La pêche qui tue la mer
Ce qui reste derrière les filets lestés qui raclent les fonds marins se résume en un mot : rien! Organisations écologiques et scientifiques sont atterrés par ces nouvelles techniques de pêche qui menacent d'extinction les espèces en eaux profondes. La question est à l'ordre du jour de la Commission européenne ce lundi.
Les négociations entre les 25 et la Commission européenne sur la pêche de poissons d'eaux profondes ont progressé lundi à Bruxelles, avec la présentation d'un premier compromis par la présidence finlandaise de l'Union européenne.
Les ministres européens de la Pêche doivent fixer les niveaux de captures autorisés pour 2007 et 2008, sous une forte pression des organisations écologistes et des scientifiques qui considèrent que les espèces d'eaux profondes sont menacées d'extinction. Les poissons des grands fonds vivent au-delà de 400 mètres de profondeur et jusqu'à plus de 2.000 mètres, dans des conditions extrêmes: quasi-absence de lumière et forte pression, qui créent des écosystèmes très vulnérables aux perturbations, selon les scientifiques.
Les Etats membres ont dans l'ensemble salué des progrès, mais le compromis reste insuffisant, a indiqué une source diplomatique, à l'issue d'un premier tour de négociations lundi matin. Il y a une volonté de trouver une solution, a estimé un source proche de la Commission.
La France, qui est le principal pays pêcheur d'espèces d'eaux profondes dans l'UE, n'a pas souhaité réagir. Mais une source diplomatique française a relativisé lundi matin les avis scientifiques alarmants. Les espèces d'eaux profondes sont mal connues et les avis scientifiques sont sujets à caution, a estimé cette source. Il faut avoir à l'esprit les questions environnementales mais aussi les questions socio-économiques, a-t-elle ajouté, en référence aux quelque 3.000 emplois générés par ces pêches en France.
L'Espagne a de son côté estimé que les discussions allaient dans la bonne direction, selon une source diplomatique.
Le compromis présenté par la présidence finlandaise modère les propositions radicales de la Commission, formulées fin septembre, qui demandait une diminution d'un tiers des pêches l'an prochain et d'autant en 2008.
La présidence a proposé une reconduction des niveaux de capture autorisés, dans certaines zones et pour certaines espèces de poisson, comme la daurade rose, la mostelle de fonds et le grenadier de roche.
D'une manière générale, les grands pays pêcheurs pourraient accepter une réduction de 15% des captures, voire un peu plus, mais s'opposent à une coupe drastique de 33%. Ils demandent aussi que les réductions des niveaux de capture soient calculées par rapport aux précédents quotas et non par rapport aux captures réelles de poissons, qui sont inférieures, comme le veut la Commission.
Les négociations devaient reprendre dans l'après-midi par des discussions dites bilatérales, c'est-à-dire une série de rencontres entre la Commission, la présidence et chacun des 13 Etats membres qui en ont fait la demande. Un éventuel accord n'est pas attendu avant mardi.
(D'après AFP)
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