16 novembre 2006

160 millions d'euros perdus

Les chiffres fous des embouteillages

En heures perdues et en carburant consommé inutilement, le coût des embouteillages est énorme. Le ministre fédéral de la Mobilité, Renaat Landuyt, l'estime à au moins 160 millions d'euros par année.

Sur base d'un coût d'environ 10 euros par heure pour une voiture et de près de 50 pour un camion, une étude citée récemment par le ministre estime que les pertes liées aux bouchons se chiffrent à environ 100 millions pour la Flandre, près de 10 pour la Wallonie et environ 50 millions pour Bruxelles.

Les plus gros bouchons en semaine sont localisés aux entrées de Bruxelles, avec deux autoroutes noires, l'E40 et l'E411. Aux heures de pointe du matin, les files mesurent en moyenne 40 kilomètres sur l'E40 Ostende-Bruxelles, 35 km sur l'E40 Liège-Bruxelles (pourtant à quatre bandes dès Bertem) et 20 km sur l'E411 Namur-Bruxelles. Les files perdurent chaque jour de la semaine. Pour entrer dans Bruxelles, on dénombre quotidiennement environ 140 km de files de voitures au pas, dans une zone délimitée par les localités d'Affligem, Wolvertem, Bertem, Rosières et Wauthier-Braine. Les comptages journaliers donnent le tournis : 115.000 véhicules/jour (entre 6 h et 22 h, dans les deux sens) à hauteur de Zaventem-Sterrebeek sur l'E40 Bruxelles-Liège, même chiffre sur l'E411 Bruxelles-Namur à hauteur du carrefour Léonard et de Notre-Dame-au-Bois...

Record de trafic à Anvers
D'autres zones sont encore plus fortement saturées. Le record de Belgique revient au ring d'Anvers. À hauteur de Borgerhout, il passe en moyenne journalière près de 200.000 véhicules dans les deux sens. Le ring de Bruxelles n'est pas loin des records anversois. Avec 161.500 véhicules entre 6 et 22 h, la zone entre Woluwe et Diegem est la plus chargée. Suit la zone de Wemmel, avec 153.000 véhicules.

En cas d'accident ou de pluie, les bouchons peuvent rapidement augmenter. Si l'impact d'un accident semble clair, le rôle de la pluie est moins évident et pourtant réel : les conducteurs augmentent les distances de sécurité, le débit de l'autoroute devient donc plus faible. La pluie a également des répercussions en ville. Elle entraîne également une diminution de la vitesse mais également un autre phénomène moins évident. Dès qu'il pleut, plus de gens prennent leur voiture, même pour une petite course dans la ville. Il y a donc plus d'autos en circulation dans les centres, et donc, forcément, plus de bouchons.

Benoît Franchimont
© La Dernière Heure 2006

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