Bellens champion du parachute doré
S'il était contraint de quitter son poste, le patron de Belgacom Didier Bellens recevrait une somme avoisinant les huit millions d'euros, soit trois années de salaire. Un montant qui fait de lui le « champion du parachute doré ».
S'il était contraint de quitter son poste, le patron de Belgacom Didier Bellens recevrait une somme avoisinant les huit millions d'euros, soit trois années de salaire. Un montant qui fait de lui le « champion du parachute doré », écrit mercredi Trends/Tendances sur son site internet.
L'hebdomadaire a épluché les rapports annuels 2007 des entreprises du Bel 20 et il en ressort que Didier Bellens est le mieux loti des patrons de l'indice vedette en matière d'indemnités de licenciement.
De plus, en cas de recours par Belgacom à une clause de non-concurrence, le CEO de l'entreprise de télécommunication pourrait tabler sur une année de salaire supplémentaire, ce qui correspondrait à une somme totale de 10,79 millions d'euros. Cette somme ne tient pas encore compte des options sur actions qui peuvent être exercées au moment du licenciement. Fin 2007, Didier Bellens en possédait 288.000, pour une valeur évaluée par Trends/tendances à quelque 1,7 million d'euros.
Le patron de KBC, André Bergen, aurait quant à lui droit à quatre années de salaires en guise d'indemnités mais le bancassureur n'a pas donné de détails concernant son salaire. Sur base du rapport annuel, l'hebdomadaire évalue son indemnité de licenciement à 2,5 millions d'euros.
En cas de licenciement résultant d'un « change of control », c'est à dire d'une reprise par une autre société, les patrons Pierre-Olivier Beckers (Delhaize), Gilles Samyn (CNP), Axel Miller (Dexia) et Roch Doliveux (UCB) recevraient quant à eux une année supplémentaire de salaire au titre d'indemnité. Pierre-Olivier Beckers se verrait ainsi accordé 7,6 millions d'euros ; contre trois ans de rémunération, ou 5,4 millions d'euros, pour Roch Doliveux.
De son côté, le CEO de Fortis, Jean-Paul Votron, qui a récemment été la cible de critiques quant au montant de son salaire pour l'année 2007, a dû faire des concessions et bénéfice d'une indemnité de licenciement relativement basse. Alors qu'en 2006, il avait encore droit à deux années de salaire, son indemnité de licenciement a été ramenée à une seule année.
De plus, il ne se verrait octroyé que le montant de son salaire fixe.
La semaine dernière, le ministre des Finances Didier Reynders a déclaré à l'agence Belga qu'il préconisait une transparence accrue des grandes entreprises sur la rémunération de leurs dirigeants, soulignant qu'il y a eu en Belgique « des cas d'excès ». Didier Reynders s'est prononcé en faveur de l'adoption, au niveau européen, d'un « code de conduite » en la matière. Si le ministre des Finances estime qu'il n'est pas souhaitable de légiférer sur le niveau des rémunérations, notamment parce qu'elles varient en fonction de la taille des pays, il voit les choses d'un autre oeil en matière de parachutes dorés. « Il n'y a pas beaucoup de sens à bénéficier d'un parachute doré quand on quitte l'entreprise pour mauvaise gestion », a-t-il notamment affirmé.
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