Un pas de plus dans les synergies francophones
Le gouvernement de la Communauté française peut désormais inviter des membres de la Cocof et de la Région wallonne à ses réunions.
Benoît Cerexhe, siégera comme ministre associé à la Communauté.Les exécutifs francophones ont franchi vendredi un pas supplémentaire dans leurs synergies. Au cours d'une réunion conjointe, les gouvernements de la Communauté française, de la Région wallonne et de la Commission communautaire française ont convenu que le premier pouvait inviter des membres des deux autres à ses réunions. Il est en outre prévu que le président de la Cocof, Benoît Cerexhe, siégera comme ministre associé à la Communauté. Le 20 mars dernier, M. Demotte (PS), déjà ministre-président wallon, a pris la tête du gouvernement de la Communauté française. Des voix s'étaient néanmoins fait entendre pour garantir une marque bruxelloise plus forte dans l'exécutif communautaire et, dans un souci d'équilibre, plutôt par le biais d'un cdH. La modification intervenue vendredi va dans ce sens. Le règlement de fonctionnement du gouvernement de la Communauté permettra dorénavant d'inviter, lors des réunions de celui-ci, tout membre de l'exécutif wallon et de la Cocof, ou tout membre francophone du gouvernement bruxellois en qualité de ministre associé. Cette invitation sera systématique pour le président de l'exécutif de la Cocof, Benoît Cerexhe (cdH). "Cette table donne l'image d'une partie francophone de Bruxelles et d'une Wallonie affranchies, qui n'ont pas peur de se prendre en main. Nous préfigurons de la sorte une Belgique moderne où chacun joue son rôle avec efficacité", a souligné M. Demotte, à l'issue de la réunion. M. Cerexhe a fait remarquer quant à lui que de nombreux acteurs politiques s'étaient prononcés pour une généralisation du système des doubles casquettes ministérielles, ce qui est le cas de 4 des 7 ministres wallons. "Nous plaidons pour que cette logique soit étendue à l'ensemble des ministres bruxellois. Aujourd'hui, un pas important a été posé dans cette direction", a-t-il expliqué.Du côté Ecolo, la ministre bruxelloise Evelyne Huytebroeck a mis en avant les nombreux gestes et avancées de la coopération entre les Régions ces derniers mois, comparés à l'"ambiance délétère" qui règne en Belgique, et singulièrement au fédéral. M. Demotte a d'ailleurs abondé dans le même sens. "Alors qu'on a le sentiment que le gouvernement fédéral s'enfonce dans le marais de l'indécision, nous faisons le contraire", a-t-il fait remarquer, avant d'ajouter: "Il y a un moral d'acier du côté francophone! ".
Cerexhe, ministre associé à la Communauté française
Le ministre bruxellois de l'Economie, Benoît Cerexhe, siégera dès ce vendredi comme ministre associé au gouvernement de la Communauté française, rapporte Le Soir qui qualifie ce statut de "nouvelle étape dans le rapprochement des institutions francophones".Concrètement, le ministre Cerexhe sera convié aux réunions du gouvernement de la Communauté française pour y porter la voix bruxelloise et défendre les intérêts de la capitale. Il ne participera toutefois pas aux délibérations, n'exercera pas de compétences et ne disposera donc pas d'un cabinet en tant que tel, explique le quotidien. "Ma stratégie, c'est la mise en commun de nos politiques. Et avancer vers la fédération, qui permettra une gestion commune des compétences", avance le ministre-président de la Région wallonne et de la Communauté française, Rudy Demotte.La modification du règlement de fonctionnement du gouvernement communautaire prévoit aussi que le ministre-président puisse inviter tout ministre à assister à une séance. Pour Rudy Demotte, ce mécanisme d'invitation permettra d'associer les deux Régions sans passer par la lourdeur de réunions conjointes.
Le déséquilibre Wallonie-Bruxelles demeure
Le déséquilibre au sein du gouvernement de la Communauté française entre la représentation wallonne et bruxelloise demeure entier, estime le MR après la désignation de Benoît Cerexhe comme ministre associé."Au lieu d'être coiffé d'une double casquette, comme la logique le voudrait, notre pauvre ministre ne disposera que de son petit béret et de son bâton de pélerin pour prêcher la bonne parole bruxelloise au sein d'un gouvernement dans lequel les synergies Wallonie-Communauté française sont profondément imprégnées", ont souligné les députées bruxelloises Françoise Schepmans et Caroline Persoons.A leurs yeux, cette initiative règle seulement un différend de représentation entre le PS et le cdH depuis le remaniement ministériel et l'accession de M. Demotte à la présidence des exécutifs de la Communauté française et de la Région wallonne. Comme ses deux collègues, la chef de groupe à la Communauté française, Françoise Bertieaux, parle d'un "sous-ministre", sans compétence, sans portefeuille, ni droit de participation aux délibérations."Alors que la la Région wallonne compte, depuis le début de la législature, de vrais ministres à double casquette au sein du gouvernement de la Communauté française, Bruxelles n'a droit qu'à un ersatz ministériel", a-t-elle regretté.
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