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04 juillet 2007

La SWL lancera un nouveau marché public pour consultance financière

La Société Wallonne du Logement (SWL) lancera prochainement un nouveau marché public pour se doter des services d'un consultant financier après la résiliation du contrat signé en 1997 avec l'Institut de Cambisme et de Finance internationale (IFCA), a-t-on appris mardi. Sur ses conseils, la SWL avait effectué en 2000 un placement de 15 millions d'euros, géré par la Société Générale de Paris, avec un rendement annuel escompté de 8 pc, mais l'opération n'a généré aucune plus value, révélaient mardi les quotidiens du groupe Sud Presse.

La rupture de contrat, décidée par le conseil d'administration de la SWL le 28 juin, intervient après une série de remarques internes sur la mission confiée à l'IFCA pour certains placements et n'a aucun lien avec les récentes révélations dans la presse sur sa gestion des fonds de pension des hôpitaux publics de Charleroi, assure-t-on à la SWL.
La Société Wallonne du Logement ne se constituera par ailleurs pas partie civile, "parce qu'elle n'a constaté aucune irrégularité par rapport au contrat. Les 8 pc d'intérêts annuels espérés n'étaient nullement garantis et, de plus, d'autres placements conseillés par l'IFCA n'ont pas connu la même issue" précise son porte-parole.

"Durant les premières années du placement concerné, les marchés se sont effondrés et le portefeuille d'actions a été restructuré, pour éviter tout risque de perte de capital. Selon notre spécialiste financier interne, c'était un coup de malchance" ajoute-t-il.

Dans un communiqué diffusé mardi, le ministre wallon du Logement, André Antoine, (cdH) détaille l'historique de cette opération financière et indique qu'elle a subi une chute constante des cours. Il ajoute avoir demandé, le 25 juin 2007, un rapport à la SWL sur sa collaboration avec l'IFCA, citée dans la presse dans le cadre d'une instruction sur la gestion du fonds de pensions des hôpitaux publics carolorégiens.

En 1997, la SWL ne disposait pas de consultant financier et c'est le commissaire du gouvernement wallon de l'époque qui lui a suggéré de s'adresser à l'IFCA. Des précisions sur les honoraires ou commissions perçus par cet Institut n'ont pu être obtenues. A noter que le contrat entre la SWL et la Société Générale de Paris imposait à la première des indemnités importantes en cas de résiliation avant terme, soit mai 2007.

Le manque à gagner du placement des 15 millions est de minimum 4 millions et maximum 7 millions, comme l'indiquait Sud Presse. Le rendement se serait élevé en 2007 à la moitié d'un de ces deux montants, si la SWL avait eu recours à un placement ordinaire et sans risques.

03 juillet 2007

Le logement social wallon floué de 7 million d'euros

Les conseils de l'IFCA, société de placements soupçonnée de corruption dans son traitement du fonds de pensions des hôpitaux publics carolos, auraient coûté des millions d'euros aux logements sociaux wallons. En 2000, l'Institut de cambisme et de finances (IFCA) a fait placer les 15 millions d'euros économisés par la Société publique wallonne du logement (SWL) dans un panier d'actions géré par la banque Société Générale de Paris.

Le rendement annuel promis était de 8%, mais sept ans plus tard, les logements sociaux n'ont toujours pas perçu le moindre centime d'intérêt, écrivent les journaux du groupe Sud Presse. Cette affaire présente, selon les quotidiens, de nombreuses similitudes avec l'affaire du fonds de pensions des Hôpitaux publics carolos (ISPPC). La SWL a annoncé qu'à l'instar de l'ISPPC, elle a décidé de rompre ses liens avec l'IFCA. (belga)

ISPPC: 37,50 millions placés en actions en 2000

Le dossier des fonds de pension de l'Intercommunale de Santé publique du Pays de Charleroi (ISPPC), mis au jour en juin 2006 par Le Vif, a été mis à l'instruction à Charleroi en décembre, chez la juge France Baeckeland, du chef de corruption active et passive. Des avantages auraient pu être accordés dans le cadre de l'attribution de la gestion de ces fonds de pension à la société IFCA (Institut de Cambisme et de Finance internationale).Le fonds de pension de l'ISPPC, qui travaillait jusque là avec Ethias, avait, en septembre 2000, misé 1,5 milliard de francs belges (environ 37,50 millions d'euros) via IFCA dans des placements spéculatifs relevant de la Branche 23 (actions). Ethias ne pouvait pas investir dans ce type de placements. Le pactole a fortement perdu de sa valeur peu après, suite au crash boursier. La récupération du montant placé est garanti au terme, en 2011.IFCA, petite société de gestion, gérait déjà à l'époque de l'accord, pour plusieurs dizaines de milliards d'euros des fonds publics. Le contrat prévoit qu'IFCA percevra une commission au terme du contrat, pour autant que l'intérêt du placement dépasse les 8%. La commission s'élèverait à 1,5% au-delà de ces 8%. (belga)

23 juin 2007

Les fonds de pension de l'ISPPC

MAJ 22 jun 2007

Des commissions secrètes sur des fonds de pension

Nouvelle affaire à Charleroi. Elle concerne cette fois, les fonds de pensions du personnel de l'ISPPC, l'Intercommunale qui gère les hôpitaux publics de Charleroi. Il est question de juteuses commissions versées notamment dans des sociétés off-shore. La justice a entendu, jeudi, plusieurs responsables et mandataires politiques de l'époque….

