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23 octobre 2008

Comment le PS tient la force atomique

Les experts planchent sur le futur mix énergétique belge. Le PS est prêt à prolonger les centrales. Sur base d'avis scientifiques. Et sans se laisser intimider par Ecolo.
Joëlle Milquet et le CDH ont pris position, samedi, pour une prolongation de la durée de vie du parc belge de centrales nucléaires au-delà de 2015. Avec ce virage clair, les humanistes se sont rangés aux côtés de l'Open VLD et du CD&V - deux partis qui plaident pour le maintien des centrales belges. Le MR, même s'il n'est pas (encore) ouvertement revenu sur la loi de sortie du nucléaire, devrait se rallier in fine à ces trois partis. Et le PS ?
Le parti socialiste est aujourd'hui le seul des cinq membres de l'équipe Leterme à entretenir le suspense sur sa position. Or, le PS détient les clés du ministère de l'Energie. Et Paul Magnette refuse de se laisser pousser dans le dos par ses collègues de gouvernement pour des "raisons électoralistes". Conformément à l'accord de gouvernement de mars 2008, une commission a été mise en place par le ministre de l'Energie et doit plancher sur le mix énergétique le mieux adapté à la Belgique. La commission devra remettre ses conclusions "courant 2009" pour permettre, ensuite, au gouvernement de poser un choix. Cette commission ne remettra pas un seul scénario : elle formulera plusieurs hypothèses de combinaison énergétique.
Il est cependant hautement improbable que ce choix soit posé avant les élections de juin 2009. Formulé platement : "on ne sera pas dans les temps , assure, sous couvert d'anonymat, un observateur du dossier. Et si c'est pour arriver trois semaines avant les élections avec ce dossier, autant reporter sereinement la prise de décision" .
La commission est composée d'experts belges et internationaux. Rayon belge, se retrouvent des représentants de la Creg, du SPF Economie, de la DG Energie, du Bureau du Plan ainsi que de la Banque nationale. Au niveau des techniciens internationaux, chacun des membres retenus fait autorité dans le domaine énergétique : l'économiste français Jacques Percebois côtoie un expert italien, un Anglais et un Allemand. Les experts disposent à présent de l'ensemble des documents nécessaires pour entamer leurs travaux, et leur première réunion est formellement prévue courant du mois de novembre.
"Pas d'idéologie préconçue"
Le ministère de l'Energie est déterminé à faire respecter à la lettre l'application de l'accord de gouvernement : il n'y aura pas, y assure-t-on, d'anticipation de la prise de décision pour des raisons politiques. "Les choix politiques doivent être objectivés par des avis techniques", martèle-t-on au ministère de l'Energie.
Reste que la décision de fond - si le calendrier reste à déterminer - ne fait guère de doute : le parc nucléaire belge devrait bien voir sa durée de vie prolongée. Le ministre de l'Energie himself est dit partisan d'une transition énergétique organisée. Mais "nous n'avons pas d'idéologie préconçue sur la question nucléaire, expose un responsable socialiste. Nous n'avons pas de doctrine. Le CDH est pour le nucléaire, Ecolo est contre. Nous avançons en fonction des études scientifiques, en particulier sur la gestion des déchets radioactifs". Un autre : "Nous n'avons certainement pas peur des Ecolos. Ils ne nous dicteront aucun agenda. Suez et Electrabel non plus, d'ailleurs." Un troisième responsable dit : "Il n'y a pas trente solutions pour proposer une énergie bon marché aux citoyens. L'énergie nucléaire doit être utilisée."
"Ecolo est populiste"
Depuis l'opposition, les verts font feu sur les partisans de l'atome. "Ecolo, relève-t-on au parti socialiste, est devenu un parti populiste. Ils font tout ce qu'ils peuvent pour pomper les électeurs du PS." Si le parti socialiste déverrouille effectivement le parc des centrales nucléaires belges, il entend le faire sans se laisser mettre dans les cordes par les verts. C'est que la bataille sur la gauche et le centre de l'échiquier politique s'annonce sanglante dans la perspective des Régionales de 2009 entre PS, Ecolo et CDH. "On ne va certainement pas sombrer dans le populisme, conclut un cadre rouge. D'ailleurs, si c'était le cas, nous aurions déjà donné le feu vert à la poursuite du nucléaire : l'atome a le vent en poupe pour le moment."

11 mai 2008

Ecolo critique la rationalisation des collectes de déchets

Ecolo critique la rationalisation des collectes de déchets La toute nouvelle "coordination provinciale" liégeoise du parti Ecolo, chargée de traiter les dossiers supra-communaux, a effectué ce jeudi une analyse critique du projet de rationalisation des collectes de déchets ménagers lancé par l'intercommunale de traitement des déchets Intradel.Afin de faire face aux obligations du nouveau décret wallon dès janvier 2009 (principe du "coût-vérité", collecte obligatoire et séparée des déchets organiques), l'intercommunale propose à ses 72 communes associées d'adhérer au marché de collecte mutualisé qu'il s'apprête à lancer. Les adhérents adopteraient le système du double conteneur à puces (pour les déchets organiques et inorganiques), permettant une taxation au poids et censé (chiffres à l'appui) diminuer la quantité de déchets collectés."Sur le plan opérationnel, ce projet est incontestablement une avancée, et nous avons contribué à sa conception", explique Eric Jadot, président de la coordination provinciale. "Mais là où nous ne sommes plus d'accord, c'est au niveau de la tarification proposée, qui va à l'encontre du principe du pollueur-payeur".

Intradel propose en effet une tarification comprenant une partie fixe de 44 euros par habitant pour 90 kilos collectés et de 0,11 euro par kilo supplémentaire. "Sur base de l'objectif final de 130 kilos par an et par habitant, cela voudrait dire qu'il en coûterait 45,88 euros dont 44 euros, soit 96%, de part forfaitaire", regrette le député wallon Bernard Wesphael. "Cela va complètement à l'encontre de l'objectif qui est de responsabiliser les gens et de faire payer plus ceux qui polluent plus. Les communes qui sont arrivées à diminuer le nombre de déchets produits à 130 kilos par an et habitant y sont parvenues parce que la part forfaitaire n'était que de 50% du coût payé: c'est incitant! "Ecolo propose donc que les communes adhérant au marché puissent, librement, fixer le montant de la taxe socle et la part de taxe liée à la quantité, en fonction de ce qu'ils auront à payer à Intradel: "Intradel doit se concentrer sur l'organisation des collectes et des nouveaux modes de traitement et renoncer à imposer une tarification qui a beaucoup d'effets pervers".Le parti vert demande également à ce que ceux qui effectuent un compostage à domicile et n'auront donc pas besoin de collecte des déchets organiques puissent bénéficier d'une réduction.

04 avril 2008

Ecolo inquiet pour les CPAS wallons

Par la voix de son député wallon Bernard Wesphael et du conseiller communal liégeois Guy Krettels, Ecolo a affirmé sa solidarité avec le président de la Fédération des Centres publics d'action sociale Claude Emonts (PS) pour demander le refus de l'avant-projet de décret adopté par le gouvernement wallon le 14 mars dernier concernant le financement des CPAS. Cet avant-projet, approuvé en première lecture, prévoit le découplage du Fonds spécial de l'aide sociale (FSAS) du Fonds des communes dont profitent les CPAS. De plus, il prévoit pour le FSAS une simple indexation annuelle, sans le pourcent annuel d'augmentation supplémentaire dont bénéficiera pour sa part le Fonds des Communes.

22 mars 2008

Déclaration gouvernementale: Nollet parle de "gouvernement mikado"

La Chambre a entamé samedi la discussion relative à la déclaration du gouvernement qui doit aboutir en fin de journée au vote de confiance à l'équipe du premier ministre Yves Leterme. Le chef de groupe Ecolo-Groen! a baptisé l'exécutif Leterme Ier de "gouvernement mikado".
Deuxième intervenant après le chef de groupe Vlaams Belang, le député Jean-Marc Nollet a, au nom du groupe Ecolo-Groen!, fustigé un "gouvernement mikado" sans objectif précis. "J'ai pointé 26 décisions qui restent ouvertes, qui n'ont pas fait l'objet d'arbitrage", a-t-il indiqué à propos de l'accord de gouvernement. "C'est un gouvernement mikado. Quand on voit la photo officielle, aucun ministre ne regarde dans la même direction. Après avoir retiré un mikado, Guy Verhofstadt, il y en a dix autres qui bougent, 4 nouveaux ministres et 7 secrétaires d'Etat", a-t-il dit. Jean-Marc Nollet a ciblé dans son intervention le parti socialiste. La politique climatique est renvoyée à une Task Force. "Il y a eu assez de rapports, il est temps de décider maintenant!", a lancé M. Nollet au ministre Paul Magnette. Concernant la solidarité, le député écologiste a souligné que parmi les 20% de contribuables les plus précarisés seul 1% allait bénéficier des mesures annoncées en matière de fiscalité. "Je suppose que c'est cela l'empreinte sociale. Voilà pourquoi le PS peut dire qu'il retrouve 95% de son programme dans le gouvernement", a dit Jean-Marc Nollet. "Vous vous occupez des 10% les plus riches", a-t-il dénoncé. Le président du PS, Elio Di Rupo a appelé le parlementaire Ecolo à "un minimum d'honnêteté intellectuelle".

20 mars 2008

Ecolo dénonce une "armée mexicaine"

Ecolo critique la formation du gouvernement Leterme Ier. Les Verts considèrent qu'après neuf mois d'immobilisme, les négociations d'apothicaires de la nuit de mercredi à jeudi sur le nombre et la répartition des Secrétaires d'Etat frisent l'indécence et n'augurent certainement pas d'une meilleure gestion de l'Etat par la pentapartite.

Ecolo ajoute que "si avec 15 ministres et 7 secrétaires d'Etat on dispose des deux premiers chiffres concrets de l'accord Leterme 1er, on lui souhaite bonne chance pour garantir cohérence et cohésion au sein de pareille armée mexicaine".
Sans préjuger de la qualité des personnes qui occuperont ces fonctions, l'impressionnante quantité de Secrétaires d'Etat à nommer est un recul significatif dans l'évolution des pratiques politiques belges, renouant ainsi avec les "bonnes" vieilles traditions CVP, disent encore les écologistes.
S'il y a incontestablement aujourd'hui nécessité politique d'une action rapide et efficace, ce n'est ni la cacophonie à laquelle on ne cesse d'assister, ni le coût inévitable qu'engendrent les désaccords entre partenaires qui contribueront à restaurer la confiance entre le monde politique et l'ensemble de nos concitoyens, ajoutent-ils.

Lire aussi:
Toute la composition de Leterme Ier
Arena passe au fédéral
Joëlle Milquet sera la ministre cdH

27 octobre 2007

Le sénateur Ecolo Josy Dubié dans le Grand Oral

Dix-huit jeunes Turcs arrêtés à Bruxelles
27.10.2007

La situation était calme, samedi, dans les communes bruxelloises de Schaerbeek et Saint-Josse-ten-Noode malgré un appel à descendre à nouveau dans la rue diffusé par sms parmi les jeunes Turcs. La police a cependant arrêté dix-huit jeunes qui déambulaient de manière provocatrice dans la rue avec un drapeau turc, a-t-on appris samedi soir auprès de la police locale de Bruxelles-Nord. L’un des jeunes a été mis à disposition du parquet de Bruxelles car il était en possession d’une matraque téléscopique. « Il s’agit d’une arme interdite. Les autres ont été arrêtés car ils ont continué à provoquer nos agents malgré plusieurs avertissements », a expliqué Johan Verleije de la zone Bruxelles Nord. Il n’y a pas de grands rassemblements pour l’instant.

