La rumeur aime Sarkozy qui aime l'argent
Hier on apprenait que l'Élysée envisage une augmentation très substantielle (+ 140 %) du salaire du président : de 8.300 euros brut mensuels, il passerait à 20.000 euros - soit 240.000 euros par an. Pas mal comme argent de poche !
Cela circulait hier, cela s’est confirmé ce matin: l’Assemblée nationale se penchera donc demain sur un projet d’augmentation de 140% du salaire de… Nicolas Sarkozy.
Le Président français gagne actuellement 8300€ bruts (soit quelque 6000 € nets) par mois. Comme notamment tous ses frais sont intégralement pris en charge, son salaire est moins élevé que celui de la plupart des hauts fonctionnaires de l’Etat. Ainsi, le Premier ministre François Fillon gagne un peu plus de 20.000 € bruts par mois et le moindre de ses secrétaires d’Etat est payé 12.000 € environ, soit près de deux fois le salaire du Président.
L’Elysée suggère donc d’assainir tout cela et de porter le salaire du chef de l’Etat à la hauteur de celui du chef de gouvernement. Ce faisant, remarque le palais présidentiel, avec ses quelque 240.000 € de rémunération annuelle brute, Nicolas Sarkozy resterait largement en dessous des émoluments dont bénéficient le Britannique Gordon Brown (260.000), l’Allemande Angela Merkel (272.000) ou l’Américain George Bush (342.000).
Ajoutons que les salaires des plus hauts dirigeants politiques demeurent infiniment ridicules si on les compare à ceux des grands patrons. Pour mémoire, en 2006, la rémunération annuelle de Carlos Ghosn (Renault) s’est élevée à plus de 21 millions d’euros, celle de Bernard Arnault (LVMH) à 15 millions et celle d’Henri de Castries (AXA) à 7 millions.
Sans doute. Il n’empêche, cette augmentation salariale présidentielle de 140% pourrait au pire constituer une bombe pour le pouvoir, au mieux alimenter des grognements poujadistes dans les chaumières - et donc encore renforcer la mauvaise image des politiques. En effet, elle interviendrait après le refus gouvernemental, cet été, de donner un coup de pouce au salaire minimum. Alors que les députés viennent à peine de voter les franchises, qui imposeront aux malades de payer encore plus pour leurs soins de santé. Alors aussi que de difficiles négociations sur le pouvoir d’achat ont à peine démarré. Et avant un probable plan de rigueur si vaste qu’il n’épargnera personne et y compris les plus modestes.
Pas sûr, dès lors, que c’était vraiment le moment idéal pour annoncer cela.
PS: Le tag de bombinette figurant en illu était apparu dans le quartier Bastille (rue Amelot, notamment) au mois de mai dernier, juste après l’élection de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. Alors que tous les autres nés sur les murs à l’époque ont depuis été effacés, celui-là, assez incompréhensiblement, est demeuré.
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