24 novembre 2006

Gosuin

A Auderghem, un comité de vigilance et de soutien créé pour le Rouge-Cloître

Le dossier régional du Rouge-Cloître n'avance pas depuis deux ans. Didier Gosuin s'énerve.
Où une famille peut-elle se balader un dimanche ? Au Rouge-Cloître bien sûr. Ce site exceptionnel accueille des milliers de promeneurs et pourtant, ses bâtiments sont laissés à l'abandon depuis des années. Didier Gosuin, bourgmestre d'Auderghem, a décidé de faire pression auprès de la Région pour qu'elle fasse les rénovations nécessaires.

Depuis sept ans, l'ancien cloître est inoccupé. Le restaurateur qui l'exploitait, a été expulsé par la Région pour effectuer des travaux de rénovation. Mais ils n'ont jamais eu lieu. Légalement, elle avait deux ans pour les faire. Le restaurateur a donc porté plainte et demande des dédommagements, ce qui complique encore l'affaire.

Pour réhabiliter le site, trois ministres sont compétents : Charles Picqué, Emir Kir et Evelyne Huytebroeck. Du coup, il n'existe pas de concertation. Maintenant, la Région souhaite lancer une étude pour déterminer ce qui peut être fait.

« Ils vont dépenser de l'argent pour rien, s'énerve Didier Gosuin. Nous
savons depuis des années ce qu'il faut faire sur ce site. C'est un lieu de
nature, de récréation, de culture et de pédagogie. Je ne vois pas ce qu'ils
peuvent encore inventer. »

Le bourgmestre regorge d'idées. Il souhaiterait développer un centre d'information sur la forêt de Soignes.
« Nous avions depuis des années cet outil, mais il a été fermé car madame Huytebroeck souhaite installer un musée dans la Maison du Portier. Mais elle doit encore être rénovée ce qui prendra des mois. On fait les choses à l'envers, comme pour les jardins. Ils vont les aménager et ensuite des grues viendront pour rénover le bâtiment. »


Le Rouge-Cloître doit également être un lieu de récréation. Une structure horeca est indispensable. « Le mieux est de donner le lieu à un privé pour un euro symbolique avec un bail emphytéotique et toutes les rénovations à sa charge. La Région demande en garantie l'exploitation du bien. » Mais quel partenaire peut investir un million d'euros ?

« Actuellement, les seuls bâtiments réhabilités sont ceux gérés par la
commune. La ferme n'est plus entretenue. Elle devrait devenir une ferme pédagogique centrée sur le cheval. »

Afin d'éviter le vandalisme et de faire entendre sa voix, la commune a décidé de créer un comité de vigilance et de soutien, véritable groupe de pression.

La première pierre

Le réaménagement du quartier Delta est une priorité de Didier Gosuin. Le projet Omega, porté par la CIB et Deximmo en est la première pierre.
Lorsque Didier Gosuin évoque le quartier Delta, il n'y va pas par quatre chemins. Le bourgmestre d'Auderghem parle d'"urbanisation chaotique", de "balafre urbaine" en parlant du viaduc des Trois Fontaines, de "mer de béton" à propos du parking de dissuasion, de "galette" pour le bâtiment de la Stib, etc...
C'est dire si l'avancement du projet Omega le réjouit. Cet ensemble immobilier, financé par la Compagnie Immobilière de Belgique et Deximmo, la branche immobilière de Dexia, fait figure de première phase de redéveloppement du quartier.
"L'autoroute et son prolongement, l'avenue Cockx, résultaient d'une politique ne visant qu'à engloutir des dizaines de milliers de véhicules dans la ville de services que voulait être Bruxelles à l'époque", explique Didier Gosuin, pour qui l'enjeu est de transformer le quartier pour en faire une véritable porte d'entrée de ville.
Avec Omega, une direction semble avoir été donnée. L'îlot mixe bureaux et logements avec un souci manifeste de s'intégrer dans le paysage existant. A l'examen du projet, la commune avance différentes exigences : faibles gabarits face aux maisons en contrebas de l'ensemble, reculs identiques à ceux dont bénéficient celles-ci, limitation à une seule entrée pour le parking sous les habitations, immeuble de bureau uniquement accessible via l'avenue Cockx, c'est-à-dire en préservant les habitations du trafic engendré.
Mais surtout, les autorités ont imposé que les mouvements de charroi nécessaires à la démolition de l'ancien site AIB Vinçotte et à la construction d'Omega ne nuisent pas aux habitants du quartier. Tout devait donc passer par l'avenue Cockx. Conséquence : les trois immeubles à appartements, situés au coeur de l'îlot sont les premiers dressés. Ils sont pratiquement tous terminés, la plupart sont vendus, certains sont déjà habités.
Le coin ne manque pas d'attraits, ne fût-ce que parce qu'il est un noeud de communications. Gare ferroviaire, deux stations de métro, une future gare RER sont en effet autant de facilités. L'absence de cohérence ayant présidé à la construction de ces infrastructures gêne Didier Gosuin, dont la préoccupation est de "repenser totalement cette zone en terme d'intermobilité. Tout est en place, permis, budgets, pour que la promenade verte soit prolongée jusqu'à Delta." La réflexion ne s'arrête pas là, le bourgmestre n'hésite pas à évoquer la construction d'un ensemble commercial mais il veillera à ne pas fragiliser les structures commerciales existantes. S'agissant d'une éventuelle implantation de grande surface, le maïeur énumère les grands distributeurs implantés à Auderghem et parle clairement de réorganisation des zones actuellement occupées plutôt que d'implantation supplémentaire.
Mais on n'en est pas là. Omega annonce un renouveau mais, hormis la promenade verte ou le réaménagement du site Fiat, voisin, rien ne sortira de terre avant, au bas mot, 2012-2013.
Pour l'instant, les travaux battent leur plein sur les 17 000 m2 du chantier. On ne connaît cependant pas l'identité des futurs acquéreurs des surfaces conçues pour la location multiple mais proposant jusqu'à 3 300 m2 de bureaux sur le même étage. Aucun ne s'est encore engagé fermement mais, mardi soir, les agences immobilières invitaient leurs clients à découvrir les caractéristiques architecturales, techniques et environnementales du projet.
© La Libre Belgique 2006

