29 novembre 2006

La Flandre est-elle prête à faire imploser la Belgique ?

La fin du fédéralisme de consommation, le frein autonomiste

La réforme de l'État promise en Flandre a perdu son meilleur moteur : l'argent. Mais le Nord n'en démord pas...

L 'impatience flamande de larguer les francophones ou, à défaut, d'effectuer un pas de géant vers l'autonomie est palpable. Les signes de fébrilité se bousculent ces derniers mois.
En décembre dernier, le plaidoyer du Manifeste des économistes regroupés dans le think tank « In de Warande » pour l'indépendance de la Flandre rappelle aux francophones qui en doutaient encore que le Vlaams Belang n'est pas seul à revendiquer la partition de l'Etat.

En février, Yves Leterme, ministre-président flamand, verse une louche d'huile sur le feu en remettant en cause le statut de Bruxelles : la vice-Première PS Laurette Onkelinx le qualifie d'homme dangereux.
Le 1 er juin, en séance plénière de la Chambre, deux membres du Vlaams Belang déposent une proposition de résolution relative « au démembrement de l'Etat belge en vue d'accorder l'indépendance au peuple flamand et au peuple wallon souverains ». Par 77 voix (flamandes) contre 51 voix (francophones) et une abstention (celle du président De Croo), la Chambre prend cette proposition en considération.
Le 11 juillet, jour de la fête « nationale » flamande, le discours de Norbert De Batselier, le réputé très modéré président du Parlement flamand, fait bondir les francophones : « Les besoins de la Wallonie et de la Flandre diffèrent sur le marché de l'emploi. Il faut donc régionaliser la politique de l'emploi. Il est tout aussi anachronique que l'impôt des sociétés soit fédéral alors qu'il s'agit d'une matière de soutien aux entreprises, ce qui relève de nos compétences. »
A la mi-août, Yves Leterme - encore lui, l'homme qui ne nie plus qu'il pourrait bien devenir le futur Premier ministre - se fend d'une interview gratinée à Libération : il y donne la priorité à la Flandre sur l'Etat fédéral (« La nécessité d'avoir un gouvernement fédéral passe au second plan par rapport aux intérêts de la Flandre »), tire à vue sur la Belgique (« Les différences s'amoncellent, le fossé se creuse. Que reste-t-il en commun ? Le roi, l'équipe de foot, la bière ») et injurie les francophones (« Ils ne sont pas en état intellectuel d'apprendre le néerlandais »). Voici une semaine, lors d'un colloque (sur le thème « La régionalisation dans la mondialisation ») organisé par le Marnixring, les trois organisations d'employeurs flamands (Voka, Unizo et VKV) ont plaidé à l'unisson pour une régionalisation des compétences socioéconomiques en 2007, couplée à une responsabilisation financière de chaque Région. Entre le Nord et le Sud, les ponts paraissent irrémédiablement coupés. Et, pourtant, en dépit de cette houle de fond autonomiste venue de Flandre, des brise-lames pourraient bien l'arrêter ou, à défaut, l'amortir très sensiblement.
Il n'y a pas qu'une seule Flandre. Il existe bien d'autres voix que celles des indépendantistes. En février, le groupe de réflexion « Pavia », regroupant des politologues réputés du Nord et du Sud du pays, planche sur une proposition aussi originale qu'utopique : la création d'une circonscription nationale. Objectif : inviter les politiques, dans le bras de fer qu'ils se livrent pour récolter des voix dans leur propre région, à se mettre aussi à l'écoute des soucis des électeurs de l'autre Communauté. Histoire, à défaut de partis nationaux, de forcer une partie des députés élus dans cette virtuelle circonscription à s'intéresser un peu à ce qui se passe de l'autre côté de la frontière. Les excités nationalistes de tout poil s'y reprendraient à deux fois avant de répandre leur fiel sur l'autre entité, sachant que leurs propos incendiaires leur enlèveraient tout espoir de séduire un seul de ses électeurs. Les politiques seraient priés de connaître de l'autre Communauté autre chose que le bulletin météo. Pour les politologues du groupe Pavia, le ver centrifuge est entré si profondément dans la pomme de l'Etat fédéral que même l'idée de créer des ponts n'intéresse plus les élites politiques de ce pays.
La question est de savoir s'il est encore possible, sans se faire traiter de vieux Belgicain, de s'opposer à ces forces centrifuges. Il n'y a pas qu'une brochette de politologues qui s'attellent à inverser le sens de la marche confédérale.
Le récent ouvrage « Wallonie-Flandre : je t'aime moi non plus » rédigé par Rudy Aernoudt, top manager du département Economie, Sciences et Innovation de la Région flamande, caracole dans le top cinq des meilleures ventes en Flandre. Cet Antimanifeste sur les relations entre Flamands et Wallons coupe l'herbe sous le pied au groupe de réflexion « In De Warande », chantre de l'indépendance. A contre-courant de cette thèse, Rudy Aernoudt, successivement chef de cabinet de l'économie wallonne, flamande et fédérale, pourfend les clichés Nord-Sud et exhorte les décideurs à la collaboration interrégionale et à l'application rigoureuse de la subsidiarité. « Trois euros, c'est trop ? », s'interroge l'auteur de l'ouvrage, répliquant à ceux qui s'offusquent des efforts titanesques consentis au Nord en faveur du Sud : « Trois euros par jour, c'est la somme payée par chaque Flamand pour réduire l'écart de revenus avec le Wallon qui gagne en moyenne 22 % de moins que lui. A titre de comparaison, chaque Belge paie un euro par jour pour financer les Chemins de fer, même s'il n'y a que 6 % des Belges qui l'empruntent. » A quelques mois d'un scrutin qu'on dit crucial pour l'avenir institutionnel du pays, ce discours tranche avec les visées séparatistes et les exigences de nouvelles
compétences mises sur la table au Nord. Plus de deux cents personnalités, issues des milieux culturels, sportifs et économiques ont déjà signé l' Antimanifeste. Au-delà des discours, il y a un argument objectif et imparable susceptible de faire hésiter tous ceux qui songent à effectuer le grand saut séparatiste : c'est l'argent. Les caisses fédérales en manquent cruellement.
Le temps béni de 2001 et des accords de la Saint-Polycarpe, celui où l'Etat fédéral accordait de l'argent aux entités fédérées pour leur permettre de financer leurs nouvelles compétences, est révolu. D'ici à 2012, année du choc démographique où les enfants du baby-boom atteindront l'âge de la retraite, le fédéral est prié de continuer à alimenter le fonds de vieillissement et à rembourser la charge de la dette publique.
A moins que la Flandre, plus confrontée à la facture du vieillissement de sa population que le Sud du pays, aille jusqu'au bout de son raisonnement confédéral et que, forte de son insolente prospérité budgétaire, elle prenne en charge le paiement de ses pensions et accepte de prendre à son compte la plus grosse partie de la dette de l'Etat.
Osera-t-elle prendre ce risque ? La peur de franchir ce dernier obstacle, celui qui ferait définitivement voler le pays en éclats, pourrait bien, in fine, faire reculer ces Flamands qui rêvent à tout prix d'autonomie...

Audit externe sur la ville de Charleroi

Ecolo veut le départ des échevins impliqués

la suite de la publication de l'audit de la Région wallonne sur la gestion de la ville de Charleroi, les écologistes carolos réclament le départ des actuels échevins concernés par le dossier. Pour Ecolo "les seuls responsables de cette situation sont ceux qui l'ont créée et l'ont entretenue en toute connaissance de cause, à Charleroi et ailleurs, et en l'occurrence très clairement la majorité socialiste depuis belle lurette et les membres du Collège communal sortant ces dernières années".

Un best-of de la mal gouvernance

Les principaux membres du gouvernement wallon se sont penchés mardi à Namur sur ce rapport réalisé par les consultants de Ernst & Young. Le texte épingle manquements, dysfonctionnements, défaut d'organisation et de contrôle. Mais la synthèse de 78 pages remise par Gérard Delvaux, le coordinateur du travail, ne révèle pas vraiment de faits nouveaux. Mais il contient des recommandations.


AUDIO Invite Matin Premiere 29/11/2006-Philippe Courard


Charleroi : l'opposition ne décolère pas
Les propos du ministre wallon de l'Intérieur mercredi matin sur les antennes de la Première, ont suscité le tollé de l'opposition à Charleroi. Philippe Courard, commentant les conclusions de l'audit sur la ville de Charleroi estimait que l'opposition n'avait pas fait son travail à l'époque….


Olivier Chastel, le chef du groupe MR au conseil communal et futur premier échevin, ne décolère pas. Pour lui les propos du ministre Courard sont tout simplement "inadmissibles, c’est de la malhonnêteté intellectuelle". Philippe Fontaine dit-il "a interpellé le ministre Courard au parlement sur les voitures sponsorisées, sur les super conseillers à chaque fois la réponse était la même : Je mène une enquête je vous tiens au courant" . Mais ajoute encore le MR, "pas le moindre résultat de la moindre enquête". Et Olivier Chastel de conclure : "‘j’ose dire qu’il (Ph Courard) a couvert ses amis jusqu’à aujourd’hui".

Olivier Chastel voit rouge

Olivier Chastel, le futur premier échevin MR de Charleroi jusqu'ici dans l'opposition, a réagi très vivement aux propos tenus par le ministre Philippe Courard sur les ondes de la RTBF. Il a parlé de la "malhonnêteté intellectuelle" du ministre de l'Intérieur wallon, quand celui-ci a pointé du doigt une "faute politique" dans le chef de l'opposition au Conseil communal, responsable à ses yeux de n'avoir "pas fait son boulot" de contrôle démocratique.
Olivier Chastel a tenu à recadrer le débat, rappelant que la veille, à l'Elysette, l'audit externe de la ville de Charleroi avait mis en lumière des "faiblesses, des erreurs, des dysfonctionnements".
"En nous recevant à huis clos juste avant cette présentation officielle, Elio Di Rupo nous avait demandés d'être le plus constructifs possible, et je l'ai été, en ne soulignant pas les erreurs du passé, mais bien les recommandations pour l'avenir. Je constate que ce matin, Philippe Courard n'a pas eu la même attitude", a déclaré Olivier Chastel.

Il a rappelé les nombreux manquements soulignés par l'audit: achats scindés, modifications budgétaires multiples, faiblesses informatiques, cycle d'achat mal organisé, frais de véhicules, de voyages, de carburant, régie foncière sans aucun inventaire, budgets affectés d'un poste à l'autre, sinon d'un département vers l'autre, etc...
Répliquant encore aux propos de Philippe Courard, il a affirmé que la tutelle n'a jamais fonctionné, n'a jamais appelé aucun dossier, a été totalement inefficace et incompétente. Selon lui, Philippe Courard aurait dû s'inquiéter, ne serait-ce qu'à constater l'ampleur médiatique que prenaient les affaires à Charleroi, et il ne l'a pas fait.
Le Conseiller communal a aussi rappelé la quantité d'interpellations et de questions de l'opposition -particulièrement le MR- à l'adresse de la majorité absolue PS sortante.
M. Courard a également été questionné par les parlementaires MR Philippe Fontaine et Véronique Cornet à plusieurs reprises sur des problèmes de la ville de Charleroi. Mais il s'est contenté de leur répondre qu'il diligentait une enquête, sans qu'on en ait jamais le résultat, a encore lancé M. Chastel.
"A la place de Monsieur Courard, je me cacherais à Hotton", a conclu Olivier Chastel, non sans rappeler que le ministre avait, selon lui, établi un cahier des charges sur mesure pour favoriser la salle du WEX à Marche, afin que s'y tienne le salon des mandataires.
(D'après Belga)

Luc Parmentier, d'Ecolo, rappelle lui que son groupe a déposé de multiples recours, aussi bien auprès du socialiste Philippe Courad que du libéral Charles Michel. Il rappelle notamment la plainte déposée par la chef de groupe de l'époque Cécile Olivier au sujet des super conseillers. Une plainte au sujet de laquelle selon lui, Jacques Van Gompel aurait dit à Cécile Olivier "tu n’auras jamais de réponse, Jean-Claude a fait le nécessaire".

Au CDH, Véronique Salvi rappelle les conditions de travail difficiles de l'opposition, dans une ville gérée depuis 30 ans par une majorité absolue…..


L'audit omet certains pans de la gestion carolo : il n'émet, par exemple, pas d'opinion sur les informations financières. Mais Gérard Delvaux laisse entendre que s'il avait dû le faire, il aurait sans doute décrit le Golgotha des finances publiques. Qu'y a-t-il donc dans ce document ? Essentiellement une analyse du respect des règles comptables et de marchés publics. Et, à côté, des recommandations. Difficile de faire mieux en 27 jours calendrier. Utilisation de véhicules de fonction à des fins privées, voyages à l'étranger pas toujours justifiés, saucissonnage des marchés… de sérieuses dérives dans la gestion de la ville de Charleroi durant les années 2005 et 2006, années sur lesquelles portait l'audit. Mais aucune responsabilité n'est pointée. Ni politique, ni administrative. C'est, explique Elio Di Rupo, le rôle de la justice. Pas d'avantage de recommandations bouleversantes : l'administration ne sait comment procéder : elle a besoin d'un manuel. Ce n'est pas correct qu'une seule personne commande, contrôle et paie les achats : il doit y en avoir 3. Les frais remboursés sont peu justifiés : il faudra des justificatifs.

