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12 septembre 2008

Leterme veut poursuivre l'exercice de vérité

L'exercice de vérité sur le budget devra se poursuivre, a commenté vendredi le premier ministre, Yves Leterme, après la publication des prévisions du Bureau du Plan. Il s'est toutefois montré rassurant: la note socio-économique du gouvernement, adoptée en juillet, correspond parfaitement à ce que réclame la situation."Ce sera surtout l'exercice de continuer à voir la vérité", a-t-il dit, ajoutant: "la note socio-économique du gouvernement correspond parfaitement à ce qui est demandé. Elle n'a certainement pas perdu de son actualité". M. Leterme a d'ailleurs rappelé quelques-uns des grands axes de cette note: la diminution des charges, l'activation du marché de l'emploi et la protection sociale.Van Quickenborne pessimisteSur le plan du budget 2008, les dépenses sont sous contrôle, a assuré M. Leterme. Un problème se pose en revanche au niveau des recettes TVA. La consommation a baissé et, actuellement, leur croissance n'est que de 2% au lieu des 6% attendus. Le ministre de l'Entreprise, Vincent Van Quickenborne, a lui affiché un ton un peu plus pessimiste. "Ces chiffres ne sont pas particulièrement bons, même un peu sombres", a-t-il souligné.Pour réaliser des économies et contribuer de la sorte au respect des objectifs budgétaires fixés par le Pacte de stabilité, le ministre libéral a proposé de réduire le nombre de fonctionnaires de 10%. Le premier ministre ne s'est pas prononcé sur cette idée. Il s'est réjoui que les membres du gouvernement fassent des propositions même s'il les juge plus productives quand elles sont formulées au conseil des ministres.Leterme se démarque des critiquesM. Leterme a toutefois tenu à se démarquer des critiques souvent formulées à l'encontre de l'administration. "Je voudrais aussi avoir une appréciation positive des efforts de l'administration. Au niveau fédéral, énormément de choses sont bien faites par les fonctionnaires. Ceci étant dit, il faut à chaque fois réfléchir et voir si les moyens sont bien utilisés pour les tâches qu'ils permettent de remplir", a-t-il dit.Le premier ministre n'exclut d'ailleurs pas que, dans certains départements, le nombre d'agents en vienne même à augmenter, notamment dans tout ce qui touche à la sécurité des citoyens ou aux prisons. Il a aussi rappelé que la fonction publique fédérale ne représentait que 12% de la fonction publique au total, le reste relevant d'autres niveaux de pouvoir.Implication de tous les niveaux de pouvoirInterrogé plus tôt dans la journée, le ministre des Finances, Didier Reynders, a abondé dans le même sens. "Se pencher sur l'appareil public, cela implique tout l'appareil et pas seulement le fédéral. C'est un débat plus large que nous devons mener avec les autres pouvoirs publics", a-t-il fait remarquer. Pour équilibrer son budget, le gouvernement fédéral avait sollicité l'appui des Communautés et Régions en leur demandant de ne pas dépenser une partie des moyens qui leur sont accordés. Les entités francophones ont répondu à l'appel, à l'inverse du gouvernement flamand qui a finalement opposé une réponse négative vu l'absence d'avancée dans la réforme de l'Etat."Suivi de l'accord communautaire"Quelque 360 millions d'euros sont en jeu. Le problème sera discuté avec l'exécutif flamand, a assuré M. Leterme qui reconnaît toutefois que l'engagement flamand était assorti d'une condition liée à l'avancement des dossiers communautaires. Le futur dialogue interinstitutionnel libérera le gouvernement fédéral de la tâche de conduire les négociations communautaires. Il n'en sera toutefois pas absent, a averti M. Leterme. "De toute façon, il y aura un suivi de l'accord communautaire. C'est un volet de l'accord de gouvernement et il doit être exécuté", a-t-il rappelé.

22 mai 2008

"Q" : si on me laisse faire...

