18 octobre 2007

Nouveau plan stratégique pour Arcelor-Mittal à Liège

MAJ 18/10/07

La Wallonie respectera ses engagements pour le CO2


Arcelor-Mittal a annoncé qu'il voulait relancer la phase à chaud de Cockerill pour répondre à la demande mondiale d'acier en pleine explosion.

La Région wallonne respectera ses engagements en matière de réduction d'émissions de CO2, voire les dépassera, a répété mercredi le ministre wallon de l'Environnement, Benoît Lutgen, en réponse à des interpellations à propos de la relance du Haut fourneau n°6 à Liège.
Arcelor-Mittal a annoncé qu'il voulait relancer la phase à chaud de Cockerill pour répondre à la demande mondiale d'acier en pleine explosion. Techniquement, la phase à chaud peut produire jusqu'en 2015 mais le sidérurgiste est confronté à une difficulté de taille: les quotas de CO2. Ils sont suffisants jusqu'en 2009, année au cours de laquelle le deuxième Haut fourneau liégeois (HFB) devait être fermé. Au-delà, le plan wallon d'émissions de CO2 n'intègre pas cette relance et risque d'être insuffisant.
L'une des solutions réside dans l'octroi de quotas d'émission de CO2 supplémentaires mais, pour être mise en oeuvre, elle requiert l'aval de la Commission européenne et son accord paraît très compromis. Le Commissaire européen à l'Environnement, Stavros Dimas, a répété lundi, par la voix de son porte-parole, qu'il n'augmenterait pas le nombre de quotas de CO2 alloués à la Belgique.
Une autre solution résiderait dans le plan wallon lui-même, qui prévoit une réserve pour permettre aux industries de procéder à des nouveaux investissements. Or, cette réserve a été constituée après une consultation des entreprises sur leurs projets qui ont ensuite été quantifiés en quotas de CO2. Le maintien de la phase à chaud liégeoise, très grosse émettrice de CO2, risquerait de manger l'essentiel des réserves au détriment des autres entreprises.

M. Lutgen a expliqué mercredi qu'il n'entendait pas les pénaliser. "J'ai autant d'attention pour les entreprises de Liège que pour les entreprises d'ailleurs. Il y a lieu d'être rigoureux et loyal, et de ne pas créer de distorsion de concurrence. Il n'est pas question de faire demain des choix intra-wallons au détriment de certaines entreprises", a-t-il averti.
Dans les rangs du cdH, l'on a clairement incité à la prudence face à la relance du haut fourneau n°6 à Liège. "Ne donnons pas de faux espoirs", a lancé le chef de groupe Michel de Lamotte. Le député Louis Smal, ancien leader syndical des métallos liégeois de la CSC, a incité le gouvernement à se montrer combattif face à l'Europe. "Ca va être très dur de convaincre les ministres européens", a-t-il ajouté.

Une interrogation s'est également fait jour au cours du débat: des promesses inconsidérées d'obtenir des quotas de CO2 supplémentaires n'auraient elles pas été faites à Arcelor Mittal par des responsables politiques wallons? Si le sidérurgiste a annoncé qu'il rouvrirait le haut fourneau, "c'est parce que des ministres lui ont fait comprendre que des quotas pouvaient être obtenus", a fait remarquer M. Smal. "Il aurait peut-être été préférable de ne rien promettre avant les élections", a dit Caroline Cassart (MR).
Dans les rangs écologistes, le député Bernard Wesphael a dénoncé l'aveuglement du gouvernement qui n'aurait pas vu à temps les possibilité de développement de filières permettant d'économiser le CO2.
Le ministre wallon de l'Economie, Jean-Claude Marcourt, n'était pas présent pour répondre à l'interpellation. Plusieurs députés ont déploré cette absence.



CO2 : l'Europe ne fera pas d'exception pour Arcelor-Mittal

Le ministre wallon de l'Economie a rencontré lundi, le commissaire européen en charge de l'Industrie. Jean-Claude Marcourt venait plaider une exception au plan Kyoto de la Wallonie en faveur d'Arcelor-Mittal. Le sidérurgiste désire prolonger la vie de sa phase à chaud liégeoise et même rouvrir le haut fourneau de Seraing fermé en 2003, mais la Wallonie ferait alors exploser les quotas d'émission de CO2.…

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La Commission a mis les points sur les "i" lundi midi. Certes le commissaire en charge de l'Industrie a confirmé à Jean Claude Marcourt qu'il souhaite voir les industries à haute intensité énergétiques demeurer en Europe vu leur rôle important dans l'économie, mais il l'a aussi encouragé à renforcer ses contacts avec le commissaire en charge du dossier, c'est à dire le commissaire à l'Environnement Stavros Dimas. Stavros Dimas, lui, est tout disposé à rencontrer la Région wallonne, sa porte-parole l'a répété lundi midi, mais uniquement pour lui expliquer les alternatives qui s'offrent à elle.

La Wallonie a le choix. Soit Arcelor-Mittal achète des quotas de CO2 supplémentaires. Soit en échange du surcroît de pollution, elle finance des projets de technologie propre dans le tiers monde des solutions coûteuses dont Arcelor-Mittal ne veut pas. Soit, la Région wallonne redistribue les quotas autorisés. Autrement dit, elle en enlève à d'autres entreprises pour les redistribuer à Arcelor-Mittal. Une alternative évidemment difficile à faire passer.

Bref, pour la Commission, le dossier est clos : à la Région wallonne de rechercher la meilleure formule avec Arcelor-Mittal et dans les limites du plan Kyoto qu'elle a déposé.


