Le plan flamand pour scinder l’emploi
La FGTB met en garde contre la rupture de solidarité
Les partis flamands ne cachent pas leur volonté de régionaliser certains pans de la politique de l’emploi. Kris Peeters (CD&V), ministre- président flamand, lève le voile sur ses revendications précises. Il souhaite notamment que les Régions puissent octroyer des primes d’activation.
S’il ne devait y avoir qu’un dossier au menu institutionnel, ce serait celui-là : le marché de l’emploi. Au Nord, on jure que c’est dans ce domaine que les besoins de réformes sont les plus criants. Au Sud, on ne ferme pas la porte aussi hermétiquement que pour d’autres revendications flamandes. Reste à savoir ce qui pourrait servir de plus petit dénominateur commun. Devant le silence général, un homme s’est jeté à l’eau : Kris Peeters, ministre-président flamand (CD&V), qui a détaillé ce dimanche à la VRT ses revendications.
En pratique, au nom « des défis majeurs que doit relever la Flandre », Kris Peeters souhaite introduire des germes de régionalisation dans trois volets du marché de l’emploi. Il entend d’abord permettre aux Régions de réduire les coûts salariaux pour certains groupes cibles, tels les travailleurs âgés, les chômeurs et les allochtones. Il souhaite ensuite rendre plus homogène la répartition des compétences au niveau de l’outsourcing, des ALE et des titres-services. Enfin, et surtout, il entend responsabiliser les Régions en termes d’activation des chômeurs. Et d’y aller, déjà, de propositions concrètes : Kris Peeters propose d’octroyer, aux chômeurs, en plus de leur allocation de base, une prime régionale d’activation, calculée en fonction des efforts fournis par les intéressés en vue de décrocher un emploi.
Divergences de traitement
Telle que définie par le mandataire CD&V, la proposition introduirait donc des divergences de traitement entre chômeurs de Flandre, de Bruxelles ou de Wallonie… Il n’en fallait pas plus pour faire réagir la FGTB. « C’est inadmissible. Pas question de toucher à la Sécurité sociale », martèle Anne Demelenne. Pour la secrétaire générale de la FGTB, tant le principe même de la prime que l’idée de la régionaliser sont inacceptables. « Pour réduire le chômage, ce qu’il faut faire, c’est investir dans la formation, dans la recherche… En plus, l’évaluation des politiques d’activation montre que les chômeurs cherchent activement du travail. Pourquoi, dès lors, passer par des mesures qui risquent de rendre victimes certaines personnes ? »
Réaction plus positive à la Fédération des entreprises de Belgique, qui ne se prononce pas sur l’opportunité de confier cette prime d’activation aux Régions ou au fédéral. Mais qui salue l’idée. « Le système belge d’encadrement des chômeurs est trop passif », dit le porte-parole de la FEB. Un accord de principe mais dans le respect des concepts défendus par les patrons pour qui « la priorité, c’est que les choses ne soient pas rendues plus complexes pour les employeurs. Et nous réaffirmons notre attachement au maintien de la solidarité interpersonnelle. », ajoutant que « le modèle actuel, avec les services régionaux d’accompagnement et l’organe de contrôle au niveau fédéral fonctionne bien. ». Donc, même sur ce dossier, l’accord n’est pas pour demain. Ni pour le 15 juillet ?
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