Et pendant ce temps, ils négocient… Et pendant qu’ils négocient, la communauté turque de Bruxelles descend dans la rue pour manifester son soutien à l’incursion au Kurdistan irakien.

Pourquoi tant de violence dans les rues de la capitale de l’Europe ? Pourquoi ces adolescents manifestent ici, brisent des vitres, jettent des pierres, détruisent des cafés arméniens, alors que tout se passe là-bas, à des milliers de kilomètres des places Liedts et Saint-Josse ?

Le sénateur Ecolo Josy Dubié dans le Grand Oral.

21 octobre 2007

Ecolo: Javaux et Durant réélus à 88,24 pc secrétaires fédéraux

MAJ 21/10/2007

L'assemblée générale d'Ecolo a reconduit dimanche les secrétaires fédéraux Isabelle Durant et Jean-Michel Javaux à la tête du parti. Ils constituaient la seule équipe en lice pour ce scrutin interne. Ils ont recueilli 345 voix en leur faveur, soit un score de 88,24 pc. Dans leur discours de clôture, les deux coprésidents ont évoqué la situation politique actuelle et en particulier les questions communautaires. Ils veulent apaiser les tensions. Ils ont d'ailleurs mis en avant à plusieurs reprises leurs liens avec les écologistes flamands de Groen! , avec qui ils constituent un groupe commun à la Chambre. Tant Mme Durant que M. Javaux ont dit tout le mal qu'ils pensaient de l'orange bleue. Pour autant, ils ne ferment pas la porte et sont prêts à assumer leurs responsabilités. (NLE)

16 septembre 2007

Numerus clausus: Ecolo accuse le PS de tartufferie

(Belga) Ecolo s'est étonné dimanche de la volonté affichée dans le quotidien L'Echo par la ministre-présidente de la Communauté française, Marie Arena (PS), de modifier le numerus clausus pour les études de médecine. Quand les socialistes étaient au pouvoir et disposaient des leviers pour agir, ils n'ont rien fait, regrettent les Verts.

"Cela fait 4 ans qu'Ecolo attend le PS avec des propositions concrètes et maintenant qu'ils ne disposent plus des leviers fédéraux qui sont les seuls capables de briser le numerus clausus, les mandataires socialistes veulent faire croire que le problème est en voie de résolution. Cela s'apparente à une tartufferie qui ne devrait cependant pas tromper grand monde", a dit Ecolo dans un communiqué. Les Verts interpelleront à ce sujet la ministre de l'Enseignement supérieur, Marie-Dominique Simonet (cdH), lors de la rentrée du parlement de la Communauté française. La présidente de la Commission de la Santé de la Chambre, Muriel Gerkens (Ecolo), mettra quant à elle en place "les conditions d'un large débat sur la planification médicale et l'accès aux soins".

03 juin 2007

Ecolo et Groen!

Main dans la main pour sauver le climat

Les partis Ecolo et Groen! se sont engagés dimanche, dans une charte commune en dix points, signée à une semaine du scrutin législatif du 10 juin, à lutter pour la sauvegarde du climat.Les mandataires des deux partis ont souligné le caractère exclusif de cette collaboration entre deux partis du nord et du sud du pays au nom de la solidarité pour l'avenir de la planète. Rédigée en néerlandais et en français, la charte reprend les principaux points des plans d'Ecolo et de Groen! pour sauver le climat, dont l'organisation d'états généraux.Réforme"Il faut dire aux citoyens flamands, et Vera Dua le sait, qu'il y a une autre Wallonie et une autre Région bruxelloise que celles que nous donne à voir l'actualité. Il y a bien plus de citoyens attachés au véritable progrès social, qui ne se cramponnent pas au clientélisme ou à l'individualisme comme seul choix politique", a dit la secrétaire fédérale d'Ecolo Isabelle Durant, appelant à "une vraie réforme écologique de l'Etat".LibreLa présidente de Groen!, Vera Dua, a rappelé que pour les Verts, les élections du 10 juin seront "très cruciales", le défi étant le retour de parlementaires Groen! au fédéral. Ecolo tenait dimanche à l'abbaye de Forest, en Région bruxelloise, son dernier meeting de campagne avant les élections.Dans sa volonté de mettre fin à certaines rumeurs selon lesquelles les écologistes se seraient rapprochés du Mouvement réformateur après l'échec des convergences de gauche, le secrétariat fédéral du parti a tenu dimanche à tordre le cou à "deux canards boiteux", un "canard bleu" et un "canard rouge". Ecolo ira "les mains libres" aux élections, a répété Jean-Michel Javaux, secrétaire fédéral du parti. Quant à la présidente du cdH, Joëlle Milquet, elle avait annoncé une tornade éthique en matière de gouvernance. "Jusqu'ici, nous n'avons vu qu'un très petit ventilateur en panne", a dit Jean-Michel Javaux.

"Ecolo ne roule pour aucun parti"

Les écologistes tenaient leur dernier congrès ce dimanche à Forest. L'occasion de mettre en avant leurs convergences avec Groen ! les écologistes du nord du pays. L'occasion aussi de rappeler leur indépendance par rapport aux grands partis. Dans une campagne stratégique, Ecolo tient à se démarquer autant du PS que du MR….

Le PS a été la cible du congrès écologiste de Mons, il y a un mois, cette fois-ci à Forest, Ecolo rétablit l'équilibre. Le parti vert s'affirme indépendant. Non, les Verts et le MR ne font pas rimer leur stratégie et leur programme. "Nous nous serions affranchis de la tutelle des Socialistes pour nous jeter dans les bras des Libéraux, tempête Jean Michel Javeau, secrétaire fédéral "Mais à qui profite donc le crime de cette rumeur ? Parce que si besoin en était de le préciser, je vous rappelle que nous arrivons aux élections les mains libres, ancrés dans notre projet progressiste mais tout à fait indépendants des multinationales politiques des autres partis".

Le PS n'a pas de leçon à donner sur le social, le CDH n'en n'a pas sur l'éthique politique. Et Isabelle Durant est sur la même ligne et la secrétaire fédérale dénonce, la drague éhontée du MR : "c'est une stratégie savamment construite par certains pour évidemment démontrer que les Ecologistes après avoir été les soutiens du PS, sont maintenant devenus les grands amis des Libéraux. C'est une stratégie complètement inventée et qui vise avant tout pour le MR à voir un coup plus loin, l'effet sur sa place à lui. Donc nous ne sommes évidemment pas dupes, pas dupes de cette drague éhontée"

Ecolo prend du recul dans le match entre Socialistes et Libéraux et se réserve un avenir assez ouvert après le 10 Juin.

02 juin 2007

Ecolo - Nollet

« De quoi Elio Di Rupo a-t-il peur ? »LORENT,PASCAL
samedi 02 juin 2007, 02:54
entretien
C hez Écolo, le cumul des mandats est proscrit. Une règle qui le distingue des autres partis, où des élus en exercice à d'autres niveaux de pouvoir mènent campagne. Qu'inspire à Jean-Marc Nollet l'assiette de ses voisins ?


La présence sur les listes de ministres et de députés régionaux fait-elle hurler Écolo ?
Cela ne me dérange pas par rapport à la campagne, sauf s'ils utilisent leur fonction pour faire campagne parce que cela signifie qu'ils n'assument pas ces multiples casquettes. Ce samedi, aucun des débats proposés ne m'a opposé à Elio Di Rupo (PS). Il envoie toujours quelqu'un d'autre. Il n'assume pas son cumul mais essaie de profiter de son aura communautaire. Il n'y a que le débat programmé par les télés communautaires où il ne pourra pas se débiner. Catherine Fonck (CDH), elle, assume ses casquettes de ministre communautaire et de candidate fédérale. Pas Elio Di Rupo. De quoi a-t-il peur ?
Écolo fait-il du décumul des mandats une priorité électorale ?
Oui. D'ailleurs, on le revendique déjà pour les échevins à Charleroi. Au-delà de ce cas, il faut pouvoir réduire le nombre de mandats par élu. Notre premier combat a été leur publication. Le problème, c'est la faiblesse du CDH : sa tornade éthique s'est transformée en simple coup de ventilateur. Le décret Courard a été mis au frigo par une simple circulaire avec la bénédiction du partenaire chrétien. On permet ainsi aux bourgmestres d'être exonérés de la déclaration de mandats et de la transparence des rémunérations. Ce fut donc une brève tornade esthétique du CDH. Pour Écolo, l'éthique ne se négocie pas.
Faut-il coupler les scrutins fédéraux et régionaux ?
Sans hésiter. La Belgique est si petite que la division entre fédéral et régional n'est pas suffisamment forte pour maintenir des scrutins différenciés. Profitons de 2009 pour fusionner les scrutins européen, fédéral et régional.

30 avril 2007

Délire démagogique- Le parti socialiste n'est pas social

MAJ 30 avril 2007

Les verts dressent un bilan social médiocre de la majorité
Les verts en débat sur la solidarité. La cible du jour ? Le PS. Pour Ecolo, il n'est pas le « gardien de la gauche ».

Les verts étaient réunis à Mons, dimanche, pour débattre de la solidarité. L'occasion de dresser le bilan social de l'actuelle majorité (il est jugé médiocre) et démonter le procès selon lequel l'écologie « serait un produit de luxe pour bourgeois bohèmes de 40 ans, vivant confortablement. » Isabelle Durant, secrétaire fédérale : « Ceux qui, depuis 25 ans, ont ridiculisé nos inquiétudes et propositions, s'emploient à faire croire que la justice sociale ne nous intéresse pas. Ecolo a toujours eu à coeur de soutenir les plus fragiles. Pour les enliser dans des politiques d'assistance ? Non ! Emanciper, libérer, rendre chacun autonome : voilà pourquoi nous nous battons. »
Le bilan social de la majorité ? On soulignera que 15 % des Belges frisent le seuil de pauvreté (l'un des taux les plus élevés de l'Europe des 15), que le public des CPAS est en inflation, que les allocations (chômage, pension) empêchent une vie décente.
Jean-Marc Nollet résume : sauf son volet santé, la Sécu belge n'est plus le modèle tant vanté.


Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB, est venue engager Ecolo à refuser toute régionalisation de la Sécu ou d'éléments de celle-ci. « On détruirait la solidarité entre les personnes. Et derrière, il y a un jeu libéral : privatiser les beaux morceaux de la Sécu ». Au passage, elle fait gondoler d'aise ses hôtes en signalant que la FGTB soutient la sortie du nucléaire.
Christian Dhanis (UCP, mouvement social des aînés) évoque l'extrême modestie des pensions. Du coup : « Plus de 20,9 % des aînés vivent sous le seuil de pauvreté. » Pino Carlino, ex-syndicaliste CSC passé sous bannière Ecolo (et candidat sur la liste Hainaut) interpelle le CDH : « Je voudrais dire à Joëlle que, oui, il y a une gauche. Et oui, il y a une droite. Et la question est de savoir si le centre penche du côté des travailleurs ou de la finance. » Il décrète : « N'en déplaise à Elio, l'écologie sociale, c'est nous ! »
Nollet explique le projet écologiste : aux piliers traditionnels de la Sécu (assurance et solidarité), ajouter le souci d'émanciper la personne et celui d'assurer la cohésion sociale. Le député envoie une nouvelle salve vers le PS en indiquant que la notion de l'Etat social actif (« Système qui culpabilise sans tenter de rendre capable ») porte la patte, non du VLD Verhofstadt, mais celle d'un socialiste - le flamand Frank Vandenbroucke. En indiquant encore que les « consolidations stratégiques », ces privatisations en douce, portaient la signature du PS Elio Di Rupo.
Du programme Ecolo voué à la solidarité, Jean-Michel Javaux, secrétaire fédéral, épingle deux éléments. Un : redresser les minima sociaux - singulièrement les pensions (et ce, via le 1 er pilier). Deux : creuser l'écart entre allocation de chômage et bas salaires en redressant ces derniers (par exemple : pendant trois ans, le travailleur conserverait les avantages auxquels il avait droit quand il était sans emploi).
« Opposer écologie environnementale et écologie sociale n'a aucun sens, déclare le secrétaire fédéral. Ceux qui souffrent le plus de la dégradation du climat sont les plus fragiles, les plus âgés, les plus pauvres. »
Javaux brocarde le MR (qui privilégie le capitalisme ultralibéral) mais se focalise sur le PS : « Il a découvert l'écologie à 44 jours des élections et inventé un énième truc de com avec l'écologie sociale comme on inventera peut-être un jour, qui sait, l'humanisme humain ou la solidarité solidaire. Que le PS pratique donc d'abord un socialisme social lorsqu'il est au gouvernement. »
C'est tout, pour le PS ? Non : « Quand on supprime les prépensions et qu'on pourchasse les chômeurs, quand on octroie des réductions de charge aux big sociétés sans conditions d'emplois, quand les positionnements politiques tiennent plus de l'alimentaire que de l'idéal, quand on tient davantage à préserver sa mainmise sur l'appareil d'Etat qu'à répondre à la fragilisation de la Sécu, quand on se cache derrière l'Europe et la mondialisation néolibérale pour justifier ses propres faiblesses, on n'a de leçon à donner à personne. On n'est pas le gardien de la gauche ! »

Le PS appelle à une stratégie nationale pour l'emploi

Le parti socialiste a appelé ce samedi à Charleroi à l'élaboration d'une stratégie nationale pour l'emploi concertée entre les différents niveaux de pouvoir. Il a dores et déjà formulé une série de propositions destinée à favoriser l'emploi des jeunes.

Flexibilité critiquée
Le PS veut mettre l'accent sur la stabilité et la qualité du travail. Il estime se démarquer de la sorte d'autres formations politiques qui encouragent la flexibilité et l'instabilité sous le prétexte qu'"un job, c'est un job".

CDI
Les socialistes proposent notamment des aménagements du droit du travail qui permettraient à une personne de bénéficier d'un contrat de travail à durée indéterminée même si, dans le cadre du même contrat, plusieurs périodes de travail au service d'employeurs différents pourront se succéder.

Chômage
En matière de chômage, il préconise un relèvement des allocations au début de la période de chômage, sans remettre en cause la durée du droit aux allocations, et une activation de l'allocation d'attente sans devoir patienter jusqu'au terme du stage d'attente.

Service civil volontaire
Les socialistes ont également émis l'idée d'un service civil volontaire qui permettrait de mettre en situation professionnelle 5.000 à 10.000 jeunes par an. Ce service d'utilité publique serait accessible en priorité aux jeunes chômeurs qui n'auraient pas trouvé un emploi après 9 mois. Pendant ce service, le jeune bénéficiera d'une allocation d'attente majorée et de l'accompagnement nécessaire pour accéder le plus vite au marché de l'emploi.

Train gratuit
Pour faciliter la vie des chômeurs et des bénéficiaires du revenu d'intégration, le PS voudrait leur offrir la gratuité du train lorsqu'ils se rendent à une formation ou à un entretien d'embauche.

Droit à la formation
Diverses propositions sont encore avancées en matière de formation (notamment un droit à la formation individuel et collectif de minimum 5 jours par an et par travailleur), de création d'activité (exonérer de toute cotisation patronale les deux premiers emplois créés par une entreprise pendant 5 ans), etc.

Rencontre
Ces différents points ont été formulés en marge d'une rencontre entre des mandataires socialistes et des jeunes de la région de Charleroi. Quatre d'entre eux ont témoigné de leur parcours professionnel et de leur réussite dans des domaines très divers.

Pique à Leterme?

Ces expériences démontrent, aux yeux du président du PS, Elio Di Rupo, de la valeur de la jeunesse wallonne malgré les critiques récurrentes sur l'état de la Région.

"La jeunesse de Wallonie est de qualité et elle n'a rien à envier aux autres.
Les Wallons ne sont pas plus intelligents ou plus bêtes que d'autres"
, a-t-il souligné.


Leterme et Di Rupo, la course en tête

Le cartel CD&V/N-VA reste le grand favori en Flandre, alors que le PS recule mais reste premier au Sud, où Ecolo et le CDH progressent. C'est ce qui ressort du sondage réalisé par le centre d'étude de la vie politique de l'ULB pour Le Soir et la RTBF.
D eux partis progressent en Wallonie comme à Bruxelles par rapport aux élections législatives de 2003 : le CDH et Écolo. Le parti de Joëlle Milquet gagne 3,7 % au classement général (réserve d'usage : on compare des intentions de vote à des votes exprimés), et frappe à la porte du fédéral, grâce à son propre score, mais aussi à celui des chrétiens-démocrates du cartel CD&V/N-VA au Nord (lire ci-dessous). En progrès lui aussi, le parti de Jean-Michel Javaux gagne 2,1 % par rapport aux législatives de 2003, qui avaient marqué le reflux des verts après leur grande victoire de 1999 et l'accession au pouvoir dans la majorité arc-en-ciel (avec les rouges et les bleus). Au total, des progressions non négligeables pour le CDH et Écolo, dans un paysage politique dont la stabilité est légendaire. À celle de ces deux partis démocratiques, il faut ajouter l'avancée du FN, l'extrême droite francophone grappillant des points en Wallonie et (surtout) à Bruxelles.

Mais la « nouvelle » du jour réside aussi chez les perdants - relativement. On veut parler du score du PS. Le parti d'Elio Di Rupo recule en Wallonie, de 2,9 % par rapport aux législatives de 2003 (de 3,5 % par rapport aux régionales de 2004), mais reste largement en tête, devant le MR, pointé à 24,5 %, en recul de 3,9 % par rapport aux législatives de 2003, et en très légère hausse (de 0,2 %), en revanche, eu égard aux régionales de 2004, qui avaient signé son éviction des majorités dans le sud du pays. Au bout du compte, les rouges préservent leur avantage sur le MR, et limitent la casse après deux années infernales, celles des « affaires ».


À Bruxelles, le MR arrive premier, et dépasse le PS après s'être fait ravir la pole position aux régionales de 2004. Une bonne performance tempérée par le fait que le parti de Didier Reynders ne réédite pas son score des législatives de 2003 (27,9 % des intentions de vote, contre 30,9 % des voix il y a quatre ans), à peine celui de 2004 (28 % aux régionales). À Bruxelles toujours, le PS cède 2,9 % par rapport aux élections régionales de 2004, mais progresse de 1,4 % en comparaison des législatives de 2003.
Le PS peut se réjouir encore du comportement du SP.A en Flandre (lire ci-dessous), qui donne du poids à la « famille » socialiste dans le pays, alors que le MR doit s'inquiéter, lui, de la tournure des événements au Nord, où la faiblesse du parti de Guy Verhofstadt pénalise toute la « famille » libérale.
À noter que les Belges à l'étranger n'ont pas été « sondés » (généralement plus favorables au MR) ; leur comportement peut conditionner les résultats en termes de distribution des sièges.
À une quarantaine de jours du scrutin, le stock des indécis (dénombrés en tant que tels dans le sondage) est important : 18,4 % en Wallonie, 12,8 % à Bruxelles. Pascal Delwit, qui dirige le Cevipol (Centre d'étude de la vie politique de l'Université libre de Bruxelles) et concepteur du sondage, conclut : « On a fait une photographie du paysage politique à un moment donné. Mais nous n'en sommes qu'au début de la campagne. Il peut se produire un certain nombre d'événements qui influenceront le choix des gens. Surtout, les questions clés à l'agenda de la campagne ne sont pas encore cristallisées. »

15 avril 2007

La vie selon Jacky Morael

Après une longue et douloureuse éclipse, Jacky Morael, ex-secrétaire fédéral d'Ecolo, refait surface. Ce n'est pas par distraction : l'homme n'est pas du genre à se laisser berner par le temps qui passe et met une certaine fierté à être désespéré. Mais il revient quand même. A la politique, cette passion qui l'a fait naître au monde, « la seule chose que je sache faire, et que je fais bien », dit-il.

19 mars 2007

Kir et Huytebroeck : le froid

07/03/07
Des certificats verts pour l'incinérateur ? Oui, dit Kir. Non, dit Huytebroeck. Y a-t-il un pilote ?, se demande Gosuin.

Je viens de lire l'article dans Le Soir. Elle risque d'avaler de travers... Tant mieux. »
Surprise dès potron-minet, mardi, pour la ministre de l'Environnement et de l'Énergie lorsque ce SMS atterrit sur son portable. Un sentiment sans doute partagé par l'auteur du texto, rien moins que le secrétaire d'État à la Propreté Emir Kir (PS). « Voilà ce qui arrive quand on se trompe de destinataire, » sourit, sportive, Evelyne Huytebroeck (Écolo) qui a elle aussi joué du portable. « Si j'avais eu un espoir que tu veuilles résoudre les choses... Pas super-correct. »
Un incident plutôt cocasse, certes, mais révélateur du froid qui règne aujourd'hui entre le socialiste et l'écolo pourtant partenaires au sein du gouvernement bruxellois. Si le SMS fait suite à une bataille sur l'octroi de certificats verts à l'incinérateur (lire ci-dessous), certains se demandent si Emir Kir n'a pas carrément décidé de balayer devant la porte de sa collègue de l'Environnement.
En février dernier, il déposait une note sur la table du gouvernement à propos de la gestion des déchets en Région bruxelloise. Chiffres à l'appui (bien que datant de 2002), la note du cabinet Kir attire notamment l'attention sur l'augmentation annoncée des besoins d'élimination des déchets. Et ce dès janvier 2008, date à laquelle la législation wallonne interdira progressivement la mise en décharge des ordures ménagères et les encombrants ménagers non broyés. Un facteur suprarégional qui n'aurait rien d'anodin puisque, toujours selon les chiffres avancés par Emir Kir, 120.000 tonnes de déchets bruxellois sont concernées. Dès cette année, c'est aussi un souci financier qui se profile puisqu'un décret fiscal wallon prévoit l'augmentation des tarifs. Une hausse qui tournerait autour des 7 millions d'euros. De l'analyse, le cabinet passe à l'action et offre ses services au gouvernement pour développer une stratégie de gestion durable des déchets bruxellois. Et propose de lui soumettre une proposition en ce sens pour le mois de juin.
Un quatrième four ?
Après la lecture de cette note, que nous lui avons soumise, Didier Gosuin (FDF) estime qu'il n'y a plus de pilote dans la politique des déchets. L'ancien ministre de l'Environnement parle de querelle de compétences menant tout droit à l'immobilisme. « Depuis combien de temps n'a-t-on plus mené une campagne de sensibilisation, au tri par exemple ? » Didier Gosuin souligne aussi et surtout que le plan déchets est du ressort de l'IBGE (et donc de la ministre de l'Environnement). Et qu'il arrive à échéance à la fin de cette année. « Cela veut-il dire qu'il n'y a rien sur la table ? Ou alors que les services d'Huytebroeck travaillent sans parler à ceux d'Emir Kir ? »
Réponse de la ministre de l'Environnement : bilan et études sont en cours. Et si, d'aventure, un accord n'était pas trouvé au gouvernement avant fin 2007 ? « Le plan actuel continuerait à prévaloir. »
Dernière inquiétude, et non des moindres, la note alarmiste d'Emir Kir ne serait-elle pas, même si l'intéressé s'en défend, un plaidoyer pour l'ouverture d'un quatrième four à l'incinérateur ? « On peut à tout le moins se poser la question, conclut un Didier Gosuin, qui prévient : on ne s'est pas battu durant dix ans contre l'incinérateur de Drogenbos pour en arriver là aujourd'hui ! »

16 mars 2007

Ecolo critique la politique du gouvernement

Bilan du PS et d’Ecolo
La fin de la législature approche et les partis commencent à tirer leur bilan. Chacun de leur côté, Ecolo et PS se sont exprimés ce mercredi matin. Pour le PS, c'était aussi l'occasion de rappeler ses exigences avant le prochain conclave budgétaire.



