14 mai 2008

Lakshmi Mittal seul à la tête du groupe ArcelorMittal

Lakshmi Mittal a pris mardi la tête du conseil d'administration du géant de l'acier ArcelorMittal, finissant ainsi de s'imposer à la tête du groupe deux ans après la fusion entre Arcelor et Mittal Steel. L'assemblée générale du groupe, réunie à Luxembourg, intervenait quelques semaines après la confirmation de la suppression de 575 postes à Gandrange (Moselle), usine du groupe touchée mardi par une grève des salariés. "Personne ne connaît le futur. Aujourd'hui, l'aciérie n'est pas viable" mais "si dans le futur, il y a d'autres solutions viables, nous les étudierons", a répété M. Mittal, en marge de la réunion.Lors de la fusion, un partage des rôles entre anciens d'Arcelor et de Mittal Steel avait été décidé. C'est dans ce cadre qu'avait été arrêtée une répartition des tâches entre un "chairman", le Luxembourgeois Joseph Kinsch, et un "president", M. Mittal. Le mandat de "chairman" de M. Kinsch, ancien d'Arcelor, est arrivé à échéance à l'issue de l'assemblée générale des actionnaires. Le groupe avait annoncé en décembre que M. Mittal avait été désigné à l'unanimité par les membres du conseil pour lui succéder. "M. Kinsch a décidé de se retirer. J'aimerais exprimer ma gratitude pour sa contribution à l'industrie sidérurgique (...) Je n'aurais pu souhaiter un meilleur chairman", a déclaré M. Mittal devant les actionnaires."J'ai pleine confiance dans l'avenir d'ArcelorMittal et dans l'équipe dirigeante", a dit M. Kinsch, ajoutant que "les deux dernières années avaient permis à ArcelorMittal de se développer d'une manière extrêmement positive".Lakshmi Mittal, premier actionnaire du groupe avec 43% du capital selon les derniers chiffres connus, est aussi président de la direction générale. Un poste auquel il avait remplacé, contre toute attente, un autre ancien d'Arcelor, Roland Junck, seulement quelques mois après la fusion intervenue fin juin 2006. Ce cumul des pouvoirs a suscité la réprobation de certains actionnaires. M. Mittal s'est défendu en citant l'exemple des PDG des groupes du CAC 40 et en rappelant que seul deux des administrateurs du groupe, lui et sa fille, représentent la famille, alors que le conseil compte douze administrateurs indépendants. L'assemblée générale a d'ailleurs approuvé le renouvellement du mandat d'administrateur de Lewis Kaden qui va devenir "administrateur indépendant principal", une nouvelle fonction qui remplace celle de "president" du conseil. Le groupe a en outre été critiqué par un collectif d'organisations écologistes sur sa politique environnementale et de sécurité, notamment en République Tchèque, où la population s'est mobilisée en avril pour protester contre la pollution de l'usine d'Ostrava, ou au Kazakhstan où 30 employés sont morts en janvier dans une explosion minière.Les militants ont manifesté devant le siège et deux membres du collectif ont interpellé la direction lors de l'assemblée. La sécurité est la "priorité numéro un" du groupe qui est par ailleurs "totalement conscient de la pollution", ayant "fait beaucoup de progrès ces 15 dernières années en la réduisant de 20%", a répondu M. Mittal. Toutes les résolutions ont été adoptées à une immense majorité des voix. Celle ayant reçu le moins de votes (92,8%) concernait la mise en place d'un plan d'actionnariat ou de stock options au profit des plus hauts cadres du groupe. ArcelorMittal pourra émettre jusqu'à 8,5 millions d'actions, un nombre de titres près de quatre fois supérieur à celui dont bénéficiera le plan d'actionnariat à destination des autres salariés, ce qui a été dénoncé par un actionnaire.

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