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12 novembre 2006

12 novembre

Le 12 novembre est le 316e jour de l'année (317e en cas d'année bissextile) du calendrier grégorien.

1927 : Léon Trotsky est exclu du parti communiste soviétique

1840 : Naissance d'Auguste Rodin, sculpteur français.

1915 : Naissance d'Roland Barthes, écrivain et sémiologue français

1948 : Le Tribunal International pour l'Extrême-Orient ou Tribunal de Tōkyō rend son verdict : 8 accusés sont condamnés à la peine capitale

1990 : Au Japon l'empereur Akihito est intronisé

11 novembre 2006

11 novembre : Hommage aux soldats morts

La Grande Guerre a coûté la vie à environ 48.498 Belges, dont 40.367 militaires et 8.131 civils, sur un total d'une dizaine de millions de morts parmi lesquels 8,5 millions de soldats.
En août 1914, l'armée belge de campagne comptait quelque 185.000 hommes.

La Belgique ne compte plus aucun survivant des vétérans de la guerre 1914-1918. Le dernier vétéran est décédé il y a deux ans déjà. Cyriel Barbary, de Kerken (Flandre occidentale), est mort en septembre 2004 à l'âge de 105 ans.

La politicienne indienne Sonia Gandhi a déposé une gerbe de fleurs à la Menenpoort de Ypres, journée contre l'usage des armes. De sa propre initiative, la présidente du Parti du Congrès actuellement au pouvoir en Inde, a ainsi voulu rendre hommage à ses compatriotes morts dans notre pays pendant la Première Guerre mondiale alors qu'ils combattaient dans les rangs britanniques. Par cette visite, Sonia Gandhi a voulu souligner que grâce à l'effort de soldats tombés sur le champ de bataille, la démocratie a pu s'installer aussi bien en Inde qu'en Belgique.

Pour marquer le 61e anniversaire de l'armistice ce 11 novembre, les militaires belges distribuaient vendredi après-midi 32.331.502 "minutes de paix" aux navetteurs dans les gares belges. 32.331.502 minutes, c'est en fait le temps exact qui s'est écoulé entre le 11 novembre 1945 et le 11 novembre 2006.

09 novembre 2006

9 novembre 89

L'Allemagne célèbre ce jeudi le 17e anniversaire de la chute du Mur de Berlin.

Le monde "libre", se souvient d'une page qui s'est tournée dans l'histoire allemande.
Le soir du 9 novembre 1989, le Mur de Berlin est tombé. Sous les pleurs et les acclamations de joie des Berlinois de l'Est et de l'Ouest, comme sous les yeux ébahis de la communauté internationale disparaissait ainsi la frontière qui avait divisé Berlin et l'Allemagne pendant 28 ans. Qui a oublié les images des pans de Mur en train de s'écrouler dans la liesse populaire, des Berlinois tombant dans les bras les uns des autres et dansant sur ce qui était en train de devenir un vestige de la Guerre froide, et onze mois plus tard, l'Allemagne se réunifiait.

Quelques dates importantes qui retracent l'histoire de ce mur:

13 août 1961 : Une frontière de béton scelle la division de l'Europe. Mais comment en est-on arrivé là? De 1961 à 1989, le Mur de Berlin a divisé l'Allemagne de l'Ouest et l'Allemagne de l'Est. Il était cependant bien plus qu'une ligne de démarcation entre deux Etats : l'incarnation de la division politique du continent européen à l'heure de la Guerre froide.
L'édification de ces immenses pans de béton devait rendre imperméable la frontière entre l'Europe centrale et orientale communiste et l'Europe occidentale démocratique. A proprement parler, l'histoire du Mur commence le 8 mai 1945, avec la capitulation sans condition de l'Allemagne. Le pays est alors divisé en quatre zones d'occupation, plus Berlin, conformément aux accords passés entre les quatre puissances.
L'ancienne capitale du Reich hitlérien est elle aussi divisée en quatre secteurs, dont la responsabilité échoit aussi respectivement aux Etats-Unis, à l'Union soviétique, à la Grande-Bretagne et à la France, réunis au sein d'une Kommandantur Interalliée. Mais les tensions entre les grandes puissances s'accroissent à mesure que s'éloigne la Seconde Guerre mondiale. La Guerre froide commence, et Berlin va très rapidement devenir un enjeu majeur dans le conflit est-ouest qui se dessine, le point névralgique de la Guerre froide en Europe La coopération entre les quatre puissances occupantes prend fin en 1948, lorsque l'Union soviétique suspend sa participation au sein du Conseil de Contrôle Allié et de la Kommandantur Interalliée. Les tensions s'accentuent: c'est le blocus de Berlin.

