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14 février 2008

Les trois craintes des Belges

Pouvoir d’achat, inflation, récession au crible de la Banque nationale
Tout a bien tourné en 2007. Et pourtant, on s’inquiète.

C’est un paradoxe. » En présentant le rapport 2007 de la Banque nationale de Belgique (BNB), Guy Quaden, le gouverneur de l’institution, s’étonne : on n’a jamais autant parlé de pouvoir d’achat, alors que le revenu disponible des ménages a sensiblement augmenté en 2006 et 2007 et que l’économie belge a réalisé une excellente performance l’an dernier.
Bon bulletin. A l’image de l’économie mondiale, qui affiche une croissance de près de 5 % en 2007, l’économie belge a été en forme. « Les trois moteurs ont bien tourné », note Guy Quaden. La consommation des ménages a progressé l’an dernier de 2,5 %, les investissements des entreprises de 5,1 % et les exportations de 4,6 %.
Sur ce dernier point, contrairement aux années précédentes, la Belgique n’a plus perdu en 2007 de parts de marché à l’exportation. Résultat : en 2007, le PIB (produit intérieur brut, c’est-à-dire la somme des biens et des services produits en Belgique) a été en croissance de 2,7 %. C’est un peu moins que les 2,9 % de 2006, mais cela reste supérieur à la croissance moyenne du pays, qui tourne autour de 2 %.
Le pari réussi de Verhofstadt. L’objectif de Guy Verhofstadt, ajouter 200.000 emplois en quatre ans, a été réalisé. « Entre 2004 et 2007, constate Guy Quaden, 201.000 emplois ont été créés. » 2007 a été particulièrement tonique, avec 70.000 nouveaux emplois. Du coup, le taux de chômage est passé de 8,3 % à 7,6 %. Autre bonne nouvelle : « Ces derniers temps, avec le même taux de croissance, on crée plus d’emplois », constate le gouverneur. Et pourtant, malgré ces performances, ces derniers mois ont été marqués par l’inquiétude, sur le pouvoir d’achat, la hausse des prix et la croissance.
Le pouvoir d’achat. « Alors qu’entre 2002 et 2005 le revenu disponible des ménages (le revenu diminué des impôts et des cotisations sociales) a stagné, on avait paradoxalement moins de plainte qu’aujourd’hui sur le pouvoir d’achat », s’étonne Guy Quaden. Car en 2006 et 2007, le revenu disponible des ménages a augmenté de 2,5 %, en 2006 grâce surtout à la réforme fiscale, et en 2007 grâce à la baisse du chômage. Et parallèlement preuve d’une certaine dans la santé économique et financière du pays, le taux d’épargne a baissé ces dernières années, pour rejoindre, aux alentours de 13 %, la moyenne européenne.
L’inflation. Mais les Belges sont inquiets, notamment de la hausse des prix, qui a atteint 3,46 % en janvier, du jamais vu depuis 16 ans. « Il y a eu une forte hausse des prix pétroliers, des prix alimentaires et des autres matières premières, admet Guy Quaden. Cela pose problème pour une minorité de la population, qu’il faut aider. Mais il ne faut pas dramatiser. L’inflation n’est pas insupportable », ajoute-t-il.
C’est que la bonne évolution du revenu disponible permet de faire face à la hausse des prix, de même que notre mécanisme d’indexation des salaires. Un système qui fait d’ailleurs froncer les sourcils de la Banque centrale européenne. Guy Quaden le défend, mais ajoute qu’il ne peut toutefois pas offrir « une protection complète » contre l’inflation (les salaires sont en effet liés à l’indice santé). Car il ne faudrait pas retomber dans la spirale infernale des années 70 : hausse des prix, hausse des salaires, hausse des prix…
Et puis le gouverneur de la BNB veut relativiser l’impact des prix alimentaires. Ces produits ne pèsent qu’à hauteur de 20 % dans l’indice des prix, et les matières premières agricoles ne comptent que pour une vingtaine de pour cent dans le prix des produits alimentaires. Le reste, ce sont les frais de distribution, de fabrication, de stockage et les bénéfices. D’où le message de Guy Quaden : « Chacun doit contribuer à modérer l’inflation ».
Le ralentissement de l’activité. Les ménages s’inquiètent des prix, mais les patrons du ralentissement de l’activité (Guy Quaden ne veut pas prononcer le mot récession) provoqué par la crise financière. Dans quelle proportion les banques vont être touchées ? On attend de voir les résultats, répond Guy Quaden. La crise qui règne aujourd’hui aux Etats-Unis dans le secteur de la construction va-t-elle s’étendre ailleurs ? Les dernières nouvelles ne sont pas très réjouissantes, constate Guy Quaden. Et puis, comment va réagir le reste du monde ? Les conséquences du ralentissement américain sont plus importantes qu’on pouvait penser au départ, avoue-t-il, tout en ajoutant que les statistiques sur le sujet, aujourd’hui, sont mélangées.
On le voit : beaucoup de questions sans réponse.

27 août 2007

Le risque de récession aux Etats-Unis est le plus élevé depuis 2001

Le risque d'une récession est le plus élevé aux Etats-Unis depuis 2001 et il est trop tôt pour affirmer que la crise financière liée aux excès des prêts hypothécaires est terminée, a estimé dimanche Larry Summers, ancien secrétaire américain au Trésor.

"Nous avons vu un rétablissement, un certain retour à la normale cette semaine, mais je pense qu'il est bien trop tôt pour juger que la crise est terminée", a déclaré M. Summers, sur la chaîne de télévision ABC. Larry Summers, qui a servi de 1999 à 2001 sous le président Bill Clinton, fait référence à un assèchement du crédit provoqué par une perte de confiance et un manque de visibilité de l'ampleur réelle de la crise des prêts hypthécaires à risque (subprime) aux Etats-Unis. La banque centrale américaine comme son homologue européenne, la BCE, ont injecté des dizaines de milliards de dollars et d'euros pour permettre aux banques et autres institutions d'avoir accès à des liquidités. Pour M. Summers, il est loin d'être certain que la purge du secteur financier est terminée et surtout il est trop tôt pour estimer l'impact de la crise sur le reste de l'économie. "La première raison c'est que l'on ne peut pas savoir s'il ne va pas y avoir une autre mauvaise surprise dans le secteur financier et deuxièmement, nous n'avons pas eu le temps d'évaluer l'impact que cela aura sur l'économie réelle et le processus de création d'emplois dans notre économie", a-t-il souligné. Néanmoins, "je ne pense pas que nous ayons les éléments nécessaires pour prédire une récession mais je dirais que les risques que nous en ayons une sont les plus élevés depuis les attentats du 11-Septembre", a souligné M. Summers qui travaille désormais pour une banque d'investissement D.E. Shaw and Co. Il a aussi appelé à ne pas seulement penser aux entreprises financières touchées par la crise mais surtout à ceux qui ont fait un emprunt et qui ne peuvent le rembourser. "Il faudrait se concentrer sur les propriétaires (d'une maison), il faut se concentrer sur celui qui a fait un emprunt immobilier", a souligné l'ancien président de l'université de Harvard.