Evaluations en maths : les carences demeurent
Les évaluations externes en mathématiques en 2e et 5e primaires et en 2e secondaire ont mis en évidence une incapacité du système à résorber les difficultés qui apparaissent à l'issue de la 2e primaire. Le test pour les élèves de 2e primaire
Les évaluations externes en mathématiques en 2e et 5e primaires et en 2e secondaire ont mis en évidence une incapacité du système à résorber les difficultés qui apparaissent à l’issue de la 2e primaire, a indiqué lundi une spécialiste des sciences de l’éducation, Dominique Lafontaine (ULg), à l’occasion de la présentation des résultats de ces évaluations.
Cette deuxième évaluation externe – après celle de l’an dernier qui portait sur la lecture et l’écriture – démontre une situation analogue à la première : des résultats globalement élevés en 2e primaire (60 % de maîtrise des compétences), mais insuffisants en 2e secondaire commune, où à peine un élève sur cinq a fait preuve d’une « bonne maîtrise » des compétences évaluées.
En 5e primaire, ils sont un peu plus d’un élève sur trois (36 %) à être dans ce cas, et près d’un sur huit (13 pc) à peine en 2e secondaire différencié, un taux jugé « particulièrement inquiétant ».
A noter que le seuil de réussite de l’évaluation est relativement élevé puisqu’il a été fixé à 70 % là où, à titre comparatif, celui du Certificat d’étude de base (CEB) est de 50 %. Les épreuves, par ailleurs, sont indépendantes et donc difficilement comparables d’une année à l’autre.
Il n’empêche que l’on constate une proportion « apparemment croissante » d’élèves en difficultés entre la 2e primaire et la 5e, relève Mme Lafontaine. « Il y a une incapacité manifeste du système à résorber les difficultés apparaissant à l’issue de la 2e primaire », souligne-t-elle.
Les résultats de cette évaluation externe 2008 viennent confirmer des carences déjà mises en évidence par plusieurs études internationales.
Mais en mettant ainsi à la disposition des enseignants un « outil scientifique » pour situer les éventuelles faiblesses d’enseignement, les évaluations externes permettent de sortir d’une vision « impressionniste » de la situation, a pour sa part souligné le ministre de l’Enseignement Christian Dupont (PS).
« On n’en sera plus là dans quatre à cinq ans, lorsque l’on aura tenu compte des remarques des évaluations », a-t-il estimé. L’accent, ajoute-t-il, doit être mis plus tôt et davantage sur la remédiation de l’élève ainsi que sur la formation initiale et continue de l’enseignant.
Les évaluations externes ont par ailleurs mis en évidence l’influence du milieu socio-culturel sur les résultats de l’élève : ainsi, les différences en fonction du nombre de livres auxquels l’élève a accès chez lui montent à 13 pc en 5e primaire.
Dans le même ordre d’idées, les écarts entre les classes combinant tous les facteurs dits favorables (ne pas être situé en discrimination positive, avoir peu de redoublants, etc) et celles combinant tous les facteurs « défavorables » vont jusqu’à 19 pc en 5e primaire.
Les résultats des évaluations externes en primaire ont pu être analysés par les enseignants de la 1e à la 6e année au cours d’une journée de formation. Les auteurs des tests, pour leur part, élaborent actuellement des recueils de pistes didactiques au départ des difficultés cernées. Ces recueils seront diffusés dans les écoles dès la rentrée prochaine.
Enfin, l’Institut de la formation en cours de carrière (IFC) et les centres de formation des différents réseaux prendront le relais pour offrir des journées de formation en lien direct avec les résultats.
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