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10 mai 2008

Philippe Close veut "libérer les talents"

L'échevin du personnel a pour projet de "dynamiser" l'administration de la Ville de Bruxelles. Il propose des examens de sélection pour différents postes à responsabilités. "La Ville est un employeur attractif", selon l'échevin.
Il lui aura fallu un an pour la cogiter. La voici prête à être présentée au conseil communal de la Ville de Bruxelles. La réforme, tant attendue, de l'administration de Philippe Close, l'échevin bruxellois en charge du personnel, nous a été dévoilée en primeur. Une réforme destinée à "faire rentrer l'administration bruxelloise dans le XXIe siècle".
Pas une mince affaire quand on sait que la Ville compte près de 3350 fonctionnaires. "En comptant les personnes travaillant au CPAS, dans les écoles ou dans les hôpitaux, on peut dire que ce sont près de 22 000 personnes qui dépendent de près ou de loin de la Ville. Un gros paquebot." Philippe Close tient à le rappeler : cette administration a "un sens profond, celui de rendre service à la population."
Pourtant ces dernières années, la machine bruxelloise s'était mise à rouiller quelque peu. Démotivation pour certains fonctionnaires, manque de perspectives pour d'autres. "Nous avons un trou de génération", constate l'échevin. "Dans les années 90, nous n'avons plus recruté pour cause de plans d'assainissement. Or ces dernières années, nous engageons près de 370 agents chaque an, dont 170 jeunes".
Ces jeunes pousses arrivent avec leurs ambitions, mais se trouvent bien souvent stoppées par un système "figé". "J'ai constaté à mon arrivée qu'il y avait trop de cloisonnements. Qu'ils soient entre les départements ou à l'intérieur de ceux-ci. Il faut créer de la perméabilité dans l'administration." Philippe Close imagine par exemple très bien, un agent commencer sa carrière dans un département lié à la culture, et un jour se retrouver à l'urbanisme.

Appel au recrutement
La réforme de l'échevin vise aussi à "ouvrir" différents postes à un maximum de postulants. Dans cette optique, l'échevin lance un appel au recrutement extérieur pour 75 fonctions dirigeantes (directeurs ou conseillers, à partir du niveau A6). "Peu m'importe que les personnes viennent du public ou du privé. Seules la motivation et les compétences, ici surtout de management, comptent".
Un recrutement sous forme d'examen qui va faire grincer les dents de certains fonctionnaires, habitués à la promotion basée sur l'ancienneté. "J'ai conscience que cela va secouer les habitudes de quelques-uns, mais après tout ils ont aussi leur chance dans ce processus". La décision finale de la nomination d'un haut poste restera toutefois entre les mains du politique, "mais elle se décidera entre les 3 ou 4 personnes ayant obtenu les meilleurs scores aux différents examens."
Par cette réforme, Philippe Close veut aussi changer l'image de l'administration, "souvent perçue comme une entité lourde." "C'est fini le temps où l'on rentrait dans une institution à 18 ans pour en ressortir à l'âge de la retraite. Les travailleurs actuels connaissent 4 à 6 employeurs différents tout au long de leur carrière. C'est une réalité dans laquelle doit plonger l'administration bruxelloise". Et quitte à rester chez... le même employeur, l'élu socialiste veut montrer au jeune postulant à l'administration qu'il a la possibilité d'y développer une carrière "qui bouge". L'échevin en profite pour envoyer un message "clair" à l'extérieur : "Nous proposons des postes intéressants dans des domaines très variés. Et contrairement à l'idée reçue, les salaires que nous proposons sont loin d'être misérables..."
Multiplier les échanges
Pour Philippe Close, ces tests auront aussi une autre valeur. "Nous avons 3 à 4 directeurs généraux, sur les 11 existants, à remplacer cette année. Il sera intéressant de savoir qui postule pour ce genre de poste". Comme il est également important pour l'échevin que ces futurs directeurs ou conseillers puissent définir un "contrat d'objectif à remplir"."Il faut aussi clairement redéfinir toutes les fonctions". Mais le vrai changement, c'est au sein même de l'administration que Philippe Close veut l'instaurer. "Je sais que nous regorgeons d'employés de talent dans notre administration, mais il faut leur lâcher la bride, les libérer afin qu'ils puissent s'épanouir au maximum de leurs possibilités". Et pour leur permettre cet épanouissement, il faut leur offrir des outils, selon l'échevin. Celui-ci pense notamment aux formations. "A l'heure actuelle, ce sont les agents qui doivent faire la demande pour une formation. Je veux changer cela en instituant des formations régulières." Plus que des formations théoriques et trop "passives", l'élu socialiste voit de l'intérêt dans les échanges d'expérience avec les fonctionnaires provenant d'autres villes.
Avant d'imposer cette réforme, Philippe Close tient à la faire comprendre et accepter par l'ensemble de l'administration. Et par le conseil communal, dès ce soir. "Les premiers contacts sont positifs. J'espère qu'elle sera acceptée à l'unanimité, ce qui serait un signe fort." Si c'est le cas, Philippe Close se donne 18 mois pour "digérer" et "évaluer "le premier volet de sa réforme.