Pour Arcelor-Mittal, les décisions de 2003, qui touchaient notamment la fermeture de la phase à chaud, ne sont plus d'actualité aujourd'hui. La demande mondiale en acier est en effet supérieure de 161 millions de tonnes aux prévisions de l'époque.
(belga) - Arcelor-Mittal a présenté ce mardi son nouveau plan industriel pour le bassin liégeois. Le groupe a notamment confirmé la relance de la phase à chaud, si un accord intervient quant à la disponibilité des quotas en CO2, et le recentrage des activités du froid vers les activités performantes. Une réduction de production sera ainsi réalisée à la branche "fer blanc", moins performante, mais celle-ci ne sera pas supprimée.
Pour Arcelor-Mittal, les décisions de 2003, qui touchaient notamment la fermeture de la phase à chaud, ne sont plus d'actualité aujourd'hui. La demande mondiale en acier est en effet supérieure de 161 millions de tonnes aux prévisions de l'époque.
Le haut-fourneau 6 de Seraing devrait redémarrer avant la fin de l'année. Il devrait au moins être opérationnel jusqu'en 2015. Le HFB d'Ougrée pourrait quant à lui fonctionner sans investissement majeur jusqu'en 2012. "Des actions seront menées afin d'amener les coûts de production au même niveau que les autres usines européennes du groupe", a expliquer Michel Wurth, le numéro 2 du groupe.
Arcelor-Mittal a annoncé son intention d'accroître sa production à Liège, pour atteindre 3,1 millions de tonnes en 2010. Pour accompagner cette relance, l'entreprise a besoin de nouveaux quotas d'émission de CO2. Les ministres Lutgen et Marcourt ont demandé à l'Europe de revoir les normes. La direction du groupe a fait savoir qu'elle n'achèterait pas ses quotas. "Nous n'allons pas réduire les coûts d'un côté pour dépenser l'argent de l'autre", a commenté Michel Wurth. Un appel va de nouveau être lancé vers l'Europe. "Nous sommes conscients de l'importance du respect environnemental. Mais il faut trouver un système généralisé pour l'ensemble des producteurs. Il faut une solution spécifique au secteur. On ne peut en tout cas pas imaginer qu'on n'aboutisse pas à une solution", a souligné M. Wurth.
Concernant le "froid", le nouveau plan industriel d'Arcelor-Mittal à Liège consiste à se concentrer sur les activités à haute rentabilité et à haute technicité, comme notamment la ligne prototype de développement du procédé de plasma sous vide. Par contre, les activités moins rentables, comme le packaging, seront réduites. Ainsi, la branche "fer blanc" verra sa production réduite de 100.000 tonnes dans le budget 2008.
Enfin, au niveau de l'emploi, il n'est pas exclu que des "transferts" soient effectués entre les activités du "froid" à la baisse et la relance du chaud. Le plan de prépensions qui avait été défini avec les syndicats en 2004 à la suite de l'annonce de la fermeture de la phase à chaud va en effet être remis sur la table. Le dossier sera évoqué dans le courant du mois avec les syndicats, a annoncé la direction.
18:41 - 09/10/2007 Copyright © L'Echo

CO2 : l'exécutif wallon appelle l'Europe au secours


Il a écrit à des commissaires pour avoir une réunion d'urgence. Il plaide la cause d'ArcelorMittal pour des quotas en plus.
Situation embarrassante pour la Région. Il y a quelques mois, devant l'euphorie de la relance du HF6, le ministre-Président de l'époque, Elio Di Rupo, et le ministre de l'Economie, Jean-Claude Marcourt, avaient promis à Lakshmi Mittal, patron d'ArcelorMittal, de lui trouver les quotas de CO 2 dont il a besoin pour relancer l'outil. Aujourd'hui, c'est le casse-tête chinois. Les réserves wallonnes prévues pour les nouveaux projets ou entrants ne suffiront même pas à satisfaire le groupe. Il rechignerait à ouvrir son portefeuille. La Région vient d'adresser une lettre aux commissaires européens Günter Verheugen (Entreprises/Industrie) et Stavros Dimas (Environnement) en demandant une réunion et en évoquant l'urgence. "ArcelorMittal envisage d'accroître sa production d'acier à Liège pour passer de 1 529 000 tonnes en 2005 à 3 170 000 tonnes en 2010, ce qui nécessite non seulement de maintenir l'exploitation du HFB durant 2008-2012, mais aussi de relancer celle du HF6. Cette décision nécessiterait une allocation supplémentaire de quotas pour la période 2008-2012 de 20 103 464 tonnes, soit 4 020 693 tonnes par an" , écrivent les ministres wallons Benoît Lutgen (Environnement) et Marcourt dans une lettre dont "La Libre" a eu connaissance. D'après eux, sans quotas supplémentaires, la Région serait forcée d'imposer une réduction de 30 pc des quotas alloués aux autres entreprises, "ce qui nuirait fortement à la compétitivité et au développement économique" des sociétés wallonnes. Sans compter la distorsion de concurrence qui les pénalisera au profit d'autres sociétés européennes. Contactés par nos soins, MM.Lutgen et Marcourt disent interpeller la Commission face à un problème lié à la façon dont elle veut appliquer les efforts relatifs aux objectifs de Kyoto. Ils rappellent que notre pays n'est pas le seul confronté au problème. Or, l'Europe a déjà indiqué à la Belgique de réduire son plan d'allocation initial de 7,61 pc.

Chaud devant !

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