Fin de la « collection Cariat »
ICDI: des tableaux pour le décor
Un Paulus, un Delmotte, un Camus, un Delporte et quelque cinq, six autres oeuvres d’art: voilà le reliquat de la collection Lucien Cariat, du nom de son ancien président, aujourd’hui inculpé pour abus de biens sociaux. L’ICDI n’a pas tout vendu...
Rassemblé pour le compte de l’intercommunale de collecte et de destruction des immondices de la région de Charleroi, l’essentiel de cette collection a été vendu aux enchères il y a une dizaine de jours. C’est une huile de Fernand Verhaegen intitulée ““ Les Chinels ” qui a emporté l’enchère la plus élevée avec 6000€.
L’institution a cependant conservé une dizaine de tableaux, les plus représentatifs d’une collection dédicadée à l’art régional, pour décorer les cimaises de ses bâtiments. Les oeuvres seront placées dans les parties accessibles au public et dans la salle du conseil d’administration, à Marcinelle.
Et que sont devenus les Dubrunfaut disparus qui font l’objet d’une pr océdure de recherche? L’ICDI, qui n’est pas propriétaire de ces 35 oeuvres, renvoie l’enquête à l’asbl “ Mémoire du Bois du Cazier ”qui avait en son temps accepté la donation.
Les tapisseries récupérées ont été rendues à la famille mais il manque toujours une dizaine d’oeuvres.
La vente des oeuvres d'art de l'ICDI a dépassé les estimations
Organisée dimanche après-midi dans les locaux de l'intercommunale à l'initiative de ses nouveaux responsables, la vente des oeuvres d'art de l'ICDI (Intercommunale de collecte et de destruction des immondices de Charleroi) a suscité plus d'intérêt que prévu.Deux heures durant, les près de quatre-vingts oeuvres mises aux enchères ont dépassé la valeur totale estimée des 50.000 euros, en présence de plusieurs dizaines de curieux. Ce qu'on a appelé la "collection Cariat", du nom de l'ancien président de l'intercommunale et ancien échevin de l'Environnement de Charleroi, avait été mise en vente à la demande des nouveaux responsables qui voulaient ainsi, symboliquement, rompre avec des pratiques du passé, sans négliger l'aspect financier de cette vente.
Le contenu de cette collection avait parfois été critiqué, certains parlant même de "croûtes" à propos de certaines oeuvres. On y retrouvait cependant des aquarelles et huiles de Gustave Camus, une série d'oeuvres de Max-E.Clart, des huiles de Delmotte, dont l'une a atteint le prix de 4.200 euros.L'enchère la plus haute est cependant allée à une huile sur toile de Fernand Verhaegen, "Les Chinels", finalement partie à 6.000 euros, tandis que la plus basse enchère, allait à une "photographie rehaussée", partie à un euro seulement.
Le patron de l’ICDI avait investi dans l’art
L’ancien président de l’ICDI avait acheté des œuvres d’art sur fonds publics. Le nouveau comité de direction les met en vente.
L’ICDI, l’Intercommunale de collecte et de destruction des immondices de Charleroi, liquide la « collection Cariat ». Il s’agit d’un ensemble d’une centaine d’œuvres d’art acquises sur fonds publics par l’ancien président Lucien Cariat, inculpé de faux, usage de faux, détournements et abus de biens sociaux dans le cadre des affaires de Charleroi.
Le comité de direction de l’ICDI a chargé un expert d’établir la valeur de ce patrimoine artistique afin de le mettre en vente. Selon une source proche du dossier, « l’intérêt culturel est médiocre ». Sans rapport avec le contenu de la prestigieuse collection Idea, l’Intercommunale de développement économique de Mons (dont le musée de la Photographie de Mont-sur-Marchienne a récemment présenté des prises de vue de Serrano, Ruff et Burkhard).
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Ici, « ce sont essentiellement des “croûtes” qui, pour la plupart, représentent des paysages industriels (terrils, puits de mine, laminoirs, hauts-fourneaux), quelques aquarelles. Aucune toile ne porte de signature significative. Elles ont été achetées auprès d’artistes contemporains locaux à des prix dépassant presque toujours leur estimation. »
Un seul et même décideur
Et c’est bien là le problème. Le comité d’acquisition se réduisait à un seul et même décideur. Comme le confirment d’anciens mandataires, « c’est en dehors du conseil d’administration que Cariat faisait son marché. Si bien qu’on n’avait pas l’occasion de débattre des prix des œuvres ni de l’opportunité de leur achat. » Les tableaux étaient dispersés dans les différents sites d’activité de l’intercommunale, jusqu’à l’incinérateur de Pont-de-Loup, ainsi que des filiales et des bureaux de l’ex-président-échevin. Il nous revient que lors de l’inventaire de la collection, une pièce a été retrouvée en Italie : il s’agit d’une sculpture, « L’oiseau de la liberté », exposée à l’aéroport de Pescara, une ville où aimait se rendre Lucien Cariat qui avait jumelé sa commune de Marcinelle avec celle de Manopello (province de Pescara). L’ICDI apparaît ainsi comme la seule intercommunale à disposer de biens artistiques à l’étranger. L’ICDI espère obtenir 50.000 euros de la collection.
La volonté du nouveau comité de direction est de réaliser aussi d’autres actifs. Immobiliers notamment, dans la mesure où nombre de bâtiments n’ont pas d’affectation, ou une utilité limitée. C’est le cas du siège de la Vieille Place à Marcinelle, mais aussi du complexe de la chaussée de Bruxelles à Jumet que l’ancien président faisait transformer à grands frais. Du mobilier a été repris par l’intercommunale dans l’immeuble de la rue Destrée qu’elle louait pour l’euro symbolique à l’ASBL Procultura. Lucien Cariat, qui en est toujours président, a déposé plainte pour violation de domicile.
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