Objectif de ce point presse un peu impromptu: rappeler les points contenus déjà dans le budget 2007 et qu'Elio Di Rupo entend bien voir confirmer lors du conclave gouvernemental. En clair: pas question d'en faire un show seulement libéral. Objectif: augmentation nette de 25 euros au 1er avril du salaire minimum, le bonus bien-être pensions, l'allocation 1er enfant pour les indépendants, le système Omnio qui élargit la catégorie "vipo" à tous les bénéficiaires économiquement vulnérables côté soins de santé.

Mais Elio Di Rupo n'a pu s'empêcher de reparler des trous annoncés côté budget. Toutes les rentrées promises ne sont pas là. Les écotaxes sont en retard. Et sur l'idée d'une taxe sur les billets d'avion, "taxe Reynders" martèle Di Rupo sur base d'une idée socialiste-altermondialiste, le PS a fait ses comptes: trop cher. Pour le PS, pas plus de 3-4 euros en Economique, quelques dizaines en classe Affaires. Et puis il faut une finalité humanitaire. La discussion est donc loin d'être terminée.

Et puis ce mercredi matin, Ecolo tirait également un bilan de l'action menée depuis quatre ans par le gouvernement Verhofstadt. Un bilan jugé mi bleu-mi blues. Les Verts considèrent en effet que ce gouvernement est surtout teinté de bleu. Pour Ecolo, les seuls mérites de la coalition sont d'avoir réussi à remettre à l'équilibre la Sécu et d'avoir amélioré la situation des travailleurs indépendants.

Sans surprise, Ecolo, dans l'opposition depuis 2003, est très critique à l'égard de la politique menée par le gouvernement Verhofstadt. Pour les Verts, ce sont quatre années bleu-blues, quatre années perdues.


Ecolo estime notamment que le gouvernement, contrairement à ce qu'il annonce, présente de faux budgets en équilibre. Jean-Michel Javaux, secrétaire fédéral d'Ecolo, pense pourtant que la même majorité pourrait se mettre en place avec l'appoint de Groen et d'Ecolo. Jean-Michel Javaux est

«pratiquement convaincu qu’ils ne voudront pas aller tout seul dans un
gouvernement fédéral, parce qu'ils vont devoir assumer une négociation et donc
fatalement certains compromis vis-à-vis des francophones, et qu'ils ne voudront
pas assumer ce poids-là tout seul devant leur communauté.»
Et Jean-Michel Javaux pense que pour contourner Yves Leterme l'appoint pourrait être Groen. Et de ce fait, Ecolo pourrait se retrouver au gouvernement fédéral.
«Une tripartite traditionnel, on le voit dans l'histoire de la Belgique, ça ne
dure jamais plus de quelques mois. Or, les enjeux devant nous, les enjeux du
vieillissement, les enjeux fatalement de relever le défi climatique, les enjeux
de pouvoir créer de l'emploi notamment pour nos jeunes, ils sont très
importants. Donc, on ne va pas pouvoir se permettre d'avoir un gouvernement tout
à fait paralysant. On le voit coté flamand, ils n'ont jamais eu autant d'argent,
ils n'ont jamais si peu fait.»
Mais à trois mois des élections, le parti Ecolo semble traversé par de sérieux remous. On ne parle pas encore de crise mais quelques grosses pointures du parti ont jeté le trouble. Le sénateur Josy Dubié critiquait récemment l'orientation actuelle du parti. Jacques Baudouin, ancien secrétaire fédéral, ancien patron donc d'Ecolo, annonce qu'il votera socialiste. Et enfin Henri Simons, ancien échevin bruxellois, a lui aussi rejoint les listes du PS.

05 mars 2007

Comment les Belges épuisent la planète

Actions concrètes du MR en faveur du développement durable

Comme les autres partis, le MR a consacré aujourd'hui son bureau au développement durable et aux actions concrètes menées au niveau communal.
Outre la mise en évidence de certaines initiatives prises dans des communes où le MR est au pouvoir, le parti veut aussi que ses mandataires s'engagent en signant une charte qui prévoit notamment l'obligation pour les communes de tenir une "comptabilité énergétique" et de mettre en place un guichet unique où les citoyens redevront toutes les informations sur diverses possibilités et les avantages dont ils peuvent bénéficier lors de certains travaux.
"A la différence des autres formations, nous ne nous contentons pas de lancer des idées, mais nous nous basons sur des actions menées par des communes où le MR est au pouvoir", a commenté le président Didier Reynders. Le MR met en évidence certaines initiatives qui ont été prises comme à Sprimont où le bourgmestre MR a lancé un programme de valorisation énergétique du lisier pour chauffer les bâtiments publics ou celle de Rochefort où un autre bourgmestre MR a opté pour l'installation de panneaux solaires lors de la construction d'une nouvelle maison de repos.


Une ordonnance qui touche la construction et la rénovation
Le bâti au régime énergétique


Dès 2008, un conseiller en performance énergétique suivra l'évolution des chantiers, de la conception à l'élaboration.

T ransformer Bruxelles en une ville efficiente sur le plan énergétique prendra plusieurs décennies, indique la ministre Evelyne Huytebroeck (Ecolo). Nous avons le devoir de commencer dès à présent. Trop de temps a déjà été perdu. Le temps des discours est révolu ! Il faut des actes individuels et collectifs. »

Petit rappel : à Bruxelles, 70 % des émissions de gaz à effet de serre (CO2) sont dues à la consommation énergétique des bâtiments (tertiaire et résidentiel). La Belgique et sa capitale végètent en fin de peloton européen des bâtiments les plus mal isolés. Ainsi, sur les quelque 478.000 logements, le double vitrage est inexistant dans 40 % des cas, même topo et même pire pour l'isolation des toitures (absente dans 69 % des cas), des conduites isolées (74 %) et des murs (85 %).
Un constat peu flatteur que le gouvernement bruxellois souhaite aujourd'hui améliorer. Tel est en tout cas l'objet de l'ordonnance sur la performance énergétique des bâtiments qui vient de passer en troisième lecture au gouvernement et devrait entrer en vigueur début 2008.
« Avec cet outil, se réjouit la ministre bruxelloise de l'Energie, la boucle est bouclée. Après la sensibilisation (défi énergie...), les incitants (primes) et les services (facilitateur...), il nous restait l'aspect réglementaire et obligatoire. »
Le texte de l'ordonnance s'inscrit dans le cadre d'une directive européenne et concerne tant les dossiers de construction que de rénovation soumis à permis d'urbanisme.
Concrètement, il prévoit notamment la nomination d'un conseiller en performance énergétique. « Et ce dès la conception du projet afin d'obliger les architectes et les investisseurs à se montrer attentifs à la problématique. » Le conseiller sera chargé de suivre l'exécution du chantier mais aussi, en bout de course, de déterminer si les exigences ont été atteintes.
A Bruxelles, l'ordonnance devrait concerner 440 bâtiments (à bâtir) et un peu plus de 1.200 rénovations par an. Soit entre 600.000 et 650.000 m 2 .
Consommation
réduite de 30 %
Une attention particulière portée à la performance énergétique qui ne serait pas synonyme de surcoût... Bien au contraire. « Une étude que nous avons commandée (KUL-3E) démontre qu'il est tout à fait possible, en modifiant les pratiques actuelles de conception d'un bâtiment, de réduire la consommation énergétique d'un bâtiment de 30 %, quasiment sans surcoût, assure Evelyne Huytebroeck. Il existe en effet aujourd'hui toute une batterie de techniques qui ont fait leurs preuves. »
Une ministre qui rappelle enfin que chacun peut également décider de franchir un pas supplémentaire en optant pour une maison passive, sept fois moins énergivore que sa consoeur « traditionnelle ». Et pour laquelle une prime de 100 euros/m 2 a été introduite en janvier dernier.


Deux textes « durables » pour une Constitution

Voici les deux projets de texte visant à introduire le développement durable dans la Constitution (art. 7 bis). Ils seront débattus à la Chambre mardi prochain. Le 1 er texte a fait l'objet d'une majorité au Sénat en juillet dernier.


1. Projet Cornil. « Dans l'exercice de leurs compétences respectives, l'Etat fédéral, les Communautés et les Régions poursuivent les objectifs d'un développement durable, dans ses dimensions économique et environnementale, en tenant compte de la solidarité entre les générations. »
2. Projet Ecolo : « Par l'exercice de leurs compétences, les pouvoirs publics mènent, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des frontières nationales, une politique fondée sur le développement durable, à savoir un développement qui répond aux besoins du présent dans ses dimensions sociales, économique et environnementale, sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.
A cette fin, les pouvoirs publics doivent, par l'exercice de leurs compétences, tendre vers l'équilibre entre la consommation de ressources sur une période (...) et le remplacement de ces ressources sur la même période.
L'Etat fédéral, les Communautés et les Régions mettent en place, chacun en ce qui les concerne, (...), les dispositifs requis afin d'assurer la conformité de la politique publique avec le développement durable (...). »
La dette écologique de notre pays ne cesse de croître. Nous dévorons 300 fois ce que le pays produit.


L es hommes pillent leur planète. A ce sinistre jeu, les Belges sont des « champions » : la dette écologique de chaque habitant du pays équivaut à neuf terrains de foot. Employons une autre image : si tous les humains pompaient les ressources de la planète comme nous le faisons, trois Terres seraient nécessaires pour nous permettre de mener ce train de vie.
L'impression d'insupportable gaspillage est encore accrue par les nouveaux éléments que Le Soir fournit aujourd'hui.
A la demande d'Ecolo, le Réseau mondial pour l'empreinte écologique a calculé l'évolution sur une quarantaine d'années des « recettes écologiques » et des « dépenses écologiques » pour la Belgique et le Grand-Duché.
Les premières ont diminué de 24 %. Pendant ce temps, les secondes sont passées de 3,4 à 5,6 hectares par habitant en raison essentiellement de la consommation d'énergie. Confirmation : les Belges sont gourmands : ils « dévorent » 300 fois la taille de leur pays.

Les « recettes et dépenses » environnementales des Belges sont chiffrées
Les Belges dévorent 300 fois ce que la Belgique produit

Les chiffres de notre dette écologique : augmentation de près de 50 % en quarante ans.


