26 mars 2008

Conseil communal chahuté à Fourons

Quelques incidents ont émaillé le conseil communal de Fourons ce jeudi soir lorsque les conseillers francophones minoritaires ont pris la parole dans leur langue. Le conseil a duré près de 3H15 mais les débats ne se sont finalement déroulé que pendant une vingtaine de minutes.Lors du premier point, le conseil de l'opposition Grégory Happart a posé ses questions en français après avoir demandé la parole en flamand. Comme lors de chaque intervention en français, les conseillers de la majorité Voerbelangen ont repris les débats entre eux.

IntoléranceLes cinq conseillers francophones ont alors brandi des affichettes mentionnant "non à l'intolérance", "non au génocide culturel" ou encore "oui au respect des minorités", avant de débuter, à tour de rôle, la lecture de la Déclaration universelle des droits de l'homme et la Convention cadre pour la protection des minorités nationales.

Leur attitude a irrité certains conseillers de la majorité et les esprits se sont échauffés lorsque le conseiller Grégory Happart a pris le micro des mains de la présidente du conseil, Annemie Casiers. Une bousculade s'est produite entre les différents conseillers et la présence de deux policiers a été requise pour calmer les protagonistes.Les conseillers de "Retour aux libertés" ont poursuivi leur lecture pendant une demi-heure, devant le seul bourgmestre Huub Broers, la présidente ayant suspendu la séance et les conseillers de la majorité ayant quitté la salle. Vers 21H10, Huub Broers a lui aussi quitté la séance, qui a donc été interrompue pendant pratiquement deux heures. Ce n'est que vers 23H que les conseillers de Voerbelangen ont rejoint la salle du conseil pour poursuivre l'ordre du jour.

Cacophonie
Au premier point, Grégory Happart a de nouveau été interrompu et les conseillers francophones ont repris leur lecture. Pendant une demi-heure, sans arrêter, ils ont lu ensemble, les articles de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, pendant que les conseillers de la majorité poursuivaient le conseil, votant les différents points dans une cacophonie indescriptible.

Un nouvel incident, verbal cette fois, a éclaté lorsque, lors d'un vote concernant la désignation d'un membre du conseil dans une asbl, le bourgmestre a découvert une croix gammée sous son nom. Le conseil s'est terminé vers 23H30, alors que les Francophones lisaient toujours leurs textes. Enervé, Huub Broers a pour sa part évité la presse. "Je ne réponds pas à des journalistes qui soutiennent des crapules qui votent avec une croix gammée dans mon dos", s'est-il énervé.
Trouble de l'ordre public
Les Francophones fouronnais réclament le droit de pouvoir s'exprimer dans leur langue. "Pourquoi ne pouvez vous pas avoir la fierté de défendre le bilinguisme au conseil communal? Pour former un gouvernement, Yves Leterme a bien du faire des concessions", a remarqué l'ancien bourgmestre, José Smeets.
Les conseillers du Groupe Retour aux Libertés refusent l'article 17 du règlement d'ordre intérieur du Conseil qui considère que le simple fait de s'exprimer dans une autre langue que le néerlandais constitue un trouble de l'ordre public susceptible de conduire à l'expulsion et à différentes sanctions.

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