Dupont ne lâche pas l'inspection en périphérie
Le Sénat doit prendre attitude, cette semaine, dans la procédure de conflit d'intérêts initiée par le parlement francophone après le vote au parlement flamand du transfert à la Flandre de l'inspection pédagogique des écoles fondamentales francophones de la périphérie. Mardi, les échevins de l'enseignement de ces communes ont réitéré leur demande à la Communauté française d'officialiser par décret le maintien exclusif de sa compétence en la matière. Ils rappellent la « nécessité » de maintenir la collaboration des centres IMS-PMS avec ces écoles et notent que plus de 95 % des élèves fréquentant leurs écoles poursuivent leurs études secondaires en français.
Nous avons interrogé le nouveau ministre PS de l'Enseignement, Christian Dupont.
Le sénateur PS Philippe Moureaux estime logique que la Communauté française assure l'inspection pédagogique de ces écoles mais reconnaît à la Flandre le droit de contrôler cette inspection…
Les déclarations de M. Moureaux lui appartiennent. Depuis 1970, l'inspection pédagogique de ces écoles est assurée par la Communauté française et nous ne sommes pas prêts à abandonner ce rôle à l'autre communauté. Le régime des facilités linguistiques, garanti par la Constitution, doit être maintenu, y compris dans sa dimension pédagogique. Cet enseignement est un droit des francophones. La Constitution accorde aussi la liberté des méthodes pédagogiques aux pouvoirs organisateurs. Mais dans la mesure où la Flandre finance nos bâtiments scolaires, je ne trouverais pas anormal qu'elle s'assure que ces moyens sont bien utilisés. Dans l'inspection de l'enseignement, les inspecteurs vérifient aussi que les locaux soient adaptés à l'enseignement.
Vous refuseriez donc que ces écoles suivent les programmes de l'enseignement flamand…
Ça ne me paraît pas souhaitable.
Allez-vous répondre à la demande des échevins de l'enseignement des communes à facilités, dont question ici plus haut ?
Je suis prêt à l'envisager, mais nous allons vérifier la faisabilité juridique de cette demande avant de jouer aux matamores… Dans ce contentieux-là, il vaut mieux essayer de ne pas mettre de l'huile sur le feu. Mais il ne faut pas non plus reculer.
Le Sénat pourrait suggérer aux deux ministres de l'Enseignement (F et N) de se concerter pour qu'au terme de l'enseignement fondamental, les élèves de ces écoles soient aptes à intégrer l'enseignement secondaire de l'une ou l'autre communauté. Qu'en pensez-vous ?
C'est une piste intéressante et nous devons évidemment nous parler, entre ministres, mais sans obligation de résultat.
Votre prédécesseur, Marie Arena (PS), et Frank Vandenbroucke (SP.A) n'étaient pas parvenus à un terrain d'entente… Allez-vous donner une nouvelle impulsion à ce dialogue ministériel ?
Si le Sénat le demande, je le ferai.
Mais n'oublions pas que nous sommes dans l'attente du deuxième paquet de réformes institutionnelles…
Le problème de nos écoles de la périphérie est essentiel et je n'ai pas l'intention de le négliger.
En tardant à nommer les inspecteurs des écoles de la périphérie, la Communauté française a donné des arguments à la Flandre pour la reprise de cette inspection… Allez-vous vous montrer plus attentif ?
L'enseignement en périphérie a été le plus inspecté de tous, ces dernières années, pour marquer l'intérêt que nous témoignons à son égard. J'atteste la qualité de cet enseignement et de son inspection
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