Des emplois pour les Bruxellois
Mathieu Colleyn

La Fonction publique recrutera 10 pc de personnes issues des quartiers les plus touchés par le chômage. La proposition a été présentée au Parlement.
La proposition, une première en Belgique selon son auteur, sera présentée aujourd'hui au Parlement bruxellois. Portée par le député socialiste Rachid Madrane, elle prévoit que dans les années à venir, 10 pc des engagements dans tous les organismes publics soient destinés à des demandeurs d'emploi issus des communes et des quartiers de Bruxelles les plus touchés par le phénomène du chômage.
"Dans quelques années, ça fera un paquet de monde", se réjouit Rachid Madrane dont le projet a été signé par Didier Gosuin et Vincent De Wolf pour le MR ainsi que par Ecolo, Groen ! et le SP.A.
Le député a donc bon espoir que la mesure soit votée et puisse être mise en application dès l'an prochain. Bonne nouvelle, pour tous ceux, dont le gouvernement bruxellois, qui plaident pour un accès privilégié des Bruxellois aux nouveaux emplois.
Reste à trouver les fonds puisque cette proposition d'ordonnance prévoit que ces emplois seront subsidiés par la Région bruxelloise. "De l'argent destiné à la lutte contre la discrimination à l'embauche existe", assure Rachid Madrane.
L'idée repose en tout cas sur un constat qui tombe sous le coup du bon sens : les quartiers ne sont pas égaux face au chômage.
"On constate qu'alors que la moyenne régionale est de 20,5 pc, dans certains quartiers, la proportion de demandeurs d'emploi en âge de travailler dépasse les 36 pc alors que dans d'autres elle est inférieure à 11 pc", indique la proposition d'ordonnance.
Sont clairement visés, les quartiers et communes à l'est et au nord du centre-ville (vieux Molenbeek, Cureghem, Schaerbeek, Saint-Josse), dans le sud-ouest du pentagone et le long du canal (Forest, Saint-Gilles, Quartier Nord, Laeken).
Enfin, et pour éviter un "effet d'aubaine", la proposition précise que la durée minimale des contrats en question ne pourra pas être inférieure à trois ans. Si le projet suscite l'adhésion de pas mal de parlementaires de tous bords, le CDH (partenaire des socialistes au sein du gouvernement) ne s'est pas résolu à signer le document. "Il s'agit de ne pas faire acte de défiance envers le ministre de l'Emploi ) qui présente un projet plus général de lutte contre la discrimination à l'embauche", note Denis Grimberghs, chef de groupe CDH au Parlement bruxellois. Mais nous ne sommes évidemment pas hostiles au principe de cette proposition même si il y a des choses à dire sur la manière, notamment en matière de concertation avec les partenaires sociaux".
Le projet de charte de Cerexhe est plus particulièrement destiné au secteur privé.
En coulisse, il se murmure que le CDH n'apprécie pas trop que les socialistes du Parlement marchent sur les plates-bandes de son ministre.
© La Libre Belgique 2006

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