Si tout n'est pas de ce tonneau, beaucoup de préceptes enfoncent toutefois des portes ouvertes. On notera donc plutôt les réactions du gouvernement : il est décidé à renforcer sa tutelle sur les marchés publics ou les entités para locales. Il va aussi créer un service de conseil et une équipe d'auditeurs pour les communes qui le souhaitent. Mais surtout, finalement, cet audit aura d'abord joué son rôle de catharsis, de lavage public et en partie purificatoire des fautes commises à Charleroi.

Un inventaire des anomalies carolos

Publication de l'audit externe sur la ville de Charleroi. Même limitée dans le temps (2004 à 2006) et l'espace, l'évaluation est édifiante. A la Justice de suivre pour le passé, et au politique de réformer pour le futur...


On savait la rigueur du délai. Un mois, pour décortiquer la gestion de Charleroi, laissé à des consultants (Ernst & Young) et à quelques autres experts, c'était très court. Confirmation à la remise, mardi, de l'audit. Son coordinateur "délégué spécial", Gérard Delvaux, président de l'Institut des experts comptables, en convient : "Nous ne pouvions parcourir toute la situation". Quant aux strates visitées, l'audit est truffé de réserves "vu le délai imparti". N'empêche, on en restera là (en encadré). Car il y a déjà de quoi dire et faire.
Qu'en dire ? Voici "un inventaire des anomalies", résume M. Delvaux. Même si, à première lecture rapide, on peut penser avec le ministre-Président Di Rupo qu'il n'y a plus ici "de fait saillant, de chose que l'on n'aurait pas encore entendue". Ou, avec Gérard Delvaux, qu'il n'y aurait pas "matière à d'autres poursuites". Pourtant, un exemplaire sera remis au procureur du Roi de Charleroi, celui-ci complété de tous les noms cités.

Qu'en faire ? Le délégué spécial : "Il faut tourner la page des dérives et aller de l'avant". Aussi chaque constat est-il assorti de recommandations, qui devraient accaparer le nouveau collège tripartite (ci-contre). En attendant, le rapport de synthèse (79 pages, sans les annexes) déborde de dysfonctionnements.
De manière générale, les auditeurs parlent de contrôle lacunaire ou inexistant, d'informatique insuffisante, d'inventaire du patrimoine inexistant, d'absence de définition claire des missions de chacun, etc. Plus précisément, on épinglera quatre domaines.
Les régies. D'une part, la Régie foncière n'a plus soumis de comptes annuels au conseil communal depuis... 2001; or elle a contracté des dettes importantes pour financer des investissements non identifiés "qui semblent sortir de son périmètre d'action". D'autre part, la Régie autonome, qui gère les parkings de la ville, ne lui a versé des dividendes qu'une fois en 2004, malgré un chiffre d'affaires élevé, alors qu'elle s'octroie à elle-même un "subside" par écriture comptable "peu orthodoxe".
Les crédits réservés, à savoir sans imputation précise. En principe, ils ne sont pas autorisés. C'est par faveur de la députation permanente hennuyère que Charleroi peut en user. Or, "au fil du temps, ils ont acquis une réelle dérive" jusqu'à atteindre 1,7 million d'euros en 2005 (sur un budget communal de 500 millions). "Les risques sont considérables", poursuit l'audit, puisque les contrôles sont (encore) plus limités au nom de l'urgence - abusivement - invoquée pour les justifier. Il faut les supprimer.
Les ressources humaines. Risque de voir les (16) véhicules de fonction utilisés à des fins privées; gros frais de restaurants et de déplacement pris en charge par la ville parfois sans notes de frais; voyages à l'étranger (Turquie, Italie, Seychelles, etc.) "qui suscitent des interrogations"; parc automobile (362 véhicules) trop élevé, pas toujours identifié, dont l'usage privatif "n'est généralement pas sanctionné"...
. Outre "le manque de véritables com pétences", le nombre de petits marchés passés sans publicité (sous 67 000 euros) ou sur simple facture (sous 5 500 euros), si proches des seuils, identiques, passés par série, fréquemment attribués aux mêmes, est si important que l'on peut "présumer une pratique délibérée, dans certains services, de scission artificielle des marchés". La loi du silence s'y ajouterait-elle ? L'audit s'étonne du nombre peu élevé de plaintes des soumissionnaires évincés, puis relève qu'à leur très grande majorité, les décisions du conseil relatives aux marchés sont prises à l'unanimité et sans demande d'explications... Cerise sur le gâteau : "L'exercice de la tutelle est totalement inexistant".
© La Libre Belgique 2006

Craintes confirmées. MR et CDH préparent la réplique

Chastel confirme sa demande d'un contrôle permanent. Viseur va rapidement mettre fin au laisser-aller.
C onfirmation de ce que nous avons craint, et nécessité de réagir vite" : c'est ainsi que se résument les réactions d'Olivier Chastel (MR) et Jean-Jacques Viseur (CDH), les deux futurs partenaires du PS dans la majorité à installer le 4 décembre prochain. Pour le leader du MR et futur premier échevin de la nouvelle majorité tripartite, "c'est bien ce qu'on imaginait et ce qu'on redoutait" , qu'a révélé le rapport d'audit de la Ville. Et pour demain ? "Cela prouve qu'il faut une gestion centralisée", insiste Olivier Chastel, quand il constate que l'audit relève des bons de commande parfois établis à 5 499 euros hors TVA, juste en dessous du plancher légal qui nécessite des appels d'offres. "Cela prouve qu'il faut dorénavant un contrôle interne permanent, la mise en place d'un audit interne tous les six mois, avec des coups de sonde, pour lesquels la Région va nous aider." Plus généralement, note Olivier Chastel, "nous devons nous appuyer sur les trente recommandations de cet audit, pour qu'on puisse mettre en oeuvre la manière dont Charleroi a réagi, après la catastrophe" .
Même avis du côté de Jean-Jacques Viseur (CDH), futur échevin en charge des Finances et du Budget : "Il faut mettre en place des garde-fous, trouver le personnel indispensable, et les moyens techniques, notamment informatiques, puisqu'il est apparu que, de ce côté, la Ville était totalement déficiente. Nous allons devoir implanter des modes de gestion semblables à ceux de Gand et d'Anvers".
Comment réagir sur le terrain, une fois la nouvelle majorité installée ? "Dès le 5 décembre" , martèle Jean-Jacques Viseur. "Il va falloir réduire à 1 000 euros les marchés à négocier, avec des contrôles s'il s'agit des mêmes fournisseurs. On va aussi analyser les contrats en cours, les casser ou les renégocier, comme celui d'Econoler. On va faire l'inventaire du patrimoine mobilier et immobilier, savoir qui occupe quoi et à quel titre, savoir où est le charroi. Il y aura dans les huit jours une circulaire qui mettra fin au laisser-aller. On examinera les comptes de la Régie autonome, de la Régie foncière sans bilan depuis 2001. Je veux présenter le compte communal 2006 en février et le budget 2007 dès mars. Dans les six mois de l'installation du nouveau conseil, tout devrait être mis en place."
© La Libre Belgique 2006

Fin d'audit, tout débute(P. P.)

En décidant, le 24 octobre, de commander un audit externe sur Charleroi, valant pour 2005 et 2006, le gouvernement wallon n'avait pas écarté l'idée d'étendre ensuite l'investigation sur les années antérieures. Mais non, on en restera là. C'est que les auditeurs ont eux-mêmes plongé dans le millésime 2004; c'est que la Justice a saisi bien des documents sur divers exercices; c'est que, ajoute-t-on officiellement, on ne pourrait plus apprendre grand-chose de neuf.
En somme, au secours !, c'en est assez. Pour faire quoi ?
1° Par-delà Charleroi, deux initiatives nouvelles ont été annoncées mardi : d'une part la création d'un Service de conseil à l'administration régionale des pouvoirs locaux, spécialisé dans les marchés publics, que toute commune pourra consulter; d'autre part la création d'un pool d'auditeurs internes - que l'on annonce objectivement sélectionnés - qui seront mis à la disposition de grandes communes durant deux ans, de manière à anticiper sur le futur Office d'inspection/Cour des comptes des pouvoirs locaux.
2° Celui-ci, ou celle-ci, sera instauré(e) par le futur décret "gouvernance locale", dont le ministre Courard promet le dépôt en janvier. Il s'enrichira d'un nouveau chapitre, sur le renforcement des mécanismes de tutelle que la dernière révision décrétale en 1999 avait (abusivement ?) allégés.
3° Une circulaire à l'attention de toutes les communes devrait relayer diverses recommandations de l'audit carolo, dans le registre informatique notamment.
© La Libre Belgique 2006

Courard stigmatise un contrôle défaillant de l'opposition

Philippe Courard annonce pour janvier prochain le dépôt de son projet de décret pour renforcer les contrôles internes et externes de la gouvernance publique.
Le ministre wallon des Affaires intérieures, Philippe Courard (PS), a, entre autres responsabilités dans les affaires qui secouent la Ville de Charleroi, pointé du doigt une "faute politique" dans le chef de l'opposition au conseil communal, responsable à ses yeux de n'avoir "pas fait son boulot" de contrôle démocratique, a-t-il affirmé mercredi sur les ondes de La Première (RTBF).
"Bien entendu, il y a une responsabilité du collège des échevins, mais aussi du conseil communal. On ne va quand même pas me faire croire qu'un conseiller communal de l'opposition ne pose pas de questions, ne sait pas déceler, sans avoir même reçu ce rapport, qu'il y a toute une série de dysfonctionnements qui apparaissent au vu et au su de tout le monde", a-t-il indiqué.
Pour lui, le fait que la Régie foncière ne rendait plus de rapports depuis 2001 aurait dû être soulevé par l'opposition MR-cdH-Ecolo. "On n'a pas posé de question, je n'ai jamais reçu en deux ans, et mon prédécesseur Charles Michel en quatre ans, de plainte de qui que ce soit", a-t-il souligné, parlant de "déficit global de tout le monde".
Par ailleurs, Philippe Courard annonce pour janvier prochain le dépôt de son projet de décret pour renforcer les contrôles internes et externes de la gouvernance publique.

Le rapport, d'une centaine de pages, épingle la "mal-gouvernance"

Un catalogue de la mauvaise gestion des deniers publics à Charleroi. L'audit wallon est sans pitié pour les socialistes carolos. Le comité d'audit a tenu à assortir son rapport de recommandations. La nouvelle majorité les appliquera.

On n'y apprend rien de neuf mais cet audit a le mérite de mettre noir sur blanc, par quelqu'un d'extérieur à la Ville, tout ce qu'on a entendu ou lu jusqu'à présent », résume Olivier Chastel (MR). Un constat que ne partagera sans doute pas le citoyen carolo, moins au fait des « affaires » de la Ville.
Quel est le constat posé par le comité d'audit présidé par Gérard Delvaux, qui a travaillé un mois durant sur la gestion 2004 (année de « référence »), 2005 et 2006 de la Ville de Charleroi ?
Globalement, un catalogue de mauvaises pratiques. « Un environnement de contrôle insuffisant, voire inexistant, énumère le président de l'Institut des experts comptables. Les manuels de procédures n'existent pas ; le contrôle a posteriori des opérations est inexistant ; au niveau du cycle des achats, une confusion des rôles entre la personne qui commande, celle qui contrôle et celle qui paie ; des frais de voyages et de réception pris en charge sans justificatif (lire par ailleurs) ; un manque de contrôle flagrant sur ce qui était fait des budgets... »
Particulièrement épinglées par ce rapport, la régie foncière et la régie communale autonome dont la liberté d'action avait viré à l'absence de contrôle par le conseil communal. Les crédits réservés sont également montrés du doigt : ces montants qui doivent être utilisés en cas d'urgence, étaient affectés sans imputation précise. Et de manière abusive. En 2005, ils atteignaient 1,7714 million d'euros. Avantage : ils nécessitaient l'aval du collège là où un investissement normal impliquait l'accord du conseil communal. « Cet article de crédits réservés (dits d'urgence) mériterait un examen plus approfondi », préconise le rapport.
De ce point, on passe logiquement à celui des marchés publics. Gérard Delvaux observe : « Beaucoup de marchés ont été scindés pour arriver à un montant inférieur à 5.500 euros, afin d'éviter une procédure lourde ». D'éviter aussi appels d'offres et mise en concurrence des entreprises. « Ce sont toujours les mêmes fournisseurs qui sont retenus », poursuit-il, déplorant l'absence de contrôle en la matière.
Elio Di Rupo résume le rapport d'audit comme ceci : « On constate une attitude empirique qui se situe loin des règles légales. Gérard Delvaux, malgré les réserves que lui impose sa mission, se montre plus clair : « Si nous devions attester ces comptes, nous prononcerions un refus ».
Ce constat est assorti de recommandations. Comme : grouper certains marchés (fournitures, mazout, etc.) ou mettre en concurrence les fournisseurs, même pour les marchés inférieurs à 5.500 euros. D'autres recommandations figurent déjà dans le Livre blanc sur la bonne gouvernance adopté par les partis démocratiques carolos en septembre : la mise en place d'un comité d'audit interne à la Ville, chargé de vérifier les opérations financières.
« Le gouvernement wallon, à la lumière du travail des auditeurs, va prendre plusieurs mesures, annonce Elio Di Rupo. Nous allons mettre sur pied une équipe de contrôleurs pour réaliser des audits externes des grandes villes et, au sein de la tutelle, nous allons élargir la cellule des marchés publics pour lui confier une mission de conseil. Enfin, nous imposerons, au moment du vote du budget communal, de présenter les budgets des entités appartenant au périmètre de consolidation de la ville. » Visées : les ASBL et les régies communales, dont les comptes devraient être certifiés. Par ailleurs, les communes wallonnes seront invitées à mettre en place de nouveaux modes informatiques de gestion comptable, à réaliser un inventaire complet de leur patrimoine et de leur parc automobile, à mettre à plat un organigramme et à se doter d'un livre de procédures.
Dans le même temps, tout le monde s'accorde à le dire, il faudra accentuer la formation des mandataires publics.
Bref, contrôle interne et externe sont les piliers des recommandations émises par les experts.
L'audit qui va être transmis au procureur du Roi de Charleroi, doit « redonner espoir aux gens » (dixit Di Rupo) et aux 3.700 fonctionnaires qui travaillent à la Ville. « Le nouveau collège suivra à la lettre ces recommandations », promet Léon Casaert (PS), bourgmestre dès lundi. Avec un écho chez Jean-Jacques Viseur (CDH) : « Nous avons l'occasion de réaliser une modification profonde de la gouvernance dans une grande ville. Nous allons faire passer Charleroi de la rubrique des faits divers à celle des faits exemplaires. »
Ce rapport consacre aussi la faillite de la tutelle régionale. « Elle doit exercer un plus grand contrôle sur ce qui est fait », estime Gérard Delvaux. « Les contrôles n'étaient pas systématisés ; ils devront l'être », admet Elio Di Rupo. Philippe Courard, ministre de tutelle des pouvoirs locaux, justifie la myopie de ses services par les limites fixées dans le décret de 1999 : ils n'intervenaient qu'en cas de plainte d'un acteur local. Il annonce un nouveau décret pour janvier, élargissant les moyens de la tutelle, en lui conférant une capacité de contrôle.
Pour les fautes individuelles, la Région s'en remet à la Justice.
Et la responsabilité politique de ce dysfonctionnement de masse ? « Il y a, certainement, une responsabilité d'organisation », constate Gérard Delvaux. Mais pas question de pointer un coupable.

