12 mars 2008

Un « printemps vert » accueilli avec scepticisme

Le ministre de l’Énergie et du Développement Paul Magnette a présenté ce lundi le « Printemps de l’environnement », un processus qu’il veut participatif au sujet du climat, de l’environnement et du développement durable. Début de l’opération: le mois d’avril.

Je travaille en tenant compte des risques de changement gouvernemental. Il faut vivre dangereusement et lancer le débat… » Ministre fédéral du Climat, Paul Magnette (PS) entend tenir la promesse formulée lors de son arrivée à la tête de son super-ministère du climat : un large débat public sera bel et bien lancé, après Pâques, sur les questions de développement durable.
À l'instar du processus initié en France à l’automne 2007, le « Printemps de l’environnement » belge ambitionne d’aboutir, d’ici à l’été, à des engagements des pouvoirs publics à court terme assortis d’une feuille de route à long terme. « De nombreux niveaux de pouvoir sont concernés par la politique environnementale et le développement durable, note le ministre Magnette. Il faut bien admettre que tous ces niveaux ne sont pas toujours bien ajustés. À travers le printemps, je veux réunir toutes les administrations afin de mieux ajuster leur fonctionnement dans tous les domaines… »
Lutte contre les changements climatiques, énergie renouvelable, biodiversité, santé environnement, consommation durable et mobilité constitueront les six axes de ce printemps. Participatifs, les « ateliers » associeront les pouvoirs publics à 44 % (ministres fédéraux, régions, partis d’opposition…), la société civile à 44 % (ONG, entreprises, syndicats, consommateurs) et d’autres invités pour le solde (scientifiques, philosophes…). Un site internet sera lancé, où seront repris propositions et débats à l’instar de l’exemple français.
Mais Paul Magnette devra vraisemblablement mettre de l’huile (bio) dans les rouages institutionnels pour clarifier l’articulation des débats et les mesures mises sur la table. Car du côté des régions, compétentes à 80 % en matière d’environnement, on se dit étonné de la sortie ministérielle, ce lundi. Certes, Paul Magnette a envoyé une note de deux pages aux cabinets Huytebroeck (Bruxelles) Crevits (Flandre) et Lutgen (Wallonie). Mais aucune discussion de fond n’a été entamée au plus haut niveau.
« J’ai soutenu dès le départ l’idée si elle était concrète et associait les Régions dans cette démarche, concède Benoît Lutgen (CDH). Et j’apprends que M. Magnette tient une conférence de presse à laquelle les régions n’ont pas été associées ! Les thèmes ont été arrêtés sans discussion, sinon une note envoyée aux trois cabinets. Je redonne à toutes fins utiles mon numéro de téléphone à M. Magnette : 081/710.310. »

Aucun commentaire: