Demotte pas rassasié
Cheval de Troie des libéraux, Rudy Demotte ? Le nouveau Ministre-président voudrait bouffer les plates-bandes socio-économiques des libéraux pour mieux les redépasser en 2009 ? Réflexion d’un baron libéral, mardi au PW : « Ce n’est pas parce qu’il a soif qu’on va lui remplir son verre ! »…
Mardi toujours au PW, la commission des Affaires générales discutait d’un décret instituant certaine parité sexuelle au sein des conseils d’administration des OIP (Organismes d’intérêt public) wallons. Si l’idée plait à tout le monde, elle a permis à Van Cau de faire furieusement tanguer son successeur ministro-présidentiel et coreligionnaire socialiste Rudy Demotte. Le vieux lion proposait d’inscrire un amendement visant à faire appliquer aussi ce décret lorsque le gouvernement wallon désigne des représentants dans les asbl. Là, Rudy perd pied, se tourne vers ses collaborateurs… et bégaie maladroitement la réponse : « Nous parlons ici d’un texte qui a fait l’objet d’un compromis au sein du Gouvernement wallon. Je ne suis donc pas certain de ne pas bouleverser, en intervenant, un ensemble de points et de contrepoints ». Van Cau ironise : « Il m’étonnerait que ceci pose une difficulté à un Gouvernement aussi féministe ». Demotte, désarçonné : « Je suis à l’écoute de la Commission ». Dimitri Fourny (cdH) viendra à la rescousse en tentant d’abord de temporiser – pendant que Demotte consultait – puis en proposant de… reporter à huitaine. Van Cau patientera.
Mercredi au Parlement wallon, une interpellation institutionnelle de Serge Kubla aura provoqué une intéressante passe d’armes entre le président du Parlement wallon et son Ministre-président. Qui venait, en langage poli comme à son habitude, de faire comprendre – dans la digne tradition de son prédécesseur – que c’est au gouvernement, et à lui seul, de s’occuper de ce genre de débats. Suivez bien : José Happart : « Loin de moi l’idée de créer un incident de séance, mais il n’incombe à personne, et je ne laisserai jamais passer cela sans rien dire, en ce compris l’Exécutif, de nous dire ici, dans notre Assemblée, ce qui est intéressant comme idées ou pas au cours de nos débats. Au sein de notre Assemblée, les Parlementaires s’expriment et l’Exécutif n’est pas Membre de notre Assemblée. Nous sommes le Parlement, vous êtes le Gouvernement ». Demotte : « J’ai dit le contraire ». Happart : « Vous avez commencé par dire que ce n’était pas intéressant, nos débats tels que commencés maintenant. J’estime que l’Exécutif n’a pas à dire ce qui est intéressant ou pas comme débat dans notre Assemblée ». Demotte, visiblement échaudé : « Je n’ai pas dit cela. Je le dis, pour que ce soit clair : je ne dis pas cela et je ne ferai pas cela. Pas de procès d’intention ». Fin de l’incident. Mais pas de la discorde socialo-socialiste.
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