15 avril 2008

Un nouveau site internet pour le Forem

Jean-Claude Marcourt, Ministre wallon de l'Economie et de l'Emploi.
Le Forem a procédé lundi au lancement officiel de son nouveau site internet. Il offre à l'utilisateur une refonte complète des informations accessibles tant au demandeur d'emploi qu'aux entreprises.Il comporte également un nouvel outil, unique en Europe, qui dispensera par métier tous les renseignement nécessaires: descriptif, formation à suivre, niveau de salaire, etc. Chaque mois, le site du Forem reçoit 760.000 visites et 3.138.000 offres d'emploi sont consultées, dont 3.061.000 viennent du Forem, 51.000 du VDAB (équivalent flamand du Forem) et 28.000 d'Actiris (équivalent bruxellois du Forem). Le site est accessible à l'adresse suivante: http://www.leforem.be/

Forem : grosse artillerie tirant à blanc

Telle est l'accusation (re) lancée par le MR. L'organisme wallon coûte trois fois plus cher à chaque Wallon que son homologue VDAB à chaque Flamand.
La charge n'est pas neuve, mais se dit étayée par de nouvelles recherches : pour le MR, le Forem est de plus en plus cher alors qu'il est de moins en moins performant. Voilà qui contraste avec d'autres diagnostics plus positifs (dans ses relations avec l'Onem notamment); voici qui augure d'autres polémiques (après celles provoquées par l'audit externe de 2006 et le contrat de gestion)...
En 2008, par habitant de chaque Région, relève d'abord le MR, le Forem coûtera 290 euros, contre 269 à Bruxelles (Actiris et Bruxelles Formation) et 90 en Flandre (VDAB). On compte un collaborateur de service d'emploi pour 902 habitants en Wallonie, contre 1 270 en Flandre, 2 250 en France (ANPE), 4 150 aux Pays-Bas (CWI). Certes, un agent du Forem s'occupe de 59 demandeurs d'emploi, contre 38 au VDAB. Mais pourquoi alors, demande le MR, le budget du Forem est-il trois fois plus élevé par habitant que celui du VDAB ? Et puis, un collaborateur de l'ANPE, lui, s'occupe de 75 demandeurs; ou celui du CWI, de 144. Enfin, le budget du Forem a "explosé", passé (en euros de 2004) de 500 à 900 millions de 1997 à 2008 : près d'un sixième du budget régional.
Seconde partie du diagnostic bleu dont on a pu prendre connaissance : les résultats. Décevants : depuis 11 ans, par-delà certaine opacité (en encadré), le chômage ne diminue pas (15 à 18 pc) et le niveau de demandes d'emploi est stable (17 pc). Il n'y a donc, insiste le MR, "aucune relation de causalité entre le budget du Forem, son efficacité et le taux de chômage"), alors que le PS "réclame toujours plus de moyens".
Mais, répliquera-t-on, les charges du Forem ne sont-elles pas d'office plus lourdes, et ses résultats plus aléatoires, dans un tissu socio-économique plus ingrat ? N'empêche, rétorque la députée Véronique Cornet, "le Forem est une grosse artillerie qui tire à boulets blancs et passe totalement à côté de ses objectifs. On ne veut pas flinguer l'institution, mais souligner le manque de stratégie, d'objectivation, de courage politique". Parmi les problèmes : un quasi-monopole public; un organisme juge et partie des politiques; une commission d'évaluation prévue qui n'existe pas; 435 embauches en 2008 (en plus des 3 800 agents actuels); un "manque de transparence" budgétaire; "la lenteur et la lourdeur" des formations et le "manque criant" de formations qualifiantes; un plan d'accompagnement qui, en dépit de son coût (45 millions en 2008), n'a accru le taux d'insertion des demandeurs que de 0,8 pc et celui de formation de 1,1 pc...
Nous voulons, ajoute la députée, que le gouvernement "se penche sur les structures du Forem, les évalue, établisse une méthode, prenne exemple sur les voisins".

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