N euf terrains de foot ! Il ne faut pas être fan du ballon pour se figurer la taille de la « dette écologique » de chaque Belge. En revanche, il est sans doute moins aisé de se familiariser avec cette notion de passif environnemental, chiffrée aujourd'hui par le Réseau mondial pour l'empreinte écologique (GFN, pour Global Footprint Network), à la demande d'Ecolo.
Ce n'est plus un mystère : si chaque être humain consommait les ressources comme un Belge, trois Terres seraient nécessaires pour assurer ce train de vie. En d'autres termes, l'Occident ne vit plus grâce aux intérêts de la nature, mais en rognant son capital. Et chez nous ? Jusqu'à présent, les perspectives mondiales établies par le GFN pour le compte du WWF, le World Wide Fund for Nature (Fonds mondial pour la Nature), n'avaient pas détaillé, secteur par secteur, l'évolution des « recettes » (biocapacité) et des « dépenses » (empreinte écologique). C'est chose faite pour la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg, considérés comme une seule entité statistique par le GFN (1).
Comme le détaille l'infographie ci-dessous, notre capacité biologique s'est réduite de 24 % en quarante ans, passant de 1,6 à 1,2 hectare par habitant. « Davantage de routes, de bâtiments, d'infrastructures ont réduit d'autant le territoire et une partie du patrimoine environnemental, concède Geoffroy De Schutter, chef de projet au WWF.

Il ne faut pas s'arrêter sur le détail des chiffres, mais considérer l'écart qui se creuse entre notre biocapacité et la consommation des ressources. Même si ces données datent de 2003, rien ne permet de penser qu'il y a aujourd'hui une diminution de notre dette écologique. »
En termes de tendance, l'empreinte écologique de la Belgique a enflé dans des proportions dignes du déficit cumulé de nos finances publiques. Alors qu'elle était de 3,4 hectares par habitant en 1960, notre « trace » se chiffre aujourd'hui à 5,6 hectares. C'est net : la consommation vorace des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz), incriminée dans le réchauffement climatique, représente la progression la plus importante. Transports, consommation de produits manufacturés à l'étranger, chauffage... les Belges et les Luxembourgeois caracolent au top du classement des émissions de CO2 produites par habitant en Europe.
Au bout du compte, l'écart entre nos recettes et nos dépenses environnementales n'a cessé de se creuser. « Il y a 40 ans, le déficit était de 2,2 hectares par habitant, note le rapport. Aujourd'hui, il est de 4,3 hectares par habitant. » Soit plus de 300 fois la taille de notre pays.

Fatalisme ? L'Allemagne est parvenue tour à tour à réduire son empreinte écologique et à améliorer sa biocapacité propre ces dernières années.
« Il faut demeurer prudent avec l'interprétation de ces chiffres, nuance Walter Hecq, professeur en économie de l'environnement, à l'ULB. Dans les calculs, des erreurs méthodologiques peuvent apparaître. De même, les paramètres retenus par le GFN sont parfois réducteurs. On prend en compte la population et le nombre d'hectares pour assurer la satisfaction de besoins de base, c'est-à-dire la capacité écologiquement productive. Mais il n'y a pas que l'homme là-dedans. On ne tient pas compte de l'impact sur les écosystèmes et leur altération parfois irréversible... »
Bref, le modèle serait... trop conservateur. Et pour cause, les données utilisées par le GFN, issues des Nations unies, sont parfois incomplètes. On s'étonnera par exemple de voir le couvert forestier légèrement diminuer alors que les tendances générales observées dans les pays du Nord sont à l'augmentation.
« Ce travail plus fin sur les chiffres doit se faire au départ de chaque pays, relève Geoffroy De Schutter. La Suisse a par exemple décidé d'aller plus loin à ce niveau en s'inspirant du modèle de l'empreinte écologique... »
Et chez nous ? Hormis l'évolution des émissions de CO2, il n'existe pas de baromètre public lié à notre impact global sur la biosphère. A ce sujet, on constatera benoîtement que c'est une Organisation non-gouvernementale basée en Californie qui nous éclaire sur la situation de notre pays. Rien d'étonnant à cela si l'on sait qu'une seule personne est affectée aux thématiques environnementales dans la division statistique du ministère de l'Economie. Un progrès, si l'on ose dire. Ces six derniers mois, plus aucun statisticien ne s'occupait de ce problème. Un problème, vraiment ?
(1) http://www.footprintnetwork.org/

La Suisse en exemple, pas en modèle

D ans sa Constitution fédérale, la Suisse affirme, depuis 2000 que « la Confédération favorise la prospérité commune, le développement durable, la cohésion interne et la diversité culturelle du pays. Elle s'engage en faveur de la conservation durable des ressources naturelles et en faveur d'un ordre international juste et pacifique ». Et « la Confédération et les cantons oeuvrent à l'établissement d'un équilibre durable entre la nature, en particulier sa capacité de renouvellement, et son utilisation par l'être humain ».

D'autres articles postulent que toute décision politique doit favoriser le développement durable, qu'il s'agisse d'aménagement du territoire, d'environnement, d'eau, des forêts, de protection de la nature et du patrimoine, de pêche et de chasse, de politique énergétique, de politique agricole, de planification du budget, de sécurité... La Suisse rappelle ainsi la définition même de développement durable : « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leurs propres besoins. »
En 2002, le Conseil fédéral a ainsi élaboré une « Stratégie pour le développement durable », qui devra être renouvelée fin 2007.

Le Comité interdépartemental pour le développement durable lui a présenté un rapport sur l'état de la stratégie, le 17 janvier dernier. Il constate que « les effets des mesures d'économie d'énergie et d'une meilleure efficacité écologique sont compensés par une augmentation de la consommation, de sorte que la consommation des ressources et les atteintes à l'environnement n'ont pas diminué ». Mais que « compte tenu des enjeux nationaux et internationaux, il est recommandé de renouveler la stratégie comme prévu ». En surmontant les obstacles actuels : « Manque de volonté politique, conflits d'objectifs et caractère non contraignant des mesures. »

« Un vrai gendarme écologique »

L e développement durable prépare sa joyeuse entrée dans la Constitution. Mardi prochain, la Chambre se penchera sur le projet de Jean Cornil (PS) adopté au Sénat en juillet dernier. Révolutionnaire ? Pour le député Ecolo Jean-Marc Nollet, on demeure dans le « slogan ».


Vous lancez un appel aux partis démocratiques afin d'amender ce projet. Pourquoi ?
La philosophie du « texte Cornil » est de travailler le développement durable en complément des autres politiques. Notre projet est d'amener le développement durable au coeur de la conception de toute politique. Alors que le texte adopté au Sénat est symbolique, notre objectif est concret. En précisant qu'il convient de « tendre vers l'équilibre » entre la consommation des ressources et leur remplacement sur une même période, on introduit une notion juridique. Il y aurait un devoir de résultat pour les pouvoirs publics et une possibilité de recours en justice pour les associations.
Pourquoi la majorité accepterait-elle subitement de modifier ce qui fait consensus ?
Le contexte a changé. Le rapport Stern sur le coût du réchauffement, l'origine humaine établie de façon indiscutable par le Giec, le film d'Al Gore ou le pacte écologique de Nicolas Hulot... Beaucoup de choses se sont passées entre l'adoption du texte en juillet et aujourd'hui. Et ces événements justifient que la Belgique ne soit pas en retrait. L'Argentine, le Portugal, la Suisse ou l'Afrique du Sud ont inscrit de manière plus volontariste le développement durable dans leur Constitution. La proposition actuelle est au mieux une déclaration d'intention et au pire un alibi de façade.
Pourquoi s'accrocher à ce point ? La Constitution ne réglera jamais cette question...
Elle rendra les choses possibles. La Cour des comptes a établi en 2006 que la plupart des mesures prévues afin d'assurer la mise en oeuvre du développement durable sont demeurées au stade des intentions. C'est pourquoi il est capital que le prochain gouvernement crée une inspection du développement durable (IDD).
Le gouvernement fédéral vient d'adopter une grille d'évaluation de ses politiques à ce niveau...
Le gouvernement ne doit pas rendre des comptes de cette manière alors que l'IDD serait au développement durable ce que l'Inspection des finances est au budget. Soit, un vrai gendarme écologique. Aucune décision publique ne pourrait plus être prise sans avoir étudié son impact sur la biosphère. On s'est attaqué à la fin des années quatre-vingt à la dette budgétaire, à la fin des années nonante à la dette sociale. Il est urgent de s'attaquer à la dette environnementale. C'est une question de solidarité entre les générations et entre le Nord et le Sud.
Elio Di Rupo, patron du PS, dit qu'il y a trois formes d'écologie : fiscale, idéologique et humaine... Vous êtes de quel côté ?
Pour moi, il y a deux formes d'écologie. Celle des plateaux de télévision et celle de l'action. Il faut sortir des slogans. Guy Verhofstadt a annoncé un Kyoto plus et dans les faits, c'est Kyoto moins puisqu'il tente de négocier avec l'Europe l'augmentation des quotas d'émission de l'industrie.

08 février 2007

Les déchets de l’espace

Il n'y a pas que la Terre et son atmosphère qui sont victimes de la pollution due à l'activité humaine. L'espace aussi est pollué. De nombreux déchets gravitent autour de la Terre. Il s'agit en réalité de débris de satellites et de sondes spatiales.


Plusieurs scientifiques américains tirent la sonnette d'alarme. L'espace entourant la planète Terre est aujourd'hui recouvert de millions de déchets. Cette pollution est le fruit d'un demi-siècle d'exploration spatiale. Il y a d'abord les gros débris. A chaque lancement, une fusée laisse en orbite ses différents étages. Quant aux petits débris, ils se forment lorsque les étages se séparent, libérant de petits fragments. Ces déchets spatiaux empruntent essentiellement les orbites les plus utilisés par les satellites.

Le vrai danger de ces déchets est d'abord dans l'espace. Ils constituent une menace pour les navettes, les satellites, la station spatiale internationale et les astronautes. Ces déchets sont de véritables bombes. Ils voyagent à des vitesses vertigineuses, à plus de 7 km par seconde. C'est 250 fois plus rapide qu'une voiture qui circule à 100 km/h sur l'autoroute. De nombreux responsables de la NASA ont montré leur inquiétude face à la menace que constituent les déchets dans l'espace. Dans un siècle, il y aura cinq fois plus de déchets.

La destruction d'un satellite météo par un missile balistique chinois ne fait qu'augmenter l'inquiétude de la communauté scientifique. Des milliers de fragments du satellite chinois circulent maintenant dans l'espace. Les solutions ne sont pas simples. Ramasser ou détruire ces déchets est impossible. Autre problème, il n'existe encore aucune réglementation au niveau international face aux déchets dans l'espace. Chacun agit selon son bon vouloir.

03 février 2007

Un superministre du Climat dans le prochain gouvernement?

Il est moins deux pour la Terre

"Nous sommes tous responsables". Les conclusions du nouveau rapport du GIEC, le groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat affirme sont limpides : le réchauffement du climat est dû aux activités humaines. C'est désormais une certitude à 90%, contre 66% il y a 5 ans. Ce véritable cri d’alarme a suscité de nombreuses réactions….


Les réactions vont toutes dans le même sens. Il faut agir ! L'Agence internationale de l'énergie souligne l'urgence d'une action globale pour lutter contre le réchauffement climatique. Si rien n'est fait, dit-elle, les émissions globales de gaz à effet de serre vont augmenter de 50% d'ici 2030 et plus que doubler d'ici 2050. Et d'insister sur la nécessité de diversifier les sources d'énergie.

Les organisations de défense de l'environnement interpellent les gouvernements. Les sirènes d'alerte ont retenti, disent les Amis de la terre. Le verdict du GIEC impose une réponse politique efficace et rapide , ajoute le réseau Action climat qui regroupe une dizaine d'ONG internationales, dont le WWF et Greenpeace. Le WWF demande notamment que l'Union européenne s'engage unilatéralement à réduire ses émissions de ses émissions de 30% d'ici 2020. 10% de plus que ce prévoit la Commission. Le commissaire européen à l'environnement juge pour sa part urgent de négocier un nouvel accord international pour succéder au protocole de Kyoto.

