Yves Leterme se mouille
Il n’avait pas bonne mine, sur les plateaux télé. Mais sa combativité, elle, semble avoir doublé. Yves Leterme veut manifestement reprendre son cartel en main. Au point de se mouiller personnellement.
Il n’avait pas bonne mine, sur les plateaux télé. Mais sa combativité, elle, semble avoir doublé. Yves Leterme veut manifestement reprendre son cartel en main. Au point de se mouiller personnellement.
La N-VA a, par deux fois, en bureau, affirmé qu’elle ne monterait pas dans le gouvernement Leterme Ier et qu’elle ne lui voterait pas la confiance, jugeant le premier paquet de réformes institutionnelles « trop vague et trop conditionnel ».
Le futur Premier ministre, père du cartel CD&V/N-VA, se fait fort de convaincre ses alliés nationalistes de changer d’avis – sans pouvoir changer le contenu de ce paquet. « Je ne comprendrais pas, lance-t-il à la VRT, qu’on ne vote pas ces transferts de compétences. La loi sur les baux, l’économie sociale, la sécurité routière, ce sont des compétences importantes pour les plus faibles revenus. Ce ne sont pas des zakouskis. »
« La situation est meilleure »
Il annonce dès lors qu’il aura, dans les prochains jours, un contact avec la N-VA dans l’espoir qu’elle prenne ses responsabilités. Selon son porte-parole, « Yves Leterme prendra contact avec Bart De Wever, président de la N-VA pour expliquer ce qu’il y a dans le premier paquet et son engagement pour le deuxième. » Mais selon nos informations, ces contacts sont déjà entamés depuis quelques jours. « Il y en a eu la semaine dernière, et il y en aura encore cette semaine, nous dit ce CD&V. Il s’agit de voir dans quelle mesure la N-VA peut être plus proche de nous. »
Un autre confirme ces contacts, et ajoute : « En contrepartie de son soutien au gouvernement, la N-VA exigera une déclaration extrêmement ferme du CD&V ou de Leterme pour tenir les engagements flamands et la date butoir du 15 juillet. » On aurait aussi promis un secrétariat d’Etat à Bart De Wever, mais il ne devrait pas l’accepter, sauf à donner l’impression d’être « acheté ».
Dimanche, après avoir été réélu la veille avec près de 99 % des voix à la tête des siens, Bart De Wever a lancé, à la VRT, ce que le CD&V prend pour un signal positif. Pour De Wever, son score stalinien est une approbation de sa politique, donc de sa stratégie de lien étroit avec le CD&V.
D’ailleurs, le président du CD&V, Etienne Schouppe, en « contact permanent » avec son homologue N-VA, n’envisage pas, nous dit-il, que celle-ci réponde « non » à Leterme : « Les contacts sont trop bons. Rien ne me permet de dire qu’une solution ne serait pas possible. Nous partons du principe qu’il n’y a pas de raison de ne pas trouver un terrain d’entente. La situation est meilleure qu’il y a une semaine. »
Et si les nationalistes ne se laissent tout de même pas convaincre, c’est la rupture du cartel ?
Etienne Schouppe refuse d’envisager cette option. Yves Leterme dit qu’il faudrait « en tirer les conclusions ». Mais tous savent que la situation serait, après l’engagement personnel du futur Premier, intenable. Premier pas : dimanche soir, la N-VA a dit accepter la discussion sur le vote de confiance à Leterme Ier ; mais toujours pas question d’entrer dans ce gouvernement.
Un CD&V résume : « Ce serait une prérupture, le début de la fin. » Et au lieu d’une belle victoire psychologique et politique pour Leterme, un (dangereux) échec de plus.
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