Demotte : quand Domb exagère, il faut le lui dire
Ainsi, en substance, le ministre-Président justifie ses propos jugés antipatronaux.
Bref rappel des épisodes (corsés) précédents. Le 23 avril, Eric Domb, le président de l'UWE, s'offre une sortie coriace et peu convenue sur la concertation sociale, les services publics, la FGTB surtout. Réplique le 1er Mai : Rudy Demotte, le double ministre-Président (PS) wallon et francophone, traite les - ou des - patrons wallons d'"imposteurs du travail". Riposte le soir même, en fin de JT : le coalisé André Antoine (CDH) se précipite pour se distancier publiquement des propos de son chef de gouvernement. Rabibochage le 8 mai : MM. Demotte et Domb font la paix sur les terres du second, au Jardin chinois de Paradisio - vu à la télé, formaté pour la télé, réservé à la télé.
"Réconciliation hollywoodienne" que celle-là, dénonçait hier Serge Kubla en commission du Parlement wallon, qui fit suite à un "mauvais discours" et à une "scission dans la majorité". Pour la première fois, lance et tance l'ancien ministre MR, "vous avez commis une faute politique majeure". Car "depuis des semaines, vous tenez un discours très libéral. Or, le 1er Mai, il faut défiler la rose entre les dents et en découdre au nom d'une lutte des classes dépassée par la réalité. Vous ne pouvez pourtant pas tenir deux discours. C'est l'un ou l'autre. Soyez cohérent". Pour Ecolo, Bernard Wesphael, lui, se demande quelle est la ligne du gouvernement...
Il est encore permis à un ministre, "fût-il Président, d'exprimer des convictions politiques", répond d'abord Rudy Demotte, largement impénétrable : "Le libéralisme est aux antipodes de mon idéologie, je suis un social-démocrate". Ensuite, "pas d'hypocrisie, j'ai pu être en désaccord avec des propos du président de l'UWE. J'ai trouvé qu'il fallait dénoncer de tels propos improductifs". Si, si, c'est son job : "Le gouvernement est défenseur de l'intérêt général. Ce que je dénonce, ce sont des agressions unilatérales qui créent des déséquilibres. Il est alors dans mon rôle de remettre les plateaux en équilibre".
Bon, et la sortie désolidarisée d'André Antoine ? Pas un mot. Sauf à dire qu'il n'y a qu'un discours économique du gouvernement régional qui vaille : "La concertation sociale est plus que jamais le moteur de notre action"...
C'est tout ? Oui. Vraiment ?
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