Cela fait maintenant plusieurs mois que la Juge France Baeckeland s'intéresse à ce dossier, une instruction a d'ailleurs été ouverte pour corruption active et passive. L'affaire remonte à 2000. Une société anonyme, l'IFCA (l’ Institut de cambisme et de finance internationale) reprend alors les placements jusque là gérés par le Crédit communal. Lors de l'attribution de ces fonds de pension des commissions auraient été versées, la somme de 1,6 millions d’euros est avancée, une somme astronomique dont les enquêteurs auraient retrouvé la trace tantôt en Belgique, tantôt en Suisse, tantôt même dans des sociétés off-shore aux Bahamas. Jeudi, la justice a entendu plusieurs responsables et mandataires politiques de l'époque dont l’ex président du CPAS. A sa sortie Michel Wilgaut se disait abasourdi par ce qu’il venait d’apprendre des enquêteurs : "ce n’est pas l’accord qui avait été conclu avec l’IFCA dit-il, j’ai été abusé".

Paradoxe pourtant selon l’avocat de l’ISPPC , dont le conseil d’administration s’est réuni en urgence jeudi soir, non seulement personne n'a touché à cet argent mais celui-ci a eu le rapport qui était attendu : les fonds ont plus que doublé en cinq ans. Aujourd'hui l'ISPPC tient à récupérer par des moyens juridiques ces sommes qui lui ont échappées. En décembre dernier, elle avait déjà déposé plainte contre X, elle entend bien désormais réclamer l'indemnisation de la totalité du préjudice qui pourrait lui être fait. Son secrétaire général Alain Dugauquier, lui aussi entendu jeudi par les enquêteurs tient cependant à rassurer le personnel : le paiement des pension est bien garanti puisque le capital placé avait été garanti à 100% par l’IFCA au moment de la signature du contrat.

Mais dans cette nouvelle affaire, il apparaît que c'est le PS Jean-Claude Van Cauwenberghe qui a choisi la société IFCA. "Un choix malheureux pour lequel il devra tirer des conclusions", ce sont les termes du CDH Jean-Jacques Viseur interrogé dès jeudi soir. Jean-Claude Van Cauwenberghe, lui, contre-attaque. Il a décidé d'attaquer Jean-Jacques Viseur en diffamation. Une plainte à laquelle se joint le Président du Conseil d'administration de l'IFCA.

VIDEO• De nouvelles auditions concernant les fonds de pension • Le scandale des fonds de pension • La réaction de l'IFCA

MAJ 21 jun 2007

Charleroi : gestion opaque des fonds de pension et des hôpitaux

Après l'affaire de faux procès verbaux, un autre dossier intéresse la justice. Il concerne la gestion des fonds de pension de la ville et de l'intercommunale des hôpitaux publics de Charleroi. Il y est question de corruption passive et active, il est aussi question de commissions secrètes placées par la société fiduciaire à l’insu du conseil d'administration de l'IPPC.….


L'instruction concerne les placements et les mouvements sur les comptes des Fonds de pension de la Ville et des Hôpitaux publics. Les faits remontent à 2000. Depuis toujours, Dexia qui s'appelait encore Crédit Communal, effectuait des placements avec l'argent carolo des pensions mais en octobre 2000, le contrat est résilié. C'est une petite société de courtage dénommée Ifca qui arrive et qui effectue alors les placements dans une banque parisienne. Des placements qui concernent 35 millions d’euros, et qui sont plus spéculatifs, plus à risques. L'un, des administrateurs de cette société, n'est autre qu'un conseiller financier à la Région wallonne, amené dans les bagages de Jean –Claude Van Cauwenberghe quand celui-ci arrive au Budget, en 1995.

L'ex président du CPAS Michel Wilgaux et le secrétaire de l'ISPPC, l'Intercommunale de santé publique du pays de Charleroi, ont été entendus ce jeudi par la justice, une justice qui tente de démêler l’écheveau : comment une si petite société a-t-elle pu supplanter un géant ? Y-a-t-il eu réellement des commissions occultes sur des comptes hors Europe dans des paradis fiscaux ? Mais des questions plus éthiques se posent aussi : faut-il prendre des risques avec l'argent public ? En tout cas, le CPAS a ouvert le parapluie et a porté plainte contre X….

Le Président de l'Ifca admet le versement aux Bahamas

Jean-Claude Van Cauwenbergh a estimé que les sous-entendus de Jean-Jacques Viseur étaient sans fondements.