Du 24 juin 1948 au 12 mai 1949, l'Union soviétique coupera toutes les communications terrestres entre Berlin-Ouest - enclavée au sein de la zone d'occupation soviétique - et les zones d'occupation occidentales. Les habitants de Berlin-Ouest ne devront leur subsistance qu'à un gigantesque pont aérien, grâce auquel les puissances occidentales approvisionnèrent la ville. Moscou renonça au blocus, mais celui-ci accéléra la division. La même année, en 1949, chacun des deux Etats allemands - la République Fédérale d'Allemagne (RFA) à l'ouest et la République démocratique allemande (RDA) à l'est - voit le jour. A la fois vitrine officielle de chacun des deux systèmes et enclave occidentale en terrain communiste, Berlin n'en demeure pas moins un point de passage entre les deux Allemagne, et un point de cristallisation et de tensions.

Le 17 juin 1953, un soulèvement populaire éclate à Berlin-Est. Il sera écrasé dans un bain de sang par les chars soviétiques. Durant les années 1950, de nombreux habitants de la RDA profitent de la situation de Berlin pour fuir la RDA, et échapper à la pression politique et économique du régime. Cet exode massif de l'est vers l'ouest s'apparente à une hémorragie qui s'épanche au travers de l'enclave de Berlin.

Le 15 juin 1961, Walter Ulbricht, Président du Conseil en RDA, déclare encore dans une conférence de presse que " personne n'a l'intention d'ériger un mur ". Mais le 12 août 1961, le Conseil des ministres de la RDA décrète la fermeture de la frontière tout autour de Berlin-Ouest. Walter Ulbricht signe une directive visant à séparer de l'Ouest Berlin-Est et la RDA : il faut " mettre un terme aux activités belliqueuses des forces revanchardes et militaristes de l'Allemagne de l'Ouest et de Berlin-Ouest " et, à cette fin, " assurer à la frontière avec Berlin-Ouest une surveillance fiable et un contrôle efficace, afin de barrer la route aux menées subversives ".

En clair : les citoyens de la RDA ne peuvent plus franchir la frontière que munis d'une autorisation spéciale. Plus de deux millions et demi ont déjà fui le régime totalitaire depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il s'agira donc de construire une muraille de 43 kilomètres pour stopper l'hémorragie vers Berlin-Ouest La construction du Mur de Berlin débute dans la nuit du 12 au 13 août 1961. A minuit, des policiers et des soldats de la Volksarmee (Armée nationale Populaire) commencent à arracher des pavés, à dérouler des fils barbelés, et à installer des pieux et des barricades. Des chars patrouillent dans les quartiers avoisinant les trois secteurs occidentaux. La circulation du métro est interrompue entre les deux parties de la ville. De part et d'autre, les Berlinois regardent, déconcertés et bouleversés, les barrages se dresser. Le Bourgmestre de Berlin, Willy Brandt, déclare le soir même dans son discours à la Chambre des députés de Berlin :

"Le Sénat de Berlin lance à la face du monde entier une accusation contre les
mesures illégales et inhumaines prises par ceux qui divisent l'Allemagne, qui
oppriment Berlin-Est et menacent Berlin-Ouest ."

Il suffit de quelques jours pour que surgisse sur plus de 43 km une muraille en béton haute de quatre mètres. Elle est flanquée, du côté est, de clôtures en grillage, de fossés anti-char et anti-véhicule, de dispositifs d'alarme, de chemins de ronde, éclairée par d'innombrables projecteurs, couronnée par des miradors et surveillée jour et nuit par des soldats et des chiens policiers. Les dirigeants de la RDA ont créé le " ruban de la mort " (Todesstreifen). Son franchissement s'avère une entreprise mortelle. Le Mur coupe 193 rues principales et adjacentes. Les mesures de bouclage entraînent également la fermeture de huit lignes de train urbain et de quatre lignes de métro. Dans le secteur soviétique, la totalité des 48 stations de train urbain ainsi que 13 stations de métro sur 33 sont fermées à la circulation inter secteurs. Avant le 13 août 1961, la limite entre les secteurs pouvait être franchie en 81 points de passage. A partir du 13 août, 69 de ces points sont murés ou fermés par des barbelés. Le 14 août, la porte de Brandebourg est murée. 9 novembre 1989 : le mur tombe!... Mais pourquoi?

