10 octobre 2007

Les tueries du Brabant débutaient il y a 25 ans

Tueries du Brabant : la profileuse a fait rapport
MAJ 08 10 2007
Les faits de 1982 et 1983 réexaminés. Le travail de Danièle Zucker a amené les enquêteurs à auditionner des témoins qui ne l'avaient pas encore été.



Fin de la première étape et première conclusion : la profileuse Danièle Zucker peut poursuivre sa mission. La justice carolo en charge du volumineux dossier des tueries du Brabant – 28 morts entre 1982 et 1985 – a confirmé ce lundi avoir reçu en août le premier rapport de « profiling » demandé à la spécialiste belge. « Il porte sur les faits de 1982 et 1983 », précise un chef d'enquête. Soit les premiers vols de véhicules (1982) et le vol d'armes de septembre 1982 à Wavre chez l'armurier Dekaise au cours duquel un policier fut tué.
« Le premier bilan de Danièle Zucker a permis de nouvelles investigations », estime le seul juge d'instruction encore en charge du dossier à Charleroi, Jean-Pol Raynal. Depuis le début de sa mission en janvier dernier, la profileuse s'est penchée sur une première série de faits, qui n'étaient pas nécessairement les plus graves ni les plus meurtriers. Elle a parcouru les rapports d'experts et elle a réentendu les témoins.

« Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les souvenirs ne s'estompent pas nécessairement avec l'ancienneté des témoignages », précise le juge.
Le débriefing des premiers travaux, en août, a permis, selon le juge Raynal, « des recommandations » de type psychologique qui ont été suivies et qui ont fait resurgir des informations qui n'avaient peut-être pas été exploitées, ou ne l'avaient pas été suffisamment, lors d'une autre lecture du dossier.
C'est donc fort logiquement que des devoirs d'enquête complémentaires ont été ordonnés. Comme l'audition de témoins qui parfois n'avaient pas encore été sollicités par les enquêteurs.



« C'est un outil à l'enquête, ajoute un chef d'enquête. On verra après si ça apporte quelque chose mais, en tout cas, certains profils ressortent mieux que d'autres. Un simple exemple : on pourrait par exemple avoir un homme qui aurait approché de très près les tueurs mais en ne prenant part qu'aux vols de voitures et jamais aux tueries. »
Expertises médico-légales
Quoi qu'il en soit, Danièle Zucker a toute la confiance des magistrats puisqu'elle poursuit sa mission. Elle va continuer ses travaux en examinant une autre série de faits reprochés aux tueurs du Brabant. En analysant notamment les scènes de crime et les comportements observés à ces occasions par les auteurs, ainsi que les expertises médico-légales.



« Certains des faits commis peuvent sembler secondaires, comme des vols de véhicules, commente le juge Raynal, mais la manière dont les auteurs ont agi peut être révélatrice, bien plus que le butin emporté. » Elle devrait donc rendre son deuxième rapport d'ici la fin de l'année. Ce qui pourrait encore déboucher sur de nouveaux devoirs d'enquête.
De quoi compléter un dossier déjà épais de plusieurs dizaines de milliers de pages.

SOCIéTé dim 30 sep
Vingt-cinq ans plus tard, c’est toujours le mystère. Le 30 septembre 1982 débutaient les tueries du Brabant. L’armurerie Dekaize, à Wavre, était braquée par trois hommes. Ce matin-là, un policier de 33 ans, Claude Haulotte, a perdu la vie, une balle dans la nuque. Dans leur course-poursuite après les malfrats, deux autres gendarmes de Wavre, Roland Campinne et Bernard Sartillot, sont grièvement blessés à Hoeilaert.
C’est le début de trois années d’attaques sanglantes marquées par une série de meurtres. Ces attaques de supermarchés, restaurants et autres commerces restant aujourd’hui encore inexpliquées. Au total, si le butin est peu élevé, le bilan humain est lourd : 28 victimes.
Entre 1982 et 1985, toutes les hypothèses seront envisagées : terrorisme, coup d’état linguistique, vendetta américaine contre le groupe Delhaize, banditisme, etc.


Une méthode digne de la cellule anti terrorisme
C’est que les tueurs utilisent une méthodologie connue des services de police, notamment celle de la cellule anti terrorisme. Ils tuent avec froideur et précision. Ne laissent aucun indice ou pas assez derrière eux. A l’époque, parmi les enquêteurs, certains sont persuadés qu’il s’agit de confrères. Dans la population, c’est la panique.
Aujourd’hui, l’enquête piétine. Aucune piste n’est écartée mais certaines sont moins favorisées. Les enquêteurs procèdent régulièrement à des auditions de témoins, de suspects. Des interpellations ont même eu lieu à l’étranger mais pas d’arrestations.
La prescription pour ce dossier est prévue pour 2015. Il ne reste donc que 8 ans pour résoudre l’affaire.

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