Seule note discordante, celle d'un groupe de réflexion américain financé par le géant pétrolier Exxonmobil. Ce groupe a offert près de 8.000 euros à des scientifiques et des économistes pour contester le rapport du GIEC. Un rapport qui tirer des conclusions sommaires qui résistent mal à une travail analytique affirme ce groupe. Réponse de Nicolas Stern, l'économiste britannique qui a évalué dernièrement à plus de 5.500 milliards d'euros le coût du réchauffement climatique.

Un Kyoto Plus :

Le Premier ministre Guy Verhofstadt propose de mettre sur pied un plan "Kyoto-Plus", en concertation avec les Régions, afin de réduire les émissions de CO2. Les entreprises et les ménages sont visés. Guy Verhofstadt propose de changer la méthode d'imposition, selon la pollution et les émissions de CO2.

La cause c’est les hommes !

Pour ces climatologues venus du monde entier, la terre devrait se réchauffer de 1 degré 8 à 4 degrés d'ici la fin du siècle. Ces valeurs sont des moyennes, le résultat d'un consensus, les experts n'excluent pas un emballement jusqu'à 6 degrés 4, voire deux fois plus aux pôles. A titre de comparaison, entre la dernière glaciation il y a 20.000 ans et la période industrielle, la température n'a augmenté que de 4 degrés 5.

Ce réchauffement entraînera une série de conséquences sur l'habitabilité de la planète. La fonte des glaces provoquera une montée du niveau des océans de 19 à 58 cm, 20 millions de personnes seraient obligées de quitter leur lieu d'habitation. Les sécheresses et les vagues de chaleur vont se multiplier. Des pénuries d'eau et des pénuries alimentaires pourraient frapper des centaines de millions d'être humains.

Enfin, et ce n'est pas le moins important, le réchauffement du climat est dû aux activités humaines. C'est désormais une certitude à 90%, contre 66% il y a cinq ans. Sont ainsi directement mis en cause les gaz à effet de serre, surtout le CO2, envoyés dans l'atmosphère par les sociétés énergivores en pétrole, gaz et charbon depuis le début de l'ère industrielle.

"Il ne faut pas se laver les mains en se disant qu'il est de toute façon trop tard"

L'avenir de la planète, il en était aussi question vendredi à Louvain-la-Neuve. L'UCL a en effet remis le titre de Docteur Honoris Causa à plusieurs personnalités, choisies pour leur engagement en faveur de la planète. L'économiste anglo-indien Partha Dasgupta, la navigatrice française Isabelle Autissier , l'académicien Erik Orsenna mais aussi l'américain Stephen Schneider. Ce chercheur s'est penché sur les enjeux climatologiques de notre planète. Pour lui, il est plus que temps d'agir. " Il faut nous adapter aux dommages que nous avons causés" dit-il , "et les maintenir à niveau aussi bas que possible. Parce qu'au plus ils prendront de l'ampleur, plus de nombreux systèmes seront touchés, et plus graves seront les conséquences. Donc, il reste suffisamment de temps pour éviter que des choses ne dégénèrent, mais il ne faut pas se laver les mains, en se disant : qu'il est de toute façon trop tard ".

Pour ma part, j'ignorais qu'il y avait déjà un ministre fédéral de l'environnement ...

Le ministre fédéral de l'Environnement Bruno Tobback estime que dans le nouvel accord gouvernemental, le chapitre "climat" devient essentiel.

On conclu donc, que le chapitre "climat" n'était pas essentiel ...

Pour lui, un superministre du Climat aurait tout à fait sa place au sein du prochain gouvernement, indique-t-il ce samedi au travers d'entretiens accordés à plusieurs journaux flamands."Nous atteindrons les objectifs de Kyoto vers 2012", promet M. Tobback.

Mais de nouvelles mesures doivent aller plus loin.

"C'est la mission prioritaire du prochain gouvernement: dresser un vaste plan
pour atteindre les objectifs climatiques à long terme".


A la question de savoir si le nouveau gouvernement devra compter un superministre du Climat, M. Tobback ne répond pas par la négative. Il ne verrait pas d'inconvénient à assumer ce rôle.Mais le plus important, selon le ministre de l'Environnement, c'est un accord de gouvernement solide avec des volets environnement et énergie élargis qui doit aller plus loin que le débat sur le nucléaire. Sans cela, un superministre sera impuissant, souligne M. Tobback.

L'écologie, poumon de l'économie …

Le parti Ecolo était réuni en congrès, samedi à Bruxelles . Un congrès ouvert au public. Il s'agissait de débattre d'écologie mais aussi et surtout d'économie.

Ecolo se lance dans la campagne électorale sur le thème de l'économie. Au centre des débats, comment orienter l'économie vers le développement durable. Quels sont les leviers à faire jouer ? Ecolo dresse des pistes concrètes. Parmi lesquelles, l’Etat disent les Verts, doit jouer un rôle régulateur. Par exemple un système de tiers investisseur, pour l'isolation des habitations privées, et faire ainsi diminuer la facture énergétique. Ou encore obliger les pouvoirs publics à respecter des clauses sociales et environnementales. Pour Ecolo les commandes publiques représentent 14% du montant intérieur brut soit 45 milliards d’euros dépensés chaque année. Il faut donc disent les Verts, que ces montants dépensés par l’Etat, le Régions, les Provinces, les Communes, soient mieux investis en clair qu’ils respectent systématiquement des clauses sociales et environnementales. Pour Jean-Marc Nollet, chef de groupe écolo à la Chambre "réconcilier l'économie et l'écologie, c'est penser à la fois en terme d'emploi pour demain, et à la fois en terme de développement durable réellement soutenable pour la planète".

Et puis il y a Kyoto et le réchauffement climatique. Le gouvernement reçoit un zéro pointe. On devrait atteindre 7,5 % de réduction des émissions de CO2 en 2010, Or 90% des efforts sont encore à faire. Pour Ecolo, la Belgique ne produit que 2% d’électricité d’origine renouvelable, quand la Finlande en produit 20 et la France 6. Il y a donc encore beaucoup à faire. Pour Ecolo, le gouvernement à beau tenir des discours soucieux de l’environnement, dans la pratique on est bien loin du compte. Et Ecolo de conclure que "Le gouvernement violet a fait perdre 4 précieuses années à la Belgique. Ce gouvernement n'était pas seulement 'contre-nature', il était surtout contre la nature".

Une ONU de l'environnement

C'est en substance le message lancé samedi depuis Paris, par les représentants d'une quarantaine de pays réunis autour du président français. Cet "Appel de Paris" préconise la création d'une Organisation des Nations unies pour l'environnement et prône l'adoption d'une Déclaration universelle des droits et des devoirs environnementaux.


Dès la publication, vendredi, du nouveau rapport de l'Onu sur le réchauffement de la planète Jacques Chirac avait exprimé son souhait de voir naître une organisation onusienne de l’environnement. Il vient de transformer ce souhait en appel dans son discours de clôture prononcé en fin de matinée samedi dans la foulée des conclusions des experts.

Dans son appel de Paris, Jacques Chirac demande que soit transformé le programme des Nations Unies pour l’environnement en une véritable organisation internationale à composante universelle à l’image de l’Organisation de la santé. Elle devra avoir une voix forte et être reconnue dans le monde dit-il , elle sera aussi un instrument d’évaluations des dommages écologiques pour ensuite y remédier. L’organisation devra promouvoir les technologies propres et apporter des moyens pour soutenir les décisions environnementales à travers la planète. Enfin, Jacques Chirac a prôné l’adoption d’une déclaration universelle des droits et des devoirs environnementaux.

Un groupe pionnier de plus de quarante pays, dont la Belgique a été constitué pour promouvoir les projet de cette organisation des Nations Unies pour l’environnement mais ce groupe est déjà contesté par les Etats-Unis et les grands pays émergeants, comme l'Inde, la Chine ou encore le Brésil.
• Il est moins deux pour la Terre
• Climat : Bush espère une éclaircie

31 janvier 2007

«Une Belgique unie, fédérale et modernisée»

MAJ 31 /01/07

Le président socialiste agresse ses vœux au Premier ministre

Elio Di Rupo, en tant que président du PS, a présenté ses vœux mardi. Et il a lancé quelques flèches, principalement vers le Premier ministre. Pour le président du PS, à travers son discours au palais royal la semaine passée, Guy Verhofstadt a "fait prendre un risque à l'unité du pays"....


Elio Di Rupo ne ménage pas Guy Verhosftadt. Mardi, il a à nouveau critique le discours prononcé la semaine passé par le premier ministre au Palais Royal. Un discours faussement gentil pour Elio Di Rupo : "-Il y a beaucoup de slogans, on parle avec un ton velouté comme ça, très doux pour le moment, (…) mais il ne faut pas sous-estimer, ce qu'il y a derrière cette couche de vernis, il y a vraiment la volonté d'une régionalisation plus intense" et Elio de Rupo de rappeler sa volonté de préserver "l'unité du pays, la stabilité".

Quant à la Wallonie, à quelques heures d'un discours qu'il prononcera sur son avenir au Parlement Wallon, Elio Di Rupo reconnaît que crier victoire et cocorico, ne correspondrait pas tout à fait la réalité. "Il n'y a certainement pas de cocorico, concède le patron du PS," mais certainement pas non plus ce coté permanent, agressif contre la Wallonie, qui finalement nous positionne à l'échelle internationale d'une manière qui n’est pas suffisamment bonne en fonction des véritables qualités que nous avons". Bref, pour ceux qui en doutaient encore, la campagne électorale est bel et bien lancée, et à travers chaque discours, chaque parti, chaque camp se positionne.

A noter que le discours d'Elio Di Rupo sur "L'état de la Wallonie", qu'il prononcera puis débattra avec les parlementaires wallons aujourd'hui à Namur, ne sera finalement pas télévisé, comme cela avait été envisagé, par les télévisions communautaires. La fédération des télévisions locales a finalement estimé qu'elle devait renoncer à cette retransmission parce qu'aucune modalité précise ne permettait d'éviter les interventions en direct des parlementaires d'extrême droite

Il y a quelques jours les éléments se déchaînaient : une pluie grise hachurait le ciel et des vents tourbillonnants balayaient notre pays.
Soit un décor planté pour une interview Ecolo.
VIDEO• E. Di Rupo critique le discours de G. Verhofstadt
ARTICLES• La Belgique façon Verhofstadt

Jean-Michel Javaux, la figure montante du parti vert, nous a ainsi déballé ses ambitions en vue des législatives.

Les arguments du Secrétaire fédéral pourraient bien faire mouche à l’heure où le débat énergétique et environnemental agite le globe. Tous les partis récupèrent le thème de l’environnement, votre cheval de bataille ? Vous sous sentez spoliés chez Ecolo ?Depuis 25 ans Ecolo tente d’imposer ces thèmes-là à l’agenda, en essayant d’expliquer à quel point ils sont structurants des autres problématiques.
Après la communauté scientifique, les partis traditionnels se rallient enfin à notre cause.
Mais à la veille des élections, on s’interroge: les partenaires sont-ils sincères ou veulent-ils uniquement surfer sur une vague médiatique à l’heure où Al Gore et Nicolas Hulot font un tabac. J’attends que les actes suivent les beaux discours.