Le président de l'Ifca (Institut de cambisme et de finance internationale), Raymond Thiebeau, s'explique vendredi au sujet d'éventuelles "commissions occultes versées sur un compte aux Bahamas" dans le cadre de placements suspects des fonds de pension de l'ISPPC (Intercommunale de santé publique du pays de Charleroi) et de la ville. Grand MandarinIl annonce dans Le Soir qu'il va déposer plainte contre Jean-Jacques Viseur qui a évoqué un délit de nature pénale dans le chef de l'Ifca, tout comme Jean-Claude Van Cauwenberghe, comme le rapportent vendredi plusieurs journaux. Si le président de l'Ifca reconnaît avoir touché une commission dans ce dossier, il affirme qu'elle n'a certainement pas atteint le montant de 1,6 million d'euros dont il a été question dans le cadre de cette affaire. Raymond Thiebeau affirme réserver aux enquêteurs de Charleroi les informations plus précises concernant les montants en jeu.Il admet également que cette commision a bien été versée aux Bahamas, ajoutant qu'il est "normal que le patron d'une société financière cherche la voie la moins imposée pour sa société". "Nous avons donc créé, avec Daniel Wautelet, Grand Mandarin, une société installée aux Bahamas". Et le président de l'Ifca d'ajouter que "les bénéficies réalisés ont été déclarés en Belgique et soumis à l'impôt belge". Il dément aussi le fait que l'ISPPC aurait perdu 1,5 million à cause de l'Ifca."Sous-entendus inacceptables"Interrogé sur le fait que les noms de Jean-Claude Van Cauwenberghe et de Jean-Pol Avaux sont souvent cités comme bénéficiaires potentiels de ces commissions, Raymond Thiebeau répond: "C'est surréaliste, ça me dépasse quand j'entends ce genre de chose". Et le président de l'Ifca d'ajouter que les déclarations de Jean-Jacques Viseur qui a évoqué le délit de nature pénale dans le chef de l'Institut de cambisme et de finance international, sont inadmissibles. "Je vais d'ailleurs déposer plainte contre lui".Jean-Claude Van Cauwenberghe estime pour sa part que les propos tenus jeudi par Jean-Jacques Viseur affirmant que la "responsabilité politique de Van Cau était clairement engagée et celle de l'Ifca, sur le plan pénal, également", constituent des "sous-entendus sommaires et inacceptables", avant d'annoncer qu'il va lui aussi déposer plainte contre le futur bourgmestre de Charleroi, rapportent par ailleurs plusieurs médias. (belga)

Voir aussi:

http://www.lesoir.be/regions/hainaut/2006/12/18/article_perquisitions_dans_la_sphere_ethias.shtml

19 décembre 2006

Perquisitions dans la sphère Ethias

Ethias nie
lundi 18.12.2006, 17:12Ethias nie toute perquisition menée dans les locaux de son siège liégeois, situés rue des Croisiers alors que cette perquisition a été confirmée à deux reprises par le parquet de Charleroi. Aucune perquisition dans le dossier de fonds de pension de l'ISPPC (Intercommunale de Santé et de Salubrité publique de Charleroi) et de la Ville de Charleroi n'a eu lieu aujourd'hui, dit le porte-parole d'Ethias. En juillet dernier, des enquêteurs avaient par contre, saisi des documents, dans les bureaux de l'assureur à Liège. Il s'agissait naturellement du même dossier, mais nous n'avons aucun commentaire à faire à ce sujet, conclut le porte-parole d'Ethias.

Perquisitions au siège social d'Ethias
lundi 18.12.2006, 14:00Des perquisitions ont été menées ce matin au siège d'Ethias, rue des Croisiers à Liège, selon la RTBF. Ces devoirs d'enquête, confirmés par l'assureur, ont été menés dans le cadre du dossier carolo des fonds de pension du personnel de l'Intercommunale de la santé publique du pays de Charleroi (ISPPC), dont la Ville de Charleroi est actionnaire à 61%.

Des perquisitions ont été menées ce lundi dans le cadre du dossier "Fonds de pension" de Charleroi dans les locaux d'une société informatique sous-traitante d'Ethias, à Liège.
Le dossier ouvert à Charleroi chez la juge d'instruction Baeckeland à propos des fonds de pension de l'ISPPC (Intercommunale de Santé et de Salubrité publique de Charleroi) et de la Ville de Charleroi l'a été du chef de corruption active et passive, selon le parquet de Charleroi.
Il s'agit d'enquêter sur de possibles avantages qui auraient été accordés dans le cadre de l'attribution de la gestion de ces fonds de pension.


L'hebdomadaire "Le Vif-L'Express" avait, en juin dernier, révélé que le fonds de pension de l'ISPPC s'était tourné, en septembre 2000, vers une société spécialisée en conseil financier nommée IFCA (Institut de Cambisme et de Finance internationale), société qui avait conseillé de miser l'équivalent de 1,5 milliard de francs belges dans des placements spéculatifs relevant de la "branche 23", c'est-à-dire des actions, avec le risque que cela représentait, d'autant qu'on avait peu après constaté une chute des cours boursiers.
Les responsables de l'ISPPC avaient, de leur côté, estimé il n'y avait eu aucune erreur de gestion de ce fonds de pension. Ils avaient expliqué qu'au moment de gérer le fonds, ils avaient eu le choix entre des placements de la branche 21 et de la branche 23, et ils ont décidé d'investir, via la société IFCA alors qu'ils géraient auparavant par le seul biais d'Ethias, pour un tiers dans cette branche 23.
Ils ne pouvaient en confier la gestion à la seule Ethias, qui n'y était pas autorisée, avaient-ils dit. Ils avaient ajouté que la somme placée s'élevait à 35 millions d'euros et que la récupération de cette somme était garantie, mais qu'elle est "bloquée" jusqu'en 2011, échéance à laquelle ils la récupéreront, avec ce qu'elle aura rapporté entre-temps.
La question de la gestion de ce fonds de pension avait réapparu le mois dernier, à propos des liens éventuels de Jean-Claude Van Cauwenberghe avec les responsables de la société IFCA. Il avait alors été avancé que Jean-Pol Avaux, proche conseiller de l'ex-ministre président wallon, avait servi d'intermédiaire, pour proposer les services d'IFCA dans cette gestion, par contact direct et sans qu'il y ait appel d'offres, alors qu'il s'agit de la gestion financière de fonds publics.
Il a cependant été précisé depuis lors que Ethias n'est pas tenue de procéder à des appels d'offres, comme l'auraient été l'ISPPC et la Ville de Charleroi, si elles avaient traité avec la société IFCA. C'est donc du seul chef de corruption et non d'infraction à la législation sur les marchés publics que le dossier est aujourd'hui à l'instruction.
(D'après Belga)