Courard stigmatise un contrôle défaillant de l'oppositionLe ministre wallon des Affaires intérieures, Philippe Courard (PS), a, entre autres responsabilités dans les affaires qui secouent la Ville de Charleroi, pointé du doigt une faute politique dans le chef de l'opposition au conseil communal, responsable à ses yeux de n'avoir pas fait son boulot de contrôle démocratique, a-t-il affirmé mercredi sur les ondes de La Première (RTBF). Bien entendu, il y a une responsabilité du collège des échevins, mais aussi du conseil communal. On ne va quand même pas me faire croire qu'un conseiller communal de l'opposition ne pose pas de questions, ne sait pas déceler, sans avoir même reçu ce rapport, qu'il y a toute une série de dysfonctionnements qui apparaissent au vu et au su de tout le monde, a-t-il indiqué. Pour lui, le fait que la Régie foncière ne rendait plus de rapports depuis 2001 aurait dû être soulevé par l'opposition MR-cdH-Ecolo. On n'a pas posé de question, je n'ai jamais reçu en deux ans, et mon prédécesseur Charles Michel en quatre ans, de plainte de qui que ce soit, a-t-il souligné, parlant de déficit global de tout le monde. (d'après Belga)

La majorité PS-CDH déjà chahutée à Bruxelles

MAJ 29/11/2006

L'ex-échevin CDH de la Ville de Bruxelles, Georges Dallemagne, un moment pressenti pour siéger au sein du futur collège des Bourgmestre et échevins de la Ville de Bruxelles, s'est dit "consterné par les amalgames qui sont effectués aujourd'hui concernant sa décision de ne pas devenir Echevin de la Ville de Bruxelles". Il réagissait ainsi mardi aux informations et commentaires faisant suite à la décision intervenue in extremis pour la composition de la future coalition PS-cdH dont il ne fera pas partie en tant qu'échevin.Georges Dallemagne a tenu à préciser que, "contrairement à ce qui est lancé dans certains médias, sa décision n'a absolument aucun rapport avec les allégations sur des domiciles fictifs, des détournements de biens publics et trucage de marchés publics". L'élu cdH s'est dit étranger à ces dossiers "dont il n'est d'ailleurs accusé par qui que ce soit".Se réservant "le droit de faire valoir ses droits en temps et lieux", Georges Dallemagne a enfin souligné qu'à l'issue de la réunion des partenaires de la majorité, il avait bien précisé que sa décision était "motivée par des raisons familiales et son combat politique qu'il mènera bientôt au niveau fédéral". (D'après Belga)

Mampaka veut reprendre ses fonctions

L'échevin des Sports de la ville de Bruxelles Bertin Mampaka (CDH) a affirmé qu'il comptait rempiler dans ses fonctions, une fois qu'il aura pu faire la démonstration du caractère calomnieux et diffamatoire des accusations proférées à son encontre par le conseiller communal MR Geoffroy Coomans de Brachène.
A ses côtés, Me Georges Henri Beauthier a indiqué que le dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile était destiné à obtenir le renvoi du conseiller communal MR devant le tribunal correctionnel. "M. Mampaka a été blessé par une méchanceté qui n'intervient pas par hasard à un moment où doit se dessiner une majorité, et où doivent être attribués des fonctions à exercer", a-t-il dit.
Selon Me Beauthier, on a recouru, devant une caméra de télévision, à une "mise en scène" dans laquelle on monte les marches du Palais de Justice pour remettre un dossier à un avocat, "donnant l'impression que l'échevin en sortira ensuite menottes aux poings". "La démocratie recule par des ambiances aussi délétères et nauséeuses, si à chaque fois qu'un homme qui approche de l'attribution de mandat, il doit être confronté à des accusations mensongères", a commenté Me Beauthier.

Qui plus est, a-t-il ajouté, on a lancé à la cantonade des termes qui n'existent pas tels que "détournement d'affectation de lieu public" au sujet de l'occupation temporaire d'un terrain de sport pour une activité légale, ou inappropriés tels que "détournement de biens sociaux".
Bertin Mampaka a quant à lui longuement contesté les diverses accusations portées à son encontre. Son souhait est de voir les choses se clarifier d'ici trois mois et de pouvoir reprendre ses fonctions d'échevin.
L'échevin a affirmé avoir reçu des engagements dans ce sens dans et en dehors de son parti. Il a notamment protesté contre les allégations de copinage dans l'octroi de subventions à des asbl, soulignant que celles-ci subissent un parcours démocratique filtrant obligé.
Ces subventions (800 par an) sont adoptées soit après passage par le collège des bourgmestre et échevins via le conseil communal -où l'opposition MR n'a selon l'échevin pas contesté celle que son détracteur MR a médiatisées-, soit via l'asbl Prosport dont le conseil d'administration est à dominante libérale, a-t-il dit.
Bertin Mampaka a fermement contesté une attitude de favoritisme pro-africain dans l'exercice de son mandat, rappelant la promesse qu'il avait faite à l'entame de son mandat, il y a 30 mois, de défendre tous les Bruxellois et faisant état d'une composition très cosmopolite de son équipe de travail et de ses électeurs.
Selon lui, c'est attesté sur le terrain, si l'on s'en réfère parmi d'autres exemples à l'aménagement d'un terrain synthétique au profit du Black Star dirigé par un conseiller communal MR. Bertin Mampaka n'a pas contesté avoir utilisé le GSM qui lui avait été attribué dans le cadre de son mandat d'échevin, à la fois pour l'exercice de celui-ci, mais aussi pour celui de député et ses conversations privées.
Mais il a souligné que depuis deux ans, il exerçait ses mandats politiques 7 jour sur 7 à raison de 14 heures par jour et que le comité de déontologie de son parti avait fait état d'une "maladresse" Lui-même ne la conteste pas, dans la mesure où, dit-il, on ne lui a jamais montré la moindre facture de téléphone que la Ville a dû honorer.
(D'après Belga)

Dallemagne et Mampaka ne seront pas échevins

La présidente et tête de liste CDH, Joëlle Milquet, écarte deux élus pressentis pour siéger au sein du futur collège de Bruxelles-Ville qui sera bien PS-CDH.
L e PS de Bruxelles-Ville avait demandé un geste fort de la part de Joëlle Milquet. Il a été posé, hier soir : l'échevin sortant Bertin Mampaka et Georges Dallemagne, à qui il avait succédé en cours de législature, ne seront pas proposés comme échevins au nouveau conseil communal. Une décision spectaculaire eu égard à la personnalité des deux élus. Ils seront remplacés par Hamza Fassi-Fihri et Christian Ceux, premier suppléant. La composition du collège, présidé par Freddy Thielemans (PS) devrait être la suivante : Fassi-Fihri, Ceux, Noël, Milquet et Vanackere (CD&V) pour le CDH ; Hariche, Close, Lalieux, Ouriaghli et Smet (SP.A) pour le PS. Yvan Mayeur reste lui président du CPAS.
Ancien directeur général de Handicap International, Georges Dallemagne, qui passe pour un ami de Milquet, était devenu sénateur CDH en 1999. Il avait été élu échevin en 2001, avant de partir trois ans plus tard pour le Cambodge, passant le témoin à Bertin Mampaka, lui-même député bruxellois depuis 2004.
Cette décision marque la fin des tensions entre le PS et le CDH, qui portaient moins sur le contenu de l'accord, toujours pas signé, que sur « la politique de l'autruche » adoptée par Joëlle Milquet dans certains dossiers concernant des élus de sa liste : logements fictifs ou présumés tels, utilisation abusive de moyens publics.
D'aucuns, à l'intérieur même de son parti, jugeaient que, sans la présence de Joëlle Milquet à la tête de la liste, le CDH ne serait plus assis à la table des négociations. Même le soutien dont elle bénéficiait auprès d'Elio Di Rupo et donc indirectement du bourgmestre Freddy Thielemans et de son chef de cabinet Philippe Close, proche du président du PS, tendait, ces derniers jours, à s'effilocher. Lundi, dans la foulée de la réunion du bureau politique, Elio Di Rupo avait reçu les négociateurs socialistes (Thielemans, Close, Mayeur), en s'associant à leur demande adressée à Joëlle Milquet : qu'elle se montre garante de l'éthique de ses troupes à la Ville, comme elle s'en était fait la championne en campagne.
Appuyé par une majorité d'élus du PS de Bruxelles-Ville, le PS disait attendre que Joëlle Milquet « prenne une décision par rapport à une situation dont elle est responsable ». Le président de la Fédération bruxelloise du PS, Philippe Moureaux en personne, avait suggéré à la présidente du CDH d'inciter ceux qui n'étaient pas en ordre à faire « un pas de côté ».
Publiquement, Joëlle Milquet s'était jusqu'ici drapée dans son costume de négociatrice, laissant à son « comité de déontologie », le soin de tirer ses conclusions. Pour certains, les dossiers, révélés notamment par le conseiller communal MR Geoffroy Coomans de Brachène, étaient pourtant accablants : domiciliations tardives ou douteuses de plusieurs élus, campagne anti-homosexuels de Fatima Moussaoui - elle devrait être écartée du conseil pour domiciliation fictive - et récentes découvertes de notes de téléphone excessives dans le chef de Bertin Mampaka : 20.000 euros pour l'année 2005 et 13.000 euros pour les premiers mois de l'année 2006 ; résultat d'une multiplication de communications vers l'étranger.
Ces derniers jours, les attaques et révélations de Geoffroy Coomans de Brachène s'étaient d'ailleurs plus particulièrement concentrées sur l'échevin CDH. Selon lui, Bertin Mampaka se serait rendu coupable de copinage dans le cadre de subsides accordés à certaines ASBL ou simplement de création de celles-ci.
Alors que l'échevin avait annoncé qu'il comptait déposer une plainte, Geoffroy Coomans de Brachène parlait, lui, d'un nouveau coup de bluff médiatique. Il estimait par ailleurs « risible » et « insultant » d'être taxé de racisme, « un joker que brandit l'échevin chaque fois qu'il se sent attaqué pour ne pas répondre aux questions ».
Le nouveau conseil communal devrait être installé vendredi matin.

Bertin Mampaka collé à son GSM


L'échevin bruxellois a dépensé 20.000 euros de téléphone en 2005 et 13.000 sur les huit premiers mois de l'année
BRUXELLES L'affaire a, semble-t-il, fait grand bruit lors du collège de cette semaine à la ville de Bruxelles. Le débat s'est porté sur les notes de GSM de l'échevin en charge de la Propreté et du Sport à la ville de Bruxelles, Bertin Mampaka (CDH).
Celles-ci se montent à 20.000 euros pour l'année 2005 et à 13.000 euros pour les huit premiers mois de cette année. Soit, en moyenne, entre 1.600 et 1.700 euros par mois ou un bon salaire mensuel chez VW Forest...
C'est la receveuse communale qui a interpellé le collège cette semaine, à l'aube du bouclage des budgets de fin de législature. Le collège en a débattu et le bourgmestre bruxellois Freddy Thielemans (PS) a demandé à la receveuse communale d'analyser de plus près les factures de l'échevin.
Il n'y a certes clairement rien d'illégal dans ce dossier. On peut néanmoins se poser la question sur la façon dont Bertin Mampaka gère la relation visiblement passionnelle qu'il a avec son GSM.
Ses proches affirment qu'il l'a toujours collé à l'oreille. Qu'il soit à Berlin en train de visiter le stade, au Congo pendant une semaine en tant qu'observateur international dans le cadre du référendum, à Paris en train de fouler la pelouse du Stade de France ou à Kuala Lumpur, en Malaisie, pour défendre la candidature de la ville de Bruxelles pour l'organisation des Championnats du monde de gymnastique...
Mampaka a déjà versé10.000 euros
L'échevin bruxellois ne conteste en aucun cas les faits. "J'ai même déjà versé 10.000 euros sur le compte bancaire de la ville de Bruxelles" , nous explique-t-il. "Et si la receveuse estime qu'il faut mettre plus, je paierai cash." Outre ses nombreux voyages à l'étranger, Bertin Mampaka justifie de telles notes de par sa fonction de parlementaire. Il utilise également son GSM à titre privé.
"Vu que celles-ci ne sont pas considérées comme étant des avantages en nature, je m'étonne par contre de ne pas avoir pu disposer du décompte de la facture de mon GSM" , conclut l'échevin.
Mathieu Ladevèze
© La Dernière Heure 2006


L'échevin cdH de la Ville Bruxelles, Bertin Mampaka, est pointé du doigt par le MR.

