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23 octobre 2008

"Je ne suis pas la ministre de la régularisation"

Les étrangers sont bienvenus en Belgique s'ils arrivent par la porte d'entrée, indique Annemie Turtelboom dans un entretien publié mercredi par La Libre Belgique. La ministre de la Politique de migration et de l'asile, qui accuse le cdH et le PS de vouloir une régularisation massive, espère un accord avant juin 2009."Je ne suis pas la ministre de la régularisation. Une politique de migration, c'est plus que de la régularisation. (...) Pour moi, tout le monde doit être bien accueilli dans notre pays, mais ils doivent choisir la porte d'entrée et je veux fermer la porte arrière", explique Annemie Turtelboom."Quelqu'un qui entre dans ma maison par la porte arrière, qui s'assied dans mon fauteuil et demande les clés de la porte, c'est non. Vouloir des papiers sans jamais avoir demandé l'asile, un visa d'étudiant, un regroupement familial ou un permis de travail, c'est quoi ça? C'est rentrer dans la maison par l'arrière", poursuit la ministre.Annemie Turtelboom, qui considère que la régularisation doit être basée sur la langue et l'emploi, estime que le cdH et le PS demandent une régularisation massive et collective.

Le PS dénonce les mensonges de la ministre Turtelboom
Le Parti socialiste a dénoncé mercredi ce qu'il considère comme des mensonges de la part de la ministre de la Politique de migration et d'asile, Annemie Turtelboom (Open Vld), qui évoquait dans La Libre Belgique une volonté du PS d'une régularisation massive des sans-papiers.Les critères de régularisation réclamé par le PS et le cdH "peuvent avoir un contenu tellement large qu'on a une régularisation massive", a jugé la ministre dans La Libre.Pour le PS, il est totalement faux de dire qu'il veut une régularisation massive des sans-papiers. Le parti socialiste dit réclamer "simplement" la mise en oeuvre de l'accord de gouvernement. "Concrètement, le PS veut une circulaire avec des critères clairs et précis de régularisation (longues procédures, ancrage local durable), afin de mettre fin à l'arbitraire qui existe actuellement", rappelle-t-il."C'est en effet à cause de la politique incohérente des ministres libéraux flamands que certains sans-papiers qui séjournaient depuis quelques mois dans notre pays ont été régularisés parce qu'ils faisaient la grève de la faim, ce qui encourage de nouvelles grèves de la faim", ajoute le parti.Le PS dit déplorer l'attitude des libéraux, "qui refusent d'appliquer l'accord de gouvernement et bloquent toute possibilité d'accord sur la circulaire de régularisation".A ses yeux, les libéraux "se livrent à un chantage honteux en voulant monter deux catégories de la population l'une contre l'autre (les sans-papiers et les chômeurs)", ajoute le PS, en écho aux déclarations de Mme Turtelboom liant activation des chômeurs et migration économique.

Le FAM réclame la fermeture du cabinet Turtelboom
Annemie Turtelboom, ministre en charge de la politique de l'asile et de l'immigration.Environ 150 personnes se sont rassemblées mercredi vers 14H00 au carrefour Arts-loi à Bruxelles afin de dénoncer l'inactivité du gouvernement fédéral dans le dossier 'Asile et Migration', à l'appel du Forum Asile et Migrations (FAM), une plateforme pluraliste, indépendante d'une centaine d'organisations francophones et néerlandophones luttant pour une autre politique d'asile et de migrations, et des syndicats FGTB et CSC.Les manifestants se sont dirigés vers le cabinet de la ministre en charge de la politique de l'asile et de l'immigration, Annemie Turtelboom. Ils réclament la fermeture du cabinet de la ministre. "Notre sentiment aujourd'hui est que l'Open Vld doit être dépossédé du portefeuille 'asile et migrations' car il bloque les accords possibles et que le chef de gouvernement ne remplit pas son rôle d'arbitre'", déclarent le FAM et les syndicats.Un cordon de policiers a été mis en place devant le cabinet afin d'empêcher les manifestants de s'approcher du bâtiment et d'y coller des affiches sur les façades. Les manifestants ont investi une partie de la rue de la Loi. Les organisateurs ont demandé aux sans-papiers de ne pas prendre part à cette manifestation qui n'a pas été autorisée par les autorités.

