L'ère Close ouvre un nouvel Iris
Philippe Close (PS) est le nouveau président d'Iris. Elu au conseil de mercredi, il se veut déjà rassembleur.
L'échevin du Tourisme et du Personnel ajoute une corde à son arc et devient président
Le nom de Faouzia Hariche avait circulé et celui de Laurette Onkelinx fait débat. Mercredi, lors du conseil d'administration d'Iris, c'est finalement Philippe Close qui a été élu pour succéder à Yvan Mayeur à la tête d'Iris, la faîtière des hôpitaux publics bruxellois. Une mission délicate pour l'échevin du Tourisme et du Personnel de la Ville, président du BITC et… vice-président de la Stib. « J'ai téléphoné à Philippe Moureaux pour être déchargé de la vice-présidence de la Stib », dit-il. Repu ? Pas sûr puisqu'on l'annonce déjà sur les listes régionales en 2009.
Même si Yvan Mayeur avait annoncé qu'il abandonnait la présidence, certains voient dans son départ comme une éviction…
C'est faux. Et l'histoire montrera qu'il avait raison dans ses options stratégiques. Tout le monde n'était pas prêt à les entendre. Le vrai défi, aujourd'hui, alors que la Ville a une stratégie globale qui existe, c'est d'avoir un dialogue avec Iris-Sud. La question est de savoir si on peut encore croire dans un réseau hospitalier commun, ce qui est mon cas, ou si les deux structures doivent évoluer en parallèle.
Le plan Close, c'est donc le plan Mayeur ?
Je ne vais pas me démarquer de ce qui a été longuement discuté avec lui. Je n'ai pas le même style mais, sur le fond, ses plans étaient judicieux. Arrêtons de voir la Ville comme un impérialiste qui veut tout conquérir. Elle a un moteur, mais c'est dans l'intérêt du carrosse qu'on additionne un maximum de chevaux.
Votre mission prioritaire ?
Je me vois dans un rôle de médiateur en mettant mon mandat, qui va jusqu'en 2012, sous le signe du rassemblement. En 1996, le réseau a été créé pour mieux gérer les hôpitaux et éviter qu'ils ne coûtent trop cher aux communes tout en continuant à offrir la meilleure médecine pour tous. Cela reste ma ligne de conduite.
Iris doit-il changer de mode de fonctionnement ?
Iris est devenu une usine à gaz. Les décisions sont prises au niveau de la faîtière qui doit relayer en permanence au niveau des CA locaux. Le CA d'Iris est par ailleurs pléthorique. Du coup, il y a toujours une autre instance où cela se décide. Cela avait du sens quand la structure a été créée, parce qu'il fallait mettre tout le monde autour de la table. On doit simplifier les processus de décision et donner plus de pouvoir aux gestionnaires locaux. Je n'exclus pas non plus d'avoir des administrateurs indépendants dans les CA, qui ont une connaissance de la gestion.
Que pensez-vous des déclarations du ministre Vanhengel (Open-VLD), selon lequel il faut lier la reconstruction de Bordet au projet du Chirec sur Delta ?
Je trouve spécial de lier les deux. Sur des problèmes aussi fondamentaux que la santé publique, on ne joue pas avec des marchandages. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas étudier le projet du Chirec, mais celui de Bordet doit transcender les clivages politiques. La recherche permettra de soigner les maladies de demain. C'est dans cette optique aussi que la reconstruction de Bordet sur Erasme est capitale.
Rejoignez-vous Yvan Mayeur sur sa critique récurrente à propos du sous-financement des hôpitaux, laquelle « justifierait » un déficit structurel ?
Je rappellerais, d'abord, que les hôpitaux ont une progression hallucinante (NDLR : le chiffre d'affaires est passé de 520 à 640 millions en trois ans). Les pouvoirs publics doivent être cohérents. Cela ne me choque pas qu'on fixe un seuil à un déficit structurel de 10 millions d'euros. Le bilinguisme des hôpitaux coûte entre 4 et 4,5 millions d'euros qui ne sont pas financés par la sécurité sociale. La Région pourrait peut-être l'assumer. Un déficit n'est pas acceptable, mais il faut distinguer ce qui est de la mauvaise gestion de ce qui est de l'investissement pour la population.
Vous étiez au comité stratégique et budgétaire de Brugmann. Vous assumez le déficit ?
J'assume. Il y a eu deux raisons : une baisse de l'activité médicale en même temps qu'un financement pour un plan social, en 2003 et 2004, qui n'a pas été appliqué, ce qui a maintenu artificiellement les comptes à flot.
Quand sera désigné l'administrateur délégué ?
Il devrait être désigné en septembre ou en octobre. Je veux une procédure transparence, même si c'est aux politiques de valider le choix.