C'est du moins ce qu'affirme une étude publiée la semaine dernière dans le quotidien La Libre Belgique. Près d'un tiers de la population de Bruxelles étant déjà musulmane, indique Olivier Servais, sociologue à l'Université catholique de Louvain, les pratiquants de l'islam devraient, en raison de leur forte natalité, être majoritaires «dans quinze ou vingt ans». Depuis 2001, Mohamed est, chaque année, et de loin, le premier prénom donné aux garçons nés à Bruxelles.
«Il faut relativiser ces chiffres, insiste Mahfoud Romdhani, député socialiste et vice-président du Parlement francophone bruxellois. Les immigrés de pays musulmans ne sont pas tous musulmans ! Moi-même, je suis de culture musulmane, mais agnostique.» Olivier Servais se veut d'ailleurs prudent sur les projections à long terme, Bruxelles subissant des flux de population importants en tant que capitale de l'Union européenne.
Reste, constate La Libre Belgique, que «si leurs parents n'étaient guère pratiquants», pour faciliter l'intégration dans leur pays d'accueil, «les jeunes marquent un retour important vers le fait religieux». Quelque 75 % des musulmans s'estiment aujourd'hui pratiquants. Auteur d'Infiltrée parmi les islamistes radicaux*, la journaliste flamande Hind Fraihi va plus loin : «Les jeunes sont de plus en plus radicalisés, affirme-t-elle. Ils rejettent les valeurs occidentales, même leurs parents s'en inquiètent. À Bruxelles, il existe des îlots, comme Molenbeek, où l'on a parfois du mal à se croire en Belgique…»
Du bazar Tafoukte à la bijouterie Mohammed, les musiques du Maghreb envoûtent le passant. Encombrée de seaux en plastique multicolores, de chaussures de sport et de caftans chatoyants, la ruelle piétonnière du Prado conduit à la mairie de Molenbeek, le quartier marocain de Bruxelles. Presque toutes les femmes sont voilées et les commerçants parlent arabe. «On se sent mieux, ici, qu'en France ou en Espagne, assure Akim, gérant d'un magasin de vêtements. Peut-être parce qu'on est une grande communauté. C'est comme au pays !»
«Gestes de respect»
Il y a quelques années, raconte Philippe Moureaux, le bourgmestre PS de Molenbeek, «des musulmans sont venus me trouver : ils voulaient que je sois le “président” de leur nouvelle mosquée…». C'est dire si cet ancien ministre, pourtant agnostique, est bien vu par le «gros tiers» de musulmans parmi ses 83 000 administrés. Création d'un Conseil consultatif des mosquées doté d'allocations de la mairie, ouverture d'un abattoir municipal pendant la fête du sacrifice, présentation d'une liste électorale comprenant une majorité de musulmans… «Ce sont des gestes de respect qui m'ont valu la confiance de cette communauté, explique le bourgmestre. On a été très loin, certains disent trop loin. Mais pour moi, la seule solution, c'est l'ouverture.»
Selon Alain Escada, président de l'association Belgique et chrétienté, «on va d'abandon en abandon». «De plus en plus de cantines introduisent des menus halal aux dépens des chrétiens, déplore-t-il. Les autorités ne font plus leur travail : les politiques, qui, avec une vision à court terme, sont prêts à tout pour séduire un nouvel électorat, mais aussi le clergé, qui met les musulmans et les chrétiens sur un pied d'égalité, alors que c'est loin d'être réciproque : voyez cet archevêque assassiné récemment en Irak !»
Pour l'instant, «l'essentiel de l'islam belge est paisible et familial, souligne Olivier Servais, mais un jour il y aura peut-être une revendication claire d'islam. Je n'exclus pas des explosions sociales.» Des partis communautaristes, redoute-t-il, pourraient capitaliser sur le taux de chômage très élevé à Bruxelles (plus de 20 % de la population), qui frappe notamment la population musulmane.
Jean-François Bastin, un Belge de 65 ans coiffé d'un turban à carreaux et la barbe teinte au henné, s'appelle aujourd'hui Abdullah Abu Abdulaziz Bastin. Converti à l'islam, il a fondé en 2004 le Parti des jeunes musulmans. Abdullah ne serre pas la main des femmes. «C'est tromper Allah, lâche-t-il. C'est aussi tromper celle à qui l'on donne la main, en lui faisant croire que vous êtes égaux. Mais je vous fais un grand sourire !» s'empresse-t-il d'ajouter.
«Instrumentalisation»
Lui-même clame que les sourires, que certains politiques font aux musulmans ne sont qu'une «instrumentalisation grossière : Il y en a assez de cette sorte de néocolonialisme, s'emporte-t-il. Ils prétendent qu'ils vont nous défendre, et ensuite ils interdisent le foulard à l'école !». Aux dernières élections municipales, le PJM, qui ne se présentait que dans deux quartiers de Bruxelles, a rassemblé moins de 5 000 voix. «Nous pourrions prendre appui sur cette étude pour exiger plus de mosquées visibles, des appels à la prière, des cimetières, des écoles, des maisons de retraite…, s'emballe le converti. Moi je dis aux musulmans : “Perdez cet esprit de colonisé ! Les colons se sont fait bouter hors d'Algérie, c'est peut-être ce qui se passera ici.”» Les immigrés, conclut-il, en ont assez fait, et «même trop» pour s'intégrer : «c'est désormais à la Belgique de s'adapter».