En cause : des dizaines d'asbl à caractère sportif qui auraient bénéficié de subsides trop importants. On parle des milliers d'euros versés alors que certaines associations n'étaient pas encore mises sur pied.
Ces asbl ont un point commun : les personnes qui les dirigent sont des proches de Bertin Mampaka. Certains parlent déjà de « réseau Mampaka ».
De son côté, l'intéressé se défend. Il dénonce une désinformation. Il parle de racisme et évoque la déception du MR suite à sa défaite aux élections du 8 octobre à la Ville de Bruxelles.

L'échevin Mampaka porte plainte

L'échevin de la Propreté et des Sports de la ville de Bruxelles, Bertin Mampaka (CDH), dépose plainte pour diffamation contre le conseiller communal MR Geoffroy Coomans de Brachène qui lui a reproché, sur RTL-TVI, de favoriser certaines associations sportives dans le cadre de la politique de subsidiation.
Bertin Mampaka précise par ailleurs que Geoffroy Coomans a été condamné vendredi dans un litige qui l'oppose à la Ville pour utilisation confuse du logo sur son site internet.
eoffroy Coomans a reproché sur RTL-TVI à l'échevin centriste de favoriser certaines associations sportives dans le cadre de la politique de subsidiation.
Les soupçons évoqués aujourd'hui par Monsieur Coomans de Brachène n'ont jamais été évoqués, ni par lui ni par d'autres conseillers libéraux lors de la procédure d'approbation des subsides, se défend Bertin Mampaka dans un communiqué, dans lequel il précise les différents montants des subsides accordés aux associations qui entrent dans ses compétences.
Concernant la répartition des moyens alloués, Bertin Mampaka dit "assumer pleinement" un choix politique.
Le nombre de clubs qui bénéficient de subventions de la Ville a été élargi (près de 150 aujourd'hui), en dépassant le cercle restreint des bénéficiaires "traditionnels et historiques" des clubs plutôt "BCBG", indique-t-il.
(D'après Belga)






Bruxelles Une partie des socialistes fait des clins d'oeil à l'opposition

Les élus CDH sont dans la ligne de mire du MR et d'Ecolo, mais aussi de certains socialistes. Le mariage sera-t-il consommé ?





"J 'estime qu'il y a matière à révision de l'accord de majorité. La victoire
repose sur des mensonges, y compris une usurpation de titre d'avocat ; ce qui
est punissable par la loi. "
Marion Lemesre se sent flouée.
« Normal, dira-t-on du côté du CDH, visé par l'attaque de la chef de groupe
MR (opposition), Madame Lemesre n'a pas digéré sa défaite. »





Depuis quelque temps cependant, le Centre démocrate humaniste n'apparaît plus comme une famille unie. C'est bien d'elle qu'ont jailli les fuites qui ont mené le conseiller MR Geoffroy Coomans de Brachène sur les traces des adresses douteuses d'une partie de la liste CDH. Vendredi, le sujet a fait l'objet d'une interpellation de l'opposition. « Enfin », s'est-on presque exclamé... du côté du PS. Car, là aussi, les interrogations se multiplient. Dans la foulée des libéraux Lemesre et Oberwoits, et de l'écolo Barnstijn, Mahfoudh Romdhani, chef de groupe PS, a d'ailleurs tenu à s'exprimer lui aussi sur ce « dossier ». Parlant des domiciliations litigieuses, il a dit combien il estimait cela « triste pour les militants CDH de base, pour la transparence et pour la démocratie ».
Personne, dans ses rangs, n'a songé à le faire taire. L'opposition n'était pas la seule à boire du petit-lait. Seuls, à dire vrai, le bourgmestre et son chef de cabinet, Philippe Close, dont on sait la volonté de garder le CDH au milieu du village, ont alors semblé gênés aux entournures. « Vous pensez bien que je n'ai pas parlé en mon nom propre, confirme Mahfoudh Romdhani. J'ai tenté de faire la synthèse entre ceux qui ne sont pas contents et d'autres qui préfèrent la langue de bois. Je le redis : si le droit n'a peut-être pas été enfreint, d'un point de vue éthique, on peut parler d'usurpation. »
Selon le chef de groupe PS, les laïques de son parti estiment que l'on a peut-être été un peu vite pour sceller un accord de majorité qu'ils regrettent aujourd'hui. Ils ne sont apparemment pas les seuls. « J'ai entendu que le CDH aurait la direction des hôpitaux, dont bien sûr l'Hôpital des enfants Reine Fabiola. Le personnel a manifesté son mécontentement. Plus largement ce qui dérange, c'est le côté gourmand du CDH qui n'admet pas qu'il puisse exister des sensibilités relevant d'un contexte historique. »
Le questionnement du PS sur la viabilité d'une alliance avec le parti humaniste trouve des échos jusque dans l'opposition, à mesure que s'éternise l'accord politique entre le PS et le CDH, dont la désignation des échevins, pas encore officielle, a presque viré au psychodrame. La liste des bourgmestre et échevins ainsi que leurs attributions n'a toujours pas été déposée. Alors que le bourgmestre est en visite à Madrid, avec son toujours chef de cabinet, il se murmure que certains membres du PS de Bruxelles-Ville frapperaient à la porte du président de la fédération PS de Bruxelles, Philippe Moureaux, pour lui dire leurs craintes d'une future alliance avec l'équipe de Joëlle Milquet. Et plaider pour une alliance avec le MR et Ecolo ? « Ce serait un bon sursaut du PS, estime l'échevin écolo Henri Simons. Je pense qu'une majorité PS-MR-Ecolo serait plus dynamique pour la ville. Le PS a la main. S'ils veulent en discuter, nous sommes prêts à les écouter. »
« Nous faisons peur au PS, estime-t-on du côté du CDH, où l'on s'attend à vivre une législature difficile. Ce serait évidemment plus facile pour un PS tout puissant avec le MR et Ecolo. » Ici, on dit malgré tout regretter les attaques personnelles ; sans doute « le prix payé pour les déclarations de la présidente qui s'est prétendue ayatollah de l'éthique ».
Dernier épisode : une plainte que s'apprête à déposer Marion Lemesre contre l'échevin des sports Bertin Mampaka. « Il a donné 500 invitations en son nom propre pour le Mémorial Van Damme, en pleine période électorale, se scandalise la conseillère MR. J'irai au Palais de justice cette semaine encore. »
« D'abord, je ne dispose pas de 500 places, répond Bertin Mampaka. En dehors des places octroyées à la Ville par convention avec le Van Damme, j'ai proposé de montrer à une trentaine de journalistes comment fonctionne la sécurité au Roi Baudouin. »
Pour Karine Lalieux, conseillère communale et future échevine PS, ces escarmouches ne remettent pas en question un accord de majorité scellé sur base d'un « projet de ville progressiste ». Sur papier, ajouteront certains.

28 novembre 2006

Tribunal pénal international

Vojislav Seselj est jugé malgré tout

Pressentant une manoeuvre, les juges du TPI lui retirent le droit de se défendre seul. Des avocats ont été nommés d'office. Nationaliste populaire en Serbie, il est poursuivi pour crimes de guerre.

Passant outre l'absence de Vojislav Seselj, en grève de la faim dans sa prison à La Haye depuis le 10 novembre, le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye a commencé lundi le procès pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité du leader ultranationaliste serbe.
Les juges ont décidé, conformément à un cas de figure prévu, de demander à la défense commise d'office contre le gré de l'inculpé de le remplacer.
Seselj, âgé de 52 ans, préside toujours le Parti radical serbe (SRS), première formation du parlement serbe, bien qu'il se soit rendu au TPI en 2003.
Des avocats d'office
Celui que l'accusation a décrit lundi comme un "maître de la manipulation politique" a obtenu de la Cour le droit de se défendre lui-même, mais des avocats lui ont été adjoints pour le cas où il perturberait le procès comme il l'a déjà fait à plusieurs reprises pendant des audiences de procédures. "Apparemment, l'accusé veut exercer des pressions pour que l'on réponde favorablement aux exigences qu'il formule en refusant de prendre la nourriture offerte par le centre de détention des Nations unies", a expliqué le président de la chambre, le juge néerlandais Alphons Orie.
"L'absence de l'accusé est ainsi provoquée, sinon par une décision consciente de ne pas se présenter, du moins par un affaiblissement physique qu'il a provoqué lui-même, ce qui ne peut être accepté comme une raison pour retarder le début de son procès ", a-t-il ajouté.
M. Seselj, qui ne reconnaît pas le TPI, a déjà tenté à plusieurs reprises de perturber la procédure, d'une manière qui n'est pas sans rappeler les tentatives de son ancien allié Slobodan Milosevic, mort en détention à La Haye en mars dernier. Un avocat britannique, David Hooper, lui a été adjoint d'office, mais l'accusé a refusé tout contact avec son équipe, "d es espions" au service de l'accusation, selon lui.
Vojislav Seselj, un ultranationaliste qui a séduit l'électeur serbe, est accusé d'avoir formé entre 1991 et 1993 une "entreprise criminelle conjointe" avec Slobodan Milosevic et l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, lui-même un fugitif du TPI.
Selon l'accusation, leur but était la création d'une Grande Serbie ethniquement pure, en chassant les Croates, les Musulmans et autre non-Serbes de territoires de Croatie, de Bosnie et du nord de la Serbie. Ce que l'on a appelé "purification ethnique" utilisait le meurtre, la torture, le viol ou la destruction des villages.
Dans sa déclaration liminaire, le procureur Hildegard Uertz-Retzlaff a décrit M. Seselj comme un "maître de la manipulation politique masquée par la rhétorique patriotique", chef incontesté du SRS et de sa branche armée.
Un acteur de la guerre
Ses discours enflammés ont incité des milliers de volontaires serbes à s'enrôler et à participer aux guerres de Croatie (1991-1995) et de Bosnie (1992-1995), selon le procureur. "Ce procès n'est pas seulement celui des mots de l'accusé. L'accusé [...] a pris part au financement, à la fourniture, au transfert et à la direction des actions des volontaires participant avec les autres forces serbes à la persécution des non-Serbes", a-t-elle ajouté.
Vojislav Seselj est sous le coup de trois chefs d'inculpation pour crimes contre l'humanité et six chefs d'inculpation pour crimes de guerre. Plusieurs de ces chefs d'inculpation sont semblables à ceux qui visaient Milosevic.
M. Seselj a déjà prétendu que ses juges voulaient le contaminer avec des maladies mortelles et qu'ils se livraient à des" rituels sataniques" à son encontre. Il manie allégrement l'insulte, a révélé des noms de témoins protégés, et a comparé les robes des juges à celles des inquisiteurs et aux vêtements que portaient les membres de la Gestapo.
Son parti s'est porté à son secours, lundi. "Son procès a été ouvert comme si de rien n'était. Nous pouvons conclure que le droit international est mort à La Haye", a déclaré, selon l'agence Tanjug, Bozidar Delic, membre de la direction du SRS.
(AFP) © La Libre Belgique 2006

Mladic caché à Belgrade


L'une des onze personnes jugées depuis septembre devant un tribunal de Belgrade pour soutien présumé à l'ancien chef militaire bosno-serbe Ratko Mladic a reconnu lundi avoir caché le fugitif en 2002. Les onze personnes, parmi lesquelles d'anciens officiers et trois membres d'une même famille de Belgrade, sont accusées d'avoir aidé le général Mladic à se cacher dans divers appartements de la capitale serbe de l'été 2002 à janvier 2006.
Marko Lugonja, un ancien officier bosno-serbe, a déclaré devant le tribunal que Zdravko Tolimir, un autre chef militaire recherché par le Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), lui avait demandé de cacher Mladic. "J'ai accepté d'accueillir Mladic et un homme qui l'accompagnait dans ma maison sans avoir subi de pression et de mon propre chef", a déclaré Lugonja, cité par l'agence de presse Tanjug. Il a dit au tribunal qu'il savait que Mladic avait été inculpé par le TPYI. "Mais il était mon supérieur et je voulais l'aider", a-t-il expliqué.
Aucune des dix autres personnes qui comparaissent devant le tribunal n'a pour l'instant reconnu avoir aidé ou caché Mladic. De fortes pressions sont exercées sur la Serbie pour qu'elle retrouve l'ancien général bosno-serbe, inculpé de deux chefs d'accusation de génocide par le Tribunal pénal international de La Haye. L'Union européenne a fait de son transfert à La Haye la condition préalable au resserrement des liens avec Belgrade, gelés en mai. Mladic et l'ancien dirigeant politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, sont recherchés pour génocide en raison de leur rôle dans le massacre de 8 000 Musulmans en 1995 à Srebrenica, et le siège de Sarajevo, qui a fait 10 000 morts.
(Reuters) © La Libre Belgique 2006

Le pari osé du Pape

Le pari osé du Pape

Benoît XVI entame ce mardi une visite de quatre jours en Turquie. Le Pape dit aller à la rencontre d'un "peuple ami et estimé". Un pèlerinage sous le signe de la réconciliation avec l'orthodoxie et l'islam.

