26 novembre 2006

L'affaire Demaret rebondit

Six ans après le décès de « Dikke Mich », onze inculpés. La justice avance à petits pas. L'enquête du juge Van Espen pourrait déboucher sur un procès correctionnel.
A près un long silence de six ans, l'affaire Michel Demaret semble rebondir. Selon notre confrère La Libre Belgique, l'enquête du juge Van Espen débouche sur un possible procès de onze inculpés, soupçonnés, du vivant de l'ex-bourgmestre PSC de Bruxelles-Ville, d'avoir trempé dans des combines juteuses.
Michel Demaret fut l'une des personnalités bruxelloises les plus controversées. Populaire et truculent, il venait des Marolles et revendiquait ses origines modestes. Ancien videur d'une boîte de nuit, il était parvenu à se hisser au sommet de la locale PSC, grâce à ses voix de préférence et à l'aide de son ami VDB. « Dikke Mich » devint ainsi, dans les années 1990, échevin de l'urbanisme puis brièvement bourgmestre de la Ville de Bruxelles, avant d'être lâché par son parti et jeté de son piédestal suite à un scandale (une interview sulfureuse) et des « affaires » à répétition.


Peu de temps avant sa mort (survenue en novembre 2000), il était finalement inculpé par le juge Jean-Claude Van Espen, sur la base des aveux d'un architecte repenti auquel la Ville recourait régulièrement. La liste des chefs d'accusation était particulièrement longue : escroquerie, corruption passive, abus de confiance, faux et usage de faux, faux fiscal, infractions à la législation sur les droits d'enregistrement et blanchiment d'argent.
Mais bien avant cette inculpation, l'ex-mayeur, surnommé « Monsieur 10 % » (ses détracteurs affirment qu'il réclamait des enveloppes allant de 1 à 20 millions de FB) avait eu des démêlés avec la justice. Si l'affaire Demaret s'est forcément éteinte au décès de celui-ci, elle rebondit aujourd'hui, car les promoteurs et autres architectes soupçonnés d'avoir magouillé avec « Dikke Mich » lorsqu'il était à la tête de l'urbanisme bruxellois, eux, sont toujours vivants. Les inculpés ont comparu en début de semaine devant la chambre du conseil de Bruxelles. Le parquet a requis le renvoi pour les onze accusés devant le tribunal correctionnel.
Ils sont soupçonnés de corruption active et d'utilisation d'argent sale. C'est le 8 décembre prochain que l'on sera fixé sur leur sort.

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