Vincent Van Quickenborne monte à l'assaut avant la réunion de ce vendredi : "Il faut plus de concurrence !", martèle le ministre de l'Economie. "Il y a beaucoup trop de fonctionnaires dans ce pays".
N'attendez rien de ce super-conseil
Une économie belge en petite forme
Les écologistes seront-ils invités aux négociations?
Vincent Van Quickenborne - dites "Q" - est sur le pied de guerre. A la veille d'un "super" Conseil des ministres dédié au socio-économique, le ministre de l'Economie aligne les priorités de l'Open VLD. Chaud devant.
Alors, on utilisait un iPhone piraté, M. le ministre des Télécommunications...
Je vous réponds non ! Il y a un jugement de la Cour correctionnelle de Namur de 2004 qui stipule que l'acte de "désimlocker" un GSM n'est pas du piratage et n'a donc rien d'illégal. Si je suis un pirate, alors il y en a partout, et aussi chez les journalistes. J'adore les nouvelles technologies : l'iPhone a beaucoup de potentiel : je l'utilise.
Qu'allez vous proposer, vendredi, lors du Conseil des ministres ?
Plus de concurrence, plus de transparence et moins de bureaucratie. A court terme, je propose trois mesures. D'abord, au niveau de la concurrence, on va renforcer l'autorité belge en augmentant le nombre de personnes qui travaillent au parquet auprès des gens qui s'occupent de la concurrence. Ce conseil de la concurrence est hyperactif et mérite un soutien : les perquisitions récentes chez les producteurs de farine et de chocolat l'ont démontré. Je pense qu'il faut garantir une concurrence loyale en Belgique. Secundo, on va avancer sur le protocole de Londres. C'est un protocole qui stipule qu'il ne faudra plus traduire les brevets qui ont été demandés en anglais.
Vous allez également proposer l'installation d'un observatoire des prix. A quoi va-t-il servir ?
Un observatoire des prix va être mis en place : nous voulons pouvoir disposer d'une analyse correcte des prix. On veut combattre la concurrence déloyale, les ententes de prix entre producteurs. On doit disposer d'un instrument qui puisse nous aider dans ce combat contre la concurrence déloyale.
Quelles priorités s'est fixées Vincent Van Quickenborne comme ministre de l'Economie ?
On va devoir moderniser la loi sur les pratiques commerciales et transposer la directive Bolkestein sur la libéralisation des services.
Il faut aussi appliquer la libéralisation du service postal...
Oui, il faut transposer la directive européenne avant 2011...
N'est-ce pas Inge Vervotte qui a la tutelle sur les entreprises publiques ?
Non, la régulation de la Poste, c'est ma compétence. Mais on se concertera. Il n'y a pas à sortir de là : on transposera la directive européenne, ce qui favorisera la concurrence entre les opérateurs postaux. Il faut un équilibre entre la paix sociale et une nouvelle ouverture à la concurrence.
En matière d'Internet et de téléphonie, jugez-vous la concurrence suffisante ?
Non ! On va s'attaquer au prix élevé de l'Internet et de la téléphonie mobile. En Flandre, on a un duopole de facto entre Telenet et Belgacom. En Wallonie, on a encore moins de compétition qu'en Flandre et qu'à Bruxelles. Conséquence : des prix de l'Internet à haut-débit très élevés. Il faudrait éventuellement favoriser l'arrivée d'un troisième opérateur. Pour la téléphonie mobile, trois opérateurs existent - Mobistar, Base et Proximus. Depuis quelques jours, Telenet s'est montré intéressé, c'est une bonne chose, ils vont probablement acheter une quatrième licence. J'y suis favorable. Avec quatre opérateurs sur le marché du mobile, on va voir les prix baisser.
Quelles sont les exigences de l'Open VLD d'ici la mi-juillet ?
On a un gros problème en Belgique : le taux d'emploi. On est arrivé à 62 pc en 2007 grâce au pacte des générations de Verhofstadt. Mais on n'a que 34 pc de taux d'emploi chez les plus âgés, et il faudra 50 pc en 2010. L'Open VLD demande la création de 200 000 jobs au cours de cette législature.
C'est plus facile à demander qu'à faire...
Il faut veiller à ce que les chômeurs de Wallonie viennent travailler en Flandre. Moi, je viens de Courtrai, une ville où le taux de chômage est de 3 pc. A Mouscron, qui est à côté, le taux de chômage est de 17 pc. C'est incroyable. Pourquoi les Wallons ne veulent-ils pas venir travailler en Flandre ? Ce n'est pas une question de langue, puisque beaucoup de Français travaillent en Flandre ! C'est une question de volonté...
La solution : mieux contrôler les chômeurs, d'après les libéraux flamands ?
Oui. Nous voulons raccourcir le délai qui fait que les chômeurs ne s'expliquent pas sur leur situation avant un certain temps : plus d'un an avant d'être convoqué ! C'est n'importe quoi. Il faut aussi faire en sorte que les gens ne puissent plus refuser un boulot.
Quelle est votre lecture du Budget de Leterme 1 ?
Nous voulons attaquer les déficits budgétaires et dégager, en 2011, un excédent de 1,1 pc. On doit pour cela veiller aux dépenses publiques. On ne doit par exemple pas remplacer tous les fonctionnaires qui partent à la retraite. Pour trois partants, un seul remplaçant. J'applique déjà cette règle dans mon département de statistiques. Il y a trop de fonctionnaires dans ce pays. Le troisième défi pour l'Open VLD, c'est la diminution des impôts pour ceux qui travaillent.
Votre parti est-il prêt à quitter le gouvernement à la mi-juillet s'il juge ne pas avoir engrangé de points sur le socio-économique ?
Nous ne sommes pas un parti de veto...
Et qu'est ce qui vous fait croire que les autres partenaires de gouvernement, le PS par exemple, vont vous suivre dans vos demandes ?
L'Open VLD est là pour marquer des points. Le service minimum, par exemple, doit être imposé. C'est inimaginable de voir que mardi les gens qui voulaient se rendre à Bruxelles en train étaient bloqués chez eux. Nous proposons un système de trains de pointe : avec 25 pc des travailleurs de la SNCB réquisitionnés, on peut y arriver.
Le communautaire, ce n'est pas la tasse de thé des libéraux flamands ?
Il faut une réforme de l'Etat, c'est clair. Les Régions doivent disposer des instruments pour activer le marché de l'Emploi. Mais en même temps, la réforme de l'Etat ne devra pas aller en sens unique. Nous croyons à l'Etat fédéral : une circonscription fédérale est une bonne idée...
En schématisant, on peut dire que le cartel veut sa réforme communautaire, le PS sa réforme sociale et les libéraux une réforme fiscale...
Leterme doit essayer de faire ce que Verhofstadt a toujours fait : au lieu de se battre entre nous, travailler ensemble. Les demandes d'Onkelinx pour le social nous intéressent. Mais elle doit comprendre qu'on ne va pas encore aller augmenter les taxes dans ce pays. Mais ce gouvernement peut arriver à un résultat, je suis un libéral, je suis un optimiste.