24 novembre 2006

Van Cau illégal (à l'hôtel de ville)

La présence de Jean-Claude Van Cauwenberghe dans un bureau mis gratuitement à sa disposition dans les bâtiments de l'hôtel de ville de Charleroi par le collège
des bourgmestres et échevins est illégale, rapportent vendredi plusieurs quotidiens.



Le ministre Philippe Courard, interrogé par le parlementaire Ecolo Marcel Cheron, a en effet envoyé un courrier au collège de Charleroi pour faire appliquer le code de démocratie locale. Selon celui-ci, l'absence de convention entre la Ville et l'Asbl présidée par M. Van Cauwenberghe, à savoir la communauté urbaine du pays de Charleroi, assimile cette aide à une subvention dont l'octroi relève de la seule compétence du conseil communal et non du collège.
Le ministre Courard réclame donc que le conseil communal qui suivra l'installation des nouveaux conseillers le 4 décembre prochain règle ce problème et qu'une convention soit signée afin de fixer les conditions d'occupation et les obligations des occupants.
Une clause destinée à prévenir "toute confusion entre les activités publiques au sein de l'hôtel de ville et les activités des Asbl concernées" devra également être rédigée. (belga)


Stop au bureau de Van Cau ! (24/11/2006)
L'administration wallonne remet en cause le contenu du bail de ses locaux de l'hôtel de ville

Selon l'administration wallonne, l'une des premières mesures que le nouveau collège carolo devra prendre le 4 décembre prochain, ce sera de demander à Jean-Claude Van Cauwenberghe, locataire de l'hôtel de ville de Charleroi, soit la mise sur pied d'un nouveau bail en bonne et due forme... soit qu'il quitte le bâtiment qu'il arpente depuis de très nombreuses années.
Pour rappel, Jean-Claude Van Cauwenberghe occupe des locaux à l'hôtel de ville de Charleroi, même depuis qu'il a quitté son poste de bourgmestre. Il les occupe au titre de l'aide apportée par la ville à la Communauté urbaine Pays de Charleroi, Val de Sambre et Sud Hainaut.
C'est à ce titre que le collège des bourgmestre et échevins avait accepté de mettre gracieusement à disposition de celle-ci un bureau pour son président qui est un élu de la ville ainsi qu'un bureau pour deux collaborateurs de l'ASBL Intranet Pays de Charleroi.
L'administration n'accepte toutefois pas "que ces mises à disposition n'aient fait l'objet d'aucune convention particulière quant à la prise en compte des charges par cet organisme. La mise à disposition des deux locaux mentionnés aurait donc été effectuée à titre gracieux et pour une durée indéterminée. " Par ailleurs, 2 organismes en sont bénéficiaires et non un, comme l'affirme la ville.
"Selon la jurisprudence administrative, une mise à disposition gratuite ne peut être admise que pour autant qu'il s'agisse d'une occupation précaire ou ponctuelle. Ce qui n'est pas le cas ici. On a plutôt affaire à une aide en nature et à durée indéterminée."
Selon un article du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, cette aide sous forme de mise à disposition gratuite et pour une durée indéterminée de locaux appartenant à la ville est assimilée à une subvention. Son octroi est soumis à un certain nombre de règles qui sont fixées par d'autres articles.
Cet octroi de subvention relèverait de la compétence du conseil communal et non du collège communal. "Dans le cas de cette mise à disposition de locaux, les dispositions légales en matière de subventions ne sont pas respectées." La ville de Charleroi doit donc se mettre en conformité dans les plus brefs délais.
V. Li.
© La Dernière Heure 2006


