12 mars 2008

Les libéraux-réformateurs agitateurs

REYNDERS ET SOMERS fondent sur le CDH, sur le PS, et parlent d'un programme gouvernemental minimum.

Après didier Reynders, c'est au tour de Bart Somers d'exprimer son irritation à l'égard du CDH.
Club des cinq ? Composée dans l'urgence en décembre 2007 après le crash de l'Orange bleue, la coalition lilas n'a rien d'un cercle d'amis. Et dans le genre, les libéraux aiment à se distinguer. Animateur du jour, toujours : Didier Reynders, épaulé solidement par son compère du Nord, Bart Somers.
Mardi, le président du MR avait déjà plombé l'ambiance en déplorant devant les caméras combien il était difficile de négocier avec les socialistes… Il est resté dans le registre hier, visant en plus le CDH, pris pour cible en particulier par le patron du VLD : « J'ai parfois l'impression que le parti le plus à gauche de ceux qui participent à cette négociation est le CDH », a commenté Bart Somers. Encore : « J'ai retrouvé les maladies du passé, comme sous l'Orange bleue. Si nous ne faisons pas attention, nous allons à nouveau nous embourber. Je crains qu'avec la méthode Milquet nous n'allons arriver à rien. » Tout cela à la porte des négociations, rue de la Loi à Bruxelles, devant le cabinet d'Yves Leterme, qui voit ainsi sa tâche simplifiée à chaque instant : boucler un programme pour son gouvernement définitif avant jeudi prochain et son discours d'investiture au parlement.

Les états-majors socialiste et humaniste gardent les nerfs officiellement, un peu moins en « off », désignant les libéraux comme les auteurs de « fuites » dommageables à la presse, de « déclarations intempestives » à l'extérieur, et dénonçant leur « arrogance » à l'intérieur… En substance : « Ils voudraient faire capoter la négociation qu'ils ne s'y prendraient pas autrement. »
Pour décrire l'ambiance, il faut verser au dossier une pièce FDF : réagissant dans l'après-midi à la condamnation par les Nations unies du « wooncode » flamand Olivier Maingain exigeait que les autorités du Nord s'engagent à respecter la convention-cadre sur la protection des minorités nationales, et qu'elles procèdent sans tarder à la nomination des bourgmestres de la périphérie bruxellois toujours privés d'écharpe, sans quoi, « il n'y aura pas de poursuite d'une réforme de l'Etat et les discussions à ce propos s'arrêteront »… Une sévère mise en demeure avant les discussions sur la seconde phase de la réforme de l'Etat, qui devraient débuter après les vacances de Pâques en principe.
Avant cela, celles relatives au programme socioéconomique du gouvernement, et sur les questions de société, se poursuivent tant bien que mal, on vous l'a dit. Après leurs critiques au CDH et au PS, les libéraux du MR et du VLD ont soutenu que l'on pourrait se contenter d'un « accord sur les grandes lignes », comportant seulement « quelques grandes priorités ». Le discours au parlement d'Yves Leterme aurait donc un format réduit. Une « menace » libérale brandie après que Didier Reynders se fut heurté aux résistances à son projet de grande réforme fiscale, de 3 milliards d'euros, basée sur la réduction de cinq à trois des seuils barémiques (nos éditions précédentes) ; les oranges et les rouges réclamant, eux, de cibler les bas et les moyens revenus.
Renonçant à boucler ce chapitre fiscalité et pouvoir d'achat – renvoyé aux experts –, Yves Leterme et les présidents ont tenu une première réunion mercredi de midi à 14 heures, avant une suspension de séance, et de se retrouver vers 15 heures pour discuter des soins de santé (accès aux médicaments génériques, soutien aux malades chroniques, aux handicapés, numerus clausus, norme de croissance…), de la revalorisation des pensions (en plus de la liaison au bien-être), du développement durable (avec potentiellement un sujet délicat : la sortie du nucléaire).
Les partenaires de la majorité se sont penchés en soirée sur le dossier des nuisances sonores à Bruxelles-National Un sujet qui les rassemblerait plutôt, un ! La journée se termine bien.

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