14 novembre 2006

Wallonie-Bruxelles Relations Internationales

Depuis 1996, quatre accords de coopération conclus par

  • la Communauté française,
  • la Région wallonne et
  • la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale (COCOF)
ont réorganisé les Relations internationales
afin d'assurer une visibilité et une présence optimales de Wallonie-Bruxelles dans le domaine international.


L'Espace international Wallonie-Bruxelles (EIWB) regroupe

  • les administrations des Relations internationales (CGRI-DRI),
  • l'Association pour la Promotion de la Formation et l'Education à l'Etranger (APEFE)
  • l'Agence wallonne à l'Exportation et aux Investissements étrangers(AWEX) et constitue également un réseau à l'étranger (Délégués, Attachés économiques et commerciaux, Coordonnateurs APEFE).

Les filiales spécialisées : Wallonie-Bruxelles Images, Wallonie-Bruxelles Musiques, Wallonie-Bruxelles Théâtre et le Bureau International de la Jeunesse, sont cogérées par le CGRI et le Ministère de la Communauté française.


Wallonie-Bruxelles Relations Internationales
Adresse: 2,Place SaincteletteB- 1080 Bruxelles
Téléphone: +32 2 421.82.11
Courriel: cgri@cgri.cfwb.be


La vitrine de la Belgique

Le CGRI fait office de ministère des Affaires étrangères de la Communauté française. Il dispose d'un budget de plus de 40 millions.
Cité à tout bout de champ dans le dossier "Immo Congo", le CGRI fait décidément beaucoup parler de lui pour l'instant. Littéralement, c'est le Commissariat général aux relations internationales. Mais encore ? Le CGRI est en quelque sorte le ministère des Affaires étrangères de la Communauté française. Il participe ainsi activement à la négociation de traités internationaux quand ceux-ci portent sur des compétences attribuées formellement aux communautés. Il prend aussi part aux travaux d'organisations internationales comme l'Onu, l'Unesco, l'OMS, l'OMC, etc. Il est également un membre actif de la francophonie.

Le CGRI a encore pour vocation de contribuer au rayonnement culturel de l'espace Wallonie-Bruxelles à l'étranger. Il soutient des échanges de jeunes, finance des bourses d'études et participe activement à des projets de coopération au développement. Il dispose de 17 délégations diplomatiques dans le monde - dont celle de Kinshasa.

Son budget annuel tourne autour de 42,5 millions d'euros (en 2004), pour environ 500 membres du personnel. Le CGRI est situé à Bruxelles, dans les mêmes bâtiments que l'Agence wallonne à l'exportation et que l'Association pour la formation et l'éducation à l'étranger, avec qui il travaille en étroite collaboration.

Le CGRI est actuellement dirigé par Philippe Suinen qui, dans le passé, a travaillé dans le cabinet de différents ministres socialistes. Dans l'organigramme, on retrouve également, haut placé, Jean-Claude Henrotin qui est par ailleurs, le président de la section du PS de Charleroi. Tiens, tiens.
© La Libre Belgique 2006


17 ambassades pour 11 millions d'euros


L e centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa ne constitue que l'une des seize délégations francophones à l'étranger, outre deux centres culturels. De véritables missions diplomatiques, censées représenter et défendre les intérêts de la Belgique francophone en terre étrangère et organiser la coopération avec les pays du sud. « Ce sont les ambassades des francophones », résume Hervé Hasquin, ex-ministre-président de la Communauté française.

Ces délégations diplomatiques (les délégués y ont rang de diplomate) se sont ouvertes au fil des ans, historiquement dans le giron français, mais de façon plus large aujourd'hui. Puisqu'il s'agit aussi de gagner des parts de marché pour la Wallonie. Ainsi, les deux dernières délégations se sont ouvertes à Santiago du Chili et Alger, en 2005, outre la délégation aux droits de l'homme de Bruxelles, en 2004. Sachant qu'à Paris et Kinshasa, un centre culturel complète la délégation.


Budget de fonctionnement de ces délégations ? 11,123 millions d'euros en 2006 ; 400.000 euros de moins qu'en 2005, selon les chiffres du cabinet de la ministre compétente, Marie-Dominique Simonet (CDH), qui s'emploie à « réduire les coûts » - ce qui devrait encore être le cas lors de la rotation diplomatique 2008.
Ce budget couvre les frais de rémunération du personnel, l'entretien et l'équipement des bâtiments, le téléphone... mais pas le financement de projets. Un budget partagé par deux partenaires : Communauté française et Région wallonne, plus la Cocof (Commission communautaire française de la Région bruxelloise) à Paris. Puisque depuis 1996, Wallonie-Bruxelles regroupe les relations internationales des trois entités « F » du pays.

Selon les endroits, Wallonie-Bruxelles dispose de bâtiments propres (comme à Paris ou à Kinshasa) ou partage des locaux avec d'autres, comme l'ambassade belge (Hanoi, Berlin). Le nombre de membres du personnel et la localisation conditionnant le coût.

