Olivier Chastel : « Une prime à la mauvaise gestion de Liège »
Marchandage ! C’est comme cela qu’Olivier Chastel qualifiait ce lundi les négociations qui ont abouti à la réforme du Fonds des communes. Des négociations sur lesquelles, selon le député fédéral et chef de groupe MR au conseil communal, Charleroi a peu pesé.
« Depuis vendredi, on me dit qu’on a rectifié ce qui, depuis André Cools, constitue le fossé entre Liège et Charleroi, explique-t-il. À terme, c’est vrai. Charleroi finira par obtenir plus que Liège ». Mais le Réformateur carolo ne cache pas sa déception car, comme il le rappelle, les 36 millions d’euros qui séparent les deux villes depuis la précédente réforme (1989) n’ont pas été pris en considération. Pire ! Car si Charleroi et Liège disposent désormais d’une dotation fort proche, elles vont bénéficier de deux mesures exceptionnelles qui profitent surtout aux principautaires, dénonce Olivier Chastel. « En fait, le gouvernement wallon va donner 90 millions à Liège pour son passé ou, plutôt, pour son passif ».
De quoi s’agit-il ? La première mesure concerne la reprise de 80 % de la dette des deux grandes villes wallonnes. « Pour Liège, on retire tous les ans 47,3 millions de charges de la dette, poursuit Olivier Chastel. Pour Charleroi, cela représente 4,7 millions d’euros ». Le second « geste » du gouvernement wallon porte sur la reprise du fonds de pensions des deux villes. À Liège, le passif est évalué à 43,2 millions. À Charleroi, le transfert du fonds de pensions d’Ethias à l’ONSS-APL et le plan d’aménagement des fins de carrière à la Ville portent sur un total de 12 millions d’euros. « Bref, à partir de 2008, Charleroi est spolié de 73 millions par an ».
Olivier Chastel juge qu’il y a là une occasion manquée d’aider Charleroi à se redresser. Il rejoint sa consœur Véronique Cornet qui voit dans ces mesures « une prime à la mauvaise gestion ». « On fait payer à l’ensemble des Wallons les investissements publics qui ont été jusqu’ici réalisés à Liège », déplore-t-il. Paul Magnette (PS) a tenu à réagir à ces propos, estimant « dommage de rentrer dans une guerre des bassins, l’objectif étant de résoudre les problèmes structurels des communes wallonnes ». Le chef de file du PS carolo se dit prêt à débattre de ce sujet, chiffres à l’appui, avec les deux parlementaires MR. Chiche !
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