Le dernier conseil communal de Van Cau

Le conseil communal de Charleroi s'est réuni pour la dernière fois hier, sous le signe de la majorité absolue PS en place depuis trente ans, puisque, le 4 décembre prochain, c'est une majorité tripartite PS-MR-cdH qui s'installera à la tête de la ville. Ce dernier conseil était aussi celui au cours duquel siégeait pour la dernière fois Jean-Claude Van Cauwenberghe.
Elu en 1982 et alors choisi pour bourgmestre, Jean-Claude Van Cauwenberghe était redevenu conseiller communal puis chef de groupe PS au conseil communal, en accédant à la Région wallonne, comme ministre puis comme Ministre-Président, une fonction dont il a démissionné en septembre 2005 à la suite du scandale de "La Carolorégienne".
Le conseil communal de ce jeudi s'est déroulé dans une ambiance sereine et dénuée de tout incident, sous la présidence de Jean-Pol Demacq, bourgmestre faisant fonction depuis la mise à l'écart de Jacques Van Gompel, bourgmestre sortant et qui a été inculpé, le 20 octobre dernier, de faux, usage de faux et détournement par fonctionnaire public, avant d'être incarcéré et remis en liberté trois semaines plus tard.
Si l'essentiel de cette dernière séance a été consacré à des points administratifs courants, Jean-Pol Demacq a souhaité saluer les élus qui s'en vont à l'occasion de cette fin de législature. "Charleroi, a-t-il dit, a connu d'importants échecs mais ceux-ci ne doivent pas occulter l'ensemble du bilan de cette législature finissante". Le bourgmestre faisant fonction a tenu à remercier tout particulièrement Jacques Van Gompel et Jean-Claude Van Cauwenberghe. Evoquant Jean-Claude Van Cauwenberghe, Jean-Pol Demacq a dit que "rarement, un homme s'est autant identifié à sa Région et à sa ville, avec tous les contrastes que cela suppose : autoritaire et humain, pudique et audacieux, sensible et pugnace, méthodique et impulsif, acharné au travail et bon vivant quand il le peut, aussi fidèle qu'intransigeant". A propos de Jacques Van Gompel, le bourgmestre faisant fonction a évoqué "un homme fraternel, affectif, fidèle en amitié et tellement proche des gens".
Serge Van Bergen, qui avait été un des échevins impliqués dans l'affaire de "La Carolorégienne" et qui avait dû démissionner de ses fonctions, a également tenu à cette occasion à dire sa tristesse de partir "la tête haute, victime d'un acharnement injuste".

D'autre part, dans son numéro de vendredi, l'hebdomadaire "Le Vif l'Express" épingle une nouvelle affaire à Charleroi qu'il qualifie "d'autre Immo Congo".

Selon le magazine, Jean-Claude Van Cauwenberghe "aurait fait entrer une toute petite société de courtage, IFCA, dans la gestion des fonds de pension de la Ville de Charleroi. Il n'y a pas eu de mise en concurrence", précise "Le Vif". Une instruction judiciaire a été ouverte du chef de corruption.

A Charleroi, il y a d'autres dossiers « Immo Congo ». Pour rappel, cette société de Gosselies est soupçonnée d'avoir décroché un juteux contrat en Afrique, en mai 2004, grâce à des coups de pouce politiques. La justice a ouvert une instruction. Le parlement wallon promet d'enquêter. Les copains d'abord ? En cause : la dénommée Sabine Gauquier, coiffeuse de formation, présidente d'Immo Congo. Surtout : son mari Daniel Lebrun, réviseur d'entreprises converti aux affaires. L'ami et conseiller financier de Van Cau ( lire Le Vif/L'Express du 17 novembre ). Lebrun et Gauquier auraient été favorisés. En première instance, le marché congolais leur avait échappé. Ils ont gagné à la suite d'une négociation pour le moins opaque.Un dossier du même type intéresse le parquet de Charleroi, où on confirme certains points de comparaison. En octobre 2000, une petite société anonyme, nommée IFCA (Institut de cambisme et de finance internationale), obtient un contrat de conseil en gestion pour le fonds de pension de la ville et celui d'une grosse intercommunale de soins de santé de la région de Charleroi (l'ISPPC, qui réunit tous les hôpitaux publics). « On » fait appel à IFCA en urgence, sans appel d'offres. Cela coûte cher (comme les loyers d'Immo Congo) pour un service limité. IFCA recommande alors des placements spéculatifs qui s'avèrent désastreux. On imagine que de belles commissions ont toutefois été empochées... Pour les caisses publiques, le manque à gagner, lui, est caché aux administrateurs de l'intercommunale ISPPC et aux conseillers communaux de Charleroi, peu ferrés sur le sujet. Et pour cause : les fonds de pension sont gérés « en famille » dans la Métropole. Sous le contrôle de socialistes proches de Van Cau, tant à la ville qu'au sein de l'ISPPC. Quant au réviseur... Daniel Lebrun, il n'avait pas de remarques sur l'ampleur des risques.
