15 avril 2008

A Jacqmain, on a séché le décret Arena

On ne badine pas avec le décret Arena. Eric Deguide, préfet du lycée Emile Jacqmain, école réputée de la capitale, pourrait bientôt en faire l’amère expérience. A la dernière rentrée scolaire, il a accepté la pré-inscription de 80 élèves en secondaire dans son établissement. Le préfet est donc passé outre ledit décret, qui interdit toute pré-inscription dans les écoles francophones afin de permettre une plus grande justice sociale dans l’accès à l’enseignement.
Cette décision n’a entraîné aucune plainte de parents d’élèves. Reste que la Ville de Bruxelles semble prête à entamer une procédure disciplinaire à l’encontre d’Eric Deguide. Pour faire de ce cas encore unique un exemple ?
Convoqué de façon informelle en décembre dernier par l’échevine de l’Instruction publique, Faouzia Hariche (PS), l’homme n’a pas cherché à nier des faits qu’il semble prêt à assumer, refusant même d’envisager de prendre une prépension comme certains lui auraient soufflé. Résultat, le préfet de l’école Jacqmain vient de recevoir une lettre recommandée de la ville, le convoquant au prochain conseil communal, prévu le 21 avril prochain. Ce qu’il encourt ? Peut-être une rétrogradation. Ce sera aux membres du conseil communal d’en décider.
Le lycée Jacqmain ne fait pas partie de l’enseignement organisé par la Communauté française, même si celle-ci la subventionne, au même titre que l’enseignement libre. « Seul le pouvoir organisateur, en l’occurrence, ici, la Ville de Bruxelles, est en mesure de sanctionner le fautif, explique-t-on au cabinet de Christian Dupont (PS), le ministre de l’Enseignement obligatoire de la Communauté française qui a succédé à Marie Arena, montée au fédéral. Qu’il y ait plainte ou pas ne change rien. Un pouvoir organisateur qui ne prendrait pas de mesures à l’encontre d’un chef d’établissement dépendant de son réseau ne respectant pas un décret, s’exposerait à une suppression de subsides ».
L’échevine, qui se refusait à tout commentaire lundi, met-elle un zèle particulier à faire respecter un décret pris par sa collègue socialiste ? Qu’importe, semble dire un membre du collège de la Ville de Bruxelles, qui a lui-même passé la nuit aux portes d’un établissement du même réseau pour y inscrire son fils : « Je ne suis pas complètement en phase avec le décret Arena, mais l’attitude du préfet de Jacqmain est scandaleuse par rapport à ceux qui ont suivi la règle ».
Une règle que le préfet, lui, risque de se prendre sur les doigts.

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