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29 septembre 2008

"Pourquoi Maingain est-il encore là ?"

Les militants du CD&V ont donné le feu vert à leurs dirigeants pour entamer le dialogue communautaire. Ils sont inquiets, déchirés par le départ de la N-VA. Et doutent de la sincérité des partis francophones. Carnet de Congrès orange.
Deprez-Maingain: la querelle

Hakim (prénom d'emprunt) est perché sur son vélo rouge, et scrute d'un air circonspect les allées et venues à l'entrée de l'"Event Brewery", un centre de congrès bruxellois. Il met pied à terre, hèle une représentante des forces de l'ordre.
- "Hé !, c'est quoi ces autocars, m'dame ?"
-Elle : "Mais c'est pour la politique".
-Lui : "Ah, ils font de la politique, ici, à Molenbeek ?"
-Elle : "Oui, oui. Tout arrive. Allez, circule"...
C'était samedi après-midi, au cœur de Molenbeek donc, et des autocars remplis de militants du CD&V, les Molenbeekois en auront vu défiler quelques-uns. C'est que plus d'un millier d'affiliés CD&V se sont déplacés, à l'invitation de leurs dirigeants, afin de statuer sur la voie à suivre en pleine crise communautaire, quelques jours à peine après les funérailles du cartel. Pour rappel, les chemins de la N-VA et du CD&V se sont séparés au début de la semaine dernière.
Le Congrès s'est finalement rangé à 82,3 pc de oui contre 17,7 pc de non derrière une résolution donnant un visa pour une participation du parti au "dialogue de Communauté à Communauté" et à la poursuite du gouvernement fédéral pour répondre aux défis économiques et sociaux. Une seconde résolution, introduite par les "Jeunes CD&V", réclamant que le parti quitte le navire fédéral, a été rejetée à 70 pc par les militants CD&V.
"Christendemocratie"

Des chiffres clairs, donc, qui témoignent du soutien du peuple de la "christendemocratie" à l'égard de ses hauts responsables. Des chiffres clairs qui rendent in fine assez mal compte de l'inquiétude et des interrogations qui parcourent aujourd'hui les militants du CD&V devant l'incertitude communautaire.
Samedi, les votes sur les motions sont intervenus après plusieurs heures de débats à huis clos entre militants. Et dans un exercice dont la transparence mérite d'être soulignée, trois rapporteurs ont ensuite publiquement résumé les débats, parfois houleux, qui ont secoué le CD&V pendant l'après-midi.
"Pourquoi, a notamment demandé l'un d'entre eux, permet-on encore à Olivier Maingain de s'asseoir à la table des négociations alors que nous avons dû nous séparer de Bart de Wever ?" Un autre : "Olivier Maingain multiplie les provocations : il recommence à demander les nominations des bourgmestres et l'élargissement de Bruxelles". "Quel prix allons-nous devoir payer pour cette réforme de l'Etat ? Nous voilà suspendus au bon vouloir des partis francophones", a soulevé un participant aux débats internes. Enfin : "Nous n'avons absolument rien sur la scission de BHV. Il y a eu trop d'abandons. Il nous faut absolument des résultats tangibles avant les élections, donc dans les mois à venir".
"Un parti responsable"
Planté sur l'estrade face aux militants, le G4 - les 4 plus hauts responsables du CD&V (Leterme, Peeters, Thyssen et Vandeurzen) - a utilisé tous les registres disponibles afin de convaincre les militants de leur délivrer un feu vert. Ainsi Jo Vandeurzen - à qui Yves Leterme et Kris Peeters reconnaissent l'autorité morale sur le parti - y est-il allé d'un vibrant plaidoyer pour le dialogue communautaire. "Je suis dans un parti qui dit oui, a lancé Vandeurzen, je suis dans un parti qui désire faire avancer les projets. Nous ne sommes pas des irresponsables ! C'est la N-VA qui a choisi de nous quitter. Hé bien, nous allons montrer que nous pouvons réussir en négociant".
Arrive Yves Leterme - qui a tombé la veste pour l'occasion. Il dit : "J'ai rencontré des militants inquiets. J'ai essayé de les rassurer. Je suis le père du cartel, et je peux vous assurer que nous avons toujours été loyaux envers la N-VA. Aujourd'hui, nous nous engageons sur le chemin de la réforme de l'Etat, une réforme que nous réaliserons par étape. Nous voilà devant un moment de vérité : ce sera difficile mais nous allons y arriver".
Au premier rang, Jean-Luc Dehaene applaudit. Puis se lève pour entonner le "Vlaamse Leeuw".