La surpêche

La fin des poissons (28/11/2006)
Le thon va disparaître de la Méditerranée. Et 30 % des espèces sont déjà menacées sur le globe


Les organisations écologistes Greenpeace et WWF dénoncent cette semaine l'accord international sur la pêche au thon estimant qu'il signe "l'arrêt de mort" de ce poisson en Méditerranée.
Les autorités de la pêche ont accepté un quota de captures de thons rouges de 29.500 tonnes en 2007, soit le double de ce qu'avait recommandé un comité scientifique. Pour Greenpeace, cet accord signe" l'arrêt de mort du thon rouge de Méditerranée". L'organisation écologiste avait mené une campagne musclée sur ce thème, notamment en emmenant son Rainbow Warrior dans le port de Marseille.
Le plan de pêche prévoit bien une réduction graduelle des possibilités de capture de 32.000 tonnes par an actuellement à 25.500 tonnes en 2010. Il prévoit aussi une extension importante des périodes de fermeture de la pêche au thon. Mais ces mesures sont insuffisantes, rétorquent les écologistes. Au Japon, l'accord est aussi critiqué, car il va entraîner une hausse du prix des sushis et autres sashimis...
Plus largement, si rien n'est fait, la pollution et la surpêche pourraient faire disparaître la quasi-totalité des espèces de poissons et crustacés des océans d'ici 2048, selon une étude publiée récemment dans la revue américaine Science. Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont fait la synthèse de données couvrant 1.000 ans d'histoire marine, 32 expériences scientifiques, des études effectuées dans 48 domaines marins protégés et des statistiques des Nations unies sur la pêche de 1950 à 2003. "À ce stade, 29 % des espèces de poissons et crustacés se sont effondrées, c'est-à-dire que les prises de pêche les concernant ont diminué de 90 %. C'est une tendance très claire et elle accélère", estime l'un des chercheurs, dont les conclusions sont sans appel :" Si la tendance se poursuit à long terme, toutes les espèces de poissons et crustacés, selon les projections, auront disparu d'ici 2048".
Solutions ? La création de nouvelles réserves marines, une meilleure gestion des pêches et des contrôles accrus en matière de pollution.
B. F.
© La Dernière Heure 2006

26 novembre 2006

L'affaire Demaret rebondit

Six ans après le décès de « Dikke Mich », onze inculpés. La justice avance à petits pas. L'enquête du juge Van Espen pourrait déboucher sur un procès correctionnel.
A près un long silence de six ans, l'affaire Michel Demaret semble rebondir. Selon notre confrère La Libre Belgique, l'enquête du juge Van Espen débouche sur un possible procès de onze inculpés, soupçonnés, du vivant de l'ex-bourgmestre PSC de Bruxelles-Ville, d'avoir trempé dans des combines juteuses.
Michel Demaret fut l'une des personnalités bruxelloises les plus controversées. Populaire et truculent, il venait des Marolles et revendiquait ses origines modestes. Ancien videur d'une boîte de nuit, il était parvenu à se hisser au sommet de la locale PSC, grâce à ses voix de préférence et à l'aide de son ami VDB. « Dikke Mich » devint ainsi, dans les années 1990, échevin de l'urbanisme puis brièvement bourgmestre de la Ville de Bruxelles, avant d'être lâché par son parti et jeté de son piédestal suite à un scandale (une interview sulfureuse) et des « affaires » à répétition.


Peu de temps avant sa mort (survenue en novembre 2000), il était finalement inculpé par le juge Jean-Claude Van Espen, sur la base des aveux d'un architecte repenti auquel la Ville recourait régulièrement. La liste des chefs d'accusation était particulièrement longue : escroquerie, corruption passive, abus de confiance, faux et usage de faux, faux fiscal, infractions à la législation sur les droits d'enregistrement et blanchiment d'argent.
Mais bien avant cette inculpation, l'ex-mayeur, surnommé « Monsieur 10 % » (ses détracteurs affirment qu'il réclamait des enveloppes allant de 1 à 20 millions de FB) avait eu des démêlés avec la justice. Si l'affaire Demaret s'est forcément éteinte au décès de celui-ci, elle rebondit aujourd'hui, car les promoteurs et autres architectes soupçonnés d'avoir magouillé avec « Dikke Mich » lorsqu'il était à la tête de l'urbanisme bruxellois, eux, sont toujours vivants. Les inculpés ont comparu en début de semaine devant la chambre du conseil de Bruxelles. Le parquet a requis le renvoi pour les onze accusés devant le tribunal correctionnel.
Ils sont soupçonnés de corruption active et d'utilisation d'argent sale. C'est le 8 décembre prochain que l'on sera fixé sur leur sort.

Les champions du Belgian Potato Award

Les entreprises Dubois-Dewulf (Gembloux), Pirson (Chapois), Antoon De Roo (Aartrijke) et BVBA Van Ginhoven-Verheyen (Ravels) ont remporté la troisième édition des Belgian Potato Quality Award, a-t-on appris à l'Interpom/Primeurs, la bourse internationale des pommes de terre, fruits et légumes à Courtrai. Ce prix, attribué tous les deux ans, vise à souligner la qualité de la production des pommes de terre en Belgique et à donner une image positive de l'agriculture en général, et du secteur de la pomme de terre en particulier.

Emir Kir

MAJ 26/11/06
Alors, Emir, t'as signé ou pas?
dimanche 26.11.2006, 15:24
Le ministre-président de la Région bruxelloise, Charles Picqué, a invité son collègue de gouvernement Emir Kir à dire s'il a signé ou non une pétition remettant en cause le génocide arménien. Tu réponds oui ou tu réponds non. Si c'est non, tu ne l'as pas signée, si c'est oui, tu dois savoir, c'est dans ta conscience personnelle, si c'était en connaissance de cause quant au contenu et à la portée de la pétition ou si tu l'as signée en n'étant pas assez attentif, a dit Charles Picqué.

Emir Kir s'est opposé à un hommage aux victimes du génocide arménien MaJ22/11


Le secrétaire d'Etat bruxellois en charge des Monuments et des Sites Emir Kir (PS) a signé en 2003 une pétition pour que soit supprimée une stèle à la mémoire des victimes du génocide arménien, a affirmé ce jeudi soir la RTBF au cours de son Journal Télévisé, citant le journaliste indépendant d'origine turc Mehmet Koksal.
Depuis son entrée au gouvernement bruxellois en 2004, la position du secrétaire d'Etat Bruxellois Emir Kir face au génocide arménien fait l'objet de questions alimentées notamment par le journaliste indépendant Mehmet Koksal. Selon celui-ci, Emir Kir a participé à une manifestation niant l'existence du génocide arménien. Pour Emir Kir, ce n'était pas l'objet de la manifestation.Le secrétaire d'Etat a déposé une plainte en diffamation contre le journaliste.

Débouté en Première Instance, Emir Kir est allé en appel et refuse de s'exprimer publiquement tant que la Justice n'a pas tranché définitivement. C'est cette attitude qu'il a une nouvelle fois adoptée ce jeudi, interrogé sur ce sujet. (belga)

Des proches de Kagame accusés

MAJ 26/11/2006
La Belgique représentera la France au Rwanda

Les intérêts de la France seront représentés par la Belgique au Rwanda, après la decision des autorités de Kigali de rompre les relations diplomatiques avec Paris. Dans la soirée, l'ambassadeur de France a quitté la capitale.
La Belgique a accepté de représenter les intérêts français et le Rwanda a donné son accord, a-t-on précisé au ministère.
Cette mesure s'inscrit dans le cadre de l'article 45 de la Convention de Vienne qui régit les relations diplomatiques entre les Etats.

L'ambassadeur de France a quitté Kigali
Le diplomate français (photo) a embarqué à bord du vol Brussels Airlines qui a décollé à 19h35 (20h35 heure belge) de Kigali. M. Decheref avait été accompagné jusqu'à l'aéroport par des diplomates occidentaux en poste dans la capitale rwandaise. Il s'est refusé à toute déclaration.
Le gouvernement rwandais a ordonné vendredi à l'ambassadeur de France de quitter le pays dans les 24 heures. Toutes les institutions françaises au Rwanda - y compris l'Ecole internationale française Saint-Exupéry de Kigali et le Centre culturel français - ont également reçu l'ordre de fermer leurs portes et tous leurs personnels français doivent quitter le pays dans les 72 heures.

Le Rwanda a rompu ses relations diplomatiques avec la France après les poursuites réclamées par le juge français Jean-Louis Bruguière contre le président Paul Kagame et l'émission de mandats d'arrêt contre neuf de ses proches. Le juge Bruguière a recommandé que M. Kagame soit poursuivi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda pour sa participation présumée à l'attentat contre l'avion de l'ancien président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, élement déclencheur du génocide. Il a également signé mercredi neuf mandats d'arrêt visant des proches du président rwandais et de hauts responsables militaires, dans le cadre de son enquête.
(d'après AFP)

MAJ 24/11/2006

La rupture diplomatique entre le Rwanda et la France est proche.

Le juge français Jean-Louis Bruguière
accuse le président Kagame d'avoir participé dans l'attentat contre le Président Juvénal Habyarimana, dont la mort marqua le point de départ du génocide au Rwanda.

Les autorités rwandaises accusent régulièrement la France d'avoir entraîné et armé les auteurs du génocide avant les massacres.

Quelque 25.000 personnes ont manifesté jeudi après-midi à Kigali contre la volonté de M. Bruguière de poursuivre M. Kagame.

Le Rwanda a rappelé son ambassadeur en France et n'exclut pas une rupture de ses relations diplomatiques avec Paris après les poursuites réclamées par un juge français contre le président Paul Kagame et plusieurs de ses proches, a annoncé ce vendredi le ministre rwandais des Affaires étrangères, Charles Murigande."Nous avons rappelé notre ambassadeur à Paris, nous ne voyons pas pourquoi il devrait être là-bas à ce stade. Nous voulons avoir des consultations avec lui et nous verrons ce qui arrivera plus tard", a déclaré à Kigali M. Murigande. Interrogé sur une possible rupture des relations diplomatiques avec la France, le ministre a simplement répondu: "la France tente de détruire notre gouvernement, nous ne voyons aucune nécessité de garder des relations avec un pays hostile"."Nous avons passé en revue le rapport Bruguière, il est tellement creux que nous sommes surpris qu'une institution comme le tribunal à Paris puisse autoriser des inculpations sur la base d'un tel rapport. Cela confirme nos craintes que ceci est politique", a ajouté M. Murigande.Les relations entre la France et le Rwanda sont de nouveau dans la tourmente avec les accusations du juge français Jean-Louis Bruguière sur l'implication présumée du président Kagame dans l'attentat en 1994 contre l'un de ses prédécesseurs, Juvénal Habyarimana, dont la mort marqua le point de départ du génocide au Rwanda.Le magistrat français a également signé mercredi neuf mandats d'arrêt contre des proches de M. Kagame et des militaires rwandais dans le cadre de son enquête sur l'attentat, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier. Dans son ordonnance, M. Bruguière recommande des poursuites contre le président Kagame devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), pour sa "participation présumée" à l'attentatcontre l'avion présidentiel le 6 avril 1994.M. Kagame a qualifié mercredi le juge Bruguière d'"imposteur", assurant qu'il n'obtiendrait pas les poursuites qu'il réclame à son encontre mais que les relations entre la France et le Rwanda allaient "se dégrader". Quelque 25.000 personnes ont manifesté jeudi après-midi à Kigali contre la volonté de M. Bruguière de poursuivre M. Kagame et pour dénoncer le rôle joué selon eux par la France pendant le génocide de 1994. Les autorités rwandaises accusent régulièrement la France d'avoir entraîné et armé les auteurs du génocide avant les massacres.Les relations franco-rwandaises restent lourdement marquées par le souvenir du soutien français au régime de l'ancien président Habyarimana, un hutu, et le génocide qui avait suivi sa disparition, faisant, selon l'ONU, 800.000 morts, essentiellement des Tutsis.

Le parquet de Paris a requis ce lundi l'émission de mandats d'arrêt internationaux contre neuf proches du président rwandais Paul Kagame dans le cadre de l'enquête française sur l'attentat contre l'avion de son prédécesseur Juvénal Habyarimana en 1994 .


Le juge d'instruction Jean-Louis Bruguière avait recommandé vendredi des poursuites contre M. Kagame devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour sa "participation présumée" à l'attentat en 1994 contre l'avion de son prédécesseur Juvenal Habyarimana.
Parallèlement, le magistrat a demandé le même jour dans une ordonnance de soit-communiqué (document transmis au parquet) l'avis du ministère public sur les arrestations de neuf membres de l'entourage du chef de l'Etat rwandais Paul Kagame dans le cadre de son enquête sur l'attentat, dont le chef d'état-major de l'armée rwandaise James Kabarebe ou Kabare.


Dès lundi soir, le parquet a requis l'émission de mandats d'arrêt internationaux contre ces neuf personnes, comme le demandait le juge antiterroriste. Il revient désormais à M. Bruguière de signer les demandes d'arrestation, ce qui devrait intervenir dans les prochains jours. Le parquet s'est prononcé sur les seules demandes de mandats d'arrêt.
Il n'est pas saisi de la recommandation exprimée par le juge dans son ordonnance d'engager des poursuites contre M. Kagame. Dans ce document, M. Bruguière affirme qu'il entend informer le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, des éléments de son enquête dans le but éventuel de saisir le TPIR pour la "participation présumée" de M. Kagame à l'attentat du 6 avril 1994.