Ainsi, à Kinshasa, le fonctionnement du centre revient à 1 million d'euros par an ; à Paris, l'opération d'achat et de rénovation du bâtiment boulevard Saint-Germain a coûté 13 millions.
Mais ces ambassades francophones servent-elles aussi de placards ou retraites dorés pour amis ou politiques en fin de carrière ? Hervé Hasquin ne le pense pas. Même si deux anciens ministres sont concernés : William Ancion (CDH) à Paris, et Pierre Hazette (MR) à Dakar. Et force est de constater que plusieurs ex-cabinettards sont devenus délégués : à Genève et à la délégation de Bruxelles auprès de l'Union européenne, deux anciens de chez Laurette Onkelinx (PS) ; à Rabat, un ancien chef de cabinet d'Antoine Duquesne (MR) ; à Tunis, un ancien de chez Jean-Pierre Grafé (CDH) ; à Kinshasa un ex de chez Valmy Féaux (PS) ; ou à la délégation aux Droits de l'homme, un ex de chez Van Cau (PS).


Philippe Suinen confirme, sans les identifier, les pressions qui ont amené à revoir le marché. Le loyer est "un peu plus élevé" que ses attentes. La location-vente fut, politiquement, la seule solution possible.


Grand patron des relations extérieures de la Communauté française et de la Région wallonne, Philippe Suinen n'est guère à l'aise pour évoquer le dossier Immo Congo, cette société mise sur pied pour la location-achat du bâtiment de la délégation Wallonie-Bruxelles à Kinshasa.
Non qu'il se sentirait en cause. Mais parce que, c'est vrai, il était en convalescence au plus vif du dossier, au printemps 2004, après un grave accroc de santé. N'empêche, il y a de quoi sonder le haut fonctionnaire socialiste...

Y a-t-il eu des pressions de Jean-Claude Van Cauwenberghe pour associer la Capamar d'un proche, Daniel Lebrun, à la société IC de Robert Marlier, qui avait seule emporté le marché ?
Nous avons eu des indications qu'il y avait des problèmes, côté wallon, parce que la dimension wallonne était insuffisante.
De qui ?
Des deux cabinets Hasquin et Van Cauwenberghe. Je pense que le cabinet Hasquin répercutait le sentiment des Wallons.
M. Marlier aurait-il été évincé s'il n'avait pas ouvert le marché à son concurrent battu ?
Je n'en sais rien, j'ai été en congé de maladie jusqu'en mai.
Votre sentiment, aujourd'hui ?
On voit les choses de manière un peu théorique.
On n'intègre pas assez l'élément d'urgence. Nous ne pouvions tout de même pas laisser une représentation sur le trottoir ! A l'époque, on a battu le rappel de tout qui pouvait être opérateur, mais le risque congolais effrayait un peu... Quant au fait que des privés puissent se rejoindre, c'est un élément propre au secteur privé.
M. Marlier n'a jamais fait part de pressions ?
Il n'en a jamais fait état devant moi.
Vous-même avez-vous fait l'objet de pressions ?
Mais non ! Mes services ont été convoqués chez M. Hasquin, avec la présence de membres du cabinet de M. Van Cauwenberghe, où il leur a été dit qu'il y avait un blocage du côté de la Région wallonne.
A la demande des deux cabinets, nous avons alors tenu des réunions au Commissariat général (le CGRI), où les deux soumissionnaires ont été mis en présence.
Que leur entente ait été forcée ou non, le CGRI n'aurait-il pas dû contester le coût du montage ?
L'Inspection des Finances l'a fait. Elle est mieux habilitée que nous pour alerter le gouvernement en la matière.
Le CGRI n'aurait-il pas dû alors répercuter davantage ses critiques ?
Juridiquement, l'avis de l'Inspection n'est pas conforme. A partir du moment où il est donné, les gouvernements prennent leurs responsabilités.
L'absence de décision aurait provoqué la rupture de notre présence à Kinshasa. Bonne chance pour expliquer ça à nos interlocuteurs congolais, qui voient dans le centre un espace de respiration culturelle et politique !

Le prix final n'est-il pas exorbitant ?
Le loyer est un peu plus élevé que ce à quoi je m'attendais.
Mais il faut nuancer : on ne doit pas comparer un bâtiment à part, identifiable, à un étage d'immeuble.
Pourquoi, ce loyer ? Mardi, à la RTBF, la ministre Marie-Dominique Simonet indiquait que le CGRI aurait eu les moyens d'acheter...
Elle a au moins partiellement raison. A l'époque, le CGRI avait dégagé des réserves, résultant de budgets non consommés. Nous aurions pu donc financer au moins la part communautaire. Mais du côté wallon, ce n'était pas possible. Et la Région ne voulait pas apparaître comme le parent pauvre de la Communauté, en devant lui rembourser. La location-vente a donc été la seule solution possible.
Un fax de la Sofibail-Immocita, le 18 mars 2004, paraît vous reprocher d'avoir exclu que les gouvernements garantissent l'emprunt que cette société publique aurait dû contracter auprès d'une banque pour rester en course.
Nous ne proposons jamais de garanties dans ce genre de dossiers : les risques doivent être partagés. Je ne me sens donc pas en mauvaise position. D'ailleurs, j'aurais souhaité qu'Immocita ne se retire pas, pour que l'opération reste dans le périmètre public. De manière à se financer soi-même, en somme.
© La Libre Belgique 2006

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