08 avril 2008

Les trois bourgmestres défient la Flandre

Les trois bourgmestres déchus de Linkebeek, Crainhem et Wezembeek-Oppem feront savoir officiellement cette semaine à leur ministre de tutelle, Marino Keulen, responsable des Affaires intérieures au gouvernement flamand, qu’ils restent candidats au mayorat dans leurs communes.
e carrousel communautaire dans la périphérie bruxelloise tourne rond : on nous signale que les trois bourgmestres déchus de Linkebeek, Crainhem et Wezembeek-Oppem, Damien Thiéry (MR-FDF), Arnold d’Oreye (MR-FDF) et François van Hoobrouck (MR), feront savoir officiellement cette semaine à leur ministre de tutelle, Marino Keulen, responsable des Affaires intérieures au gouvernement flamand, qu’ils restent candidats au mayorat dans leurs communes. Marino Keulen avait décidé officiellement en novembre dernier d’invalider leur élection (aux communales d’octobre 2006), leur reprochant d’avoir envoyé les convocations électorales en français pour une part, une entorse aux circulaires flamandes exigeant l’emploi du néerlandais dans tous les cas.
Inflexible, Marino Keulen n’avait pas cédé devant les protestations unanimes des partis politiques francophones, pas davantage qu’il ne s’était laissé impressionner par les démarches entreprises en décembre 2007 par les conseils communaux des trois communes à facilités, lorsque les élus locaux francophones avaient réclamé la réhabilitation de leurs bourgmestres, cela dans une ambiance tendue, sous les lazzis des extrémistes flamands du Voorpost et du Vlaams Belang.
Tout cela survenant, on s’en souvient, dans le maelström de la longue crise politico-communautaire de 2007. Une séquence infernale à laquelle l’avènement du Leterme Ier, récemment, a mis terme, provisoirement. Mais le nœud dans la périphérie reste entier. Celui de Bruxelles-Hal-Vilvorde, comme celui ayant trait à la nomination des bourgmestres… dont Didier Reynders, président du MR, et Olivier Maingain, du FDF, ont tous deux affirmé avec netteté, à plusieurs reprises ces dernières semaines, qu’elle représentait un « préalable » à toute discussion institutionnelle approfondie au sein de la majorité gouvernementale.
Menace
La démarche des mayeurs était attendue, leurs trois conseils communaux leur avaient réitéré leur confiance entre-temps, mais il subsistait un doute sur leur attitude en définitive. Notamment parce qu’en cas de nouvelle annulation de la part du ministre flamand de l’Intérieur, celui-ci, selon les termes d’un décret réglant le fonctionnement de ses municipalités, aurait alors la possibilité (en théorie, en tout cas) d’imposer un bourgmestre de son choix, qui pourrait être même un « extérieur », non-membre du conseil communal. Une menace. Le fait que les mayeurs francophones franchissent le pas malgré tout, et qu’ils se déclarent ensemble auprès de Marino Keulen est un fait politique : cela relance le « carrousel » communautaire, et met le gouvernement Leterme à l’épreuve.


La Flandre veut séduire la France
La Flandre entend développer ses relations économiques et culturelles avec la France, traditionnellement tournée vers la Wallonie ou Bruxelles, a indiqué ce lundi à Paris le ministre flamand de la Politique extérieure Geert.
Au moment où la Belgique connaît de multiples tensions entre communautés linguistiques, M. Bourgeois a tenté d'atténuer les critiques contre des mesures présentées comme discriminatoires envers les francophones. « Les Flamands sont un un peuple tolérant et ouvert sur le monde », mais « comme partout il y a des problèmes d'intégration », a-t-il affirmé.
M. Bourgeois a présenté à la presse une « note stratégique » élaborée par le gouvernement flamand pour développer les relations avec la France, la troisième du genre après des documents concernant les relations avec les Pays-Bas et l'Allemagne.
L'exécutif flamand identifie quatre pistes de travail. Il veut renforcer la position de la Flandre comme carrefour en matière de transports et de logistique attractif pour la France, augmenter les exportations de la Flandre vers la France et les investissements français en Flandre.
Il propose aussi d'intensifier les relations culturelles, en soutenant notamment l'apprentissage du néerlandais en France, en particulier dans le nord et de développer les coopérations transfrontalières.
Le document reconnaît le déficit de notoriété qui touche la Flandre, qui jouit de larges prérogatives, y compris internationales, dans le cadre des institutions fédérales.
A part la population de la région Nord-Pas-de-Calais « qui connaît bien la Flandre », une « majorité des Français ignore que la Flandre fait partie de la Belgique, où l'on parle le néerlandais », relève le rapport. « Si la Flandre veut montrer à la France une image positive de ses atouts, de ses produits et de sa culture, il faudra encore réaliser des progrès », est-il encore écrit.

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