03 avril 2008

Le salaire des patrons en débat

Les rémunérations des grands patrons belges et les augmentations enregistrées par la plupart d'entre elles en 2007 suscitent le débat, et un début de polémique. Faut-il légiférer ? Vincent Van Quickenborne (VLD), le ministre des Entreprises, n'y est pas favorable et renvoie la balle dans le camp des actionnaires.

La hausse du salaire des patrons de grandes sociétés fait du remous, alors que l'on prône la modération salariale chez Monsieur Tout le monde, et que les actionnaires ne sont pas réjouis par certaines performances. Aux États-Unis, un mouvement, soutenu par le parti démocrate et baptisé « say on pay » demande que les actionnaires puissent au moins être consultés lors de l'assemblée générale sur les paquets salariaux donnés aux managers. Comme c'est déjà le cas en Grande-Bretagne.
Et chez nous ? L'augmentation de la paie du patron de Belgacom, Didier Bellens (2,7 millions d'euros, +42 %), ou celle de 15 % de Jean-Paul Votron, de Fortis, (qui a augmenté de 75 % la part fixe de son salaire, et dont le chèque total frôle les 4 millions d'euros) fait débat. « La forte progression du salaire fixe de Jean-Paul Votron est déplacée, voire choquante, dit Pierre Nothomb (du cabinet de défense des actionnaires Déminor), après une année où l'action Fortis a perdu la moitié de sa valeur (après le rachat d'un tiers des actifs d'ABN Amro, NDLR). Si le management croit réellement que cette opération est créatrice de valeur à long terme, il doit lier l'ensemble de la revalorisation de son salaire à la réalisation de cet objectif. »
Vincent Van Quickenborne, le nouveau ministre (VLD) des Entreprises, est particulièrement sensible au sujet. En tant que sénateur, il avait déjà tenté de légiférer au début des années 2000 pour que les patrons des sociétés cotées dévoilent leur fiche de paie. La loi n'était pas passée, mais les entreprises s'étaient autorégulées en adoptant le code Lippens qui recommande de divulguer les salaires du management. Aujourd'hui, le ministre VLD veut faire une distinction. « Sur le plan technique, la norme salariale (qui canalise le degré d'augmentation des salaires, NDLR) ne s'applique pas aux hauts cadres. Elle ne vaut que pour les employés liés par une convention collective. » Mais il ajoute : « Sur le plan moral, c'est autre chose, mais ce n'est pas au politique à fixer un plafond. C'est l'actionnaire qui est propriétaire de l'entreprise. C'est à lui à se manifester. Je suis en faveur d'un actionnariat activiste. Il y a des cas où les actionnaires ont dit aux managers : vous allez trop loin. »
Belgacom comme dans le privé
Même quand l'Etat détient la moitié de Belgacom ? « Pour les entreprises publiques comme la Poste ou la SNCB, c'est autre chose : le salaire ne doit pas être seulement lié aux résultats financiers. Pour Belgacom, c'est une entreprise hybride. Elle a une mission de service universel, mais est plongée dans un marché très concurrentiel. Je comprends que le salaire de son patron évolue comme dans une entreprise privée. »
Des actionnaires activistes donc. Mais disposent-ils d'armes ad hoc ? « L'actionnaire n'a pas grand-chose à dire, sinon à refuser en assemblée la décharge aux administrateurs (ce qui signifie rendre les administrateurs personnellement responsables d'une gestion qu'on estime irrégulière, NDLR). Mais cela, c'est de la dynamite », affirme Pierre Nothomb.

