Reynders répond à Trichet
L'indice santé est utilisé notamment pour calculer les indexations des salaires.
Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, avait réitéré vendredi son opposition au mécanisme d'indexation automatique, en marge d'une réunion informelle des grands argentiers des 27 en Slovénie. Un tel système est à ses yeux inacceptable dans une union monétaire telle que la zone euro. M. Trichet s'est également référé à la gestion du choc pétrolier de 1973 et 1974, où les salaires ont été augmentés pour compenser l'inflation, provoquant selon lui une perte de compétitivité des entreprises et une hausse du chômage.
Le ministre belge des Finances plaide plutôt pour l'intégration de l'indexation des salaires dans les accords interprofessionnels "All-In". "Les travailleurs sont avant tout intéressés par leurs revenus réels", estime M. Reynders. Les ministres des Finances des Vingt-sept sont par ailleurs convenus à Brdo de discuter en mai prochain d'un rapport de la Commission européenne sur la relation entre entre dépenses sociales et politique fiscale dans les différents Etats membres. "Cela nous donnera une vision plus claire sur l'efficacité sociale des Etats membres", espère M. Reynders.
Ce rapport se veut une réponse au défi du vieillissement et explore la manière dont des marges budgétaires pourront être dégagées pour y faire face. Interrogé enfin samedi sur la polémique autour des rémunérations des grands patrons, M. Reynders a estimé que cette question revenait en premier lieu aux actionnaires des entreprises concernées. Il s'est toutefois montré plus circonspect sur la pratique de joindre à ces gros salaires une substantielle prime de départ, appelée "parachute doré".
Reynders veut aider les faibles revenus
Le ministre des Finances, Didier Reynders, a plaidé vendredi à Brdo (Slovénie) pour un aménagement de la politique budgétaire européenne, en sorte de permettre aux gouvernements de compenser les pertes de pouvoir d'achat des personnes les plus démunies."La négociation interprofessionnelle de 2008 sera pour la Belgique un rendez-vous extrêmement important", a-t-il assuré. A l'instar de ses collègues européens, M. Reynders a exclu d'assouplir la lutte contre l'inflation, mais il entend néanmoins agir pour rendre du pouvoir d'achat aux ménages à faibles revenus, notamment parce qu'une baisse des prix des matières premières et de l'énergie est peu probable à court terme, a-t-il dit.Pour le ministre des Finances, la ponction de l'Etat sur les plus bas salaires doit être réduite afin d'augmenter le salaire net. Les entreprises devraient également bénéficier de cette réduction du coût salarial, en sorte de doper leur compétitivité.M. Reynders a précisé ne pas plaider pour un affaiblissement de la discipline budgétaire en Europe. "Je vise le moyen-terme. Il y a là besoin d'une politique responsable", a-t-il dit. Il a néanmoins continué de réclamer un meilleur équilibre entre lutte contre l'inflation et politique budgétaire, qui doit permettre d'éviter selon lui l'émergence d'une période de stag-flation.
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