Le 9 novembre 1989, le Mur qui divise Berlin, l'Allemagne et l'Europe depuis 28 ans s'écroule. Il est près de 19 heures lorsque Günter Schabowski, membre du Politbüro du parti SED, annonce devant les caméras de télévision, au cours d'une conférence de presse internationale, un nouveau règlement qui autorise la possibilité pour les citoyens de RDA de demander des visas pour la RFA. Un journaliste italien lui demande à partir de quand cette mesure prend effet. Il répond que, à sa connaissance, elle entre en vigueur "immédiatement, sans délai ". La nouvelle n'était pas autorisée telle quelle par le gouvernement de la RDA, mais elle se répand comme une traînée de poudre dans toute la RDA.
Elle conduit à l'ouverture des postes frontières à Berlin. Le Mur s'écroule. Le slogan si célèbre, scandé lors des manifestations des derniers mois prend alors tout son sens:"Nous sommes le peuple". Cette date historique avait été précédée par des fuites massives de RDA durant l'été 1989. 6.000 citoyens d'Allemagne de l'Est se sont alors réfugiés à l'Ambassade de RFA à Prague. Par milliers, ils ont franchi la frontière austro-hongroise, ouverte depuis septembre aux émigrés de la RDA.Simultanément, une vague de protestations s'élève aux cris de :

"Nous sommes le peuple" (" Wir sind das Volk ").

Lors de ces manifestations, l'opposition interne à la RDA qui veut défendre les droits civiques exprime pour la première fois publiquement ses critiques et ses revendications. Les " manifestations du lundi " (Montagsdemonstrationen) à Leipzig en sont restées le symbole. Ces deux facteurs font chanceler les structures de la RDA. De surcroît, on s'aperçoit rapidement que, cette fois-ci - contrairement à 1956 en Hongrie, 1968 à Prague ou 1980 en Pologne - l'Union soviétique ne songe pas à réprimer les manifestations par la force. Sous la pression de la "révolution douce ", les dirigeants de la RDA démissionnent. Ce renversement pacifique en RDA ouvre la voie à la réunification des deux Etats allemands - ce que beaucoup ne croyaient plus possible. Elle est précédée par les premières élections libres de la Chambre du peuple en RDA, le 18 mars 1990, par la signature du Traité sur l'union monétaire, économique et sociale le 18 mai 1990 et par celle du " Traité 2 + 4 sur le règlement final relatif à l'Allemagne " le 12 septembre 1990. La nuit du 3 octobre 1990, des milliers de personnes peuvent célébrer la réunification, devant le bâtiment du Reichstag à Berlin.
L'unité étatique de l'Allemagne est rétablie après plus de quatre décennies.

Pendant ce temps,

le plus célèbre des espions de l'ex-RDA communiste, Markus Wolf, est décédé dans son sommeil dans la nuit de mercredi à jeudi à l'âge de 83 ans à Berlin, a annoncé son entourage. Markus Wolf, considéré comme l'un des plus grands espions de l'époque de la Guerre froide, a dirigé de 1958 à 1987 les services de renseignement extérieurs de la Sécurité d'Etat est-allemande (Stasi), animant un réseau de quelque 4.000 agents hors de RDA.

Après avoir été pendant 30 ans "l'homme sans visage" des services d'espionnage de la RDA, Markus Wolf s'était réfugié après la Réunification d'abord en Russie, où il avait grandi après avoir quitté l'Allemagne avec sa famille juive communiste en 1933, puis brièvement en Autriche, avant de se rendre de son plein gré à la justice allemande en septembre 1991. En 1993, il écopait de six ans de prison pour "trahison" devant un tribunal de Düsseldorf (ouest), une peine qu'il n'a jamais purgée, la Cour constitutionnelle allemande ayant annulé en 1995 toutes les poursuites pour espionnage contre des centaines de responsables des services secrets de RDA.

En 1997, il avait été condamné à deux ans de prison avec sursis pour séquestrations pendant la Guerre froide. Wolf avait également fait de nombreux brefs passages en prison, à chaque fois pour avoir refusé de témoigner dans des procès pour espionnage. Il a toujours réfusé de dénoncer les agents qui travaillaient pour lui. L'ancien maître-espion vivait depuis de ses conférences sur l'espionnage et de ses livres, dont un sur la cuisine russe. Jusqu'à sa mort, il a dénoncé une "justice de vainqueurs" qui avait voulu faire de lui "le symbole du mal", alors qu'il n'avait fait que servir un Etat souverain. L'un des faits d'armes de Wolf restera le recrutement de Günter Guillaume, l'homme de confiance de Willy Brandt, qui provoqua la chute du chancelier social-démocrate de la RFA, quand il fut découvert en 1974.

Il a également avoué que la chute du Mur et la réunification de l'Allemagne avaient été "une surprise" pour lui et qu'il continuait à croire aux "idéaux du socialisme". Ces idéaux, qui avaient été "déformés à l'époque de Staline et plus tard", continueront à se développer "pour se manifester sous une nouvelle forme", avait-il prédit. Markus wolf était le fils du romancier Friedrich Wolf. Son frère, Konrad, était réalisateur au cinéma de la Defa, les studios étatiques de cinema de la RDA.

et aussi, Günter Grass s'excuse.

L'écrivain et prix Nobel de littérature allemand Günter Grass qui a reconnu l'été dernier son enrôlement dans les Waffen-SS durant la Seconde Guerre mondiale a fait son mea culpa dans une lettre publiée jeudi par le journal israélien Haaretz. "J'étais jeune et je n'ai pas cherché à poser des questions. Au lieu de cela j'ai cru aveuglément que l'Allemagne, jusqu'à sa capitulation sans condition, avait raison de faire la guerre. Et c'est ainsi que j'ai suivi, moi aussi, le chemin de centaines de milliers d'Allemands de mon âge", écrit Günter Grass.

La lettre a été adressée en octobre à l'institut universitaire de Natanya qui a annulé la remise du titre de docteur Honoris Causa à l'écrivain suite à la confession de son passé SS. Günter Grass, à la demande de l'institut, a accepté que sa lettre soit publiée, souligne le journal. "Je suis conscient des plaies béantes que le sigle SS ouvre dans les souvenirs de beaucoup des habitants d'Israël et c'est pourquoi je porterai dorénavant et jusqu'à la fin de mes jours sur le front la marque de Caïn de ce double "S", affirme Günter Grass.

"Je voudrais toutefois seulement demander que l'ensemble de ma vie, riche en
rebondissements depuis mes 17 ans et l'ensemble de mon oeuvre en tant
qu'écrivain, artiste et citoyen engagé dans son pays, soit prise en contrepartie
en considération"

, conclut l'écrivain. L'écrivain, engagé à gauche, avait admis en août son enrôlement dans les Waffen-SS à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Jusqu'alors, l'auteur du "Tambour" affirmait seulement avoir fait partie de la défense anti-aérienne en 1944 avant d'être fait prisonnier par les Américains.

Des "Charles"

Charles Michel
Profession : Député – (futur) bourgmestre MR de Wavre , 30 ans

Signes particuliers : Fils prodige de Big Loulou, Charlie a gravi les échelons à une vitesse fulgurante. De quoi faire dire à ses adversaires qu’il n’est qu’un petit roquet. Insouciant, l’ex-ministre un peu trop vert poursuit sa route, le pouvoir en tête…

Ministre à 24 ans, bourgmestre à 30 : vous sautez les étapes d’un parcours classique ? Je prends plaisir à rectifier l’info. J’étais le plus jeune ministre de
l’histoire du pays, mais aussi conseiller provincial à 18 ans et demi, et le
plus jeune avocat du Barreau de Bruxelles, à 22 ans. Et ce n’est pas mon père qui a passé les examens à ma place



Charles Picqué

héraut de l'islamophobie populiste depuis le milieu des années 1980 ...


Charles de Gaulle (né le 22 novembre 1890 à Lille, Nord - mort le 9 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises, Haute-Marne) était un officier général et homme d'État français, qui fut, depuis son exil à Londres, le "chef de la Résistance" à l'occupation allemande de la France pendant la Seconde guerre mondiale (France libre), puis devint président de la République de 1958 à 1969.

06 novembre 2006

Dans la nuit du 6 au 7 novembre 1917...

Dans la nuit du 6 au 7 novembre 1917, les bolcheviques s'emparent des principaux centres de décision de la capitale russe, Petrograd (anciennement Saint-Pétersbourg).