L'attentat avait entraîné sur le terrain le début du génocide déclenché par les partisans hutus du président Habyarimana contre la minorité tutsie. Il avait aussi précédé la mort de dix Casques bleus belges, assassinés le lendemain de la chute de l'avion, un Falcon 50 gouvernemental rwandais. Le génocide n'avait pris fin qu'après la victoire militaire du Front patriotique rwandais (FPR, dont M. Kagame était l'un des principaux dirigenats), en juillet 1994. Il avait fait quelque 800.000 morts selon l'ONU.

Neuf mandats d'arrêt contre des proches de Kagame

Le président rwandais Paul Kagamé.Le juge français Jean-Louis Bruguière a signé mercredi neuf mandats d'arrêt contre des proches du président rwandais Paul Kagame qu'il soupçonne d'être impliqué dans le meurtre du président Juvenal Habyarimana, qui avait précédé le génocide en 1994. Les mandats d'arrêt internationaux signés par le magistrat visent les chefs d'"assassinat" ou de "complicité d'assassinat" et doivent être diffusés dans tous les pays membres d'Interpol. Les neuf mandats d'arrêt visent notamment l'actuel chef d'état-major de l'armée rwandaise James Kabarebe. Le juge Bruguière demande également l'arrestation de dirigeants historiques du Front patriotique rwandais et de l'APR, le bras armé du parti de M. Kagame: l'actuel ambassadeur du Rwanda en Inde Faustin Nyamwasa-Kayumba, le chef d'état-major de l'armée de terre Charles Kayonga, Jackson Nkurunziza (plus connu sous le nom de Jack Nziza, ancien responsable des renseignements militaires), Rose Kabuye (dirigeante du FPR), Samuel Kanyemera (député FPR), Jacob Tumwine (lieutenant colonel démobilisé), et les deux tireurs présumés, Franck Nziza et Eric Hakizimana. (belga)

24 novembre 2006

Elargissement: Roumanie et la Bulgarie

MAJ 24/11/2006

La Roumanie et la Bulgarie pourront entrer dans l'UE

BRUXELLES 24/11 (BELGA/AG) = La chambre haute du Parlement allemand a approuvé vendredi à l'unanimité le traité d'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l'Union européenne, dernière étape pour l'entrée de Sofia et Bucarest dans l'UE. L'Allemagne était en effet le dernier pays de l'Union à devoir approuver le futur élargissement programmé le 1er janvier prochain. Le vote survenu vendredi dans la chambre haute intervient après celui tout aussi positif de la chambre basse du Parlement allemand, en octobre dernier. Dans une déclaration à la presse, la Commission européenne s'est félicité vendredi midi du feu vert allemand, "qui finalise la dernière étape légale pour l'adhésion des deux pays", a déclaré le commissaire européen en charge de l'Elargissement, Olli Rehn. (NLE)

Entre l'extrême-droite et l'(ex-?)extrême-gauche …

Le président bulgare Guéorgui Parvanov, issu du parti socialiste (PSB, ex-communiste) et largement vainqueur en Bulgarie ,a été réélu au second tour de la présidentielle avec une très large avance sur le candidat ultranationaliste Volen Sidérov. Artisan de l'adhésion de la Bulgarie à l'Union européenne prévue le 1er janvier 2007, s'est félicité d'un

"résultat historique sans précédent". "Notre politique étrangère restera aussi active, prévisible et conséquente que jusqu'à présent et aura pour priorité d'assurer une adhésion digne à l'UE"

Alors que…

la Roumanie a désigné un nouveau candidat pour le poste de commissaire européen, face au refus du président de la Commission, José Manuel Barroso, d’accepter dans son équipe Varujan Vosganian, accusé d’avoir été informateur des services secrets pendant la période communiste. L’ancien négociateur en chef de la Roumanie avec l’Union européenne, Leonard Orban, serait le nouveau candidat proposé par Bucarest au poste de commissaire européen.

Libéralisation : la patience s'impose !

En Wallonie, la libéralisation du marché de l'énergie fait un tabac.

A Bruxelles, c'est le fiasco à cause du manque de concurrents.Dans les deux cas, le client doit être patient.Et le manque à gagner varie d'une personne à l'autre.
Beaucoup d'informations ont circulé ces dernières semaines à propos de la libéralisation complète du marché de l'énergie à Bruxelles et en Wallonie qui entrera en vigueur au 1er janvier 2007. A un peu plus d'un mois de cette échéance, refaisons le point.

1 Tout est-il fin prêt pour la libéralisation ?
A Bruxelles, l'ordonnance qui doit organiser la libéralisation n'a toujours pas été votée (lire interview). Ce retard explique en partie la forte réticence des principaux concurrents d'Electrabel à se lancer dans la bagarre. A l'heure actuelle, moins de 20 ménages, explique Philippe Massart, porte-parole de Sibelga, ont demandé de changer de fournisseur par rapport au fournisseur par défaut, qui est Electrabel Customer Solutions (ECS).
En Wallonie où les textes ont été votés depuis longtemps, en revanche, la concurrence fait rage. Au moins 50 000 ménages ont signé un contrat. L'engouement est tel que les principaux concurrents d'Electrabel n'arrivent pas à suivre la demande. Nuon a annoncé qu'il postpose la date de fourniture au 1er mars. En attendant, c'est le fournisseur par défaut qui alimentera le client. Chez Essent, seuls les contrats conclus jusqu'au 20 novembre pourront être applicables dès le 1er janvier 2007.

2 Les clients qui n'ont pas signé de contrat sont-ils perdants ?
Celui qui ne signe pas de nouveau contrat est d'office alimenté par le fournisseur par défaut. Dans ce cas-là, les tarifs sont moins intéressants. Mais le manque à gagner varie d'un cas à l'autre.
A Bruxelles où le choix est, on l'a dit, quasi inexistant, celui qui signe un contrat avec ECS obtiendra une réduction de 2 pc sur le prix de l'énergie par rapport au contrat par défaut.
En Wallonie, il y a trois fournisseurs par défaut (Luminus dans la Région de Liège, Essent à Wavre et ECS partout ailleurs). Luminus est le plus cher, ECS est dans la moyenne et Essent le meilleur marché.
D'après Francis Ghigny, le directeur général de la Cwape (régulateur wallon), le gain moyen pour un ménage qui choisit la meilleure offre tourne autour de 50 euros par an pour la facture de gaz ou d'électricité.
Comme dorénavant, la facture est la somme des différents coûts (énergie, transport et distribution), celui qui se retrouvera dans un coin très reculé du pays risque de payer plus cher son énergie, quel que soit le fournisseur. En revanche, celui qui habite dans une grande agglomération devrait bénéficier d'une baisse des tarifs de transport et de distribution. Pour se faire une idée précise, le mieux est de faire appel au simulateur de la Cwape (www.cwape.be).

3 Y aura-t-il un jour de la concurrence à Bruxelles ?
Logiquement, quand l'ordonnance sur la libéralisation entrera en vigueur, tous les fournisseurs agréés seront obligés de faire une offre. Mais rien ne dit qu'ils feront une offre plus attrayante que celle d'Electrabel. De fait, on voit que Nuon et Essent, les principaux outsiders, sont déjà dépassés par le nombre élevé de Wallons désireux de changer de fournisseur. De plus, ils sont aussi limités par la production disponible.

Huytebroeck : "Je n'ai jamais été inflexible"
entretien ariane van caloen

La ministre bruxelloise de l'Energie estime que les conditions sont réunies pour avoir un marché concurrentiel.
Evelyne Huytebroeck, ministre (Ecolo) de l'Environnement et de l'Energie à la Région bruxelloise, défend son projet d'ordonnance qui doit organiser la libéralisation du marché bruxellois de l'énergie.
L'ordonnance sera-t-elle votée à temps ?
J'espère terminer les discussions en Commission mardi prochain et obtenir le vote le 8 décembre.
Ne vous y êtes-vous pas prise trop tard ?
Je suis arrivée au cabinet en 2004. Les discussions ont commencé en mars 2005. Pendant un an et demi, on a rencontré tous les acteurs. On était prêt pour Pâques 2006. Le texte a été déposé en juin au Conseil d'Etat.
La pression est forte pour changer le texte, notamment des fournisseurs qui le jugent trop contraignant. Pourquoi avoir été inflexible ?
Je n'ai jamais été inflexible. Au contraire, j'ai eu une attitude de dialogue. Le fournisseur Lampiris ne voit aucun problème avec l'ordonnance. Dans ce genre de projet, il y a toujours des critiques.
La libéralisation n'est pas un processus facile car il faut instaurer un équilibre subtil entre les intérêts des consommateurs et une concurrence loyale. J'ai essayé de trouver une solution qui ne pénalise pas les fournisseurs tout en conservant le droit à l'énergie pour tous. Il fallait mettre des verrous sociaux.
Le mécanisme prévu n'est pas particulièrement lourd. Il est faux de dire qu'à cause de la durée des contrats (3 ans), les fournisseurs risquent d'être bloqués pendant 3 ans avec des gens qui ne paient pas. Le mauvais payeur ne sera pas impuni.
En attendant, il n'y a que deux fournisseurs actuellement actifs à Bruxelles, Electrabel et Lampiris. La concurrence n'est pas là.
J'aimerais bien sûr qu'ils soient plus nombreux. Je signale qu'une fois l'ordonnance adoptée, toute société agréée sera obligée de faire une offre. Pas question de refuser des clients.
Aucun fournisseur ne m'a écrit pour un retrait de licence. J'ai juste reçu une lettre de la Febeg (NdlR : Fédération des entreprises belges gazières et électriques) pour faire part de ses griefs.
L'absence actuelle de concurrence ne risque-t-elle pas d'encourager la hausse des prix ? Que pouvez-vous faire pour l'empêcher ?
C'est le ministre fédéral qui est compétent pour le contrôle sur les prix. Toutefois, je demanderai au gouvernement bruxellois de saisir le comité de concertation pour avoir le principe d'une tarification solidaire et progressive. L'objectif est d'avoir un prix maximum pour les premiers Wh pour les ménages.

Première volée de prestations de serment

Première volée de prestations de serment : Clerfayt, Decourty et Gosuin


Bernard Clerfayt (Schaerbeek), Willy Decourty (Ixelles) et Didier Gosuin (Auderghem) sont les premiers bourgmestres bruxellois officiellement intronisés : ils ont prêté serment hier vers 13 heures devant Charles Picqué, le ministre-président de la Région bruxelloise. La prestation, bien que chargée d'émotion, s'est faite sans aucun apparat. Elle tranchait avec le cérémonial qui a prévalu six ans plus tôt, lorsque les bourgmestres jurèrent fidélité entre les mains de la gouverneur de Bruxelles. Cette sobriété est aussi une réponse politique à la tragédie sociale qui secoue la Région bruxelloise. Dans les jours qui viennent, les autres bourgmestres, à l'exception de Magda De Galan (1)prêteront serment. Et le 1 er décembre, ce sera au tour des échevins à être installés lors de la première réunion du conseil communal issu des élections du mois d'octobre.

(1)
Bourgmestre, mais pas encore tout à fait. Ce mardi, Magda De Galan (PS) recevait un pli recommandé. « La confirmation de ma nomination comme bourgmestre. J'aurais pu prêter serment dès ce jeudi. Mais à Forest, rien n'est jamais simple. » En effet. Le scrutin communal devrait faire l'objet d'un recours devant le Conseil d'État, à l'encontre de la décision du Collège juridictionnel de ne pas annuler les élections.
Si le maïeur peut être nommé avant l'arrêt du Conseil d'État (attendu dans les 60 jours), il ne peut « exercer » tant que le doute plane. C'est donc Corinne De Permentier (MR), bourgmestre renversée, qui risque d'installer le nouveau collège. « Pas évident, dit De Galan. Mon signe chinois est le chien de feu, j'ai un tempérament actif et je dois rester zen. J'attendrai la fin de la saga pour ne provoquer personne, surtout pas le Conseil d'État. Forest joue encore au laboratoire politique. »

Immigration: Européens et Africains d'accord sur une approche globale

Les pays africains et européens se sont mis d'accord ce jeudi à Tripoli sur une approche globale de l'immigration en adoptant un pacte inédit combinant sécurité et développement, lors d'une conférence sur l'immigration et le développement.

"La migration illégale ou irrégulière ne doit pas être abordée uniquement sous
l'angle de la sécurité"
, conviennent-ils dans une déclaration finale. Ils y évoquent "une perspective plus vaste du développement" et insistent sur une intégration de la migration dans les stratégies de développement des pays d'orgine des flux migratoires.La déclaration prévoit "un partenariat entre pays d'origine, de transit et de destination, pour mieux gérer la migration d'une manière globale".