Quatre millions pour Votron

À LA TÊTE DE FORTIS, son salaire a gonflé de 15 % en un an. Dans le Bel 20, seul Bellens (Belgacom) progresse plus.
Ce n’est pas le mieux payé des patrons des grands groupes belges (ou partiellement belges). Mais c’est l’un de ceux qui a vu sa rémunération le plus progresser au titre de 2007, à en juger par les chiffres ci-dessus, issus des rapports annuels déjà publiés des sociétés membres de l’indice BEL 20 (*). Avec la publication lundi du rapport annuel de Fortis, le salaire global brut de Jean-Paul Votron, président du comité de direction, est en effet passé dans le domaine public. Une base de 750.000 euros, un bonus annuel de 2,5 millions et 660.800 euros en postes divers (plan de pension…) : la somme donne 3,9 millions, en hausse de 15 % par rapport à 2006. Le « package » 2007 comprend aussi 49.655 options sur actions Fortis et 41.775 actions Fortis.
Le rapport explique la hauteur du bonus par « la prestation exemplaire en matière de leadership de M. Votron au cours d’une année qui a véritablement marqué un tournant dans l’histoire de Fortis ». Le tournant, c’est bien sûr l’acquisition d’un tiers d’ABN Amro pour 24,2 milliards d’euros, au terme d’une des plus grosses sagas juridico-financières des dernières années. Sous cet angle, 2007 fut bien une année particulièrement dense pour Jean-Paul Votron et ses équipes.
L’intéressé percevra en outre un million d’euros en fonction d’un plan d’intéressement à long terme couvrant la durée de son mandat initial de quatre ans, arrivé à échéance (la reconduction de Jean-Paul Votron pour trois ans sera proposée en assemblée générale, fin avril) et lié à la performance boursière de Fortis.
Le rapport annuel précise encore que le comité de direction dans son ensemble a perçu 10,9 millions en 2007 (10,3 millions en 2006), dont 6,3 millions de bonus annuels. Ceux-ci sont basés sur l’évaluation d’objectifs communs et individuels, dont les cotes ne sont pas connues mais, vu le montant total et les éléments connus du mode de calcul, elles doivent avoir été bonnes.
Le président du conseil d’administration de Fortis, Maurice Lippens, perçoit pour sa part 400.000 euros au titre de 2007, contre 335.000 en 2006. A partir de cette année, son chèque annuel passe à 700.000 euros.

(*) Au stade actuel de la publication des rapports annuels, seul Didier Bellens (Belgacom) voit ses avantages gonfler davantage, en particulier du côté de la pension complémentaire.
Des options partent en fumée
Chez Fortis, les options attribuées en 2002 arrivent à échéance à la fin de ce mois. Octroyées chaque année dans le double but de fidéliser et de motiver leurs bénéficiaires, les options donnent le droit d’acheter des actions à un prix et jusqu’à une date fixés au préalable. En l’occurrence, elles permettent d’acquérir des titres Fortis au prix de 26,98 euros et ce jusqu’au 28 avril au plus tard.
Seulement voilà : comme ce fut le cas en 2007 avec les options attribuées en 2001, le prix d’exercice du lot 2002 est nettement supérieur au cours de Bourse actuel de l’action Fortis (qui a clôturé ce lundi à 15,96 euros). Sauf à imaginer que le titre s’adjuge plus de 10 euros en moins d’un mois, l’effet de levier espéré passera donc sous le nez des détenteurs de ces options. Le numéro un de Fortis, Jean-Paul Votron, n’est pas lui-même concerné (logiquement puisqu’il a pris les rênes du groupe fin 2004) mais plusieurs membres de son comité de direction le sont : le numéro deux Herman Verwilst, le numéro trois Gilbert Mittler, etc.