La Révolution d’Octobre est en route…

Les habitants de la capitale ne se rendent compte de rien. Sur la perspective Nevski, la grande avenue de Petrograd, les promeneurs et les noctambules vaquent comme à l'accoutumée.

Dans la terminologie bolchevique (on dira plus tard communiste), ce coup de force sans véritable soutien populaire est baptisé «Révolution d'Octobre» car il s'est déroulé dans la nuit du 25 au 26 octobre selon le calendrier julien en vigueur dans l'ancienne Russie jusqu'au 14 février 1918.

Une insurrection préparée au grand jour

L'initiative du coup de force remonte au 23 octobre 1917. Ce jour-là, Lénine, chef des bolcheviques, a quitté subrepticement sa cachette finlandaise pour assister à un Comité central de son parti et lui faire adopter le principe d'une insurrection armée.

Il s'agit d'abattre la démocratie instaurée en Russie quelques mois plus tôt et de mettre en place une «dictature du prolétariat» inspirée par les principes marxistes.

Lénine repart aussitôt en Finlande, laissant à son adjoint Trotski le soin de préparer l'insurrection, avec l'assistance d'un expert militaire, le lieutenant Antonov-Ovséenko.

Alexandre Kerenski, chef du gouvernement provisoire, ne se méfie pas des bolcheviques. Ces derniers sont des militants relativement peu nombreux mais très actifs.

Ils développent auprès des soldats de la garnison de Petrograd une propagande efficace autour de trois mots d'ordre :

– «paix immédiate» (la Russie est encore en guerre aux côtés des démocraties occidentales contre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie),
– «la terre aux paysans»,
– «tout le pouvoir aux soviets» (les soviets désignent en russe des conseils ou des assemblées de terrain où se prennent les décisions; ils
représentent pour les démocrates sincères l'aboutissement de la démocratie représentative).


Les marins de Cronstadt et les soldats de la garnison se laissent séduire par ces mots d'ordre. Il ne reste plus qu'à agir. Lors d'un nouveau Comité central, le 29 octobre, Lénine, de retour à Moscou, emporte la décision contre l'avis de Kamenev et Zinoviev qui craignent l'éventualité d'un échec.

Le 6 novembre 1917, au matin, la police tente de fermer une imprimerie du parti bolchevique. C'est l'occasion qu'attendaient les révolutionnaires pour se mobiliser.

Dans la journée, conformément aux ordres d'un Comité révolutionnaire militaire, les bolcheviques s'assurent du ralliement de la garnison de la forteresse Pierre-et-Paul et occupent sans bruit tous les ponts de la capitale russe. La nuit suivante, ils occupent en douce les gares, les bureaux de poste et autres endroits sensibles.



Les ministres du gouvernement provisoire siègent pendant ce temps au Palais d'Hiver en l'absence de Kerenski.

Ils n'ont pour les défendre qu'une petite troupe de 1300 soldats, cosaques et élèves officiers, y compris une unité de volontaires féminines.

Les partisans de Lénine assiègent le Palais. Cinq mille marins et soldats de Cronstadt viennent leur prêter main-forte.

Dans la journée du 7 novembre, pour donner à son coup d'État l'allure d'une révolution, Lénine fait tirer le croiseur Aurore, amarré à quelques centaines de mètres de là, sur un bras de la Néva.

Après avoir tiré une trentaine d'obus en direction du Palais, les bolcheviques se hasardent à l'intérieur, arme au poing. Après quelques velléités de résistance, les élèves-officiers et les soldates se rendent. Peu après minuit, le gouvernement signe l'acte de capitulation.

«Jamais une échauffourée de si petite envergure (une dizaine de victimes, d'après les historiens soviétiques) n'a eu des conséquences aussi prodigieuses, et une fois de plus, le sort de la capitale décida de celui du pays tout entier» écrit Léon Poliakov (Les totalitarismes du XXe siècle, Fayard)

Les ministres sont arrêtés la nuit suivante cependant que leurs soldates et soldats sont libérés sans plus de manières. Investissant joyeusement le Palais d'Hiver et ses caves, les bolcheviques boivent joyeusement à la santé de leur Révolution... Cette saoûlerie généralisée, qui fait le désespoir du lieutenant Antonov-Ovséenko, va même contribuer à désorganiser la vie économique de la capitale pendant plusieurs jours.