Le cdH dément les propos de Turtelboom
Le cdH a démenti mercredi, à l'instar du PS, les propos de la ministre de l'Asile et des Migrations Annemie Turtelboom en vertu desquels ces deux partis seraient demandeurs d'un régularisation massive des sans-papiers."Contrairement à ce que prétend aujourd'hui la ministre de l'Immigration dans les colonnes de La Libre Belgique, le cdH n'est absolument pas en faveur d'une régularisation massive des sans-papiers mais souhaite uniquement l'exécution de l'accord de gouvernement, à savoir un examen de chaque dossier cas par cas, sur base de critères clairs", a rappelé le cdH dans un communiqué.L'accord de gouvernement, accepté par tous les partis de la majorité, est suffisamment précis pour la mise en place de la circulaire 'régularisation', souligne-t-il.Les centristes qualifient en outre de "paradoxale" l'attitude de l'Open VLD dans ce dossier. "Il refuse la régularisation de personnes qui pourraient entrer sur le marché de l'emploi de manière légale et il demande par ailleurs d'ouvrir toutes grandes les frontières pour l'immigration économique", indiquent-ils.Les démocrates-humanistes en appellent une nouvelle fois au Premier ministre pour qu'il mette tout en oeuvre pour faire exécuter dans les plus brefs délais l'accord de gouvernement.

29 juillet 2008

Cerexhe conteste sa responsabilité

Le ministre bruxellois de l'Emploi Benoît Cerexhe a contesté "fermement", mardi, être à l'origine de l'occupation massive de grues, ce dont l'ont accusé, en termes à peine voilé, le cabinet de la ministre en charge de la politique de l'Immigration Annemie Turtelboom et le directeur de l'Office des étrangers, Freddy Roosemont.
Pour le ministre bruxellois, l'accélération de la pression exercée par les sans-papiers au cours des dernières heures est la conséquence première de l'absence de décision fédérale en ce dossier lors de la dernière réunion de gouvernement de vendredi dernier.Benoît Cerexhe avait annoncé dimanche qu'il accorderait, dans le respect des dispositions légales, un permis de travail de type B aux grévistes de la faim de Forest (Saint-Curé d'Ars) auxquels l'Office des Etrangers a octroyé au cours du dernier week-end une attestation d'immatriculation de trois mois."L'absence de toute décision et le report de toute solution à la rentrée n'a fait qu'accroître le désespoir et le sentiment d'abandon de nombreux sans-papiers à qui des promesses ont été faites dans le cadre de l'accord de gouvernement fédéral", a-t-il répété mardi. D'après le ministre bruxellois, les sans-papiers n'ont pas attendu son communiqué de dimanche pour monter sur des grues et faire pression sur le processus décisionnel du gouvernement fédéral. Déjà la semaine dernière, avant la dernière réunion du gouvernement, des sans-papiers iraniens avaient jugé bon de le faire. Par le passé aussi, ce procédé a été malheureusement régulièrement utilisé, a-t-il ajouté. Benoît Cerexhe a par ailleurs estimé que les décisions "peu cohérentes" prises par l'Office des Etrangers, lors de l'octroi de titres de séjour aux différents groupes de grévistes (simple attestation d'immatriculation de 3 mois pour les grévistes de Saint-Curé d'Ars, certificat d'inscription au registre des étrangers de 9 mois pour les grévistes du Béguinage) étaient "sources de grande confusion chez les sans-papiers".Par ailleurs, le ministre de l'Emploi de la Région bruxelloise a tenu à rappeler qu'à la suite de la décision prise par l'Office des Etrangers d'accorder une attestation d'immatriculation de 3 mois aux grévistes de Saint-Curé d'Ars, il n'avait rien fait d'autre au cours du week-end écoulé, que d'appliquer, pour ces grévistes de Forest, le même régime que celui mis en oeuvre en février 2008, en parfait accord et collaboration avec l'Office des Etrangers, pour les grévistes du 120 Rue Royale. Disant comprendre la désespérance de nombreuses personnes en attente de régularisation, Benoît Cerexhe a condamné l'occupation des grues. Il a enfin, une nouvelle fois invité avec insistance le gouvernement fédéral "à prendre, dans des délais rapprochés, une mesure générale permettant, sur base de critères très clairement définis, aux nombreux sans-papiers vivant à Bruxelles et dans le pays d'avoir de réelles perspectives d'avenir sans devoir pour cela passer par des méthodes aussi radicales et déplorables que la menace de suicide".

02 mai 2008

Confusion autour des sans-papiers arrêtés

Des leaders du mouvement des sans-papiers arrêtés

MARDI, LA POLICE a interpellé 130 manifestants devant l'Office des étrangers à Bruxelles. La moitié, sans papiers, risquent l'expulsion. Parallèlement, une centaine de manifestants se sont rassemblés cette nuit, jusqu'à 5 heures du matin, derrière le Palais de justice pour réclamer leur libération. Deux avocats qui les accompagnaient ont été malmenés par la police.

