Le CD&V s'en prend aux libéraux
Le CD&V s'en est pris aux libéraux, ce samedi dans la presse flamande. Le parti d'Yves Leterme réagit une nouvelle fois aux propos du président du MR. Didier Reynders avait relativisé l'échéance institutionnelle de la mi-juillet et critiqué l'Open Vld sur l'euthanasie.
"Nous ne nous laisserons plus pourchasser par Didier Reynders", affirme le président du CD&V par intérim, Wouter Beke, samedi dans les colonnes du Standaard. "Il a fait ces derniers mois tant de déclarations qui, quelques jours ou semaines plus tard, ont fondu comme neige au soleil: Yves Leterme ne sera pas Premier ministre, le PS n'ira pas au gouvernement, des compétences supplémentaires pour le MR s'il n'y a pas d'accord, etc.", énumère Wouter Beke, se demandant "ce qu'il est advenu de tout cela".
Le président des chrétiens-démocrates flamands rappelle que le gouvernement dans son ensemble a déposé un projet de loi spéciale au parlement déterminant l'agenda et les sujets à débattre lors des négociations pour une réforme de l'Etat. "Ce qui nous importe le plus, c'est ce qui est écrit. Si Reynders ne respecte pas ça, cela signifie qu'il ne tient pas parole", commente Wouter Beke. Pour le prédécesseur de Wouter Beke à la tête du CD&V, l'actuel secrétaire d'Etat Etienne Schouppe, les propos de Didier Reynders sont "incompréhensibles". Dans le quotidien De Morgen, Etienne Schouppe affirme qu'en rejetant la mi-juillet pour un accord sur une grande réforme de l'Etat, Didier Reynders renforce le "cartel flamand" (le CD&V/N-VA) et affaiblit le gouvernement.
"Il a fait clairement entendre que le cartel était le grand épouvantail des aspirations francophones. Devrions-nous pour cela baisser le rideau ? C'est au contraire une raison de maintenir le cartel aussi solide que possible", commente Etienne Schouppe. Didier Reynders avait indiqué le 23 mars dernier qu'il était prêt à avancer sur de nouvelles discussions institutionnelles d'ici l'été, notamment en termes de régionalisation du marché du travail, "mais que l'on ne remette pas de nouveau sur la table l'exigence d'une grande réforme de l'Etat pour une date précise, car nous avons maintenant trois ans pour travailler".
Les attaques du CD&V contre les libéraux se focalisent sur l'Open Vld lorsqu'il est question des sujets éthiques, et de l'euthanasie en particulier, dont le débat a été ravivé après le décès par euthanasie de l'écrivain Hugo Claus. Wouter Beke se dit insatisfait de la manière dont ce débat est mené. "Un sujet aussi essentiel que la mort de quelqu'un dans une famille, le monde politique ne peut pas tenter d'en tirer profit. Certains en ont abusé pour se positionner", estime-t-il. "L'Open Vld a remis l'euthanasie à l'étalage, alors qu'en soi ce n'était pas utile. Cela nuit à la sérénité", ajoute Wouter Beke.
Le CD&V rappelle sérieusement Reynders à l'ordre
Les chrétiens-démocrates flamands resserrent les rangs contre le MR et l'Open VLD.
On a beau être en pleine trêve pascale, cela n'empêche nullement l'envoi de scuds verbaux bien sentis entre les tout frais émoulus alliés du gouvernement Leterme Ier.
L'on pensait que le CD & V dans la joie de la Fête de la Résurrection en resterait provisoirement à sa première réaction négative contre le vice-Premier ministre Reynders qui avait laissé entendre qu'il ne fallait pas de grande réforme de l'Etat pour le 15 juillet.
Il n'en est rien : dans des interviews au "Standaard" et au "Morgen", le président ff Wouter Beke et l'ex-président Etienne Schouppe - qui s'est mué en secrétaire d'Etat à la Mobilité - en ont remis chacun une sérieuse couche.
Wouter Beke a ainsi laissé entendre que "(son) parti ne se laisserait plus pourchasser par Didier Reynders", raillant au passage une série de prises de position antérieures du président du MR "comme son diktat contre Yves Leterme au 16, rue de la Loi, sa volonté de ne pas associer le PS au gouvernement ou encore les musculations libérales face à la faiblesse des compétences octroyées au MR".Le président intérimaire des chrétiens-démocrates a aussi rappelé que tout le gouvernement, donc aussi le MR, avait bel et bien déposé un projet de loi spéciale à propos de la réforme de l'Etat.
"Nous, a précisé Wouter Beke, ce qui nous importe le plus, c'est ce qui est écrit. Si Reynders ne respecte pas cela, c'est qu'il ne tient pas sa parole"...
L'Open VLD ne suit pas le MR
Etienne Schouppe n'est pas plus tendre pour le vice-Premier ministre : "Il fait clairement entendre que le cartel est le grand épouvantail des aspirations francophones. Pourquoi devrions nous adopter dès lors un profil bas ? Au contraire, c'est une excellente raison de resserrer encore les rangs avec la N-VA".
A remarquer dans ce contexte aussi, une prise de position de Bart Tommelein (Open VLD) au "Zevende dag" (VRT) : tout en affirmant ne pas vouloir se distancier de Didier Reynders, l'élu libéral flamand a dit que "si l'accord gouvernemental prévoit une réforme de l'Etat pour la mi-juillet, le gouvernement devra s'y tenir" .
Ambiance, ambiance encore : on relèvera que les figures de proue du CD & V ne sont pas prêtes à faire des concessions à l'Open VLD sur le plan éthique. La relance du dossier de l'euthanasie en vue de l'élargir aux mineurs et aux personnes démentes se heurtera à un "no pasaran" chrétien-démocrate. Pour Etienne Schouppe, il n'est pas question de "laisser aux hommes politiques le choix de décider de la vie et de la mort des citoyens"...
Enfin, dans la foulée de ses déclarations antérieures, le ministre-Président flamand Kris Peeters (CD & V) a plaidé avec vigueur pour une régionalisation du marché de l'emploi. Avec aussi la possibilité de régionaliser une prime pour encourager l'activation des chômeurs.
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