La dictature en marche

Sitôt après sa prise de pouvoir, Lénine met en place les instruments de la dictature. La presse «bourgeoise» est étouffée. La police politique (Tchéka) est créée le 7 décembre, la grève interdite le 20 décembre !...

Le parti K-D (constitutionnel-démocrate), ancré dans la gauche démocratique est interdit dès décembre. Reste l'opposition du principal parti de gauche, les S-R (socialistes-révolutionnaires). Ces derniers recueillent une écrasante majorité aux élections à l'Assemblée constituante, lancées avant la Révolution d'Octobre et que les bolcheviques n'ont pas osé annuler. Ils obtiennent 419 sièges contre 168 seulement aux bolcheviques, 18 aux mencheviks, 17 aux K-D et 81 divers.

Lénine ne se démonte pas. Il proclame fort hypocritement que le pouvoir des Soviets (les conseils populaires, solidement tenus en main par les bolcheviques) est supérieur à celui de l'Assemblée et le 19 janvier 1918, dès le lendemain de l'entrée en fonction de celle-ci, il ordonne sa dissolution, sanctifiant ainsi son coup de force d'Octobre.

Ne craignant plus la contradiction, le gouvernement, dénommé Conseil des commissaires du peuple, entame à marches forcées la réforme des institutions. Le 28 janvier, il crée une Armée rouge en prévision d'une éventuelle reprise des hostilités avec les Allemands. Le 5 février, il annule d'un trait de plume les dettes et les emprunts contractés par l'ancien gouvernement à l'étranger (cette mesure unilatérale, sans guère de précédent, va entraîner la ruine de nombreux épargnants français qui avaient confié leurs économies au tsar deux décennies plus tôt). Il adopte aussi le calendrier grégorien au lieu du calendrier julien à partir du 14 février 1918.

Enfin, il conclut la désastreuse paix de Brest-Litovsk avec l'Allemagne le 3 mars. Lénine pèse de tout son poids sur cette décision, qui provoque de violentes tensions parmi les membres du gouvernement et provoque la démission des ministres socialistes-révolutionnaires de gauche.

Le 12 mars, le gouvernement abandonne Petrograd, la capitale de Pierre le Grand, et se transporte à Moscou, la capitale des premiers tsars, au coeur de la Russie continentale, loin de l'Occident...

03 novembre 2006

Doctor Livingstone I presume ?

Livingstone (1813-1873) , missionnaire et explorateur célèbre, le docteur Livingstone a fait rêver ses contemporains par ses longs périples et ses nombreuses découvertes. Très croyant, et voulant évangéliser les indigènes, il suit des cours de médecine afin de devenir missionnaire. En 1841, il est envoyé par la Société missionnaire de Londres au Bechuanaland (Botswanna actuel) ; à partir de 1849, il explore l'afrique australe et centrale. En 1853, il traverse d'est en ouest l'Afrique Australe et découvre les chutes Victoria. De 1858 à 1864, il remonte le Zambèze jusqu'à son confluent, le chiré, et explore les régions environnantes.

En 1866, il est mandaté par la Société Royale de géographie dans le but de trouver les sources du nil. En effet, les scientifiques européens sont étonnés du débit considérable à l'embouchure du fleuve et ils veulent savoir d'où provient cette eau. Mais au bout de trois ans, Linvingstone n'a donné aucune nouvelle. En 1869, le journal américain New York Herald décide d'envoyer son journaliste Henry Morton Stanley (de son vrai nom John Rowland) à la recherche de Livingston .

Il débarque à Zanzibar le 6 janvier 1871, organise avec des moyens américains une expédition de 2.000 hommes et se dirige en premier lieu, cap à l'ouest vers le Tanganyika. Approchant du lac, il apprend par des marchands arabes qu'un vieil homme blanc est malade dans un poste missionnaire qui est établi à Ujiji sur la rive est du lac. Il se dépêche et le 3 novembre 1871, lorsqu'il arrive à la mission il déclare, en le voyant, cette phrase qui est resté célèbre :

"Doctor Livingstone I presume ?".


Il rétablit Livingstone à l'aide de médicaments et de vivres qu'il avait apporté ; Ils explorent ensuite le lac Tanganyika et démontrent que le nil n'y prend pas sa source. Stanley rentre alors en Europe tandis que Livingstone est convaincu que le nil prend sa source à proximité du lac Edouard.
En 1873, il meurt des suites d'une dysentrie.