Qui a proposé la société IFCA ? Au début de l'été, les réponses des différents acteurs étaient évasives ou contradictoires ( Le Vif/L'Express des 23 et 30 juin ). Nous pouvons désormais affirmer que Jean-Claude Van Cauwenberghe est intervenu pour permettre cette opération. Son conseiller politique à la Région wallonne, Jean-Pol Avaux, a contacté IFCA en toute discrétion. On chuchote que ce pourrait être lui, également, qui est intervenu pour remettre Lebrun en selle pour le Congo. Avaux est l'homme de main de Van Cau. Il a toujours été sa courroie de transmission pour garder le contrôle sur Charleroi quand il était à Namur.
A travers les fonds de pension, des montants astronomiques sont brassés. A Charleroi, la délicate gestion de ces réserves constitue une véritable bombe à retardement. Tout écart de conduite pourrait mener la ville à la faillite. Rien que ça.
1. IFCA, chaînon inutile et coûteux ?De longue date, c'est Ethias (l'ex-Smap) qui gère les réserves de pension à Charleroi. A l'origine, des placements dits « de bon père de famille », dans des bons d'Etat. Un changement de cap s'opère logiquement au milieu des années 1990. D'autres opportunités se présentent. De meilleurs rendements sont à portée de main. Les placements de la Smap paraissent trop frileux. En décembre 1996, l'Intercommunale d'£uvres sociales de Charleroi (l'IOS, rebaptisée aujourd'hui en ISPPC) achève une patiente prospection du marché. Les grandes banques belges sont consultées. Le Crédit communal (devenu Dexia) obtient le marché. La « banque des communes » a été mise en concurrence, notamment avec la CGER. Des administrateurs de l'intercommunale se souviennent que trois spécialistes du Crédit communal sont venus présenter leur projet durant plus d'une heure. Au tableau noir : courbes de rendements et projections financières. Transparence totale, donc. La banque propose des placements à risques acceptables en branche 21 (obligations et actions) et en branche 23 (uniquement actions). Les rendements sont bons. Ils augmentent.
Puis, en juillet 2000, l'IOS absorbe les hôpitaux publics de la ville de Charleroi, en grosse difficulté financière. Cela donne naissance à l'ISPPC. Le contrat avec le Crédit communal/Dexia est résilié sans explication en septembre 2000. IFCA entre en piste un mois plus tard. La petite société anonyme à deux administrateurs obtient un rôle de conseillère en gestion, aux côtés de la Smap. Elle propose des placements autrement plus risqués en branche 23. Elle n'intervient qu'une seule fois : pour suggérer d'engager l'équivalent de 1,5 milliard de francs belges dans un produit « Alti+ » commercialisé par une banque française (la Société générale de Paris). Le reste de son intervention, c'est de la maintenance. Pour « tout » ça, IFCA empoche un forfait de 300 000 francs belges par an, à titre de frais de conseil. A quoi pourrait s'ajouter une commission de performance, en 2011, à la date d'échéance des placements. Selon les calculs de responsables financiers de l'intercommunale, entendus par la justice, c'est plus cher qu'avec Dexia. Et le bénéfice est loin d'être acquis. Etant donné la chute des cours boursiers, le panier d'actions « Alti+ » s'est planté en 2001 et en 2002. Une note confidentielle d'Ethias indiquait même, en juillet 2002, qu'il y avait 60 % de risques de ne récupérer à terme que le capital investi (sans un euro d'intérêt, donc !). Alti+ s'est redressé depuis. Mais ne demandez pas l'ampleur du manque à gagner des années de galère : cela n'a jamais été communiqué aux administrateurs de l'intercommunale, pourtant demandeurs.