Christian Jourquin
Solvay
1,7 million d’euros (+2 %)
Didier Bellens
Belgacom
2,7 millions d’euros (+42 %)
Albert Frère
Groupe Bruxelles Lambert
3,9 millions d’euros (–29%)
Carlos Brito
Inbev
4,25 millions d’euros en 2007 (+9%)
Roch Doliveux
UCB
3,5 millions d’euros (+9 %)
Gérard Mestrallet
Suez
2,75 millions d’euros en 2007 (+1 %)


Les actionnaires de Philips privent leurs managers de bonus en cas de performances médiocres

Le débat sur les rémunérations exorbitantes des grands patrons est entré dans le vif du sujet aux Pays-Bas. En écho aux mesures annoncées par le gouvernement pour mettre le holà à ces dérives (Le Soir du 13 mars), les actionnaires de Philips viennent de rejeter à une forte majorité une proposition visant à accorder des stock-options aux dirigeants même en cas de prestations médiocres de l’entreprise. Une première aux Pays-Bas qui a toutes chances de faire tache d’huile.
Une majorité (57 %) des actionnaires de Philips ont voté contre car la proposition prévoyait que les administrateurs pourraient recevoir des stock-options même si l’entreprise ne réalise pas un bon résultat. « Les propositions de Philips sont très éloignées du débat de société sur les rémunérations excessives », s’est indigné le représentant des fonds de pension néerlandais ABP et PGGM lors de l’assemblée générale de Philips. Une remarque qui a enfoncé le clou après les objections émises auparavant par l’influent cabinet international de conseils aux actionnaires RiskMetrics (ex-ISS).
« C’est une avancée importante. J’espère que cela va devenir la tendance générale », s’est félicité le ministre des finances, Wouter Bos, qui avait annoncé mi-mars une batterie de mesures pour alourdir la fiscalité frappant les rémunérations des grands patrons. Après avoir plusieurs fois tergiversé, La Haye s’était finalement décidée à passer à l’action après la mise en place d’un code de bonne gouvernance resté lettre morte au sein des entreprises depuis son adoption en 2004.
Ce pavé dans la mare intervient dans un contexte général dénonçant les rémunérations excessives des grands patrons. Comme celui de l’ancien président d’ABN Amro. Alors qu’il n’a jamais atteint les objectifs qu’il s’était fixés, Rijkman Groenink, vient de partir avec quelque 32 millions d’euros en poche après avoir vendu son établissement au trio Fortis-Royal Bank of Scotland-Santander. Sous le feu des critiques aussi, le salaire du président d’Unilever, en hausse de 1,1 million d’euros en un an, alors que la croissance du groupe est à la traîne et que son bénéfice net a chuté de 18 % l’an dernier. Prévue en mai prochain, l’assemblée générale d’Unilever fera figure de nouveau test sur la détermination des actionnaires néerlandais à brider l’escalade généralisée des salaires des grands patrons.

Le PS reparle d'un observatoire de la gouvernance

La publication des salaires de nos grands patrons fera-t-elle rebondir le Parlement sur le sujet dans les prochaines semaines ? Oui. La sénatrice PS Joëlle Kapompolé, membre de la Commission des Finances et des Affaires économiques, nous a précisé ce mercredi qu'elle déposerait la semaine prochaine une proposition de résolution sur « l'observation et l'évaluation des principes et recommandations de bonne gouvernance d'entreprise ».
Le texte, émanation d'une ancienne proposition de loi jamais aboutie, est déjà connu à la Chambre où il a été déposé en mars 2007 par le PS, rejoint par le SP.A-Spirit. Il y est question de mettre en place un observatoire de la gouvernance d'entreprise, regroupant des représentants des partenaires sociaux, de la CBFA (gendarme des marchés financiers), des investisseurs, de la Bourse Euronext… Dans quel but ? « Pour objectiver les pratiques et en tirer des recommandations pour ensuite, notamment, encadrer les rémunérations et éviter les abus que nous constatons », situe Joëlle Kapompolé.
À la Chambre, l'idée avait fini aux oubliettes. Passera-t-elle mieux au Sénat ? Vu les propos (ci-dessus) du ministre pour l'Entreprise Vincent Van Quickenborne (Open VLD), difficile d'imaginer que la nouvelle majorité portera le projet comme un seul homme. Dans tous les cas, on est loin de mesures annoncées fin mars par le gouvernement néerlandais, dont la plus spectaculaire est la taxation à 30 % des bonus de plus de 500.000 euros.