04 septembre 2007

Le juge Claise dit "stop" à l'Exécutif des musulmans

Comptabilité parcellaire, fausses factures... Les scellés ont été posés.
Le juge d'instruction financier bruxellois Michel Claise s'est montré patient, mais il a manifestement et finalement dû se résoudre à fermer le siège de l'"Organe chef de culte" des musulmans (qui s'était rebaptisé "Exécutif des musulmans"), comme l'a confirmé le parquet de la capitale, lundi.
Administrateur provisoire
Le même jour, M. Claise s'est donc rendu avec ses policiers dans les locaux de la place Rouppe afin d'y poser des scellés et de notifier aux responsables l'inculpation, en tant que personne morale, de l'ASBL "Gestion de l'Exécutif des musulmans", pour faux et usage de faux.
En même temps, le parquet demandait la désignation, par le président du tribunal de première instance de Bruxelles puisqu'il s'agit d'une ASBL subventionnée, d'un administrateur provisoire. Les scellés ne seront levés que lorsqu'il entrera en fonction, ce qui peut prendre quelques jours.
Le reproche est du même tonneau, confirme également Jos Colpin, porte-parole du parquet, que ce qui avait conduit à de précédentes interpellations et perquisitions, notamment fin 2006 et début 2007 : des malversations financières.
La totalité de la dotation annuelle, qui est de l'ordre du million d'euros, n'est pas concernée - encore heureux. Néanmoins, dans le passé mais encore ces tout derniers temps, la comptabilité s'est trouvée transformée en gruyère, tant les manquements y sont nombreux, et a de surcroît été assaisonnée aux fausses factures, parfois très grossières, apprend-on par ailleurs. Au total, des milliers ou des dizaines de milliers d'euros ont été sortis des caisses sans justificatifs ou sans justificatifs véritables.
L'Exécutif actuel, présidé par Coskun Beyazgul et vice-présidé par Benjelloul Kissi, est donc autant dans le collimateur du juge Claise, peut-on en déduire, que le fut le précédent, présidé par Mohamed Boulif (inculpé pour abus de confiance le 16 janvier dernier).
Au-delà du problème judiciaire, c'est à nouveau la crédibilité, déjà fort affaiblie, de l'Exécutif qui est remise en cause. On attendait une vigoureuse reprise en mains, or l'embrouillamini semble être resté la règle...

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