15 avril 2008

"Iris remplit sa mission de service public"

Le président du réseau Iris Yvan Mayeur (PS) dresse un état des lieux de ses trois années de présidence. Le One day clinic, les consultations et le passage aux urgences ont augmenté. Le statut des médecins sera, lui, réformé en profondeur.
C'est un Yvan Mayeur (PS) remonté et en verve qui a donné hier sa dernière conférence de presse en tant que président du réseau des hôpitaux publics bruxellois Iris. Le 23 avril prochain, il passera en effet le flambeau à son successeur. C'est Philippe Close (PS), échevin à la Ville de Bruxelles, qui est pressenti. "Je voulais que ce soit un politique de la Ville de Bruxelles pour présider aux destinées d'Iris et non un technicien avec de quelconques responsabilités", lâche tout de go Yvan Mayeur, également président du CPAS de la Ville de Bruxelles.
Cela dit, Yvan Mayeur a présenté l'évolution des activités de l'Interhospitalière régionale des infrastructures de soins (Iris) au cours de ses trois années de présidence (2005, 2006 et 2007). Globalement, le CHU Saint-Pierre et le CHU Brugmann ont vu leurs admissions augmenter. Celles de l'Institut Jules Bordet et de l'Huderf sont stables. Les admissions aux hôpitaux Iris Sud (HIS) ont, en revanche, diminué. "Ces hôpitaux doivent rester des hôpitaux de proximité, dans leur commune (Etterbeek, Ixelles, Anderlecht et Forest) mais ils ont une obligation d'identité", déclare Yvan Mayeur. "Je leur ai suggéré de développer la gériatrie mais ils n'ont pas voulu de mes propositions et je le regrette".
Tous les hôpitaux Iris affichent en outre une progression des journées en One day clinic, des consultations et des passages aux urgences. "J'étais inquiet à la vue de ces chiffres", confie Yvan Mayeur. "Mais, il n'y a pas de transfert de l'un vers l'autre. Nous n'avons pas un mauvais usage des urgences". De fait, parallèlement, "le nombre de cartes santé octroyé par le CPAS de la Ville a augmenté. Notre action a donc une utilité sociale".
"Néanmoins", enchaîne-t-il, "tout cela a un impact sur les coûts". Les hôpitaux Iris ont en effet enregistré un déficit total de 15 millions d'euros en 2005, de 23 millions en 2006 ("en raison de l'explosion du déficit du CHU Brugmann", rappelle Yvan Mayeur) et de 19 millions en 2007. Les perspectives budgétaires pour 2008 indiquent un déficit de quelque 21 millions. Yvan Mayeur pointe deux éléments qui creusent le déficit : le multisite, c'est-à-dire que "le service de proximité à la population bruxelloise implique plusieurs sites hospitaliers, ce qui engendre un coût structurel", explique-t-il; et le "non-financé" (augmentations barémiques régionales, primes linguistiques, charges des statutaires,...). Face à ses détracteurs, Yvan Mayeur défend : "un déficit de 21 millions, ce n'est pas cher payé pour les missions de service public que rend le réseau Iris". Et de décocher une flèche à l'opposition MR : "le MR veut privatiser certains hôpitaux publics. Le MR se trompe de perspective politique et de projet politique. Je les appelle à la raison, qui est le bien-être de la population".
Mono-réseau
Avant de passer la main à Philippe Close, Yvan Mayeur a entrepris une vaste réforme du statut des médecins travaillant dans les hôpitaux de la Ville de Bruxelles (CHU Saint-Pierre, Bordet, CHU Brugmann et Huderf). La 2e phase de cette réforme est sur la table. Concrètement, M. Mayeur propose d'établir le principe du mono-réseau (soit Iris, Erasme et AZ-VUB) pour les médecins avec possibilité de rapatrier leur activité privée. Objectif ? "Eviter une mise en concurrence négative du réseau privé envers le réseau public". Yvan Mayeur espère que cette mesure pourra entrer en vigueur très prochainement.
Seront aussi mis en place des contrats d'objectifs qualitatifs, financiers et dédiés à la recherche. Enfin, un fonds de promotion et une pension complémentaire pour les médecins contractuels seront mis sur pied.
Autant de dispositifs qui, selon M. Mayeur, "relèvent du bon sens afin de remettre l'accent sur la pratique de la médecine".

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