Il y a eu quatre super sommets sous la dernière législature, pas un seul n’a été consacré au réchauffement de la planète et aux questions environnementales. De plus, comment peut-on dire : « il faut absolument atteindre les objectifs de Kyoto » et en même temps faire des autoroutes à quatre ou cinq bandes, annoncer un ring autour de Liège, retarder la venue du RER et continuer à construire en périphérie. Il y a de l’hypocrisie là-dessous.

Vous avez une longueur d’avance dans le domaine écologique. Quant est-il alors de votre programme socio-économique ?

On a trop longtemps perçu l’écologie comme source de contrainte, or elle signifie opportunité d’emploi (construction), moteur de recherche (nouveaux matériaux), source de convivialité. Elle va dans le sens d’une meilleure qualité de vie. Toute une série de secteur d’avenir s’ouvrent à nous.

Que pensez-vous du plan énergie émis par la Commission européenne ?

Il est intéressant mais pas assez ambitieux. Il manque de clarté. D’un côté, il pousse à la modernisation et à l’innovation mais de l’autre, il reste influencé pas une idéologie pronucléaire. Or, dire aujourd’hui qu’il faut revenir au nucléaire c’est un peu comme si on rachetait des TV noir et blanc à l’époque du plasma. Personne ne connait réellement la portée du danger, le risque zéro n’existe pas. Pour preuves : dans l’environnement des centrales, on distribue encore des pastilles d’iode, on aménage un réseau d’évacuation d’urgence, on établit un plan de sécurité dans les écoles et on prévoit des alarmes. Enfin, un dernier argument contre le nucléaire, nous savons bien que les stocks d’uranium seront épuisés d’ici 40 ou 60. Donc que faut-il faire? Se tourner vers le soleil, la seule source énergétique qui pourrait nous rendre indépendant. Vous êtes à la fois Secrétaire fédéral et bourgmestre d’Amay, un cumul insolite chez Ecolo, parti très « éthique » ?Ecolo n’interdit pas l’addition de ces statuts. Ce qui nous importe, c’est qu’il n’y ait pas de conflit d’intérêt. Ainsi, vous ne pouvez pas être à la fois directeur d’une intercommunale et député de la commission qui surveille celle-ci. En ce qui me concerne, je suis fier d’être le bourgmestre d’Amay, qui pour rappel, a connu plus de 82 ans de majorité absolue socialiste. Peu à peu, les Verts ont gagné la confiance des électeurs et on s’est engagés à diriger la commune autrement. On a tout de même obtenu près de 44% des voies, je crois que c’est une première en Europe pour un parti vert. Maintenant nous devons démontrer qu’Ecolo est capable de gérer l’une des communes les plus surendettée de Belgique. J’assumerai ce mandat jusqu’au bout. Mais ce n’est pas un boulot à temps-plein. Je suis donc disponible pour assumer la charge d’un Secrétaire fédérale et redresser la barre d’Ecolo qui a connu un fameux revers en 2003 (moins de 10% des votes). Vous n’allez-donc pas remettre votre mandat de Secrétaire fédérale, comme vous l’aviez laissé entendre ?Je n’ai pas encore pris ma décision. Tout cela va dépendre des résultats. Après les élections, on en discutera collectivement. Mais je n’exclu pas de rester dans l’équipe dirigeante d’Ecolo. Cela revient-il à dire qu’on ne laisse pas tomber un poste de Secrétaire d’Etat pour celui de bourgmestre ?Non, mais c’est vrai que la direction d’Ecolo a souvent changé entre 1999 et 2003. Certes il ne faut pas s’accrocher à un mandat pendant 45 ans mais je pense qu’une certaine stabilité apporte des avantages. On gagne alors le respect des autres présidents de partis, on noue un réseau de contacts avec les syndicats, les fédérations patronales, les associations et les médias.Votre point de vue sur une éventuelle réforme de l’état ?J’ai toujours dit que je n’allais pas dans une réunion du front du refus. Il faut identifier au nord et au sud les hommes et les femmes de dialogue. On doit faire vivre ce pays. Je pense qu’il faut entendre les revendications flamandes, y apporter des réponses sans faire de la surenchère et dire si vous voulez BHV on va exiger d’élargir la région de Bruxelles jusque Knokke. Ce n’est pas très productif. Vous parlez de dialogue, quels rapports entretenez-vous avec le parti frère Groen?Nous avons beaucoup de contacts avec eux. Je suis attaché à une Belgique unie, fédérale et modernisé. Cela signifie donc et premièrement établir des liens avec son parti frère. Mais le climat n’a pas toujours été au beau fixe. De 2002 à 2004, les relations étaient froides et tendues entre Ecolo et Groen. Il faut reconnaitre qu’essuyer une défaite électorale comme nous l’avons vécue, n’est pas facile. Mon plus grand souhait serait que Groen puisse revenir dans les assemblées. Pour l’instant, la situation les paralyse un peu dans leur envol. Qui a l’étoffe d’un Premier ministre selon vous ?D’abord j’envisage un candidat qui serait le Premier ministre de tous les Belges et non d’une communauté. Secundo, je ne voudrais pas d’un Premier ministre qui gagne simplement la course de la popularité. Si un francophone enlevait le poste, il se pourrait qu’on paye le prix fort lors des futures négociations. Le sacrifice serait gigantesque. La bonne personne doit donc être capable de dresser des ponts entre Flamands, Wallons et Bruxellois, ce que fait Johan Vande Lanotte. Par contre Yves Leterme n’a pas encore réussi son examen de passage afin de se rendre acceptable vis-à-vis de tous les Belges. Quant à Elio di Rupo, il se positionne davantage en faveur de la campagne que la future gestion du pays. Vous seriez prêt à faire partie d’une alliance ?Oui, sur base d’un programme de gouvernement très clair, de priorités écologistes et si je suis assuré d’avoir le respect de tous les partenaires pendant la législature. Pour l’instant, le jeu est ouvert et un scénario arc-en-ciel n’est pas impossible, d’après moi.

25 janvier 2007

Réforme de l'Etat



Le grand cafouillage francophone

Le discours surprise de Verhofstadt au Palais royal les divise un peu plus. Le MR se singularise. Où va le « front » ?


L 'effet centrifuge du 10 juin est trop puissant, le « front » francophone y résiste mal. PS, MR, CDH, Ecolo : ça cafouille. Comme mardi, après le discours surprise de Guy Verhofstadt au Palais royal, de campagne, qui a mis en porte à faux ses partenaires de coalition - les socialistes, en tout cas... Alors, chacun pour soi ? Les présidents de partis francophones s'étaient rencontrés fin décembre. Ils devraient se revoir en février. Mais les rapports se sont dégradés. En trois étapes.
Le 20 décembre déjà, lors de leur première réunion au « sommet », au parlement de la Communauté française à Bruxelles, tout n'avait pas tourné rond entre Elio Di Rupo, Didier Reynders, Joëlle Milquet et Jean-Michel Javaux. Nous avions titré : « Les francophones en service minimum ». Car, à l'issue de deux heures de discussions (« On a mangé des pralines », dira plus tard Joëlle Milquet...), les quatre signent un communiqué lapidaire. Certes, on met sur pied des « groupes de travail », mais point de vrai message politique à se mettre sous la dent ; rien à l'adresse des partis flamands. Un an auparavant, anticipant les négociations sur le sort de Bruxelles-Hal-Vilvorde, les mêmes avaient signifié sans détours que si les Flamands exigeaient de scinder l'arrondissement électoral, eux, réclameraient d'étendre la Région bruxelloise aux communes à facilités, de modifier la frontière linguistique, et on en passe. Une panoplie de contre-mesures.
Cette fois, le ton du communiqué commun est économe, policé, attentiste. Il masque mal la désunion. En coulisse, ses collègues incriminent Didier Reynders. Joëlle Milquet, Jean-Michel Javaux abondent : le président du MR freine, il ne veut pas heurter le VLD.
Second temps dans la dégradation des relations : samedi dernier dans le Soir, Joëlle Milquet invite ses compères francophones à ne pas souscrire à quelque déclaration de révision de la Constitution. Cela ne bloquerait pas toute réforme institutionnelle, car dans des domaines tels que l'emploi ou les soins de santé, on peut opérer par « lois spéciales », mais réfuter toute déclaration de révision serait un acte symbolique fort ; et une provocation pour les partis flamands. A la guerre comme à la guerre ? Il n'en sera rien. PS et MR, partenaires au fédéral, déplorent une « manoeuvre typique d'opposition », refusent de faire exploser Verhofstadt II, et d'aller au clash avec le nord.
Troisième étape, on l'a dit : dans son discours devant les « corps constitués » mardi, Guy Verhofstadt prétend qu'une réforme de l'Etat est indispensable, relance son idée d'une « troisième voie » entre « séparatisme » et « immobilisme », ainsi que son concept de « Fédération belge ». Un discours devant les plus hautes autorités du pays, dont le Roi, mais « personnel », comme il le prétend... Du jamais vu.
En kern mardi soir, Laurette Onkelinx proteste. Peut-être aussi parce que - et c'est le plus incroyable -, tous les vice-Premiers n'avaient pas été mis au courant... Mais bien Didier Reynders, pour les libéraux francophones. Lequel réagit positivement aux propos du Premier VLD, tandis que Laurette Onkelinx et Elio Di Rupo condamnent les propos du chef du gouvernement. Bref : les uns au courant les autres pas ; les uns pour, les autres contre... Le sud se divise.
Deux raisons à cela.
D'abord, chacun sait qu'il faudra négocier avec les partis flamands, même si on ne peut présumer de l'intensité du face-à-face, ce qui nécessite de dépasser le stade du « on n'est demandeurs de rien »... Oui, mais, dans ce cas : on est demandeurs de quoi ?
La seconde : les stratégies électorales des partis sont divergentes. Reynders et Verhofstadt ont comme un agenda commun. Ils ont reconstitué un ersatz de « famille » libérale MR-VLD, pour tenter de sauver leur place au fédéral. Ils veulent s'extraire du face-à-face pur et dur entre Leterme, d'un côté, et Di Rupo de l'autre, qui les relègue au second plan. D'où leurs initiatives : Verhofstadt et sa « troisième voie » ; Reynders et son ouverture au dialogue avec les Flamands, et pourquoi pas sur l'emploi, dans une interview au Standaard récemment.
De surcroît, le leader du MR rechigne à s'impliquer dans un front francophone dont Elio Di Rupo assure le leadership au nom de la première formation francophone. Gênant pour le libéral. D'où sa part de stratégie parallèle. Jusqu'où ira-t-il ?
En attendant, au moment où les partis flamands semblent doucement reconverger vers quelques grands objectifs fondamentaux, les francophones, eux, se dispersent. A près de cinq mois des élections, il y a tout le temps pour que le cafouillage dégénère en affrontement intrafrancophone ; ou alors tourne au rabibochage. Les « sherpas » des partis oeuvrent au rapprochement, nous assure-t-on. Ah oui


« Indispensable réforme de l'Etat »


« Élargir l'autonomie, intensifier la collaboration. » Le nouvel équilibre fédéral, selon le Premier ministre Guy Verhofstadt.
On attendait le discours du Roi. On a eu la surprise Verhofstadt. Volant la vedette à Albert II, le Premier ministre a profité de la réception de Nouvel An pour lancer sa campagne. Pas celle du VLD. La sienne. Celle du duel avec Yves Leterme, dont la perspective lui donne déjà un moral de champion.
Déboulant sur le terrain communautaire avant tous ses concurrents, le Numero Uno annonce tout de go : « Une nouvelle réforme de l'État est souhaitable. Selon moi, elle est même indispensable. »