27 avril 2008

L'ère Close ouvre un nouvel Iris

Philippe Close (PS) est le nouveau président d'Iris. Elu au conseil de mercredi, il se veut déjà rassembleur.

L'échevin du Tourisme et du Personnel ajoute une corde à son arc et devient président

Le nom de Faouzia Hariche avait circulé et celui de Laurette Onkelinx fait débat. Mercredi, lors du conseil d'administration d'Iris, c'est finalement Philippe Close qui a été élu pour succéder à Yvan Mayeur à la tête d'Iris, la faîtière des hôpitaux publics bruxellois. Une mission délicate pour l'échevin du Tourisme et du Personnel de la Ville, président du BITC et… vice-président de la Stib. « J'ai téléphoné à Philippe Moureaux pour être déchargé de la vice-présidence de la Stib », dit-il. Repu ? Pas sûr puisqu'on l'annonce déjà sur les listes régionales en 2009.
Même si Yvan Mayeur avait annoncé qu'il abandonnait la présidence, certains voient dans son départ comme une éviction…
C'est faux. Et l'histoire montrera qu'il avait raison dans ses options stratégiques. Tout le monde n'était pas prêt à les entendre. Le vrai défi, aujourd'hui, alors que la Ville a une stratégie globale qui existe, c'est d'avoir un dialogue avec Iris-Sud. La question est de savoir si on peut encore croire dans un réseau hospitalier commun, ce qui est mon cas, ou si les deux structures doivent évoluer en parallèle.
Le plan Close, c'est donc le plan Mayeur ?
Je ne vais pas me démarquer de ce qui a été longuement discuté avec lui. Je n'ai pas le même style mais, sur le fond, ses plans étaient judicieux. Arrêtons de voir la Ville comme un impérialiste qui veut tout conquérir. Elle a un moteur, mais c'est dans l'intérêt du carrosse qu'on additionne un maximum de chevaux.
Votre mission prioritaire ?
Je me vois dans un rôle de médiateur en mettant mon mandat, qui va jusqu'en 2012, sous le signe du rassemblement. En 1996, le réseau a été créé pour mieux gérer les hôpitaux et éviter qu'ils ne coûtent trop cher aux communes tout en continuant à offrir la meilleure médecine pour tous. Cela reste ma ligne de conduite.
Iris doit-il changer de mode de fonctionnement ?
Iris est devenu une usine à gaz. Les décisions sont prises au niveau de la faîtière qui doit relayer en permanence au niveau des CA locaux. Le CA d'Iris est par ailleurs pléthorique. Du coup, il y a toujours une autre instance où cela se décide. Cela avait du sens quand la structure a été créée, parce qu'il fallait mettre tout le monde autour de la table. On doit simplifier les processus de décision et donner plus de pouvoir aux gestionnaires locaux. Je n'exclus pas non plus d'avoir des administrateurs indépendants dans les CA, qui ont une connaissance de la gestion.
Que pensez-vous des déclarations du ministre Vanhengel (Open-VLD), selon lequel il faut lier la reconstruction de Bordet au projet du Chirec sur Delta ?
Je trouve spécial de lier les deux. Sur des problèmes aussi fondamentaux que la santé publique, on ne joue pas avec des marchandages. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas étudier le projet du Chirec, mais celui de Bordet doit transcender les clivages politiques. La recherche permettra de soigner les maladies de demain. C'est dans cette optique aussi que la reconstruction de Bordet sur Erasme est capitale.
Rejoignez-vous Yvan Mayeur sur sa critique récurrente à propos du sous-financement des hôpitaux, laquelle « justifierait » un déficit structurel ?
Je rappellerais, d'abord, que les hôpitaux ont une progression hallucinante (NDLR : le chiffre d'affaires est passé de 520 à 640 millions en trois ans). Les pouvoirs publics doivent être cohérents. Cela ne me choque pas qu'on fixe un seuil à un déficit structurel de 10 millions d'euros. Le bilinguisme des hôpitaux coûte entre 4 et 4,5 millions d'euros qui ne sont pas financés par la sécurité sociale. La Région pourrait peut-être l'assumer. Un déficit n'est pas acceptable, mais il faut distinguer ce qui est de la mauvaise gestion de ce qui est de l'investissement pour la population.
Vous étiez au comité stratégique et budgétaire de Brugmann. Vous assumez le déficit ?
J'assume. Il y a eu deux raisons : une baisse de l'activité médicale en même temps qu'un financement pour un plan social, en 2003 et 2004, qui n'a pas été appliqué, ce qui a maintenu artificiellement les comptes à flot.
Quand sera désigné l'administrateur délégué ?
Il devrait être désigné en septembre ou en octobre. Je veux une procédure transparence, même si c'est aux politiques de valider le choix.