Mardi, 16 h, au pied de l'Office des étrangers à Bruxelles. Des policiers embarquent un groupe de manifestants. Partout des cris et des scènes de violence. Trois fourgons se remplissent, 130 personnes sont arrêtées, dont 90 sans-papiers, parmi lesquels plusieurs enfants, 10 étudiants de l'ULB et 30 autres personnes en situation irrégulière.
Comme chaque semaine ou presque, les manifestants s'étaient rassemblés devant l'Office des étrangers, à l'initiative des collectifs de défense des sans-papiers, pour demander un dialogue sur la politique de régularisation. Chaque semaine, les autorités les laissent faire. Mais pas cette fois.
« Nous autorisons les manifestations dès que nous pouvons. Mais dans ce cas nous n'avons pas reçu de demande. Et les manifestants ont planté des tentes avec l'intention de rester là 24h. Les conditions sécuritaires et sanitaires n'étaient pas respectées », affirme le porte-parole du bourgmestre (PS) de Bruxelles. À la police, on indique que l'évacuation des lieux avant 16h a d'abord été demandée, sans succès. Les policiers seraient donc intervenus vers 17h. Mais du côté du mouvement des sans-papiers, la version est toute autre. Eux affirment avoir déposé une demande d'autorisation à la commune et à la police. Et dénoncent des arrestations violentes, alors que la manifestation était pacifique.
Transferts en centres fermés
Toutes les personnes arrêtées ont été transportées illico dans des cellules situées au Palais de Justice. Parmi elles, Alain Adriaens, conseiller communal Écolo d'Ixelles et ancien député. Il se dit scandalisé : « Nous avons été pris dans une souricière. À aucun moment la police ne nous a demandé de nous disperser. Et une fois en cellule, j'ai vu que la police faisait le tri entre ceux qui avaient des papiers et pouvaient sortir, et les sans-papiers. » Selon l'Écolo, « la commune de Bruxelles a d'abord promis la libération de tous, puis a tout à coup indiqué qu'elle n'avait plus les manettes mais que c'était l'Office des étrangers qui avait le contrôle des opérations. »
À l'Office des étrangers, on indique qu'il ne s'agit que d'arrestations administratives. Mais que les sans-papiers sous le coup d'un ordre de quitter le territoire pourront être mis en centres fermés et que les dossiers seront traités au cas par cas. Pour les militants du mouvement de défense des sans-papiers, il s'agit d'une « rafle ». Et d'une tentative claire de couper la tête de leur mouvement. « Nous sommes quatre porte-parole de l'Udep (Union de défense des sans-papiers) sur cinq à être détenus dont trois sans papiers », indiquait mardi, depuis sa cellule, Gerardo Cornejo, à l'origine de la grève de la faim initiée, rue Royale il y a quelques mois. À l'extérieur, le reste des troupes s'est rassemblé, en soirée, devant le Palais de Justice. Et a tenté de joindre l'Office des étrangers. En vain.

03 juillet 2007

"Les illégaux ne sont pas encouragés à quitter la Belgique"

Freddy Roosemont, le directeur général de l'Office des Etrangers.
La Belgique a vu, l'an dernier, 11.728 illégaux quitter le pays, volontairement ou pas. Selon l'Office des Etrangers, les actions de régularisation n'encouragent pas les personnes déboutées à quitter le pays. C'est ce que déclare le directeur général Freddy Roosemont.

La police affirme avoir intercepté 28.747 illégaux l'an dernier, dont 7.285 ont été éloignés via des lignes régulières et 145 autres ont quitté le pays avec des vols spécialement affrétés. Ces chiffres pourraient faire penser au premier coup d'oeil que seuls 25% des illégaux interceptés quittent effectivement le pays et que 75% restent donc en Belgique.

Selon le directeur général de l'Office des Etrangers, Freddy Roosemont, il faut cependant y voir plus de nuances. Il concède que le respect d'un "ordre de quitter le territoire" reste un point névralgique dans la politique en la matière. "Le fait que nous sommes confrontés depuis 2006 à des actions de régularisation incessantes n'a pas aidé à effectuer les rapatriements."

Selon Freddy Roosemont, cette situation ne pourra changer que quand les autorités émettront un signal clair à propos de la politique future de régularisation, un signal qui doit venir du nouveau gouvernement. (belga)