Michel : "Magnette joue cavalier seul"
Le ministre de la Coopération déplore le manque de collégialité autour du "Printemps" de Magnette.Le libéral appelle le Premier ministre Leterme à réagir.
Edito: Le coup du canari
Charles Michel déplore " le manque de coordination et de collégialité" au sein du gouvernement dans le lancement du "Printemps de l'Environnement" par Paul Magnette.
Le ministre de la Coopération au développement (MR) demande au Premier Yves Leterme d'inscrire ce point à l'ordre du jour du prochain Conseil des ministres.
Que reprochez-vous au "Printemps de l'Environnement" du socialiste Paul Magnette ?
Je le dis très sobrement car je ne veux pas m'embarquer dans une polémique stérile, et je dis cela après avoir fait part de mes griefs au ministre Magnette, mais la réponse aux questions environnementales et au changement climatique est éminemment internationale...
Vous êtes donc surpris de ne pas avoir été convié au lancement de cette initiative ?
D'une part, sur la forme, je suis déçu et surpris que Magnette ait joué cavalier seul. D'autre part, les démarches lancées semblent n'être qu'une répétition des démarches préalables en la matière. Ces dernières années, une dizaine de rapports ont touché les questions environnementales et du changement climatique : j'espère que le "Printemps" de Magnette ne sera pas la répétition de constats objectifs autour desquels tout le monde est d'accord. Les pays développés polluent le plus et les pays plus pauvres vont payer un lourd tribut aux changements climatiques que ce soit en Bolivie, au Niger ou encore au Mali. Le budget de la Coopération au développement est de 1,1 milliard d'euros et tous les projets passent un test préalable "climat". Les budgets coopération sont étroitement liés à la question de l'impact climatique. Je soutiens des projets liés au développement durable chaque semaine, simplement, je ne fais pas de conférence de presse pour le dire.
Il aurait fallu intégrer la dimension internationale au "Printemps de l'Environnement" ?
La matière environnementale est, par nature, transversale. Donc, le devoir de celui qui est en charge, c'est de coordonner et de consulter. Or, ici, il n'y a qu'un seul élément qui est absolument certain : c'est qu'il y a eu une conférence de presse au musée des Sciences naturelles. Moi, j'ai demandé, il y a quelques mois, au professeur Jean-Pascal Van Ypersele (également présent au lancement du "Printemps" de Paul Magnette, NdlR) de préparer une série de recommandations, il les remettra avant la fin de l'été. Mais j'associe l'administration de Paul Magnette, j'essaye de travailler main dans la main avec eux. Alors, j'en appelle à une plus grande collégialité dans ces dossiers-là, il y va de l'intérêt de tous de faire preuve de cohérence.
Concrètement, qu'allez-vous faire ?
J'ai appris par la presse les dates de réunion, je ne me vexe pas, mais je trouve cela très dommage. Concrètement, je compte demander au Premier ministre d'évoquer ce point au gouvernement cette semaine.
Et est-ce que vous appelez Magnette à revoir le programme de son projet ?
Quand je découvre dans la presse le programme qu'il envisage, c'est comme si la question du climat était une question strictement nationale belge, alors que des décisions internationales lient la Belgique sur cette matière. Il y a une absence de dimension internationale dans son approche et, plus largement, une absence de concertation. Ça risque de faire rire à l'étranger : on s'imagine que ce sont les Belges, seuls, qui vont régler la question du climat avec trois réunions sur la Mobilité, ou je ne sais quels autres thèmes. C'est illogique.
Donc, vous l'enterrez le "Printemps de l'Environnement" ?
Non : j'ai le sentiment que Magnette peut encore rectifier le tir. Mais pour un des points aussi importants que cela - inscrit comme tel dans la déclaration gouvernementale - il n'y a même pas eu une réunion intercabinets... Je suis très surpris. Ma démarche se veut positive : on peut encore faire en sorte que ce "Printemps" soit un succès, mais ça ne sera pas un succès si on n'est pas dans la collégialité...
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