23 mars 2008

L'ex-musulman baptisé par le pape accuse l'islam de violence

Le pape Benoît XVI a baptisé sept adultes dont une Chinoise et un journaliste italien d'origine musulmane, lors de la veillée pascale célébrée dans la nuit de samedi à dimanche dans la basilique Saint-Pierre au Vatican. Le journaliste Magdi Allam, auparavant de confession musulmane, accuse l'islam d'être « physiologiquement violent et historiquement conflictuel ».

La veillée pascale, qui fait revivre le passage de la mort à la résurrection, est traditionnellement marquée par des baptêmes d'adultes. Parmi les sept personnes choisies cette année par le pape figurait le journaliste italien d'origine égyptienne Magdi Allam, 55 ans, éditorialiste et vice-directeur du Corriere della Sera, longtemps présenté comme un « musulman modéré » avant de se rapprocher de l'Eglise catholique.

Magdi Allam a écrit plusieurs essais polémistes sur le Proche-Orient et a organisé en 2006 à Rome une manifestation de soutien aux chrétiens des pays arabes et musulmans.

« Pour l'Eglise catholique toute personne qui demande à recevoir le baptême après une profonde recherche personnelle, un choix pleinement libre et une préparation adéquate a le droit de le recevoir », a précisé samedi le porte-parle du Vatican Federico Lombardi.

Dans son rapport avec l'islam et les autres religions, le Vatican insiste sur l'importance de la liberté religieuse et notamment sur le respect du droit à changer de religion.

Le journaliste italien Magdi Allam explique sa conversion ce dimanche dans le Corriere della Sera et accuse l'islam d'être « physiologiquement violent et historiquement conflictuel ».

Magdi Allam rappelle dans une longue lettre à son journal que ses prises de position publiques contre l'islamisme et l'extrémisme musulman lui ont valu des menaces de mort le conduisant à vivre sous protection depuis cinq ans.

« J'ai dû prendre acte que, au delà (...) du phénomène des extrémistes et du terrorisme islamique au niveau mondial, la racine du mal est inhérente à un islam physiologiquement violent et historiquement conflictuel », écrit-il.

Sur le ton polémique qui l'a rendu célèbre en Italie, Magdi Allam raconte qu'au cours des années son « esprit s'est affranchi de l'obscurantisme d'une idéologie qui légitime le mensonge et la dissimulation, la mort violente qui conduit à l'homicide et au suicide, la soumission aveugle à la tyrannie, me permettant d'adhérer à l'authentique religion de la Vérité, de la Vie et de la Liberté ».

Il estime qu'en acceptant de le baptiser publiquement, le pape « a lancé un message explicite et révolutionnaire à une Eglise qui jusqu'à présent a été trop prudente dans la conversion des musulmans », « par peur de ne pas pouvoir protéger les convertis face à leur condamnation à mort pour apostasie ».

Les principaux théologiens musulmans considèrent que l'islam interdit aux musulmans de changer de religion, ce qui est passible de mort dans certains pays.

« En Italie il y a des milliers de convertis à l'islam qui vivent sereinement leur foi (...) mais aussi des milliers de musulmans convertis au christianisme qui sont contraints de cacher leur nouvelle foi par peur d'être assassinés par les terrorismes islamistes », souligne Magdi Allam.

Le journaliste a choisi pour prénom de baptême Cristiano (Christian), peu usité en Italie.


ARTICLES• Pâques, sous le signe de la liberté religieuse

04 septembre 2007

Le juge Claise dit "stop" à l'Exécutif des musulmans

Comptabilité parcellaire, fausses factures... Les scellés ont été posés.
Le juge d'instruction financier bruxellois Michel Claise s'est montré patient, mais il a manifestement et finalement dû se résoudre à fermer le siège de l'"Organe chef de culte" des musulmans (qui s'était rebaptisé "Exécutif des musulmans"), comme l'a confirmé le parquet de la capitale, lundi.
Administrateur provisoire
Le même jour, M. Claise s'est donc rendu avec ses policiers dans les locaux de la place Rouppe afin d'y poser des scellés et de notifier aux responsables l'inculpation, en tant que personne morale, de l'ASBL "Gestion de l'Exécutif des musulmans", pour faux et usage de faux.
En même temps, le parquet demandait la désignation, par le président du tribunal de première instance de Bruxelles puisqu'il s'agit d'une ASBL subventionnée, d'un administrateur provisoire. Les scellés ne seront levés que lorsqu'il entrera en fonction, ce qui peut prendre quelques jours.
Le reproche est du même tonneau, confirme également Jos Colpin, porte-parole du parquet, que ce qui avait conduit à de précédentes interpellations et perquisitions, notamment fin 2006 et début 2007 : des malversations financières.
La totalité de la dotation annuelle, qui est de l'ordre du million d'euros, n'est pas concernée - encore heureux. Néanmoins, dans le passé mais encore ces tout derniers temps, la comptabilité s'est trouvée transformée en gruyère, tant les manquements y sont nombreux, et a de surcroît été assaisonnée aux fausses factures, parfois très grossières, apprend-on par ailleurs. Au total, des milliers ou des dizaines de milliers d'euros ont été sortis des caisses sans justificatifs ou sans justificatifs véritables.
L'Exécutif actuel, présidé par Coskun Beyazgul et vice-présidé par Benjelloul Kissi, est donc autant dans le collimateur du juge Claise, peut-on en déduire, que le fut le précédent, présidé par Mohamed Boulif (inculpé pour abus de confiance le 16 janvier dernier).
Au-delà du problème judiciaire, c'est à nouveau la crédibilité, déjà fort affaiblie, de l'Exécutif qui est remise en cause. On attendait une vigoureuse reprise en mains, or l'embrouillamini semble être resté la règle...