L’internet belge est trop cher
La Belgique se situe tout en bas du tableau en matière de tarifs internet. L’offre des fournisseurs d’accès en Belgique est quasiment deux fois plus chère que l’offre la moins chère au niveau européen.
C’est ce que révèle une étude de Test-Achats présentée ce lundi et qui compare plus de 120 offres commerciales dans huit pays européens en fonction de quatre profils types d’utilisateurs.
Selon Test-Achats, la Belgique n’est pas concurrentielle face aux autres pays d’Europe et l’Etat, actionnaire principal de Belgacom ainsi que la faible présence de ligne dégroupée font partie des raisons qui expliquent ce manque de compétitivité des offres belges.
La Belgique est en outre, l’un des deux derniers pays d’Europe à imposer des limites en volume de téléchargement tout en surfacturant les dépassements. Alors qu’elle faisait partie des pionniers de l’Internet au début des années 2000, la Belgique se retrouve aujourd’hui tout en bas de l’échelle, que ce soit au niveau des prix ou de l’aspect technique.
Il semble également que l’on assiste, chez les deux opérateurs belges les plus puissants, Telenet et Belgacom, à une stagnation voire une augmentation mais aussi, selon l’organisation de protection des consommateurs, à un mimétisme des tarifs pratiqués.
Selon Test-Achats, c’est l’absence de concurrence et de transparence qui pénalise le consommateur belge. « Il y a un manque de volonté politique en matière de régulation. L’Etat est lui-même actionnaire majoritaire de Belgacom, il y a conflit d’intérêts », explique Jean-Philippe Ducart, porte-parole de l’association de consommateurs.
Afin d’améliorer le marché Internet en Belgique, Test-Achats a également avancé une liste d’exigences en termes de structure de marché et de transparence. Parmi celles-ci, figurent la diminution progressive de la part de l’Etat dans Belgacom, une plus grande indépendance du régulateur du secteur, l’IBPT (Institut Belge des Postes et des Télécommunications) ainsi que l’augmentation de ses effectifs et du soutien financier mais aussi la nécessité d’imposer une fiche d’information standardisée pour « palier le manque d’informations qui existe dans le chef du consommateur », ajoute Jean-Philippe Ducart.
Pour permettre aux usagers de l’Internet de rechercher la formule la plus « light » possible, Test-Achats ouvre son simulateur de tarifs Internet à tous, avec un module de calcul selon la vitesse et le volume mensuel souhaités, via le site www.test-achats.be.
Par ailleurs, le ministre pour l’Entreprise et la Simplification, Vincent Van Quickenborne (Open VLD) a fait savoir lundi, par voie de communiqué, qu’il « est satisfait que les conclusions de la nouvelle étude de Test-Achats confirment ses postulats » et qu’il « souhaite plus de concurrence sur le marché de la large bande, plus de transparence sur les tarifs de gros entre les opérateurs et les fournisseurs d’accès Internet et plus d’investissements dans les nouvelles technologies ». Il préconise en outre l’Internet plus rapide (jusqu’à 20 Mbit/s grâce à l’ADSL2+) disponible pour tous les opérateurs alternatifs à partir du 1er juillet 2008.
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