03 avril 2008

Flahaut et le PS placent Leterme sous surveillance

UN « CABINET FANTÔME » au PS passera au scanner notre politique étrangère et de Défense. Premier acte : le sommet de l'Otan qui démarre ce mercredi… Et ceci n'est pas un poisson d'avril.
Entretien avec André Flahaut /
L'EDITO : "Ne pas confondre stratégie de sortie et issue de secours"


A peine né, le « shadow cabinet » du PS, comme nous le décrit André Flahaut, administre à Yves Leterme une sévère piqûre de rappel, à l'avant-veille de la première grande apparition du nouveau chef du gouvernement sur la scène internationale, au Sommet de l'Otan, à Bucarest, ces 3 et 4 avril.
C'est que, explique André Flahaut, « sous Leterme Ier, et déjà sous le gouvernement intérimaire, les relations extérieures et les départements d'autorités sont des fonctions toutes aux mains des néerlandophones et/ou des libéraux ». Ce qui pose problème. Même si, au fond, cela n'a rien de bien scandaleux ou de très étonnant puisque, de l'aveu même de l'ex-ministre de la Défense… « même quand j'étais au gouvernement, l'international n'était pas la première préoccupation de mon parti ».
D'ailleurs, qui, au PS, est à fois élu et compétent à l'international ? Philippe Mahoux, Patrick Moriau, André Flahaut, et c'est tout juste si le boulevard de l'Empereur ose prononcer une évidence : Anne-Marie Lizin.
Un « cabinet fantôme » se rassemblera désormais tous les jeudis matin – en coordination avec le SP.A flamand et le PSE européen. On y passera au scanner les décisions gouvernementales dans les domaines des Affaires étrangères, européennes, de la Coopération, de la Défense. A la manœuvre : André Flahaut, en concertation avec la vice-première Laurette Onkelinx. Au passage, il n'échappera à personne que l'idée même (typiquement d'opposition) de mettre sur pied un cabinet fantôme de la part d'un parti membre de la majorité est un délice.
En l'occurrence, la piqûre de rappel administrée ici à Yves Leterme renvoie à la note relative au Sommet Otan de Bucarest, et remise le 20 mars au Conseil des ministres.
Au chapitre « Afghanistan », pas une seule fois n'est mentionné dans cette note le concept de « stratégie de sortie », pourtant plébiscité le 7 février en commission mixte Chambre-Sénat de la Défense par les parlementaires de tous les partis démocratiques. Le 13 février, quelques jours après un sommet Otan informel à Vilnius, l'importance du concept avait à nouveau été rappelée à M. De Crem, ministre de la Défense, par le parlement. Aucune franche correction de cap n'est visible dans la note du 20 mars, avec laquelle MM. Leterme et De Crem se rendent au sommet de l'Otan : seule la stratégie globale Otan est mentionnée.
Quelle sera la ligne belge à Bucarest ? Le PS craint, dit André Flahaut, une poussée atlantiste, hors sentiers parlementaires et budgétaires.

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