25 avril 2008

BHV : avis de tempête pour Leterme

Des députés du cartel d'Yves Leterme veulent voter la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde dès la semaine prochaine. Les francophones laissent venir le Premier ministre et exigent une solution négociée. Comme un air de déjà vu...
Il y eut - au moins - une bonne nouvelle, jeudi, pour le Premier ministre Yves Leterme : son parti, le cartel CD & V/N-VA, a quelque peu été pris de court lors d'une séance plénière à la Chambre. En effet, les séparatistes flamands de la N-VA n'ont été prévenus de la possibilité "technique" qu'ils avaient de procéder à un vote sur la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde que quelques minutes avant le début de la séance parlementaire. Assez curieusement, la note des services juridiques du CD & V qui soulignait qu'un vote était "techniquement" possible dès jeudi a traîné en chemin...
Résultat, Bart De Wever et les députés du cartel n'ont pas bronché, tandis que Vlaams Belang et Lijst Dedecker réclamaient une prise en compte de cette proposition de loi explosive par l'Assemblée. Le Premier Leterme a donc sauvé son costume in extremis, sachant qu'un vote ferait tomber le gouvernement - les partis francophones ne pouvant tolérer l'usage de la supériorité numérique pour "forcer un passage" au Parlement.
Mais ceux qui pensent que les parlementaires de la N-VA (et du CD & V) se tiendront à carreau vont en être pour leur frais. "C'est très simple, souligne un cadre de la N-VA, sans nouvelle procédure de conflit d'intérêt des francophones, nous voterons la scission la semaine prochaine ou la suivante. Cela ne fait pas le moindre doute". Et de fait, la bronca sera à l'ordre du jour dès la semaine prochaine : sur proposition du CD & V, la décision de voter ou pas la scission de BHV sera prise mardi prochain à la Chambre. Alors qu'elle aurait pu être repoussée sine die. Pas question !, ont martelé les élus flamands. Yves Leterme pourra-t-il, d'ici mardi, proposer "une solution négociée" pour BHV ? À voir...
"Aveu d'impuissance"
Et les présidents des quatre partis francophones, réunis jeudi après-midi au cabinet des Finances de Didier Reynders, n'ont aucunement l'intention de dégainer "préventivement" une quelconque procédure en conflit d'intérêt - procédure qui gèlerait le parcours législatif de la proposition de loi flamande. Reynders (MR) : "Il y a un accord auquel les partis flamands ont souscrit, il n'y a aucune raison de relancer une procédure de conflit d'intérêt aujourd'hui". Di Rupo (PS) : "Cela n'aurait aucun sens de relancer une procédure de conflit d'intérêt alors qu'on essaye de négocier. Soit on négocie, soit on est dans le cadre d'un conflit. Ici, on privilégie la négociation". CDH et Ecolos défendent également cette ligne francophone.
"Les francophones disposent d'une pléthore de procédures à activer pour contrer un éventuel passage en force flamand au Parlement, fait remarquer Olivier Maingain . Mais si, d'aventure, nous devions les activer, ce serait un aveu d'impuissance de la part du Premier ministre Leterme. Cela démontrerait à quel point il n'a pas le contrôle sur son parti".
Elections sociales
Voilà donc le Premier ministre, comme à l'automne dernier lors du vote en commission de l'Intérieur de la Chambre, le couteau sous la gorge communautaire. "Nous n'avons encore rien fait, rien vu comme proposition ou esquisse de solution", se désole un président de parti. Un autre : "Aucune idée de la méthode qu'Yves Leterme va employer". Va-t-on, par exemple, prolonger l'expérience des "sages" ou va-t-on privilégier une négociation entre présidents des huit partis ? Bouteille à l'encre.
Au sein du cartel de Leterme, alors que certains s'interrogent sur le silence radio institutionnel du Premier, la pression devient intenable. La consultation entre partenaires CD & V et N-VA est au point mort : Leterme entendait, paraît-il, laisser passer l'échéance des élections sociales (mi-mai) avant d'attaquer BHV.
Mais pour trop avoir attendu, voilà que c'est lui qui se fait attaquer par BHV...

Les francophones misent sur la négociation
Les présidents de partis francophones veulent s'en tenir à l'engagement de passer par la voie de la négociation dans la problématique de la scission de l'arrondissement électoral et judiciaire de Bruxelles-Hal-Vilvorde.

BHV: Peut-être examiné la semaine prochaine

Les francophones veulent un geste

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