14 mai 2008

Oui à la carte scolaire !

Le directeur coordinateur de la police fédérale de Bruxelles tire la sonnette d'alarme

Comme directeur coordinateur de la police fédérale dans l'arrondissement judiciaire de Bruxelles, le commissaire divisionnaire Jacques Deveaux tire la sonnette d'alarme. Ses chiffres sur le poids et la progression de la délinquance des mineurs d'âge dans la Région bruxelloise sont arrêtés au 31 décembre 2007. Cette délinquance a progressé de 7 % depuis 2003 (alors qu'elle ne progressait que de 3 % s'agissant de faits commis par les majeurs). En cinq ans, le nombre de faits de délinquance avec auteur mineur d'âge arrêté en région bruxelloise est passé de 5.810 en 2003 à 7.989 en 2007. Pour Deveaux, il y a urgence. Le Directeur Coordinateur de Bruxelles souhaite la mise en place pour chaque élève, d'une carte scolaire, clarifiant notamment les heures de sortie.
Jacques Deveaux se dit alarmé par le poids des moins de 18 ans dans la délinquance violente : viol, vol dans voiture et vol avec violence. En Région bruxelloise en 2007, un viol sur quatre dont l'auteur fut identifié fut commis par un mineur. Selon ses chiffres, l'âge des primodélinquants continue de baisser en Région bruxelloise. La proportion des 12 ans augmente. "Il est nécessaire que la police s'investisse différemment, qu'elle soit plus présente dans les établissements. Un contact préfet/service famille jeunesse est un minimum dans chaque école. Il faut aussi que la police modifie son approche, moins répressive, plus relais. Il me semble nécessaire qu'elle soit informée de l'absentéisme récurrent de certains élèves. De nouveau dans un but répressif : dans un but d'aide."
J. Deveaux est l'initiateur des opérations de police Fipa organisées régulièrement dans le métro, les gares, les shoppings. Le directeur coordinateur met en cause l'organisation interne des services de police. Le plan national de sécurité prévoit qu'au niveau des polices zonales, 10 % de leur capacité doivent être consacrées au judiciaire. Il constate que les polices interprètent cette exigence en intégrant les mineurs d'âge dans les 10 %.
"C'est de la facilité. La vérité, c'est qu'on est loin du compte. Si je prends la police de Bruxelles Capitale Ixelles, sur 2.400, y a-t-il seulement 50 policiers attachés à la Famille-Jeunesse ? Si je prends d'autres polices, j'ose dire qu'on est nulle part. Parfois même à moins d'1 % alors qu'on devrait arriver à au moins 5 %. Et c'est une autre erreur, dans la plupart des polices, de centraliser le service famille-jeunesse dans un commissariat. Selon moi, c'est une nécessité de décentraliser le service en charge des mineurs d'âge de façon à ce qu'il y ait des équipes au moins dans chaque commissariat."
Directeur coordinateur des services de police de l'arrondissement bruxellois, ce policier de 49 ans ne manque pas de projets concrets. Un adolescent à 15 h sur un quai de métro ? Brosse ? Heure de fourche ? Comment savoir ? Où vérifier ? "C'est le type de problème que les policiers rencontrent constamment : faut-il croire l'adolescent ?"
Dès lors, Jacques Deveaux préconise la création, et pourquoi pas dès 2008-2009 ?, d'une carte scolaire individuelle avec identité et photo mentionnant les heures de cours, les fourches, les sorties autorisées, ainsi que le téléphone de contact de la personne de référence dans l'établissement fréquenté.

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