Ce "partenariat authentique" est censé "garantir l'éradication de la pauvreté, du chômage et des maladies afin de réaliser un développement global et durable", selon la déclaration. Elle met aussi l'accent sur le besoin de "protéger les droits de l'Homme de tous les migrants, en particulier ceux des femmes et des enfants", de garantir une "protection efficace des réfugiés et des personnes déplacées" et de créer des "conditions favorables à leur retour volontaire chez eux".
La déclaration ne fait aucune mention des mesures sécuritaires mais souligne l'engagement des Etats européens et africains à "trouver des solutions concrètes" aux problèmes posés par les flux migratoires illégaux et irréguliers. L'Union européenne s'est engagée à mettre en oeuvre une augmentation de l'aide aux pays en développement de 0,56% du PIB en 2010 et de 0,7% en 2015, réservant au continent africain au moins 50% de cette augmentation. Ses représentants à Tripoli se sont en revanche opposés à la création d'un fonds spécial de développement réclamé par les Africains. Le Commissaire européen au développement, Louis Michel, a exclu la création d'un nouveau mécanisme de financement, estimant qu'il ne ferait que réduire les ressources destinées aux politiques de développement en Afrique. Il a indiqué que la Commission européenne pourrait donner son accord à un fonds de financements additionnels, mais pas "aux dépens de ceux consacrés à l'aide au développement". S
elon leur déclaration finale, les participants ont décidé de confier l'examen de ce dossier à un groupe de travail mixte euro-africain. L'UE a en outre proposé un système de quotas de migrants tenant compte des besoins des marchés de travail de chaque pays européen. Le vice-président de la Commission européenne, Franco Frattini, a annoncé qu'il allait soumettre aux pays membres de l'UE le projet d'une agence européenne d'immigration, un projet permettant notamment de fixer les besoins européens en matière de main d'oeuvre et de veiller à la formation linguistique des candidats, a-t-il précisé.La conférence de Tripoli, ouverte mercredi, permettra à la Commission européenne d'arrêter sa stratégie sur la migration en vue de son adoption par le Conseil de l'UE en décembre prochain. "Nous confirmerons que l'approche globale est adoptée par tous les pays membres", a M. Frattini. "C'est une réussite", a déclaré de son côté Serigne Diop, ministre d'Etat sénégalais, ajoutant que "les pays européens ont enfin reconnu que l'approche sécuritaire ne suffisait pas pour éradiquer l'immigration clandestine". La création d'un fonds spécial pour financer des projets de développement est néanmoins souhaitable, a-t-il estimé.La conférence de Tripoli a aussi adopté un plan d'action UA-UE pour lutter contre la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants, victimes de filières et réseaux clandestins. (afp)

Van Cau illégal (à l'hôtel de ville)

La présence de Jean-Claude Van Cauwenberghe dans un bureau mis gratuitement à sa disposition dans les bâtiments de l'hôtel de ville de Charleroi par le collège
des bourgmestres et échevins est illégale, rapportent vendredi plusieurs quotidiens.



Le ministre Philippe Courard, interrogé par le parlementaire Ecolo Marcel Cheron, a en effet envoyé un courrier au collège de Charleroi pour faire appliquer le code de démocratie locale. Selon celui-ci, l'absence de convention entre la Ville et l'Asbl présidée par M. Van Cauwenberghe, à savoir la communauté urbaine du pays de Charleroi, assimile cette aide à une subvention dont l'octroi relève de la seule compétence du conseil communal et non du collège.
Le ministre Courard réclame donc que le conseil communal qui suivra l'installation des nouveaux conseillers le 4 décembre prochain règle ce problème et qu'une convention soit signée afin de fixer les conditions d'occupation et les obligations des occupants.
Une clause destinée à prévenir "toute confusion entre les activités publiques au sein de l'hôtel de ville et les activités des Asbl concernées" devra également être rédigée. (belga)


Stop au bureau de Van Cau ! (24/11/2006)
L'administration wallonne remet en cause le contenu du bail de ses locaux de l'hôtel de ville

Selon l'administration wallonne, l'une des premières mesures que le nouveau collège carolo devra prendre le 4 décembre prochain, ce sera de demander à Jean-Claude Van Cauwenberghe, locataire de l'hôtel de ville de Charleroi, soit la mise sur pied d'un nouveau bail en bonne et due forme... soit qu'il quitte le bâtiment qu'il arpente depuis de très nombreuses années.
Pour rappel, Jean-Claude Van Cauwenberghe occupe des locaux à l'hôtel de ville de Charleroi, même depuis qu'il a quitté son poste de bourgmestre. Il les occupe au titre de l'aide apportée par la ville à la Communauté urbaine Pays de Charleroi, Val de Sambre et Sud Hainaut.
C'est à ce titre que le collège des bourgmestre et échevins avait accepté de mettre gracieusement à disposition de celle-ci un bureau pour son président qui est un élu de la ville ainsi qu'un bureau pour deux collaborateurs de l'ASBL Intranet Pays de Charleroi.
L'administration n'accepte toutefois pas "que ces mises à disposition n'aient fait l'objet d'aucune convention particulière quant à la prise en compte des charges par cet organisme. La mise à disposition des deux locaux mentionnés aurait donc été effectuée à titre gracieux et pour une durée indéterminée. " Par ailleurs, 2 organismes en sont bénéficiaires et non un, comme l'affirme la ville.
"Selon la jurisprudence administrative, une mise à disposition gratuite ne peut être admise que pour autant qu'il s'agisse d'une occupation précaire ou ponctuelle. Ce qui n'est pas le cas ici. On a plutôt affaire à une aide en nature et à durée indéterminée."
Selon un article du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, cette aide sous forme de mise à disposition gratuite et pour une durée indéterminée de locaux appartenant à la ville est assimilée à une subvention. Son octroi est soumis à un certain nombre de règles qui sont fixées par d'autres articles.
Cet octroi de subvention relèverait de la compétence du conseil communal et non du collège communal. "Dans le cas de cette mise à disposition de locaux, les dispositions légales en matière de subventions ne sont pas respectées." La ville de Charleroi doit donc se mettre en conformité dans les plus brefs délais.
V. Li.
© La Dernière Heure 2006


Le dernier conseil communal de Van Cau

Le conseil communal de Charleroi s'est réuni pour la dernière fois hier, sous le signe de la majorité absolue PS en place depuis trente ans, puisque, le 4 décembre prochain, c'est une majorité tripartite PS-MR-cdH qui s'installera à la tête de la ville. Ce dernier conseil était aussi celui au cours duquel siégeait pour la dernière fois Jean-Claude Van Cauwenberghe.
Elu en 1982 et alors choisi pour bourgmestre, Jean-Claude Van Cauwenberghe était redevenu conseiller communal puis chef de groupe PS au conseil communal, en accédant à la Région wallonne, comme ministre puis comme Ministre-Président, une fonction dont il a démissionné en septembre 2005 à la suite du scandale de "La Carolorégienne".
Le conseil communal de ce jeudi s'est déroulé dans une ambiance sereine et dénuée de tout incident, sous la présidence de Jean-Pol Demacq, bourgmestre faisant fonction depuis la mise à l'écart de Jacques Van Gompel, bourgmestre sortant et qui a été inculpé, le 20 octobre dernier, de faux, usage de faux et détournement par fonctionnaire public, avant d'être incarcéré et remis en liberté trois semaines plus tard.
Si l'essentiel de cette dernière séance a été consacré à des points administratifs courants, Jean-Pol Demacq a souhaité saluer les élus qui s'en vont à l'occasion de cette fin de législature. "Charleroi, a-t-il dit, a connu d'importants échecs mais ceux-ci ne doivent pas occulter l'ensemble du bilan de cette législature finissante". Le bourgmestre faisant fonction a tenu à remercier tout particulièrement Jacques Van Gompel et Jean-Claude Van Cauwenberghe. Evoquant Jean-Claude Van Cauwenberghe, Jean-Pol Demacq a dit que "rarement, un homme s'est autant identifié à sa Région et à sa ville, avec tous les contrastes que cela suppose : autoritaire et humain, pudique et audacieux, sensible et pugnace, méthodique et impulsif, acharné au travail et bon vivant quand il le peut, aussi fidèle qu'intransigeant". A propos de Jacques Van Gompel, le bourgmestre faisant fonction a évoqué "un homme fraternel, affectif, fidèle en amitié et tellement proche des gens".
Serge Van Bergen, qui avait été un des échevins impliqués dans l'affaire de "La Carolorégienne" et qui avait dû démissionner de ses fonctions, a également tenu à cette occasion à dire sa tristesse de partir "la tête haute, victime d'un acharnement injuste".

D'autre part, dans son numéro de vendredi, l'hebdomadaire "Le Vif l'Express" épingle une nouvelle affaire à Charleroi qu'il qualifie "d'autre Immo Congo".

Selon le magazine, Jean-Claude Van Cauwenberghe "aurait fait entrer une toute petite société de courtage, IFCA, dans la gestion des fonds de pension de la Ville de Charleroi. Il n'y a pas eu de mise en concurrence", précise "Le Vif". Une instruction judiciaire a été ouverte du chef de corruption.

A Charleroi, il y a d'autres dossiers « Immo Congo ». Pour rappel, cette société de Gosselies est soupçonnée d'avoir décroché un juteux contrat en Afrique, en mai 2004, grâce à des coups de pouce politiques. La justice a ouvert une instruction. Le parlement wallon promet d'enquêter. Les copains d'abord ? En cause : la dénommée Sabine Gauquier, coiffeuse de formation, présidente d'Immo Congo. Surtout : son mari Daniel Lebrun, réviseur d'entreprises converti aux affaires. L'ami et conseiller financier de Van Cau ( lire Le Vif/L'Express du 17 novembre ). Lebrun et Gauquier auraient été favorisés. En première instance, le marché congolais leur avait échappé. Ils ont gagné à la suite d'une négociation pour le moins opaque.Un dossier du même type intéresse le parquet de Charleroi, où on confirme certains points de comparaison. En octobre 2000, une petite société anonyme, nommée IFCA (Institut de cambisme et de finance internationale), obtient un contrat de conseil en gestion pour le fonds de pension de la ville et celui d'une grosse intercommunale de soins de santé de la région de Charleroi (l'ISPPC, qui réunit tous les hôpitaux publics). « On » fait appel à IFCA en urgence, sans appel d'offres. Cela coûte cher (comme les loyers d'Immo Congo) pour un service limité. IFCA recommande alors des placements spéculatifs qui s'avèrent désastreux. On imagine que de belles commissions ont toutefois été empochées... Pour les caisses publiques, le manque à gagner, lui, est caché aux administrateurs de l'intercommunale ISPPC et aux conseillers communaux de Charleroi, peu ferrés sur le sujet. Et pour cause : les fonds de pension sont gérés « en famille » dans la Métropole. Sous le contrôle de socialistes proches de Van Cau, tant à la ville qu'au sein de l'ISPPC. Quant au réviseur... Daniel Lebrun, il n'avait pas de remarques sur l'ampleur des risques.
Qui a proposé la société IFCA ? Au début de l'été, les réponses des différents acteurs étaient évasives ou contradictoires ( Le Vif/L'Express des 23 et 30 juin ). Nous pouvons désormais affirmer que Jean-Claude Van Cauwenberghe est intervenu pour permettre cette opération. Son conseiller politique à la Région wallonne, Jean-Pol Avaux, a contacté IFCA en toute discrétion. On chuchote que ce pourrait être lui, également, qui est intervenu pour remettre Lebrun en selle pour le Congo. Avaux est l'homme de main de Van Cau. Il a toujours été sa courroie de transmission pour garder le contrôle sur Charleroi quand il était à Namur.
A travers les fonds de pension, des montants astronomiques sont brassés. A Charleroi, la délicate gestion de ces réserves constitue une véritable bombe à retardement. Tout écart de conduite pourrait mener la ville à la faillite. Rien que ça.
1. IFCA, chaînon inutile et coûteux ?De longue date, c'est Ethias (l'ex-Smap) qui gère les réserves de pension à Charleroi. A l'origine, des placements dits « de bon père de famille », dans des bons d'Etat. Un changement de cap s'opère logiquement au milieu des années 1990. D'autres opportunités se présentent. De meilleurs rendements sont à portée de main. Les placements de la Smap paraissent trop frileux. En décembre 1996, l'Intercommunale d'£uvres sociales de Charleroi (l'IOS, rebaptisée aujourd'hui en ISPPC) achève une patiente prospection du marché. Les grandes banques belges sont consultées. Le Crédit communal (devenu Dexia) obtient le marché. La « banque des communes » a été mise en concurrence, notamment avec la CGER. Des administrateurs de l'intercommunale se souviennent que trois spécialistes du Crédit communal sont venus présenter leur projet durant plus d'une heure. Au tableau noir : courbes de rendements et projections financières. Transparence totale, donc. La banque propose des placements à risques acceptables en branche 21 (obligations et actions) et en branche 23 (uniquement actions). Les rendements sont bons. Ils augmentent.
Puis, en juillet 2000, l'IOS absorbe les hôpitaux publics de la ville de Charleroi, en grosse difficulté financière. Cela donne naissance à l'ISPPC. Le contrat avec le Crédit communal/Dexia est résilié sans explication en septembre 2000. IFCA entre en piste un mois plus tard. La petite société anonyme à deux administrateurs obtient un rôle de conseillère en gestion, aux côtés de la Smap. Elle propose des placements autrement plus risqués en branche 23. Elle n'intervient qu'une seule fois : pour suggérer d'engager l'équivalent de 1,5 milliard de francs belges dans un produit « Alti+ » commercialisé par une banque française (la Société générale de Paris). Le reste de son intervention, c'est de la maintenance. Pour « tout » ça, IFCA empoche un forfait de 300 000 francs belges par an, à titre de frais de conseil. A quoi pourrait s'ajouter une commission de performance, en 2011, à la date d'échéance des placements. Selon les calculs de responsables financiers de l'intercommunale, entendus par la justice, c'est plus cher qu'avec Dexia. Et le bénéfice est loin d'être acquis. Etant donné la chute des cours boursiers, le panier d'actions « Alti+ » s'est planté en 2001 et en 2002. Une note confidentielle d'Ethias indiquait même, en juillet 2002, qu'il y avait 60 % de risques de ne récupérer à terme que le capital investi (sans un euro d'intérêt, donc !). Alti+ s'est redressé depuis. Mais ne demandez pas l'ampleur du manque à gagner des années de galère : cela n'a jamais été communiqué aux administrateurs de l'intercommunale, pourtant demandeurs.