Philippe Engels
23 novembre 2006

Van Cau L'interminable chute

Il y a un an, Jean-Claude Van Cauwenberghe s'était trompé de démission. Le chef de Charleroi avait largué les amarres à la Région wallonne... et renforcé son contrôle sur le nid de vipères carolo. Aujourd'hui, « son » système d'occupation du pouvoir craque de toutes parts. Dans « sa » ville, le capitaine Van Cau reste seul maître à bord du Titanic. Des échevins et un bourgmestre sans carrure sont tombés à l'eau. Des affairistes semblent désormais dans le collimateur. Ceux-là « gèrent » la ville avec Van Cau, le patron. Qui n'assume pas les dérives. Combien de temps tiendra-t-il ? Pourquoi Elio Di Rupo refuse-t-il de le lâcher ? Qui veut le faire chuter ?
Jean-Claude Van Cauwenberghe toujours sous pression: parce qu'il reste aux affaires, à Cherleroi.
IsopixPartez, Monsieur Van Cauwenberghe ! Le bruit enfle. Depuis des semaines, des mois, une éternité. Et l'homme fort de Charleroi est le seul à ne pas entendre. Il reste sourd aux incantations. Ses lieutenants ont chuté lourdement. Lui, il s'accroche, il s'incruste. Pis que ça : « Van Cau » fonce tout droit dans le brouillard, avec une armée d'enquêteurs frappant son entourage et s'approchant dangereusement. Il s'appuie sur une légitimité populaire qui tient de la manipulation. « On m'a élu, je reste. » Van Cau dit : « J'ai quitté la ville il y a onze ans. Je n'ai rien à me reprocher. » Est-il victime du syndrome Van Gompel, du nom du maïeur démissionnaire car emprisonné ? Depuis un an, Jacques Van Gompel jurait qu'il avait les mains propres. A force, il devait y croire. Mais les éléments à charge du bourgmestre semblent aujourd'hui accablants. L'inculpation : faux en écriture, détournement, marchés publics tronqués. « Depuis dix ans au moins », selon le procureur du roi Christian De Valkeneer. De tout ça, du passé, Van Cau n'en a cure. Il se projette encore dans l'avenir. Il estime avoir payé, déjà. Il tient les clés de la citadelle assiégée. Et cela doit rassurer les favoris du prince qui ne sont pas encore tombés de leur piédestal. Provocateur et revanchard, Van Cau défie la justice mais aussi Elio Di Rupo, le président du PS. Il parie sur une issue judiciaire à la Guy Mathot : plusieurs fois éclaboussé, mais jamais mouillé. C'est oublier que, jamais, Mathot n'avait été cerné à ce point. Van Cau veut garder (tout) le contrôle du PS carolo. Sans égard pour les millions de Belges qui assistent en direct à son agonie politique, aussi lente que pathétique. Du jamais-vu.
Voici pourquoi la stratégie de Van Cau semble intenable. Dans la première ville wallonne, il y a bien un « système socialiste » dont la justice organise le démantèlement avec méthode. Jean-Claude Van Cauwenberghe l'a mis en place au début des années 1980. Ses principales caractéristiques :
1. Le parti dominant occupe tous les leviers de pouvoir. Il répartit en son sein les postes influents. 2. Les contre-pouvoirs normaux ne fonctionnent plus. L'opposition est écrasée, timorée, anesthésiée ; la presse locale est de connivence. Leur récent réveil n'en est que plus spectaculaire. 3. Le cumul des mandats empêche le contrôle de tutelle. Van Cau, le patron de Charleroi, était en même temps le ministre-président de la Région wallonne. Contrôleur et contrôlé. 4. La notion de conflit d'intérêts est totalement niée. Cette confusion des rôles semble quasi culturelle. 5. Politisée à outrance, l'administration n'a plus l'indépendance nécessaire pour résister aux pressions du pouvoir politique. Elle exécute les basses £uvres.
Telles sont les constantes du système. Van Cau n'a rien inventé. Tout au plus Charleroi est-elle la caricature d'un genre assez répandu, là où sévissent de vieilles majorités absolues. La spécificité du « modèle » carolo est ailleurs. Tout amalgame avec d'autres situations ressemblantes serait d'ailleurs injurieux pour le PS. Car, sur les bords de la Sambre, l'occupation malsaine du pouvoir se double de pratiques illégales à différents niveaux. D'une part, les infractions commises par des gagne-petit, des fonctionnaires sans envergure ou des mandataires politiques venus du bas de l'échelle. D'autre part, les grandes man£uvres orchestrées dans des sphères plus élevées, là où des initiés ébauchent - avec Van Cau - l'avenir économique et social de la Métropole. « Un système de privilèges par paliers », comme l'a déclaré le journaliste Jean Guy avant sa mort, il y a quelques semaines. Héraut d'une presse de gauche engagée, rayée de la carte, ce Carolo désabusé connaissait bien la maison.
Le premier niveau est tombéClaude Despiegeleer, 60 ans, incarne parfaitement la catégorie des gagne-petit. Cet ancien cheminot est « monté» grâce à Van Cau, son mentor. Comme d'autres échevins poussés par le chef, soucieux de se ménager une main-d'oeuvre conciliante et dévouée, « Despi » n'était pas formé pour gérer une société de logements sociaux. Il ne lui a pas fallu longtemps pour se perdre dans les circuits financiers qu'« on » lui a suggérés pour doper le sport à Charleroi et plaire ainsi à Van Cau. Il a tripoté les comptes. Il a participé au racket de sponsors. Il s'est autorisé un train de vie exagéré. Parce qu' « on avait toujours fait comme ça », pour reprendre son expression désormais célèbre. Le « on », c'était Richard Carlier, patron du PS carolo condamné pour corruption, ou Jean-Claude Van Cauwenberghe, son héritier. Ce dernier a-t-il couvert Despiegeleer ? Connaissait-il ses petits écarts de conduite ? Pas sûr... Despi a gonflé telle la grenouille qui se prend pour un b£uf. Pour £uvrer à l'abri des regards, il pratiquait l'art de l'intimidation, comme les grands. D'autres échevins et même Van Gompel peuvent en témoigner : « Jean-Claude a dit que... », « Si tu n'es pas d'accord, je téléphone à Jean-Claude », disait-il souvent. Tous ceux-là se sont-ils enrichis ? Cela ne saute pas aux yeux. Ils rêvaient d'exister aux yeux du chef, d'être à la hauteur. Ils ont tout au plus fleuri leur pré carré. Sans vergogne.
Jean-Claude Van Cauwenberghe a décidé d'assumer ça, il y a un an. « En tant que leader socialiste carolo, je ressens une responsabilité morale et politique quand des proches de toujours, des compagnons de combat, ont commis des erreurs aussi lourdes qu'injustifiables », déclarait-il le 5 octobre 2005, face à une assemblée socialiste déboussolée, pour justifier sa démission de la présidence du gouvernement wallon. Un geste courageux, aussitôt prolongé par un réflexe contradictoire : reprendre le collier là où il avait été éclaboussé. Dans son cher fief carolo ! Et après ? Pourquoi reste-il de marbre, aujourd'hui, au moment où la justice s'autorise des incursions de plus en plus précises dans les hautes sphères où Despiegeleer et les échevins un peu frustes n'étaient même pas conviés ? Au moment où la juge d'instruction France Baeckeland, gentiment qualifiée de « psychorigide », met son nez dans son jardin à lui, le grand sachem rouge.
