Brigades de paix internationales
Les "Brigades de paix internationales", reconnues par les Nations unies, restent méconnues en Belgique.
Ce n'est pas une unité militaire, pas plus qu'une avant-garde prolétarienne : les "Brigades de paix internationales" ont célébré leurs 25 ans d'existence mercredi à Bruxelles et comme ils restent méconnus en Belgique, après un quart de siècle de médiation pacifique dans plusieurs conflits, ils l'ont fait par une modeste conférence de presse.
Inspirée de Gandhi et fondée en 1981, Peace Brigades International (PBI) est une organisation non violente reconnue par l'Onu qui s'est fait une spécialité d'escorter pacifiquement, parfois 24 heures sur 24, les personnes - leaders syndicaux, protecteurs de l'environnement ou défenseurs des droits de l'homme - dont la vie est menacée dans leur pays. La première mission de PBI fut en 1983 le Guatemala et, depuis, ces médiateurs munis d'un simple tee-shirt aux couleurs de l'association ont essaimé au Nicaragua, au Salvador, au Népal ou en Indonésie. " J'ai découvert des gens extraordinaires, qui font simplement rempart de leur corps et de leur vie pour protéger d'autres ", a dit mercredi le sénateur Josy Dubié, qui, jusqu'à une visite en mai au Guatemala, ne connaissait pas leur existence. A la différence des observateurs de l'Onu et de l'UE, qui roulent en 4 x 4 et sont très bien payés, les militants de PBI font un véritable sacerdoce. Ils logent chez l'habitant, prennent les transports en commun et se fondent dans les petites communautés qui font appel à eux.
Au Guatemala, où, malgré la fin de la longue guerre civile en 1996, une quinzaine de personnes sont assassinées chaque jour, des militants de PBI accompagnent, par exemple, les responsables du réseau "Sector de Mujeres" dont les bureaux ont été cambriolés à deux reprises. Ce réseau d'ONG défend les femmes victimes de violences et, comme au nord du Mexique, de meurtres largement inexpliqués. " C'est à se demander si la guerre est vraiment terminée au Guatemala, dit Didier Califice, qui vient de passer un an dans ce pays. Des groupes composés de civils et de policiers font ce qu'on appelle du nettoyage social. Ils tuent dans les rues des vagabonds, des maras et des travailleurs sexuels . Cinq mille assassinats ont été recensés depuis le début de l'année ."
Didier Califice a quitté un emploi de professeur de latin dans une école secondaire de Liège pour enchaîner deux missions au Mexique et au Guatemala pour le compte de PBI. S'il a été nourri et logé par l'organisation, il n'a reçu qu'une maigre consolation de 155 dollars par mois. Chaque volontaire suit une formation à la non-violence avant de partir. Malgré les risques de ces missions, l'organisation a connu très peu d'incidents en un quart de siècle.
Infos : 02/6094405
© La Libre Belgique 2006
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