Philippe Engels
23 novembre 2006

Van Cau L'interminable chute

Il y a un an, Jean-Claude Van Cauwenberghe s'était trompé de démission. Le chef de Charleroi avait largué les amarres à la Région wallonne... et renforcé son contrôle sur le nid de vipères carolo. Aujourd'hui, « son » système d'occupation du pouvoir craque de toutes parts. Dans « sa » ville, le capitaine Van Cau reste seul maître à bord du Titanic. Des échevins et un bourgmestre sans carrure sont tombés à l'eau. Des affairistes semblent désormais dans le collimateur. Ceux-là « gèrent » la ville avec Van Cau, le patron. Qui n'assume pas les dérives. Combien de temps tiendra-t-il ? Pourquoi Elio Di Rupo refuse-t-il de le lâcher ? Qui veut le faire chuter ?
Jean-Claude Van Cauwenberghe toujours sous pression: parce qu'il reste aux affaires, à Cherleroi.
IsopixPartez, Monsieur Van Cauwenberghe ! Le bruit enfle. Depuis des semaines, des mois, une éternité. Et l'homme fort de Charleroi est le seul à ne pas entendre. Il reste sourd aux incantations. Ses lieutenants ont chuté lourdement. Lui, il s'accroche, il s'incruste. Pis que ça : « Van Cau » fonce tout droit dans le brouillard, avec une armée d'enquêteurs frappant son entourage et s'approchant dangereusement. Il s'appuie sur une légitimité populaire qui tient de la manipulation. « On m'a élu, je reste. » Van Cau dit : « J'ai quitté la ville il y a onze ans. Je n'ai rien à me reprocher. » Est-il victime du syndrome Van Gompel, du nom du maïeur démissionnaire car emprisonné ? Depuis un an, Jacques Van Gompel jurait qu'il avait les mains propres. A force, il devait y croire. Mais les éléments à charge du bourgmestre semblent aujourd'hui accablants. L'inculpation : faux en écriture, détournement, marchés publics tronqués. « Depuis dix ans au moins », selon le procureur du roi Christian De Valkeneer. De tout ça, du passé, Van Cau n'en a cure. Il se projette encore dans l'avenir. Il estime avoir payé, déjà. Il tient les clés de la citadelle assiégée. Et cela doit rassurer les favoris du prince qui ne sont pas encore tombés de leur piédestal. Provocateur et revanchard, Van Cau défie la justice mais aussi Elio Di Rupo, le président du PS. Il parie sur une issue judiciaire à la Guy Mathot : plusieurs fois éclaboussé, mais jamais mouillé. C'est oublier que, jamais, Mathot n'avait été cerné à ce point. Van Cau veut garder (tout) le contrôle du PS carolo. Sans égard pour les millions de Belges qui assistent en direct à son agonie politique, aussi lente que pathétique. Du jamais-vu.
Voici pourquoi la stratégie de Van Cau semble intenable. Dans la première ville wallonne, il y a bien un « système socialiste » dont la justice organise le démantèlement avec méthode. Jean-Claude Van Cauwenberghe l'a mis en place au début des années 1980. Ses principales caractéristiques :
1. Le parti dominant occupe tous les leviers de pouvoir. Il répartit en son sein les postes influents. 2. Les contre-pouvoirs normaux ne fonctionnent plus. L'opposition est écrasée, timorée, anesthésiée ; la presse locale est de connivence. Leur récent réveil n'en est que plus spectaculaire. 3. Le cumul des mandats empêche le contrôle de tutelle. Van Cau, le patron de Charleroi, était en même temps le ministre-président de la Région wallonne. Contrôleur et contrôlé. 4. La notion de conflit d'intérêts est totalement niée. Cette confusion des rôles semble quasi culturelle. 5. Politisée à outrance, l'administration n'a plus l'indépendance nécessaire pour résister aux pressions du pouvoir politique. Elle exécute les basses £uvres.
Telles sont les constantes du système. Van Cau n'a rien inventé. Tout au plus Charleroi est-elle la caricature d'un genre assez répandu, là où sévissent de vieilles majorités absolues. La spécificité du « modèle » carolo est ailleurs. Tout amalgame avec d'autres situations ressemblantes serait d'ailleurs injurieux pour le PS. Car, sur les bords de la Sambre, l'occupation malsaine du pouvoir se double de pratiques illégales à différents niveaux. D'une part, les infractions commises par des gagne-petit, des fonctionnaires sans envergure ou des mandataires politiques venus du bas de l'échelle. D'autre part, les grandes man£uvres orchestrées dans des sphères plus élevées, là où des initiés ébauchent - avec Van Cau - l'avenir économique et social de la Métropole. « Un système de privilèges par paliers », comme l'a déclaré le journaliste Jean Guy avant sa mort, il y a quelques semaines. Héraut d'une presse de gauche engagée, rayée de la carte, ce Carolo désabusé connaissait bien la maison.
Le premier niveau est tombéClaude Despiegeleer, 60 ans, incarne parfaitement la catégorie des gagne-petit. Cet ancien cheminot est « monté» grâce à Van Cau, son mentor. Comme d'autres échevins poussés par le chef, soucieux de se ménager une main-d'oeuvre conciliante et dévouée, « Despi » n'était pas formé pour gérer une société de logements sociaux. Il ne lui a pas fallu longtemps pour se perdre dans les circuits financiers qu'« on » lui a suggérés pour doper le sport à Charleroi et plaire ainsi à Van Cau. Il a tripoté les comptes. Il a participé au racket de sponsors. Il s'est autorisé un train de vie exagéré. Parce qu' « on avait toujours fait comme ça », pour reprendre son expression désormais célèbre. Le « on », c'était Richard Carlier, patron du PS carolo condamné pour corruption, ou Jean-Claude Van Cauwenberghe, son héritier. Ce dernier a-t-il couvert Despiegeleer ? Connaissait-il ses petits écarts de conduite ? Pas sûr... Despi a gonflé telle la grenouille qui se prend pour un b£uf. Pour £uvrer à l'abri des regards, il pratiquait l'art de l'intimidation, comme les grands. D'autres échevins et même Van Gompel peuvent en témoigner : « Jean-Claude a dit que... », « Si tu n'es pas d'accord, je téléphone à Jean-Claude », disait-il souvent. Tous ceux-là se sont-ils enrichis ? Cela ne saute pas aux yeux. Ils rêvaient d'exister aux yeux du chef, d'être à la hauteur. Ils ont tout au plus fleuri leur pré carré. Sans vergogne.
Jean-Claude Van Cauwenberghe a décidé d'assumer ça, il y a un an. « En tant que leader socialiste carolo, je ressens une responsabilité morale et politique quand des proches de toujours, des compagnons de combat, ont commis des erreurs aussi lourdes qu'injustifiables », déclarait-il le 5 octobre 2005, face à une assemblée socialiste déboussolée, pour justifier sa démission de la présidence du gouvernement wallon. Un geste courageux, aussitôt prolongé par un réflexe contradictoire : reprendre le collier là où il avait été éclaboussé. Dans son cher fief carolo ! Et après ? Pourquoi reste-il de marbre, aujourd'hui, au moment où la justice s'autorise des incursions de plus en plus précises dans les hautes sphères où Despiegeleer et les échevins un peu frustes n'étaient même pas conviés ? Au moment où la juge d'instruction France Baeckeland, gentiment qualifiée de « psychorigide », met son nez dans son jardin à lui, le grand sachem rouge.
Les favoris du pouvoirDe quoi s'agit-il ? Depuis son accession au maïorat, en 1983, Van Cau a toujours gardé la passion des grands chantiers. Floraison de centres commerciaux en périphérie de la ville, lancement d'un aéroport performant, création du brillant aéropôle de Gosselies, grands travaux d'aménagement urbain, fusion d'hôpitaux publics, etc. Le patron du PS local y a imposé sa griffe. Quoi de plus normal, a priori, après la remise à flot des finances communales, engagée sans hésitation dès son arrivée. Mais, pour développer Charleroi, Van Cau n'a pas lésiné sur les moyens. Il a placé une armada d'hommes à lui à tous les postes stratégiques. Cette fois, pas de seconds couteaux. Ceux-là sont ingénieurs, économistes ou juristes de haut niveau. Tous ou presque sont de la génération Van Cau. Petit à petit, le « réseau » a tout contrôlé. A commencer par les grandes intercommunales (sauf l'ICDI dirigée par Lucien Cariat) qui, à l'image de la puissante Igretec, font la pluie et le beau temps au pays de Charleroi. Besoin d'un terrain pour investir ? Igretec est là. Et, si nécessaire, des curateurs triés sur le volet peuvent débusquer la bonne affaire après faillite. Besoin d'un permis de bâtir ? Van Cau peut « bousculer l'administration », comme il l'a fait pour son ami Robert Wagner. Toute l'administration : communale, provinciale, régionale. Partout, le leader carolo a tissé sa toile d'araignée, dont le Liégeois André Cools, lui aussi boulimique, était envieux. Besoin d'un audit ? Van Cauwenberghe téléphone au réviseur d'entreprises Daniel Lebrun, un membre de sa garde rapprochée, souvent choisi pour contrôler les institutions publiques (la Régie communale autonome ou les comptes de la ville, par exemple). Sinon, la Comase de Jean-Luc Henry (encore un fidèle) fait l'affaire. Par exemple, s'il faut une « étude indépendante » pour établir un diagnostic à propos de l'intercommunale de déchets ICDI (tiens, tiens, attirée aujourd'hui dans les griffes d'Igretec). Besoin d'un notaire ? Appelons Hubert Michel. D'un architecte, d'un décorateur, d'une entreprise de construction, d'un promoteur immobilier, d'un fournisseur de photocopieuses, etc. ? Toujours les mêmes. On touille dans les mêmes eaux, comme dit un enquêteur. Les favoris du pouvoir.
Au coeur du dispositif, Jean-Claude Van Cauwenberghe est indispensable. Il détient toute l'information. Les relais de Van Cau sont là pour ça. A l'image de Jean-Pol Avaux, sa courroie de transmission, épinglé par les écologistes avant même les affaires (l'homme jouissait d'un salaire mirobolant au sein d'une ASBL censée aider les drogués). Entre gens avertis, on s'entraide. On se retrouve au sein de la même loge maçonnique.
Le 22 juin 2006, Van Cau est réélu à la tête de la section socialiste de Charleroi. Ils tiennent encore le coup, Jacques Van Gompel et lui, un brin pathétiques.
BelgaLes procédures légales ont-elles toujours été respectées, notamment celles relatives aux marchés publics, si contestés à Charleroi ? La justice poursuit son travail. De premiers indices épars sont tombés au printemps dernier. L'homme d'affaires Robert Wagner et un fonctionnaire wallon habitant la région de Charleroi ont été inculpés pour corruption. L'ancien député permanent Jean-Pierre De Clercq a été inculpé pour des curatelles douteuses. Le réviseur Daniel Lebrun pourrait être amené prochainement à s'expliquer sur ses diverses activités. Tous trois font partie du premier cercle d'intimes de Jean-Claude Van Cauwenberghe. Ce dernier aurait-il bénéficié d'avantages matériels en échange de services offerts ? Van Cau en personne a réveillé de vieilles rumeurs après sa démission. « On raconte même que j'aurais fêté avec des amis mon troisième milliard de francs ! » déclarait-il le 21 janvier 2006 dans les colonnes du Soir . A ce jour, il existe au moins un élément troublant : un acte notarié relatif à l'achat d'une maison dans le sud de la France, en janvier 1993. Auprès d'un membre du groupe Wagner, Van Cauwenberghe avait obtenu le principe d'un paiement différé « sans intérêts ». C'est écrit noir sur blanc ( lire Le Vif/L'Express du 23 décembre 2005 ). Une faveur ? Van Cau dit avoir payé les intérêts. Il affirme que c'était stipulé dans une convention sous seing privé... prévoyant le contraire de ce qui avait été convenu devant notaire. Pourquoi deux vérités ? Heureusement pour Van Cau, les faits sont trop anciens pour intéresser la justice.
La perversité du systèmeUne machine d'occupation du pouvoir qui s'effondre sous les coups de boutoir de la justice. Un groupe d'affairistes dans le viseur des enquêteurs. Van Cau apparaît en filigrane dans de nombreux dossiers judiciaires. Il était bien là. Dans « sa » ville. Il en est resté le bourgmestre empêché jusqu'en 2000. Après, il a continué à tirer les ficelles. Si le « système » démonté est à ce point vicié, il paraît logique que celui qui l'incarne endosse la responsabilité politique du naufrage. Le seul geste significatif consisterait donc à renoncer à la présidence de l'Union socialiste communale (USC) de Charleroi. Ce serait l'amorce d'un désengagement progressif des affaires. Elio Di Rupo n'ose pas y contraindre son encombrant camarade socialiste. Van Cau, lui, se cabre face à toute pression extérieure. Il en joue. Il sait qu'au PS le pouvoir part de la base, de la commune. C'est l'ancrage local qui fait la force de ce parti de masse. Le « chef » exploitera le filon jusqu'au bout, arguant d'un score éclatant lors de sa réélection à la tête de l'USC carolo, en juin dernier - 82 % de votes favorables, mais seulement 20 % des membres avaient voté. Ainsi va la perversité du système, à Charleroi. L'électeur socialiste désigne ses mandataires. Les mandataires choisissent la « nébuleuse », un système complètement fermé de l'intérieur, où on s'arrange entre amis. Et cette nébuleuse voue un culte de reconnaissance sans bornes au patron, ainsi inamovible. Pour combien de temps encore ?
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Phillipe Engels et Isabelle Philippon
9 novembre 2006