Laanan veut croit à un compromis sur TV5
La ministre de l'Audiovisuel Fadila Laanan estime qu'un compromis est en train de se dessiner à propos de la chaîne de télévision TV5Monde, à condition que certains abandonnent "de mâles attitudes". Elle insiste pour que la France accepte l'idée d'un directeur général de la chaîne réellement autonome.La ministre dit avoir l'impression que l'on arrive doucement à une solution de compromis: "toutes les chances sont là mais certains doivent abandonner quelques 'mâles attitudes', afin que chacun puisse s'y retrouver", dit-elle.En tout cas, Mme Laanan reste décidée à ne pas désengager la Communauté française de TV5Monde. La ministre dit par ailleurs avoir apprécié les propos rassurants du PDG de FranceMonde (la holding qui doit chapeauter les moyens audiovisuels extérieurs français) Alain de Pouzilhac. Il est temps de mettre fin à dix mois d'incertitude provoquée par les déclarations matamoresques du président français Nicolas Sarkozy, estime-t-elle.MéfianceToutefois, le PDG ne semble pas avoir bien perçu la méfiance profonde qui habite les 4 pays partenaires de la France dans TV5 Monde: Suisse, Canada, Québec et Belgique. Ceux-ci ont eu affaire à des documents de travail français d'abord inexistants ou secrets, aujourd'hui indigents, dit-elle.Pendant ces dix mois, les pays partenaires ont été confrontés à une attitude française désinvolte, parfois méprisante de la part de Georges-Marc Benamou, lorsqu'il était conseiller de M. Sarkozy.
Mme Laanan dit cependant n'avoir rien à reprocher à M. de Pouzilhac, qui doit assumer un passé dont il n'est pas responsable. Elle admet aussi que la France a fait aujourd'hui des concessions importantes, en abandonnant l'idée d'une "Newsroom", en acceptant un statut de partenaire, plutôt que de filiale, pour TV5, ou en plafonnant son actionnariat dans TV5Monde à 49%.Directeur généralDès lors, la ministre pense qu'un compromis est désormais possible. Mais la France continue à susciter la méfiance par sa volonté de priver le futur directeur général de la chaîne francophone internationale d'une réelle autonomie. Et de citer à ce propos la tentative avortée, le 16 avril, de faire nommer M. de Pouzilhac PDG de TV5Monde par son Conseil d'administration.Certains propos tenus récemment par M. de Pouzilhac ont visiblement irrité la ministre de l'Audiovisuel: "des propos maladroits envers les actionnaires minoritaires, lorsque le patron français affirme que ceux-ci n'ont rien compris ou qu'ils fonctionnent sur des rumeurs", précise-t-elle.CandidaturesSi, néanmoins, le PDG tient aujourd'hui un langage rassurant, la pierre d'achoppement reste le refus français d'avoir un directeur général de TV5Monde qui ait les pleins pouvoirs et soit responsable devant le Conseil d'administration et le Conseil des ministres responsables de TV5, estime la ministre.Elle insiste sur son souhait de voir ce futur directeur général engagé après un appel à candidatures international: "peu importe qui réussit l'examen, on n'a pas de candidat à placer. Mais il faut un vrai directeur général, français ou pas", dit-elle.
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