Les favoris du pouvoirDe quoi s'agit-il ? Depuis son accession au maïorat, en 1983, Van Cau a toujours gardé la passion des grands chantiers. Floraison de centres commerciaux en périphérie de la ville, lancement d'un aéroport performant, création du brillant aéropôle de Gosselies, grands travaux d'aménagement urbain, fusion d'hôpitaux publics, etc. Le patron du PS local y a imposé sa griffe. Quoi de plus normal, a priori, après la remise à flot des finances communales, engagée sans hésitation dès son arrivée. Mais, pour développer Charleroi, Van Cau n'a pas lésiné sur les moyens. Il a placé une armada d'hommes à lui à tous les postes stratégiques. Cette fois, pas de seconds couteaux. Ceux-là sont ingénieurs, économistes ou juristes de haut niveau. Tous ou presque sont de la génération Van Cau. Petit à petit, le « réseau » a tout contrôlé. A commencer par les grandes intercommunales (sauf l'ICDI dirigée par Lucien Cariat) qui, à l'image de la puissante Igretec, font la pluie et le beau temps au pays de Charleroi. Besoin d'un terrain pour investir ? Igretec est là. Et, si nécessaire, des curateurs triés sur le volet peuvent débusquer la bonne affaire après faillite. Besoin d'un permis de bâtir ? Van Cau peut « bousculer l'administration », comme il l'a fait pour son ami Robert Wagner. Toute l'administration : communale, provinciale, régionale. Partout, le leader carolo a tissé sa toile d'araignée, dont le Liégeois André Cools, lui aussi boulimique, était envieux. Besoin d'un audit ? Van Cauwenberghe téléphone au réviseur d'entreprises Daniel Lebrun, un membre de sa garde rapprochée, souvent choisi pour contrôler les institutions publiques (la Régie communale autonome ou les comptes de la ville, par exemple). Sinon, la Comase de Jean-Luc Henry (encore un fidèle) fait l'affaire. Par exemple, s'il faut une « étude indépendante » pour établir un diagnostic à propos de l'intercommunale de déchets ICDI (tiens, tiens, attirée aujourd'hui dans les griffes d'Igretec). Besoin d'un notaire ? Appelons Hubert Michel. D'un architecte, d'un décorateur, d'une entreprise de construction, d'un promoteur immobilier, d'un fournisseur de photocopieuses, etc. ? Toujours les mêmes. On touille dans les mêmes eaux, comme dit un enquêteur. Les favoris du pouvoir.
Au coeur du dispositif, Jean-Claude Van Cauwenberghe est indispensable. Il détient toute l'information. Les relais de Van Cau sont là pour ça. A l'image de Jean-Pol Avaux, sa courroie de transmission, épinglé par les écologistes avant même les affaires (l'homme jouissait d'un salaire mirobolant au sein d'une ASBL censée aider les drogués). Entre gens avertis, on s'entraide. On se retrouve au sein de la même loge maçonnique.
Le 22 juin 2006, Van Cau est réélu à la tête de la section socialiste de Charleroi. Ils tiennent encore le coup, Jacques Van Gompel et lui, un brin pathétiques.
BelgaLes procédures légales ont-elles toujours été respectées, notamment celles relatives aux marchés publics, si contestés à Charleroi ? La justice poursuit son travail. De premiers indices épars sont tombés au printemps dernier. L'homme d'affaires Robert Wagner et un fonctionnaire wallon habitant la région de Charleroi ont été inculpés pour corruption. L'ancien député permanent Jean-Pierre De Clercq a été inculpé pour des curatelles douteuses. Le réviseur Daniel Lebrun pourrait être amené prochainement à s'expliquer sur ses diverses activités. Tous trois font partie du premier cercle d'intimes de Jean-Claude Van Cauwenberghe. Ce dernier aurait-il bénéficié d'avantages matériels en échange de services offerts ? Van Cau en personne a réveillé de vieilles rumeurs après sa démission. « On raconte même que j'aurais fêté avec des amis mon troisième milliard de francs ! » déclarait-il le 21 janvier 2006 dans les colonnes du Soir . A ce jour, il existe au moins un élément troublant : un acte notarié relatif à l'achat d'une maison dans le sud de la France, en janvier 1993. Auprès d'un membre du groupe Wagner, Van Cauwenberghe avait obtenu le principe d'un paiement différé « sans intérêts ». C'est écrit noir sur blanc ( lire Le Vif/L'Express du 23 décembre 2005 ). Une faveur ? Van Cau dit avoir payé les intérêts. Il affirme que c'était stipulé dans une convention sous seing privé... prévoyant le contraire de ce qui avait été convenu devant notaire. Pourquoi deux vérités ? Heureusement pour Van Cau, les faits sont trop anciens pour intéresser la justice.
La perversité du systèmeUne machine d'occupation du pouvoir qui s'effondre sous les coups de boutoir de la justice. Un groupe d'affairistes dans le viseur des enquêteurs. Van Cau apparaît en filigrane dans de nombreux dossiers judiciaires. Il était bien là. Dans « sa » ville. Il en est resté le bourgmestre empêché jusqu'en 2000. Après, il a continué à tirer les ficelles. Si le « système » démonté est à ce point vicié, il paraît logique que celui qui l'incarne endosse la responsabilité politique du naufrage. Le seul geste significatif consisterait donc à renoncer à la présidence de l'Union socialiste communale (USC) de Charleroi. Ce serait l'amorce d'un désengagement progressif des affaires. Elio Di Rupo n'ose pas y contraindre son encombrant camarade socialiste. Van Cau, lui, se cabre face à toute pression extérieure. Il en joue. Il sait qu'au PS le pouvoir part de la base, de la commune. C'est l'ancrage local qui fait la force de ce parti de masse. Le « chef » exploitera le filon jusqu'au bout, arguant d'un score éclatant lors de sa réélection à la tête de l'USC carolo, en juin dernier - 82 % de votes favorables, mais seulement 20 % des membres avaient voté. Ainsi va la perversité du système, à Charleroi. L'électeur socialiste désigne ses mandataires. Les mandataires choisissent la « nébuleuse », un système complètement fermé de l'intérieur, où on s'arrange entre amis. Et cette nébuleuse voue un culte de reconnaissance sans bornes au patron, ainsi inamovible. Pour combien de temps encore ?
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Phillipe Engels et Isabelle Philippon
9 novembre 2006