Verhofstadt parle en son nom. A l'inverse du discours d'automne sur l'« état de l'Union », celui du Nouvel An n'exige pas la consultation de ses partenaires. Or ce discours est tout sauf neutre.
Comme il l'a dit, le 9 janvier, au « Soir », il renvoie dos à dos les deux vieux démons belges, le séparatisme et l'immobilisme : « Ces deux forces qui s'affrontent se renforcent. » La troisième voie de Verhofstadt exige « un dialogue en toute sérénité. »
Pourquoi faut-il réformer ? Le Premier ministre cite trois raisons.
Un : « L'éparpillement des compétences, qui interdit souvent une politique cohérente, une décision rapide ». Deux : « Les tensions dans la périphérie bruxelloise ». Trois : « Chaque entité fédérée doit assumer la pleine responsabilité financière de ses actes ». Le FMI dit d'ailleurs que c'est le seul moyen de réduire la dette. Selon Verhofstadt, les réformes de l'État ont permis à la Belgique d'assainir ses finances. La « politique du gaufrier » l'avait plongée dans le gouffre financier. Le fédéralisme, dit-il, l'a propulsée en tête du classement européen des finances publiques.
Le chef du gouvernement explique sa méthode. Pas de plan concret : « Ce n'est ni le moment ni l'endroit ». Mais les valeurs sur lesquelles on va construire cette « fédération de Belgique ».
Il cite la subsidiarité : exercer la compétence là où elle est la plus efficace pour les citoyens. Il veut de la cohérence pour éviter l'éparpillement et les conflits. Il aspire à l'égalité de traitement des citoyens, du nord au sud.
Selon la philosophie de Verhofstadt, la régionalisation s'impose là où les citoyens ne sont pas traités de la même manière, où les disparités n'ont pas de raisons objectives. Et la volonté de scission s'évapore là où l'égalité l'emporte, où les coûts sont justifiés.
Les soins de santé ont perdu la mauvaise réputation qu'ils traînaient en Flandre. La gestion rigoureuse de Rudy Demotte garantit qu'une opération coûte le même prix partout.

En revanche, au VLD, on s'agace de constater que l'impôt des sociétés est vingt fois mieux contrôlé au Limbourg qu'à Bruxelles, que la fraude à la TVA n'est pas traquée partout avec la même énergie, que les chômeurs flamands sont davantage sanctionnés que les wallons. Pourtant, le plein-emploi au nord, la pénurie d'emplois au sud sont bien des données objectives...
Le Premier ministre plaide un nouvel équilibre : élargir l'indépendance des entités fédérées exige, dit-il, de renforcer les instruments qui fédèrent. Il songe ici à un Sénat des Communautés et des Régions, voire à une circonscription fédérale.
Sourires ou grincements de dents : cette ode à la réforme de l'État ne plaît pas à tout le monde. Elio Di Rupo dit : « Je ne suis absolument pas d'accord. On présente la régionalisation comme indispensable, mais on ne dit pas ce qu'elle apportera au quotidien des gens. » Joëlle Milquet déplore une banalisation. Laurette Onkelinx regrette que le Premier n'ait pas exprimé l'opinion de son gouvernement. Didier Reynders qui, lui, avait été consulté, exprime un accord enthousiaste. Les deux ténors libéraux en campagne présenteront le 5 février, le manifeste de Verhofstadt.
Yves Leterme se déclare ravi. Mais il attend des actes.

L'Union dans la diversité

Le roi Albert II a placé son discours de Nouvel an aux autorités du pays sous le signe de l'Europe. Tout en exhortant la Belgique à rendre ses efforts européens "crédibles" et en réalisant "l'union dans la diversité" à l'intérieur du pays, comme le souhaite la majorité des Belges.
Pour Albert II, Bruxelles, "la capitale politique de l'Europe", et "tout notre pays" doivent jouer "pleinement leur rôle d'accueil de cette Europe en mutation".
"La Belgique multiculturelle possède à ce point de vue des atouts uniques", a-t-il estimé. "Rendons aussi nos efforts européens crédibles en montrant qu'à l'intérieur de notre pays nous pouvons également réaliser l'union dans la diversité, comme le souhaitent la majorité de nos concitoyens", a-t-il exhorté.

Outre la paix, une économie de marché corrigée socialement et un tissu associatif très riche, une des valeurs de l'Europe actuelle des Vingt-sept réside en effet dans son "caractère multiculturel", a souligné le roi.
"Les différentes cultures européennes plus celles de l'immigration doivent s'enrichir mutuellement dans le respect des valeurs de base de notre société. Cela ne va pas toujours sans difficultés, ni tensions. Mais nous devons les surmonter dans la solidarité et la justice", a-t-il déclaré. Et bien que l'Europe "garde une conscience de ses responsabilités vis-à-vis du tiers-monde", les efforts consentis sont encore "insuffisants pour remédier à la pauvreté d'une partie importante de l'humanité et faire cesser cette injustice criante", a-t-il poursuivi.
Exposant ses réflexions sur les perspectives d'avenir de l'Europe, après avoir rappelé les grandes étapes de sa création, le Roi a estimé qu'il était "nécessaire que les Etats membres renforcent leur stratégie de Lisbonne, par laquelle l'Union européenne veut devenir, d'ici 2010, l'économie de la connaissance la plus dynamique du monde".
Cela suppose un investissement dans la recherche atteignant 3% du Produit intérieur brut (PIB) et un "effort considérable" pour encourager l'innovation, a-t-il souligné.
Sur le plan institutionnel, il faut supprimer la règle de l'unanimité, "sous peine de paralysie", a-t-il assuré.
Par ailleurs, le cinquantième anniversaire de la signature, à Rome, le 25 mars 1957, des traités instituant la Communauté économique européenne (CEE) sera fêté le 24 mars au Palais royal, à la veille de la célébration officielle à Berlin, dans le cadre de la Présidence allemande de l'Union européenne, a indiqué Albert II.
Et d'insister sur "l'impulsion que la Belgique a donnée jadis, et continue encore à donner à la construction européenne".
(D'après Belga)

23 janvier 2007

Henri Simons démissionne

"Dommage, mais compréhensible" pour Isabelle Durant

La secrétaire fédérale d'Ecolo Isabelle Durant a affirmé, lundi, qu'elle pouvait "comprendre que l'ex-Premier échevin de la Ville de Bruxelles Henri Simons ait l'envie de prendre du recul dans sa carrière politique". Plus tôt dans la journée, celui-ci avait annoncé son retrait du conseil communal et sa volonté de s'octroyer une période de réflexion d'un an quant à sa présence au sein d'Ecolo. Il sera par contre bel et bien membre du conseil de l'action Sociale de la Ville, une fonction proche de son premier métier (assistant social) qu'il dit vouloir assumer dans une optique de développement durable en conservant son libre arbitre. Isabelle Durant a confirmé que dans la perspective du prochain scrutin fédéral du 10 juin, Ecolo avait proposé à Henri Simons d'occuper la dernière place de la liste d'Ecolo pour la Chambre. Elle a dit comprendre le souhait de l'ex-chef de file des Verts à la Ville de Bruxelles de prendre du recul, mais elle a regretté son refus d'occuper cette place de combat d'où il aurait pu faire valoir sa vision politique et son travail "dont la qualité inspire le respect" davantage qu'au départ "d'une huitième place". Isabelle Durant s'est enfin étonnée des critiques d'Henri Simons à l'égard du secrétariat fédéral d'Ecolo alors qu'il était jusqu'à lundi membre du bureau des Verts. A ses yeux, la prise de recul d'Henri Simons n'empêchera pas Ecolo de partir à la bataille électorale fédérale "plutôt conquérant, assez confiant", mais aussi avec "force, conviction et impertinence".


Henri Simons démissionne

L'ex-Premier échevin écologiste de la Ville de Bruxelles et récent administrateur délégué de l'asbl Atomium, Henri Simons a annoncé ce lundi, en séance publique, du conseil communal de la Ville de Bruxelles, sa décision de quitter celui-ci après douze années passées au collège des bourgmestre et échevins.

S'il quitte la vie politique publique, il n'en demeurera pas moins actif au sein du Conseil de l'action sociale où il compte mener une politique de développement durable avec analyse politique et libre arbitre.
Interrogé avant la séance, l'ex-Premier échevin a souligné qu'il se donnerait également un an de réflexion quant à sa présence chez Ecolo, ne cachant pas sa tristesse devant le sort que sa formation se préparait à lui réserver - une dernière place, "à l'arraché", sur les listes en vue des élections fédérales. D'après lui, la chose eut encore été envisageable, il y a plusieurs jours, dans le cadre d'une dynamique positive, mais plus dans les conditions - après plusieurs assemblées g énérales - dans lesquelles cela a été proposé, à savoir en guise d'ultime concession.


Henri Simons a ajouté qu'il n'en pouvait plus de la dureté à son égard de la part du secrétariat fédéral des Verts francophones et plus encore de sa ligne politique de plus en plus traditionnelle, alimentée de discours unanimistes, et tenue avec trop peu de force, trop peu de nouveauté, et trop peu de provocation.
Henri Simons ne compte pas pour autant se tourner les pouces d'ici là. Il considère ses nouvelles responsabilités d'administrateur délégué de l'asbl Atomium, une PME de 35 personnes, comme un défi à relever sur le plan des enjeux touristiques pour l'ensemble du plateau du Heysel.
Sur le plan privé, il compte également créer avec trois personnes disposant des qualifications requises, un bureau d'urbanisme qui travaillerait sur des dossiers de planification urbaine et érigerait des ponts entre les secteurs public et privé afin de faire progresser des projets urbains dans une optique de défense de la ville contemporaine.
Devant le conseil communal, l'ex-échevin a lu une déclaration annonçant son départ sous la forme d'un bilan de son action de plus d'une décennie à la tête du département de l'urbanisme axée sur la revitalisation de la ville (création de la Délégation au développement durable de la Ville, lutte contre les immeubles à l'abandon, bourses d'achats collectifs, lutte contra la spéculation....).
Il a également mis en avant les nouveaux projets qu'il a défendus dans le domaine de la Culture, son second secteur de prédilection: centres culturels confortés aux quatre coins de la Ville, attention particulière à l'émergence de l'art urbain, création du concept des quatre saisons (Plaisirs d'hiver, Place au printemps...), Maison de la Création, extension du projet des Brigittines...
Il n'a pas manqué non plus l'occasion de citer le dossier de la rénovation de l'Atomium, et la création de centaines d'emploi via le centre d'entreprises Dansaert.
Dommage, mais compréhensible
La secrétaire fédérale d'Ecolo Isabelle Durant a affirmé lundi en fin de journée qu'elle pouvait comprendre que l'ex-Premier échevin de la Ville de Bruxelles Henri Simons ait l'envie de prendre du recul dans sa carrière politique. Elle a confirmé que dans la perspective du prochain scrutin fédéral du 10 juin, Ecolo avait proposé à Henri Simons d'occuper la dernière place de la liste d'Ecolo pour la Chambre. Isabelle durant a regretté son refus d'occuper cette place de combat d'où il aurait pu faire valoir sa vision politique et son travail dont la qualité inspire le respect davantage qu'au départ d'une huitième place.
Isabelle Durant s'est enfin étonnée des critiques d'Henri Simons à l'égard du secrétariat fédéral d'Ecolo alors qu'il était jusqu'à lundi membre du bureau des Verts. A ses yeux, la prise de recul d'Henri Simons n'empêchera pas Ecolo de partir à la bataille électorale fédérale plutôt conquérant, assez confiant, mais aussi avec force, conviction et impertinence.
(D'après Belga)